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MANUEL D'INSTRUCTION ET D'EDUCATION RELIGIEUSES
Abbé Lucien Arène, Aumônier d'Ecoles libres
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LES SACREMENTS

RÉFLEXION

A- Cette quatrième partie de l’enseignement doctrinal étudie les merveilleux moyens que sont les Sacrements, et que Jésus a institués pour nous communiquer, d’une façon particulièrement riche, la Grâce Sanctifiante, et de ce fait, en vue de nous faire partager son intimité familiale ici-bas.

B- En effet, toute l’œuvre rédemptrice de Jésus a eu pour but de rétablir nos âmes, égarées par le Péché Originel et nos péchés individuels, en leur relation d’amitié avec Dieu. Cela explique la lutte constante que Notre-Seigneur a menée contre le péché, parce que celui-ci est le principal obstacle à la Grâce Sanctifiante, qui est présence de Dieu dans l’âme réceptive.

C- Nous devons noter que les Sacrements ne sont pas les seuls moyens de nous procurer la Grâce divine ou de l’enrichir en nous ; mais ils en sont les moyens les plus riches et les plus efficaces, lorsqu’ils sont reçus avec les dispositions intérieures et extérieures nécessaires.

D- Comme autres moyens efficaces d’obtenir et de développer la richesse de la Grâce divine en nous, nous trouvons en particulier : la prière ; les bonnes œuvres ; le devoir d’état bien accompli ; notre comportement envers le prochain dans la justice et la charité ; les sacrifices ; etc.

E- Mais puisque le but des Sacrements est de communiquer ou d’enrichir la Grâce divine dans notre âme, il convient de débuter leur étude par celle de la Grâce Sanctifiante.


1 . - La GRÂCE SANCTIFIANTE

RÉFLEXION

A. L’étude de la Grâce Sanctifiante concerne la Vie Surnaturelle que Jésus est venu nous mériter et nous rendre d’une façon enrichie.

B. A noter, tout d’abord, qu’il y a dans la nature différentes formes de vie qui s’enchaînent progressivement : Dieu a donné aux pierres l’existence inerte, sans vie (= les minéraux) ; puis aux plantes (= les végétaux) la simple vie végétative ; aux bêtes (= les animaux) la vie d’instinct ; et enfin aux humains, la vie de raison.

C. Mais la vie humaine, nous l’avons vu précédemment, n’est pas le dernier stade de cette progression vitale : L’être humain n’a pas été créé par Dieu pour vivre ici-bas pendant quelques temps et disparaître bien vite pour toujours : L’âme est faite pour une vie meilleure et immortelle à laquelle, d’ailleurs, elle aspire ardemment.

D. Or, pareille vie ne peut être donnée que par Celui qui la possède : Dieu. C’est ce que le Créateur avait fait en lançant dans l’existence les premiers humains. Et c’est pour récupérer cette vie immortelle et ce bonheur éternel que Dieu s’est ajouté la nature humaine, afin de nous mériter le rachat de nos péchés et de nous donner la possibilité d’acquérir la Vie Éternelle en Dieu : " Je suis venu pour qu’ils aient la Vie et qu’ils l’aient en abondance ! " a dit Jésus, (en St. Jean chap. 10).

E. Il faut bien noter ici que cette Vie de la Grâce, ne consiste pas dans le fait " négatif " de n’avoir aucun péché mortel sur la conscience, mais dans la possession " positive " d’une Force Vivante qui épanouit et divinise notre vie d’ici-bas. C’est cette Force Vivante que nous appelons : " la Grâce Sanctifiante. "

EXPLICATION

1.- La Grâce Sanctifiante est un don surnaturel et gratuit que Dieu nous fait par pure bonté de sa part. D’ailleurs, le mot " Grâce " provient de la qualité de gratuité du don fait par Dieu : C’est gracieusement, gratuitement que Dieu nous fait ce don.

2.- Il est bien question ici d’un don, c’est-à-dire d’un présent offert. Et la nature propre de ce don, c’est Dieu Lui-même qui Se donne à l’âme réceptive et en laquelle Il S’installe, en quelque sorte mystérieusement ( puisque nous ne le sentons pas avec nos sens), mais réellement cependant.

3.- Du fait de posséder la Grâce et donc, pour notre âme, d’être devenue la demeure des Trois Personnes divines, nous avons part à la Vie Divine. Et c’est cette " Inhabitation des Trois Personnes divines " dans l’âme réceptive qui la rend " divinisée ". Pour prendre un exemple : La Grâce " imbibe " en quelque sorte l’âme en état de Grâce, à la manière d’un fil électrifié en lequel, invisiblement mais réellement, circule le courant électrique qui fera briller une ampoule de sa belle lumière.

4.- Cette intimité avec Dieu, " d’amicale " qu’elle était au moment de notre création, mais devenue " familiale " depuis et par l’œuvre rédemptrice du Sauveur-Jésus, nous a faits enfants adoptifs de Dieu, et donc membres adoptés de la Famille Divine, au sein-même de la Sainte Trinité qui S’est insinuée dans l’âme fidèle.

5.- Ce don de la Grâce par Dieu est un don surnaturel :

  1. En raison de son origine.
  2. Parce qu’il produit des effets au-dessus de notre nature, en surélevant nos activités.
  3. Et parce qu’il nous fait atteindre une fin surnaturelle, à savoir le Salut Éternel de notre âme, en fonction des mérites de celle-ci.

6.- C’est St. Pierre qui, dans une de ses épîtres, nous écrit que le Sauveur à fait " nos âmes participantes de la Vie divine. " . Et St. Augustin dit de son côté que " la Grâce Divine constitue la vie de notre âme, comme l’âme constitue la vie de notre corps. "

7.- Consécutivement à ce qu’elle est, la Grâce Sanctifiante est appelée aussi " Vie divine en nous  " ; ou "  Vie Surnaturelle  " ; ou " Intimité familiale avec Dieu " ; ou " Habitation des Trois Personnes divine en notre âme " ; ou " Royaume de Dieu en nous ". Etc...

8.- Cette situation nouvelle et si privilégiée de l’âme en état de Grâce, réalise le plus fortement que cela puisse être ici-bas, notre " re-ligion " avec Dieu. Aussi, être en état de Grâce, renforcer cette présence de Dieu en notre âme de diverses manières, et la retrouver si, par malheur nous la perdions : telle doit être notre préoccupation la plus grande.

2 . - La GRÂCE ACTUELLE

1.- La Grâce Sanctifiante est un don permanent, c’est-à-dire qui reste en nous à l’état d’habitude -d’où le nom de Grâce Habituelle qu’on lui donne aussi- depuis le moment du Baptême où nous la recevons. En effet, tant qu’un péché mortel ne vient pas la supprimer, cette présence de Dieu est permanente, habituelle.

2.- Mais il existe un autre " don gratuit " que Dieu fait aux âmes : C’est celui qu’on appelle la Grâce Actuelle . Cette Grâce est un don passager que Dieu fait à l’âme, en vue de l’inciter à poser tel ou tel acte utile à son salut ; d’où l’adjectif actuelle. Dans ce cas, le secours de Dieu est seulement transitoire, passager, limité dans le temps. Il ne constitue donc pas un " état permanent ", comme c’est le cas pour la Grâce Habituelle ou Sanctifiante.

3.- Ce secours passager, transitoire accordé par Dieu, est comme un " supplément de Vie Surnaturelle " qui est fait en faveur de l’âme, un moment donné, pour un effort nécessaire à ce moment-là. Ce secours s’exerce d’une double manière :

  1. C’est une lumière qui éclaire notre intelligence pour la guider sur la route de telle vertu ; mais
  2. c’est aussi une force qui aide notre volonté en nous soutenant dans notre marche.

4.- On peut remarquer que la Grâce Actuelle agit parfois spontanément, comme une force puissante ; parfois il peut même aller à pousser à une véritable conversion intérieure ou à un acte supposant un singulier et exceptionnel courage. Mais d’autres fois, cette Grâce agit comme une force qui s’insinue d’une manière diverse dans l’âme. Dans ce dernier cas, c’est plutôt une sorte d’inspiration qui se manifeste, ou de bonne pensée, de crainte, voire de remords selon les cas.

5.- Ces Grâces sont souvent occasionnées par des influences extérieures : Des éducateurs, ou de l’enseignement des Prêtres ; de prières ; d’une lecture ; d’une rencontre ; d’une épreuve plus ou moins pénible ; d’un exemple ; voire même d’un échec. Etc. Dieu, tantôt nous prévient ; tantôt Il nous encourage. C’est à nous de nous consulter, de discerner en cherchant à comprendre, puis à correspondre à la volonté ou à la simple invite de Dieu...

6.- Dieu donne sa Grâce Actuelle : a) Universellement, c’est-à-dire à tous les humains. Même le pécheur reçoit des Grâces Actuelles, sans quoi il ne pourrait pas, par exemple, se convertir : " Dieu veut que tous les hommes soient sauvés ! " (Ière Tim.2, 4) S’étant incarné pour tous, il est normal qu’Il donne à tous la possibilité bénéficier de la Rédemption.

7.- Dieu donne sa Grâce b) Inégalement : C’est ce qui ressort de la Parabole des Talents (St. Matth. 24, 14). Mais il n’y a pas alors, contrairement aux apparences, de la part de Dieu de préférence. Seulement Dieu, qui sait toutes choses, proportionne en quelque sorte ses dons en fonction de l’accueil qui est sensé pouvoir leur être fait. Et c’est St. Paul qui, en 1ère aux Cor.10, 13) nous dit que " Dieu proportionnera son secours à l’épreuve, afin que vous puissiez en triompher. "

8.- Enfin , Dieu donne ses Grâces, c) Suffisamment : " Dieu ne veut pas que nous soyons tentés au-dessus de nos forces " dit encore St. Paul. Et c’est enfin le Prophète Ézéchiel qui, en 33, 11, écrit : " Dieu ne veut pas la mort de l’impie ; mais que celui-ci se convertisse de sa mauvaise vie, et qu’il vive ! "

9.- Il est malheureusement possible que nous résistions à la Grâce Actuelle. C’est alors gâcher un précieux moyen de résister au mal, ou à des encouragements en faveur du bien. Dieu nous a donné une certaine liberté pour que nous ayons le mérite de l’utiliser toujours dans le sens du bien, faisant " le bon choix ". Tandis que nous agirions alors contre notre intérêt spirituelle, si nous résistions à la Grâce Actuelle.

10.- Cette résistance à la Grâce Actuelle ne constitue pas nécessairement un péché ; mais c’est un abus de notre part, qui peut aisément nous conduire à la soustraction d’autres Grâces, ou à un endurcissement dans le mal. Voici, à ce sujet, la recommandation de St.Paul, écrivant dans sa 2ème épître aux chrétiens de Corinthe (6,1) " Nous vous exhortons à ne pas recevoir en vain la Grâce de Dieu ! " Puis le Psaume 94,8 : " Si vous entendez aujourd’hui sa Voix (du Seigneur) gardez-vous d’endurcir vos cœurs ! "

11.- Tandis qu’il faut, au contraire, coopérer à la Grâce Actuelle. Parfois, Dieu accorde ce bienfait de Lui-même. Mais, d’ordinaire, il faut notre part d’action, ainsi que notre mérite personnel. Et c’est St. Augustin qui dit " Dieu nous a créés sans nous, mais Il ne nous sauvera pas sans nous ! ".

12.- Les trois principaux moyens de coopérer à l’obtention des Grâces Actuelles sont : La prière ; l’usage des Sacrements avec les dispositions requises, et les bonnes actions.

QUESTIONS DU CHAPITRE PREMIER ( 1 )

LA GRÂCE

 1- D’une façon générale, qu’est-ce que la Grâce ?

- D’une façon générale, La Grâce est un don surnaturel et gratuit que Dieu nous fait, par pure bonté, pour notre sanctification.

2- Combien y a-t-il de sortes de Grâces ?

- Il y a deux sortes de Grâces : La Grâce Sanctifiante ou Habituelle ; et la Grâce Actuelle.

3- Qu’est-ce que la Grâce Sanctifiante, appelée aussi Grâce Habituelle ?

- La Grâce Sanctifiante, ou Habituelle, est le don que les Trois Personnes divines nous font de la Vie Surnaturelle en venant habiter dans notre âme.

4- Que fait de nous la Vie Surnaturelle reçue par la Grâce Sanctifiante ?

- La Vie Surnaturelle reçue par la Grâce Sanctifiante fait de nous les enfants adoptifs de Dieu, les frères de Jésus-Christ, et les temples vivants du Saint-Esprit.

5- Comment la Vie Surnaturelle nous est-elle donnée ordinairement ?

- La Vie Surnaturelle nous est donnée ordinairement par le Baptême.

6- Comment perdrions-nous la Vie Surnaturelle ou " l’état de Grâce " ?

- Nous perdrions la Vie Surnaturelle ou " l’état de Grâce " par le péché mortel.

7- Comment peut-on retrouver l’état de Grâce perdu par le péché mortel ?

- On peut retrouver l’état de Grâce par le Sacrement du pardon ou, en cas d’impossibilité de le recevoir, par la contrition parfaite.

8- Qu’est-ce que la Grâces Actuelle ?

- La Grâce Actuelle est un don passager que Dieu nous fait pour nous encourager à faire le bien et à résister au mal.

9- Est-il possible de résister aux Grâces Actuelles ?

- Oui, il est malheureusement possible de résister aux Grâces Actuelles en ne suivant pas les bonnes pensées ou intentions, ou en s’habituant au pécher.

10- A quoi s’exposerait-on en résistant aux Grâces Actuelles ?

- En résistant aux Grâces Actuelles, on s’exposerait à s’habituer au péché, à perdre la Grâce Sanctifiante, puis la Vie Éternelle en Dieu.

11- Dieu donne-t-Il toujours les secours nécessaires pour garder ou retrouver la Grâce en vue de la Vie Éternelle ?

- Oui, Dieu donne toujours les secours nécessaires à cela, à condition que nous soyons bien disposés à les accueillir.

12- Quels sont les moyens ordinaires par lesquels Dieu nous accorde ses Grâces ?

- Les moyens ordinaires par lesquels Dieu nous accorde ses Grâces sont : la prière, le devoir d’état bien accompli, la justice et la charité envers le prochain, les sacrifices, et surtout les Sacrements reçus dans de bonnes dispositions.

3 . - LES SACREMENTS

RÉFLEXION

A- Parmi les nombreux moyens que Dieu a mis à notre disposition pour répandre et entretenir dans l’âme bien disposée la Grâce Sanctifiante, les Sacrements ont une importance particulière. Ils sont comme des canaux qui nous permettent de recevoir, depuis l’ensemble des Grâces que Jésus a méritées pour nous à l’infini par sa Rédemption, les bienfaits spirituels mis à la disposition pour le bien de nos âmes.

B- Ces bienfaits spirituels peuvent nous parvenir par des moyens divers. Mais Jésus a institué sept canaux différents qui sont des actions matériellement réalisées et produisant, en toute âme bien disposée, ces bienfaits que Jésus nous a mérités. Nous appelons ces canaux : des Sacrements.

C- Leur nom fait référence à ce qui est sacré. En effet, la Grâce Sanctifiante, dont chacun est porteur à sa manière, consiste, comme nous l’avons rapporté plus haut, dans la présence mystérieuse, mais réelle et sacrée de Dieu Lui-même Se communiquant effectivement à nos âmes bien disposées.

D- Les Sacrements sont des points de ravitaillement où l’âme, en route pour la Vie Éternelle, peut recevoir et restaurer ses énergies en vue de diviniser -comme l’écrit St. Paul- la vie de notre âme. Pour prendre une comparaison, on peut dire qu’ils ont la même importance dans l’Église, pour l’effusion de la Grâce Sanctifiante, que la circulation du sang dans notre corps.

EXPLICATION

1.- Les Sacrements sont des signes sensibles et efficace, institués par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour nous donner, ou augmenter, ou redonner, si on l’a perdue, la Grâce Sanctifiante. Ils sont au nombre de sept.

2.- Trois choses sont à distinguer dans chacun des sept Sacrements :

  1. Le signe sensible : Un signe est un geste, une parole, une manifestation physique. Mais ce signe doit être extérieure à ceux qui les font et devient, de ce fait, sensible, c’est-à-dire saisissable par l’un ou l’autre, ou plusieurs de nos sens. C’est donc un geste, ou des paroles que l’on doit pouvoir voir, ou entendre, ou saisir, etc. pour attirer notre attention et nous indiquer autre chose.
  2. L’institution divine : C’est de Jésus-Christ que les Sacrements tiennent leur institution et leur vertu. En effet nous pouvons, pour avoir la Grâce Sanctifiante, faire des signes d’appel, mais nous ne pouvons pas produire cette Grâce. C’est là un bienfait que Jésus a mérité et acquis pour nous par la somme de Ses sacrifices. Il est le producteur, le propriétaire et le distributeur de l’effet des Sacrements : la Grâce.
    N.B. Aussi, personne - pas même un Pape - n’a le droit ni le pouvoir d’apporter le moindre changement au nombre et aux rites essentiels des Sacrements.
  3. La production ou l’augmentation de la Grâce Sanctifiante : En vertu d’une puissance merveilleuse de Dieu, les Sacrements produisent toujours réellement et efficacement leur effet propre qui est : la Grâce Sanctifiante. Ainsi par exemple, dans le Sacrement de l’Eucharistie, les paroles de la Consécration ne signifient pas seulement que Notre-Seigneur prend la place du pain et du vin, mais qu’elles L’y produisent, et donc L’y rendent réellement présent.

3.- Le signe sensible des Sacrements se compose de deux éléments : a) Un élément matériel et qui tombe sous les sens, comme : l’eau, l’huile, le pain, le vin, etc. ; et un autre élément qui consiste dans formule d’application, ou paroles prononcées par le ministre du Sacrement ; c’est-à-dire le Prêtre ou l’Évêque célébrant le Sacrement. Le ministre du Sacrement indique ici (conformément à l’intention de l’Église) la Grâce qu’il veut produire dans l’âme du sujet qui reçoit le Sacrement en question.

4.- On donne au premier des deux éléments du signe sensible et sacré, le nom de matière du Sacrement. Et au second, celui de forme du Sacrement. Ces deux éléments constituent le Sacrement, comme le corps et l’âme constituent l’être humain.

N.B. Le mot forme, lorsqu’il s’agit des Sacrement, n’est pas à comprendre comme " le dessin, le contour, etc.. d’un objet ", mais comme désignant l’ âme du Sacrement, c’est-à-dire son élément essentiel.

5.- Le signe sensible et sacré, toujours très simple, a été institué par Notre-Seigneur. Tandis que les cérémonies, qui sont plus compliquées et variées, et qui se déroulent autour du rite sacramentel, ont été instituées et organisées par l’Église. Elles sont comme l’écrin où l’on enchâsse le bijou. Elles peuvent être changées par l’autorité religieuse compétente ; tandis que ne peut jamais être changé ce que Jésus a institué.

6.- Notre-Seigneur Jésus-Christ a institué sept Sacrements qui sont : Le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, le Sacrement du pardon, le Sacrement des malades, l’ Ordre et le Mariage. Nous le savons par la Sainte Écriture et par la pratique et l’enseignement de l’Église.

7.- La vie surnaturelle de l’âme en son union avec Dieu est une vie véritable. Elle a, comme la vie naturelle, sa naissance par le Baptême qui nous fait enfants de Dieu et nous donne la Grâce d’union à Dieu. Cette vie grandit et se fortifie par le Sacrement de Confirmation. Elle se nourrit par l ’ Eucharistie. Puis elle se guérit de ses maladies qu’est le péché, par le Sacrement du pardon. Enfin elle rétablit nos forces spirituelles et humaines, lors des maladies corporelles et au moment de comparaître devant Dieu, par le Sacrement des malades.

8.- Les cinq Sacrements énoncés ci-dessus répondent aux besoin de l’individu. Mais encore faut-il des hommes pour donner les Sacrements d’un caractère social. Ce sont le Sacrement de l’ Ordre, qui fournit des ministres aptes à donner la Vie Divine en conférant les Sacrements ; et le Sacrement de Mariage, qui fournit des générations destinées à recevoir cette même Vie d’union à Dieu. Ainsi, les Sacrements accompagnent chacun des chrétiens depuis le berceau jusqu’à la tombe.

9.- Notons ici que l’Église emploie d’autres signes que les Sacrements : Ce sont certains gestes liturgiques comme : le signe de Croix, l’imposition des mains, l’eau bénite, les génuflexions, les processions, etc.. On appelle ces signes des Sacramentaux.

10.- Les Sacramentaux n’ont pas été institués par Notre-Seigneur, mais par l’Église. Ils ne produisent pas la Grâce par eux-même, comme le font les Sacrements, mais ils nous disposent à la recevoir et nous aident par les prières qui les accompagnent.

Les dispositions nécessaires

11.- Pour que nous puissions recevoir les fruits spirituels qu’apporte un Sacrement, il faut tout logiquement avoir les dispositions nécessaires. Les Sacrements agissent " par leur propre force " et d’une façon indépendante de la sainteté de celui qui les donne, le ministre des Sacrements n’étant qu’un instrument au service de Notre-Seigneur. Mais ce n’est qu’en fonction des dispositions de ceux qui les reçoivent que les Sacrements produisent dans leurs âmes les fruits spirituels attendus.

12.- Reçus sans les dispositions nécessaires, les Sacrements ne produisent pas les fruits spirituels qui dépendent d’eux. Étant des actions saintes, ils seraient alors, dans ce cas, outragés et profanés ; car ceux qui les recevraient de la sorte poseraient un obstacle à la réception de la Grâce à laquelle ils sont ordonnés. Et agir de la sorte envers un Sacrement, serait commettre un sacrilège.

13.- De la part de qui est parvenu à " l’âge de raison ", certaines dispositions sont absolument nécessaires pour tous les Sacrements. Ces dispositions sont :

  1. La connaissance de la nature du Sacrement que l’on demande ou que l’on va recevoir, ainsi que sa finalité par rapport à l’âme du bénéficiaire.
  2. Puis le désir sincère de recevoir ce Sacrement ; et enfin
  3. le respect de certaines conditions prévues (par exemple, pour communier : Être en état de Grâce et respecter le jeûne eucharistique prévu par l’Église.)

Fréquence de la réception des Sacrements

  1. Il est des Sacrements que l’on ne peut recevoir qu’une seule fois : Ce sont les Sacrements de Baptême, de Confirmation et d’ Ordre.
  2. Il en est d’autres que l’on peut recevoir plusieurs fois, mais que dans certaines circonstances : Ce sont le Sacrement des malades et le Sacrement de Mariage.
  3. Les deux autres Sacrements peuvent être réitérés opportunément et même assez souvent pour le bien de l’âme : Ce sont le Sacrement du pardon et l’ Eucharistie.

Le Caractère sacramentel.

1.- Les trois Sacrements que l’on ne peut recevoir qu’une seule fois, à savoir : le Baptême, la Confirmation et l’ Ordre impriment dans l’âme de ceux qui les reçoivent un caractère ineffaçable qu’on appelle Caractère sacramentel. Ces trois Sacrements produisent leur effet une fois pour toutes, et c’est pour cette raison qu’on ne doit pas les renouveler.

2.- Le caractère sacramentel est comme une sorte de sceau, de cachet, de marque spirituelle qui est imprimée indélébilement dans l’âme de la personne qui reçoit l’un ou plusieurs de ces trois Sacrements. Ce caractère particulier consigne et rappelle :

  1. notre dépendance par rapport à Notre-Seigneur ;
  2. la physionomie de chrétien, de soldat, ou de Prêtre que l’on acquiert alors ; et
  3. le pouvoir qui en résulte.

QUESTIONS DU CHAPITRE PREMIER ( 2 )

LES SACREMENTS

1.- Qu’est-ce qu’un Sacrement ?

- Un Sacrement est un signe sensible et efficace institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ pour donner, ou redonner ou augmenter la Grâce Sanctifiante en nos âmes bien disposées.

2.- Qu’est-ce qu’un signe sensible ?

- Un signe est un geste, ou une parole, ou une manifestation quelconque, mais qui peut être perçu par un ou plusieurs de nos sens.

3.- Combien y a-t-il de Sacrements et quels sont-ils ?

- Il y a sept Sacrements, qui sont : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, le Sacrement du pardon, le Sacrement des malades, l’ Ordre et le Mariage.

4.- Ceux qui reçoivent un Sacrement reçoivent-ils toujours la Grâce ?

- Oui ! à condition qu’ils aient les dispositions nécessaires, ceux qui reçoivent un Sacrement reçoivent toujours la Grâce.

5.- En quoi consistent ces dispositions nécessaires ?

- Ces conditions nécessaires consistent à savoir ce qu’est le Sacrement que l’on va recevoir ; à le désirer sincèrement et à en respecter les conditions fixées par l’Église.

6.- Quel péché commettraient ceux qui recevraient un Sacrement sans les dispositions nécessaires ?

- Ceux qui recevraient un Sacrement sans les dispositions nécessaires commettraient un sacrilège.

7.- Y a-t-il des Sacrements que l’on ne peut recevoir qu’une seule fois ?

- Oui, il y a des Sacrements que l’on ne peut recevoir qu’une seule fois, ce sont : le Baptême, la Confirmation et l’Ordre.

Un Sacrement est un acte saint et sacré entre tous autres. Il a coûté la vie sainte et parfaite de Jésus, puis ses souffrances incommensurables et enfin sa mort pour nous sur la Croix. Et tout cela : pour le plus grand bien disponible pour nos âmes. Il convient donc de bien connaître les Sacrements, de les avoir en grands respect et estime, et de toujours se préparer, par la prière et la réflexion, à les recevoir dignement.