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MANUEL D'INSTRUCTION ET D'EDUCATION RELIGIEUSES
Abbé Lucien Arène, Aumônier d'Ecoles libres
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L'EUCHARISTIE

RÉFLEXION

A- Notre-Seigneur n’a pas seulement voulu Se rendre sur la terre en S’ajoutant la nature humaine : Afin de donner à Ses enfants fidèles la possibilité de L’avoir parmi eux, et même de Le recevoir en leur âme et en leur corps, Il a institué un Sacrement mettant à leur disposition Son Corps, Son Sang, Son Âme et Sa Divinité : Jésus a réalisé cela par le merveilleux Sacrement de l’Eucharistie.

B- Mais comme rien d’apparent et de sensible à nos sens nous rend compte physiquement de la présence réelle de Notre-Seigneur sous les apparences du pain et du vin que Jésus a utilisés pour ce Sacrement, tout est une question de foi en cette présence mystérieuse de Notre Sauveur. C’est vraiment là un "Mystère de foi !"

C- Cependant, cette Foi en la présence réelle de Jésus a ses fondements historiques et même matériels :

  1. Jésus avait promis ce miracle de demeurer toujours parmi nous.
  2. Il a réalisé Sa promesse le Jeudi-Saint après-midi en instituant, à Jérusalem, dans le Cénacle, au milieu de Ses Apôtres, ce merveilleux Sacrement.
  3. Et les Apôtres ont donc, ce jour-là, vérifié la réalité des faits. De plus, ayant reçu de Jésus le pouvoir de renouveler le miracle de Jésus, ils ont mis en pratique c pouvoir, par la Messe qui réalise cette Présence Réelle de Notre-Seigneur, sous les apparences de pain et de vin.

EXPLICATION

1.- L’ Eucharistie est le plus grand de tous les Sacrements. Ce mot est formé de deux mots grecs : le mot bien et le mot grâce. En effet, ce Sacrement nous apporte la Grâce du plus grand des biens, à savoir : Jésus Lui-même, Auteur de la Grâce. Et c’est après avoir rendu Grâce, en tant qu’homme, à Son Père Céleste, que Jésus a institué ce merveilleux Sacrement.

2.- L’Eucharistie est le plus grand des Sacrements, en raison de son contenu qui est Dieu Lui-même et la personne humaine de Jésus, notre Sauveur et Maître. C‘est pourquoi on lui donne la définition suivante :

L’ Eucharistie est le Sacrement qui contient réellement et substantiellement : le corps, le sang, l’âme et la divinité de Jésus-Christ, sous les apparences du pain et du vin.

3.- C’est un Sacrement, parce qu’il y a, réalisées là, les trois conditions d’un Sacrement :

  1. Le signe sensible et sacré : l’Hostie consacrée.
  2. L’institution par Jésus-Christ.
  3. Le don de la Grâce.

4.- Ce Sacrement contient véritablement, et non pas symboliquement, comme le ferait une simple comparaison, ou image. Et réellement, et non pas en figure, en photographie.. Substantiellement, c’est-à-dire qu’il n’y a pas simplement présence des effets que ce Sacrement peut produire, mais présence de la Personne-même du Christ, en tant qu’Il est réellement homme et réellement Dieu.

5.- Sont donc réellement présents dans l’Eucharistie = Le corps de Notre-Seigneur : c’est-à-dire le même corps, né de la Vierge Marie, que les Apôtres et contemporains de Notre-Seigneur ont vu, touché, entendu, et qui a été cloué sur la croix, et tel qu’Il est désormais dans la Gloire Éternelle. Et le sang, le même sang qui a été jadis versé pour le rachat de nos péchés, au Jardin des Oliviers, à Jérusalem, puis sur le Calvaire. L’âme de Jésus, parce que toujours vivante du fait qu’elle est toujours unie au corps humain de Jésus ressuscité. Enfin, la divinité de Notre-Seigneur, parce qu’en vertu de l’Incarnation de Jésus en Marie, les deux natures : divine et humaine, sont indissolublement unies en la personne de Jésus. Donc, l’ humanité de Jésus-Christ étant dans l’Eucharistie, sa divinité y est aussi, comme l’âme d’un enfant suit, quand son corps se met à marcher...

6.- Précisons-le à nouveau ici : Jésus est réellement et absolument présent tout-entier dans le Sacrement de l’Eucharistie. Il n’y est donc pas au figuré, ni par notre foi, ni seulement par sa Grâce ; mais Il y est par Lui-même, en réalité, comme Il était autrefois présent dans la Crèche de Bethléem, puis sur la Croix de Jérusalem. Mais c’est Jésus tel qu’Il est dans la Plénitude céleste, avec un corps glorieux qui ne peut plus mourir, avec son âme humaine et sa divinité.

7.- Cette présence réelle de Jésus est produite pendant la Messe, au moment que nous appelons la transsubstantiation, (appelée aussi : la Consécration ) qui est le moment où se fait le changement de la substance du pain, puis celle du vin en les substances du corps, puis du sang de Jésus. Ce changement de substances n’apparaît pas ; il se dissimule sous les seules apparences du pain et du vin, c’est-à-dire sous ce qui paraît du pain et du vin, à savoir : sa forme, sa couleur, son poids, son goût, etc.

8.- Il y a donc bien, dans l’Eucharistie :

  1. un signe sensible : Ce signe, c’est l’hostie qui a été faite avec de la farine et de l’eau, sans sel, comme était fait, chez les Hébreux, le "pain azyme" utilisé pendant la semaine de la Pâque juive ; ainsi que le vin mêlé à un peu d’eau, comme l’utilisaient les Hébreux au temps de Jésus.
  2. Mais il y a, sous ces apparences, une réalité qui a changé en vue de nous donner la Grâce de la Présence réelle de Jésus : La substance du pain a été remplacée, invisiblement mais réellement, par la substance corporelle de Jésus, Dieu et homme ; de même que la substance du vin a été changée en celle du sang de Notre-Seigneur.
  3. Et c’est bien Jésus qui a institué ce Sacrement, le Jeudi-Saint, dans le Cénacle.

9.- Les mots substance et apparences sont à bien connaître : Tout objet se compose, en effet, de deux éléments : la substance, qui est la base réelle de cet objet ; et les apparences extérieures, que sont la forme, le poids, la couleur, etc. de cet objet.

  1. La substance ( mot fait de deux mots latins : sub = sous ; et stare = se tenir) c’est le fond qui, dans chaque être, reste permanent et stable sous les apparences qui, elles, peuvent changer (comme la couleur, le poids, l’odeur, etc.) La substance, c’est donc "ce par quoi tel être est ce qu’il est réellement"; par exemple ce qui fait que telle eau est de l’eau, et pas autre chose.
  2. Les apparences extérieures sont tout l’extérieur de l’objet et qui apparaît à nos sens : La forme de l’être considéré, sa couleur, son poids, son goût, son odeur, ses dimensions, etc.

10.- Nous n’y prêtons pas toujours attention, mais, dans la nature, il y a beaucoup et très souvent des êtres qui a) changent d’apparences : lorsqu’ils grandissent et se développent ; lorsqu’ils manifestent une odeur, ou qu’ils changent de couleurs...

Et il arrive aussi que des objets changent même, plus ou moins lentement, de substance : lorsque du raisin devient du vin ; comme un légume devient des cellules de notre corps ; etc. Et Jésus a fait souvent, par ses miracles, changer brusquement certaine substance en une autre : comme ce qu’Il fit à Cana de Galilée, en changeant de l’eau en vin.

11.- Si nous appliquons maintenant ces principes à l’Eucharistie, nous constatons que : a) Jésus a complètement changé la substance du pain en celle de son corps et la substance du vin en celle de son sang. b) Et Il a fait cela, non pas en mettant la substance de son corps à côté ou à la place de la substance du pain (et pareillement pour ce qui est du vin) ; mais Il a substitué les deux substances (pain et vin) en celles de son corps et de son sang.

12.- C’est miraculeusement et d’une façon immédiate (= sans intermédiaire) que Jésus a substitué ces substances matérielles en celles de son corps et de son sang. Et c’est tout aussi miraculeusement que les apparences sont restées telles qu’elles étaient avant la Consécration.

Ainsi, par sa toute-puissance divine, Jésus est réellement présent dans l’Eucharistie ; mais sous des apparences étrangères à Sa propre Personne.

13.- Si l’on se demande maintenant pour quelle raison Notre-Seigneur a voulu Se rendre présent de la sorte pour nous, il semble aisé de le comprendre : C’est pour éviter que nous ayons quelque répugnance à communier à Sa réalité physique. Tandis qu’en recevant physiquement Notre-Seigneur sous les apparences (en particulier le goût) de pain et de vin, nous avons l’impression tout-à-fait acceptable, et même habituelle, de manger du pain et de boire un peu de vin. Ce que nous ne pourrions pas supporter s’il s’agissait de chair et de sang humains.

14.- En décidant de Se rendre présent, par et dans l’Eucharistie, Notre-Seigneur a voulu :

  1. nous donner la possibilité de recevoir la Grâce insigne de Sa Présence Réelle en S’incorporant à nous ; à telle point que cette Présence, en communiant, n’est pas seulement spirituelle, mais aussi physique. En agissant de la sorte, Jésus nous indique très significativement l’intimité qu’Il a voulue entre Lui et les âmes réceptives.
  2. De plus, Il a voulu susciter en nous le mérite d’une grande foi, face à ce Mystère de foi que constitue la Présence Réelle de Jésus sous de pauvres et banales apparences matérielles.

15.- La réalité de la Présence Réelle de Jésus dans l’Eucharistie nous est prouvée de plusieurs façons :

  1. L’Eucharistie avait été annoncée depuis des siècles par des figures : 1/ Par le pain et le vin offerts en sacrifice par Melchisédech. 2/ Par la manne dont Dieu nourrit les enfants d’Israël, pendant des années, dans le désert du Sinaï. 3/ Par l’agneau pascal offert en sacrifice au moment de la Pâque juive et dont le sang protégeait les enfants d’Israël. 4/ Par l’eau changée en vin, à Cana. 5/ Par les multiplications du pain opérées significativement par Jésus en faveur des foules venues à Lui.
  2. L’ Eucharistie avait été clairement promise par Jésus, publiquement, après Sa première multiplication des pains pour en nourrir cinq mille personnes : "Aujourd’hui, c’est du pain pour nourrir vos corps que Je vous ai donné ; mais un jour, c’est vraiment Ma Chair que Je vous donnerai à manger et Mon Sang à boire !"
  3. N.B. A noter que les paroles de Jésus concernant la promesse seraient trop longues à rapporter ici entièrement. Elles occupent quarante versets du chapitre 6 de l’Évangile de St. Jean. Par exemple : "Je suis le Pain Vivant descendu du Ciel...Le Pain que Je donnerai, c’est Ma Chair" (St. Jean 6,51)

  4. Et Jésus a réalisé Sa promesse en instituant l’Eucharistie, le Jeudi-Saint, au Cénacle, la veille-au-soir de sa mort sur la croix, après avoir célébré la Pâque légale, quelques heures avant Son Agonie au Jardin des Oliviers. Trois des Évangélistes, ainsi que l’Apôtre St. Paul, dont les témoignages convergent admirablement, nous ont relaté le geste et la parole de Jésus.
  5. Enfin les Apôtres ont mis en pratique les pouvoirs reçus de Jésus concernant l’Eucharistie : "Faites cela en mémoire de Moi !" leur a dit Jésus, aussitôt après la consécration du pain et du vin. Eux qui étaient sur place, n’ont pas pu se tromper sur le sens et la nature de ce que Jésus leur avait dit et autorisé à faire. Leur témoignage à ce sujet est donc une preuve manifeste de l’institution de l’Eucharistie.

16.- Concernant l’institution elle-même, les Évangiles nous en rapportent le déroulement de la façon suivante (St. Mt.26,24 . St. Mc.14,22 ; St. Luc 22,19) :

"Pendant qu’ils (les Apôtres) mangeaient, Jésus ayant pris du pain et rendu grâce, Il bénit ce pain, le rompit et le donnant à ses Apôtres, Il leur dit : Recevez et mangez-en tous : Ceci est mon Corps. Faites cela en mémoire de Moi". Puis, ayant pris la coupe (de vin) et, de la même manière, ayant rendu grâce, Il la leur donna en disant : "Buvez-en tous ; car ceci est Mon Sang ; le Sang de la nouvelle alliance, répandue pour vous et pour plusieurs, en vue de la rémission des péchés."

17.- En conclusion de toute cette étude, il nous faut remarquer que Jésus a institué l’Eucharistie essentiellement pour :

  1. Continuer à rendre présent Son Sacrifice rédempteur sur la Croix, afin d’en faire bénéficier les mérites infinis à toute âme bien disposée pour cela ;
  2. pour devenir, par la Communion Sacramentelle, la nourriture des âmes ;
  3. Pour demeurer avec nous, au tabernacle, jusqu’à la fin du monde et L’y adorer en esprit de prière et de pénitence réparatrices des péchés du monde.
  4. Pour nous donner un signe vivant de la promesse de Vie Éternelle, si nous savons la mériter ici-bas.
  5. Pour nous faire participer à Son Sacrifice rédempteur sur la Croix en le rendant présent, afin de consolider ainsi la Vie Divine reçue au Baptême.

18.- En conséquence, les effets de l’Eucharistie reçue dignement seront donc :

  1. De protéger et d’accroître la Vie Divine en la personne bien disposée ;
  2. De la préserver des chutes dans le péché, en affaiblissant ses passions, proportionnellement à ses efforts ;
  3. De la faire participer à la Rédemption des péchés du monde opérée par Notre-Seigneur, en l’unissant intimement à cette Rédemption ;
  4. De l’incorporer davantage aux autres membres du Corps Mystique du Christ qu’est l’Église Universelle.

L'Eucharistie - sacrifice :

Le Saint-Sacrifice de la Messe

1.- Le sacrifice est l’acte essentiel du culte. De tout temps il y a eu des sacrifices. Mais les humains ne pouvaient offrir que des sacrifice imparfaits et disproportionnés par rapport à la dignité de Dieu. Jésus est venu parmi nous, S’offrant sur le Calvaire et réalisant un sacrifice parfait.

2.- Un sacrifice est l’offrande ou l’immolation faite à Dieu, d’une victime, pour reconnaître qu’Il est le Souverain Maître du Ciel et de l’univers, et en signe d’une offrande réparatrice ou compensatrice des péchés.

3.- Le vrai sacrifice, c’est lorsqu’on abandonne à Dieu une chose inanimée qu’on la Lui offre ; ou un être vivant qu’on Lui immole en expression d’un acte d’adoration ou de réparation.

4.- En tout sacrifice il y a toujours : a) une victime qui est offerte et b) un Prêtre qui offre cette victime en signe d’adoration de Dieu, ou de réparation des péchés.

5.- Le Sacrifice de la Croix est le sacrifice de Jésus-Christ S’offrant à Dieu Son Père et mourant pour nous sauver par la réparation de nos péchés.

Sur la Croix, Jésus fut immolé comme l’étaient les victimes des sacrifices anciens. Pendant Son Sacrifice, Jésus S’offrait volontairement pour le salut des humains et en tant que représentant de ceux-ci.

6.- Ce fut donc là un vrai sacrifice, car Jésus en réalisait toutes les conditions, à savoir qu’il y avait là : a/ la victime = JÉSUS Lui-même ; b/ le Prêtre sacrificateur = également JÉSUS Lui-même avec l’intention du sacrifice opéré en vue de satisfaire à la justice de Dieu et de nous sauver en expiation de nos péchés.

7.- Le Sacrifice de Jésus fut historiquement et géographiquement accompli d’une façon sanglante une seule fois. Mais Notre-Seigneur, à la Cène et donc précédemment au Sacrifice sur la Croix du Calvaire, avait institué le moyen de rendre présents, d’une façon non-sanglante mais tout-aussi réelle, les effets et mérites infinis de son Sacrifice. En effet, comment les mérites acquis au Calvaire seraient-ils mis à la disposition des générations qui suivraient ? Ne fallait-il pas que ce Sacrifice fut rendu présent indéfiniment en sa nature et en ses bienfaits ? Notre-Seigneur y a donc pourvu en instituant le Saint-Sacrifice de la Messe.

8.- Le Sacrifice de la Messe est bien le sacrifice du Corps et du Sang de Jésus-Christ offert à Dieu sur l’autel , par le ministère des Prêtres, pour rendre présent le Sacrifice de la Croix.

C’est, en effet, bien ce que Jésus a voulu : Se rendre réellement présent avec Son Corps, Son Sang, Son Âme et Sa Divinité, sous les apparences du pain et du vin. Il a voulu donner à Ses Apôtres et à leurs successeurs, le commandement et le pouvoir de renouveler, dans le temps et jusqu’à la fin des siècles, cette action sacrée entre toutes. Action qui n’est pas une simple image, ou symbole, ou simple mémorial, mais une actualisation du grand Drame du Vendredi-Saint à Jérusalem.

9.- Désormais, si pendant le Saint Sacrifice de la Messe, on ne voit que le célébrant, celui-ci n’est que le représentant, le délégué et l’instrument de Notre-Seigneur en la personne de Qui il est comme incorporé au moment de la célébration sacrée. C’est ce que l’on déclare lorsqu’on dit que le Prêtre agit, lors d’un Sacrement, "in persona Christi" . C’est donc Jésus qui offre le Sacrifice et c’est Lui-même qui est offert, mettant à la disposition des âmes bien disposées, par l’intermédiaire du Prêtre, les mérites de Son Sacrifice.

10.- Il faut noter ici que cette application des mérites du Sacrifice de Jésus n’est pas infinie : Cette application est proportionnée aux dispositions de foi et de piété des fidèles. Ne profitent le plus des fruits spirituels du Saint Sacrifice de la Messe, que ceux qui y assistent, non pas d’une manière passive, mais en la suivant attentivement et en joignant intentionnellement leurs prières à celles du célébrant.

11.- Et si le Célébrant, seul, a le pouvoir de consacrer le pain et le vin, tous les fidèles peuvent et doivent offrir, en union avec lui, le Saint Sacrifice. Mais ils ne bénéficient des mérites du Sacrifice qu’en proportion de leur attention et de leur ferveur.

12.- Le mot MESSE semble bien petit pour désigner quelque chose de si grand ! Il vient d’un mot hébreu : missah, qui signifie offrande. Par ailleurs, on peut le faire dériver aussi de deux mots latins : missa et missio, qui veulent dire : renvoi, et envoi. "Renvoi", parce qu’on renvoyait les Catéchumènes après l’Évangile ; puis tous les fidèles à la fin, en disant : "Ite missa est" = "Allez ! c’est le renvoi". Et "envoi", parce que la Messe étant finie, Jésus nous envoie œuvrer à Sa mission.

13.- Le changement du pain et du vin au Corps et au Sang de Notre-Seigneur a lieu au moment appelé la Consécration, lorsque le Prêtre prononce les paroles-mêmes de Jésus : " Ceci est mon Corps...(...) Ceci est mon Sang. " C’est là que se réalise l’immolation mystique. C’est l’acte essentiel de la Sainte Messe. C’est le moment le plus important du Sacrifice.

14.- Les prières qui précèdent ou qui suivent la Consécration ont été ajoutée par l’Église pour nous faire mieux apprécier le Saint-Sacrifice et nous aider à en retirer plus de Grâces. Il y a quatre parties dans la Messe :

  1. La préparation, qui comprend : La purification des âmes (Confiteor et Kyrie). Proclamation de la gloire de Dieu ( Gloria et oraisons ). Parole de Dieu ( Épître, Évangile, et sermon s’il y en a un ).
  2. L’Offertoire, qui nous permet de nous offrir par l’offrande du pain et du vin provenant du travail des hommes, et les prières qui suivent.
  3. Le Canon de la Messe, qui réalise; par la Consécration ou Transsubstantiation, l’offrande du Christ sacrifié, et les prières qui la précèdent et qui la suivent. A noter ici que Jésus-Christ est contenu tout- entier sous chaque apparence et parties divisées des apparences. En effet, la divinité et l’humanité du Seigneur sont inséparables.
  4. La Communion, par laquelle nous recevons (réellement, si nous communions physiquement, ou spirituellement seulement) le Christ immolé pour la rémission de nos péchés et pour notre sanctification. Et les prières qui précèdent ou suivent immédiatement la Communion du Prêtre et des fidèles qui s’y présentent ; ce sont des prières préparatoires, puis de remerciement envers Dieu.

15.- Le Prêtre offre le Saint Sacrifice de la Messe pour tous les fidèles vivants et morts. On distingue : le fruit général de la Messe, dont bénéficient tous les fidèles vivants et morts ; et le fruit spécial qui est appliqué, d’une part au Prêtre qui célèbre et, d’autre part, à certaines intentions particulières.

Le Saint Sacrifice de la Messe est offert à Dieu Seul.

A la Messe, c’est le même Prêtre qui offre, et la même Victime qui est offerte : Jésus-Christ, le Rédempteur et le Sauveur de nos âmes.

Le Prêtre qui célèbre le Saint - Sacrifice de la Messe n’est que l’instrument du Seigneur-Jésus.

Le Saint Sacrifice est offert pour les vivants et pour les morts.

Il est louable, et même recommandé, de faire célébrer des Messes pour les âmes du Purgatoire, pour soi-même, ou pour d’autres, ou pour des causes diverses.

Rien n’est plus important au monde que le Saint-Sacrifice de la Messe.

LA COMMUNION

1.- A toute vie il faut, pour croître, un aliment correspondant. A la Vie Divine de notre âme, Dieu a assuré un aliment divin. Cela a été réalisé le Jeudi-Saint, lors de l’institution de l’Eucharistie. Après S’être fait l’un de nous par l’Incarnation, Jésus a voulu, avec le Pain du Ciel, faire de nous quelque chose de Lui, par la Communion.

2.- Il n’y a pas d’union plus étroite, intime et plus absolue que la nourriture avec le corps qui la reçoit. C’est ce même mode d’union que Jésus a voulu entre Lui et nous, lorsque nous Le recevons réellement dans la Communion.

3.- En effet, communier, c’est recevoir en notre corps et en notre âme, Jésus-Christ Lui-même, dans le Sacrement de l’Eucharistie.

Jésus-Christ S’étant rendu présent dans l’Eucharistie, sous les apparences du pain et du vin, il nous est possible de recevoir en nous ces apparences et, par elles, la réalité qu’elles dissimulent à nos regards, c’est-à-dire : Le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Cette union avec Jésus s’appelle : la COMMUNION (= union avec).

4.- Pour communier effectivement, il suffit de recevoir Notre-Seigneur sous la seule apparence du pain, c’est-à-dire l’Hostie consacrée à la Messe. Jusqu’au XIIIe siècle, on communiait sous les deux Espèces Consacrées. Mais plusieurs raisons ont amené à changer la coutume. (Ex. : la crainte de répandre le Sang Eucharistique ; la répugnance de certaines personnes pour le goût du vin ; l’hygiène, etc.)

5.- Un chrétien fidèle se doit de communier au moins une fois par an, à l’occasion du temps pascal ; et lorsqu’on est dangereusement malade. Jésus, en effet, a dit : "Si vous ne mangez pas la Chair du Fils de Dieu, vous n’aurez pas la Vie en vous." (St. Jean 6,54) L’Église a fixé le minimum à observer relativement à la réception de la Sainte Eucharistie, en la prévoyant " au moins une fois par an ", avec les dispositions requises, bien évidemment, et non pas en n’importe quel état moral.

6.- Mais il est très louable -pour ne pas dire pratiquement nécessaire- de Communier plus souvent, ne serait-ce pour mieux résister aux tentations du Démon ; mais surtout pour mieux correspondre à cet amour que Dieu nous a témoigné en nous donnant cette possibilité de Le recevoir en nous si intimement.

7.- Les dispositions nécessaires pour communier dignement et respectueusement sont : Être en état de Grâce , et avoir une intention droite et bonne. Lorsque la Communion effective n’est pas possible, alors que l’on en aurait le désir, nous pouvons faire une "Communion spirituelle de désir".

8.- Les jeunes enfants doivent avoir la possibilité de communier dès "l’âge de raison". Le Pape St. Pie X en a fait très heureusement la recommandation dans les années 1900. Cet âge est à discerner par les Parents de l’enfant, ou par le Prêtre, aidé des catéchistes s’il y a lieu.

9.- Les principaux effets de la Communion dignement reçue sont :

  1. Elle nous fait participer à la Rédemption des péchés du monde.
  2. Elle nous unit plus intimement à Notre-Seigneur Jésus-Christ.
  3. Elle protège et augmente en nous les effets de la Vie de la Grâce Sanctifiante.
  4. Elle affaiblit les mauvais penchants.
  5. Elle est le gage de la Vie Éternelle.
  6. Elle nous unit plus fortement au Corps Mystique de Notre-Seigneur, c’est-à-dire à tous les membres de l’Église Universelle.

10.- Les dispositions nécessaires pour communier dignement sont :

  1. Être en état de Grâce, c’est-à-dire : l’absence de péché mortel. En effet, comment peut-on imaginer pouvoir recevoir Notre-Seigneur, alors que nous n’aurions plus la Vie Divine de la Grâce en nous ? Ce serait comme prétendre mêler Notre-Seigneur au Démon. Et on ne nourrit pas les morts !
  2. Avoir une intention droite et bonne, c’est-à-dire avoir l’intention de communier, non par intérêt, ou pour donner à l’entourage une impression fausse, ou par routine, ou par respect humain, ou " pour faire comme les autres " (*); mais pour plaire à Dieu et pour bénéficier des Grâces que le Seigneur accorde à cette occasion et, se faisant, pour satisfaire à la nécessité de ne rien négliger pour se sanctifier.

(*) N.B. De nos jours (en l’an 2.000), il est devenu hélas ! très fréquent, pour bon nombre de chrétiens qui se sont fait une Religion à leur convenance, d’aller communier sans les dispositions nécessaires ; à commencer par l’absence de l’état de Grâce, ne s’étant pas confessés depuis des années ! Et l’ignorance religieuse est devenue telle pour un certain nombre d’entre ceux qui vont communier, qu’ils ont l’impression de recevoir, en communiant, un peu de pain " symbolisant ", tout simplement, la Personne de Notre-Seigneur : ce qui est une conception protestante de l’Eucharistie. !

11.- Tandis que ce serait donc un grave péché que de communier sans être en état de Grâce, ou sans avoir les dispositions nécessaires ; cela constituerait même :

  1. Un sacrilège, puisque l’on profanerait alors le Corps de Notre-Seigneur ( le sacrilège étant la profanation d’une chose sainte et sacrée ) ; alors qu’il n’y a rien de plus saint et sacré que la Personne de Jésus-Christ, Dieu et homme à la fois !
  2. Une ingratitude à l’égard du plus grand des bienfaits de Jésus en notre faveur.
  3. Une insulte envers Celui dont dépend notre destinée éternelle. St. Paul, dans son épître aux chrétiens de Corinthe (Ière épî. 11,29.), écrit : " Celui qui communie ainsi, mange et boit sa propre condamnation ! "
  4. Ce serait enfin une lâcheté que de se mêler de la sorte à la foule de ceux qui vont communier, prenant alors le masque de la piété.

12.- Quant aux dispositions du corps, l’Église, actuellement, nous ordonne -par respect pour l’Eucharistie et par prudence- un certain jeûne eucharistique d’une heure avant la Communion. Et il convient aussi de se présenter à la Communion dans une tenue décente et une attitude respectueuse favorisant la piété et non la légèreté.

13.- Il faut se préparer à la Communion en excitant dans notre esprit et notre cœur une foi vive en la présence de Notre-Seigneur, et un grand désir de s’unir à Lui. Communier, en effet, c’est faire la plus grande et la plus merveilleuse des rencontres ici-bas. Encore faut-il se le rappeler ; car la répétition des choses les plus saintes risque d’engendrer une banalisation des gestes.

14.- Après la Communion, il convient tout logiquement de remercier Notre-Seigneur par une action de Grâces ; c’est-à-dire de Lui exprimer notre reconnaissance par un acte intérieur d’amour et d’adoration ; Lui demander la Grâce de sanctifier la journée par nos efforts faits en union intime avec Lui venu jusqu’à nous par la Communion sacramentelle.

 

LA PRÉSENCE RÉELLE CONTINUÉE

1.- Notre-Seigneur continue à être réellement présent dans les Hosties consacrées et conservées après la célébration du Saint Sacrifice de la Messe. On garde ainsi la Présence Réelle de Jésus-Hostie, dans un ciboire déposé dans le tabernacle. C’est pour marquer cette Présence que l’on recouvre le tabernacle d’un tissu appelé conopée ; de même qu’une lampe brille dans les environs du tabernacle. C’est ainsi que se trouve réalisée merveilleusement la promesse de Jésus disant : " Voici que Je demeure parmi vous jusqu’à la fin des temps. "

2.- Lors de cérémonies appelées Exposition du Saint Sacrement, et Salut du Saint Sacrement, ou encore pendant les processions du Saint Sacrement, on expose, à l'aide d’un ostensoir, l’ Hostie Consacrée, afin d’adorer la Présence Réelle de Notre-Seigneur et de La célébrer avec une piété reconnaissante et implorante.

3.- Il convient, par ailleurs et en dehors des cérémonies signalées ci-dessus, de rendre visite à Notre-Seigneur dans les lieux où est conservée la Présence Réelle ; et de respecter les lieux où Elle est conservée.

QUESTIONS DU CHAPITRE QUATRE

1.- Qu’est-ce que l’Eucharistie ?

- L’ Eucharistie est le Sacrement qui contient réellement : le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, sous les apparences du pain et du vin.

2.- Quand, Notre-Seigneur a -t-Il institué ce Sacrement ?

- Notre-Seigneur a institué ce Sacrement le Jeudi-Saint, la veille de Sa mort, à Jérusalem, dans le Cénacle, au milieu de ses Apôtres.

3.- Comment Notre-Seigneur a-t-Il fait pour instituer l’Eucharistie ?

- Pour instituer l’Eucharistie, Notre-Seigneur à pris du pain, l’a béni et l’a donné à Ses Apôtres en disant : " Recevez et mangez, car ceci est Mon Corps ! ". Puis il a pris une coupe contenant du vin, l’a bénie et l’a donnée à Ses Apôtres en disant : " Prenez et buvez-en tous, car ceci est Mon Sang : le Sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, répandu pour un grand nombre. Vous ferez cela en mémoire de Moi ! "

4.- Qu’a fait Jésus par ces paroles : " Ceci est mon Corps ; ceci est mon sang ?

- Par ces paroles : " Ceci est Mon Corps !... Ceci est Mon Sang!... ", Jésus a changé le pain en Son Corps et le vin en Son Sang.

5.- Qu’a fait Jésus par les paroles : " Faites cela en mémoire de Moi ! " ?

- Par les paroles : " Faites cela en mémoire de Moi ! ", Jésus a donné à Ses Apôtres et à tous les Prêtres, le pouvoir de changer, comme Lui, le pain en Son Corps et le vin en Son Sang.

6.- Quand se fait le changement du pain et du vin au Corps et au Sang de Jésus ?

- Le changement du pain et du vin au Corps et au Sang de Jésus, se fait à la Messe, au moment de la Consécration, lorsque le Prêtre prononce les mêmes paroles de Jésus : " Ceci est Mon Corps !... Ceci est Mon Sang !... "

7.- Qu’y a-t-il sur l’autel avant la Consécration ,

- Avant la Consécration, il n’y a sur l’autel, que du pain et du vin.

8.- Qu’y a-t-il sur l’autel après la Consécration ?

- Après la Consécration, il y a sur l’autel : Jésus-Christ tout-entier, sous les apparences du pain et du vin.

9.- Pourquoi Jésus-Christ a-t-Il institué l’Eucharistie ?

- Jésus-Christ a institué l’Eucharistie :

  1. pour continuer à S’offrir en sacrifice pour nous sur la terre ;
  2. pour que nous puissions participer à son Sacrifice en y unissant les nôtres ;
  3. pour Se donner en nourriture à nos âmes dans la Communion.

10.- Comment la Messe rend-elle présent le Sacrifice de Jésus sur la Croix ?

- La Messe rend présent le Sacrifice de Jésus sur la Croix, parce qu’elle réalise l’offrande perpétuelle de Jésus pour la rémission de nos péchés ; car, sur l’autel comme sur la Croix, c’est toujours le même Prêtre et la même Victime : Jésus-Christ s’offrant pour le rachat de nos péchés.

11.- A qui le Saint Sacrifice de la Messe est-il offert ?

- Le Saint Sacrifice de la Messe est offert à Dieu seul, parce que c’est un sacrifice d’adoration.

12.- Pour quelles raisons le Saint Sacrifice de la Messe est-il offert à Dieu ?

- Le Saint Sacrifice de la Messe est offert à Dieu pour L’adorer, Lui demander pardon et obtenir Ses Grâces.

13.- Pour qui le Prêtre offre-t-il le Saint Sacrifice de la Messe ?

- Le Prêtre offre le Saint Sacrifice de la Messe pour les vivants et pour les morts, et en particulier aux intentions de ceux qui en ont demandé la célébration.

14.- Comment devons-nous assister au Saint Sacrifice de la Messe ?

- Nous devons assister au Saint Sacrifice de la Messe, en entier, avec attention, respect et dévotion.

15.- Quand doit-on assister au Saint Sacrifice de la Messe ?

- On doit assister au Saint Sacrifice de la Messe : chaque dimanche (ou samedi soir), ainsi qu’aux quatre fêtes d’obligation : la Toussaint, Noël, l’Ascension et l’Assomption de la Sainte Vierge. Mais il est très louable d’y assister souvent.

16.- Quelle est la meilleure façon d’assister au Saint Sacrifice de la Messe ?

- La meilleure façon d’assister au Saint Sacrifice de la Messe est de nous unir attentivement aux prières du Prêtre, avec les sentiments que nous aurions eus au pied de la Croix de Jésus.

17.- Quels sont nos devoirs envers Jésus présent dans l’Eucharistie ?

Nos devoirs envers Jésus présent dans l’Eucharistie sont :

  1. de L’adorer ;
  2. de Le revoir dans la Communion avec les dispositions requises ;
  3. de Lui rendre visite en Le priant dans nos églises ;
  4. de respecter les lieux où Il Se trouve ;
  5. d’avoir une très grande estime pour le Saint Sacrifice de la Messe.

18.- Qu’est-ce que communier ?

- Communier, c’est recevoir Notre-Seigneur réellement présent dans l’Hostie consacrée.

19.- Quels effets produit en nous la Communion reçue dignement ?

- Reçue dignement, la Communion :

  1. nous unit intimement à Notre-Seigneur ;
  2. elle augmente dans notre âme la richesse de la Grâce Sanctifiante ;
  3. elle affaiblit nos mauvais penchants et nos passions ;
  4. et elle est un gage de notre résurrection à la fin des temps.

20.- Quelles sont les bonnes dispositions à avoir pour bien Communier ?

- Les bonnes dispositions pour bien communier sont :

  1. être en état de Grâce ;
  2. savoir ce que l’on fait ;
  3. désirer vraiment recevoir Notre-Seigneur ;
  4. avoir une intention droite et surnaturelle ;
  5. et respecter les loi du jeûne eucharistique ( : une heure avant la Communion).

CONSÉQUENCES PRATIQUES

A- Connaissant mieux ce si riche Sacrement, nous devons nous préoccuper de ne le recevoir qu’avec les dispositions nécessaires et le respecter saintement.

B- La fréquence possible de la Sainte Communion ne doit pas nous faire perdre de vue la divine réalité qu’elle contient mystérieusement mais réellement.

C- Nous devons nous préparer très attentivement à l’assistance au Saint Sacrifice de la Messe, de même qu’à la Sainte Communion, si nous désirons dignement la recevoir. De même qu’il convient de nous remémorer volontiers, dans la journée qui suit, le merveilleux don que Notre-Seigneur nous a fait en venant en nous.

D- Enfin, notre devoir sera de ne jamais manquer le Saint Sacrifice de la Messe du dimanche, ou celle anticipée du samedi soir.