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MANUEL D'INSTRUCTION ET D'EDUCATION RELIGIEUSES
Abbé Lucien Arène, Aumônier d'Ecoles libres
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LES COMMANDEMENTS DE DIEU

RÉFLEXION

A.- Cette troisième partie de l’étude de la doctrine religieuse traite de ce qu’on appelle la morale; c’est-à-dire tout ce qui concerne les lois selon lesquelles nous devons diriger nos activités, nos mœurs. Elle comprend, tout d’abord les lois générales que Dieu nous a données par Moïse, 1.500 ans environ avant la venue de Jésus et que nous appelons "les Commandements de Dieu".

B.- Les lois du temps des Patriarches, c’est-à-dire antérieures à Moïse, inspiraient une certaine "crainte" vis-à-vis de Dieu, tant la façon de vivre des humains de ce temps-là était loin de l’idéal de vie morale. C’était alors un moyen pédagogique pour amorcer un redressement morale dans le peuple hébreu choisi par Dieu, en vue de préparer, avec la venue du Messie, ce qu’on appelle "la loi d’amour" vécue par Jésus et enseignée par Lui, puis par les Évangiles.

C.- En s’adressant à Moïse, Dieu n’a pas rythmé les Commandements comme on les lit dans un catéchisme et que nous énonçons plus bas. C’est la Bible qui nous rapporte la version que Moïse a exprimée, après sa encontre avec Dieu sur le Mon Sinaï.

D.- L’étude des Commandements de Dieu, puis celle des Commandements de l’Église, après que nous ayons étudié ce que nous devons croire, puis ce que nous devons espérer, nous indique ce que nous devons faire afin de vivre, pour notre plus grand bien, conformément à la volonté de Dieu, au sein de la famille divine par la Grâce et, si nous demeurons fidèles, partager le Bonheur Éternel en Dieu.

EXPLICATION

1.- Les Commandements de Dieu sont au nombre de dix :

Tu adoreras Dieu seul et L’aimeras plus que tout !
Tu ne prononceras le nom de DIEU qu’avec respect !
Tu sanctifieras le Jour du Seigneur !
Tu honoreras tes Parents !
Tu ne tueras pas !
Tu ne feras pas d’impureté !
Tu ne voleras pas !
Tu ne mentiras pas !
Tu n’auras pas de désir impur volontaire !
Tu ne désireras pas injustement le bien du prochain !

2.- Les Commandements de Dieu sont appelés ainsi parce que c’est Dieu Lui-même qui les as imprimés dans la conscience des humains et qui les a inspirés à Moïse, sur le Mont Sinaï, dans la Loi religieuse ancienne appelée "Loi de crainte". Et c’est ensuite Notre-Seigneur Jésus-Christ qui les a confirmés dans la Loi nouvelle de l’Évangile, appelée "la Loi d’amour".

3.- Nous sommes tous tenus d’observer les Commandements de Dieu, parce que nous devons tous vivre selon la volonté bénéfique de Dieu qui nous a créés et qui veut notre vrai bien. Refuser ou négliger l’observance d’un seul de ces Commandements, serait nous séparer de Dieu en perdant la Grâce d’union avec Lui.

4.- Le mot de "Commandement" ne doit cependant pas nous inquiéter ; car il n’est pas, de la part de Dieu, l’expression d’une "volonté de puissance" manifestant une autorité abusive, cruelle et orgueilleuse. En fait, Dieu nous commande là, comme un père envers son enfant qui ne peut pas encore bien comprendre la valeur et l’importance de ce qui, pour le bien de l’enfant, lui est imposé avec une toute paternelle autorité.

5.- C’est "par cœur" qu’il faut connaître les Commandements de Dieu -et ceux de l’Église- C’est-à-dire parfaitement. Puis se les remémorer de temps en temps, pour ne pas les oublier. Puis les méditer, afin de comparer la "théorie" de leur énoncé avec la "pratique" de notre vie de chaque jour.

6.- Il faut éviter de ne considérer les Commandements que sous leur aspect "légal", c’est-à-dire comme des règles intangibles et plus ou moins désagréablement contraignantes. Il faut raisonnablement se dire que leur aspect contraignant vise, en fait, notre bien le plus vrai et le plus sûr ; tandis que notre nature imparfaite, encline au péché et souvent sollicitée par le Démon, à plutôt tendance à aller vers ce qui lui plaît et qui l’éloigne de Dieu, plutôt que vers ce qui lui convient vraiment.

1.- " Tu adoreras Dieu seul et L’aimeras plus que tout ! "

1.-Par ce premier Commandement, Dieu nous enjoint de ne reconnaître, d’estimer, d’aimer et servir prioritairement et parfaitement que Lui seul, en tant qu’Il est le Souverain Seigneur de tout. C’est, en fait, le respect des valeurs que Dieu nous recommande là, tout logiquement ; et non point du tout la manifestation d’une espèce d’orgueil de Sa part.

2.- Adorer signifie que : en considérant l’échelle des valeurs de tous les êtres, nous plaçons Dieu comme étant l’Être au-dessus de tous les autres êtres, quels qu’ils soient. C’est donc reconnaître en Dieu une supériorité absolue dans l’ordre de l’être et dans celui des perfections.

3.- La conséquence immédiate de cette adoration due à Dieu sera que, dans le cas d’un choix à faire, nous devrons accepter n’importe quelle sorte de sacrifice éventuel à supporter ou à s’imposer, plutôt que d’accepter d’agir en allant contre la gloire de Dieu, ou de sa volonté, ou contre ce qui apparaît à notre conscience comme étant ce qui se confond en Dieu, c’est-à-dire : le Bien, le Vrai, le Bon, le Juste.

4.- Quant à l’acte d’ "aimer" Dieu, il consistera moins en un "sentiment" du cœur, et donc relativement à une forme de sensibilité, plutôt qu’en une disposition de l’intelligence et de la volonté qui généreront envers Lui un ensemble de comportements allant de l’estime et de l’admiration les plus grandes, jusqu’au respect le plus absolu et à la confiance la plus sincère.

5.- Adorer Dieu, c’est faire un acte de religion par lequel nous reconnaissons l’infinie majesté de Dieu et notre absolue dépendance à Son égard., parce que nous mettons Dieu à la première place qui Lui est spéciale : celle de Créateur et de Souverain Maître.

6.- Ces dispositions et attitudes de notre part envers Dieu sont des liens qui nous relient à Dieu et qui font partie de la vertu de Religion que nous étudions plus loin. Et quand ces rapports de prévenance, d’obéissance et de piété deviennent plus intimes, cela constitue de la dévotion, c’est-à-dire de l’empressement à servir Dieu et ce qui exprime une piété fervente.

7.- On accomplit, en pratique, le devoir d’ adoration par la prière et par ce qu’on appelle le culte. Celui-ci (dont le nom a pour origine latine cultus = honneur) est constitué de l’ensemble des actes et des manifestations par lesquelles nous honorons et servons Dieu. Le culte a des degrés : Pour Dieu, il s’agit d’un culte d’ adoration (qu’on appelle aussi culte de latrie, signifiant, en grec, l’adoration) ; tandis que pour les Saints, il ne pourra s’agir que d’un culte d’honneur (qu’on appelle aussi culte de dulie, signifiant en grec serviteur).

8.- La conséquence de notre adoration due à Dieu amène logiquement notre identique devoir d’ adorer Notre-Seigneur Jésus-Christ, puisqu’en Se revêtant de notre humanité, Il n’a pas cessé d’être Dieu, les deux natures étant réunies en une seule Personne que nous appelons Fils. Il en résulte que même l’humanité (= la nature humaine) de Jésus, parce qu’elle a été prise par Dieu, est digne aussi d’être adorée.

9.- Le culte que nous devons rendre à Dieu peut être soit intérieur, soit extérieur. Cela découle du fait que nous sommes composés d’une âme et d’un corps, et que tous deux se doivent de rendre hommage à Dieu ; chacun à sa manière.

10.- C’est ainsi que le culte intérieur consistera en des actes s’accomplissant au fond de nous-mêmes, dans le champ clos de nos pensées, de nos intentions et de notre âme, sans rien en manifester au dehors.

11.- Tandis que le culte extérieur sera celui dont les actes seront manifestés sensiblement et corporellement ; comme par exemple : les génuflexions, les signes de croix, les prières vocales, etc. A noter que le culte extérieur peut être privé ou public. Il est dit : culte public, soit parce que les actes religieux qui sont faits, le sont au nom de l’Église ; soit aussi parce que les actes qui sont publiquement faits, le sont à titre personnel.

12.- La forme la plus élevée du culte public, est tout cet ensemble de prières et de cérémonies qui constituent le culte officiel de l’Église. L’acte le plus important de ce culte, est le Saint Sacrifice de la Messe, parce qu’il est l’expression la plus haute de nos adorations. Il y a aussi le Bréviaire des Prêtres et des personnes consacrées à Dieu ; puis les processions, les bénédictions et autres cérémonies. Tout ce culte de l’Église est soumis à des règles dont l’ensemble constitue ce qu’on appelle la liturgie. On trouve l’application des règles liturgiques dans un livre de piété qu’on appelle le missel.

13.- Si l’on considère maintenant l’inverse du culte que nous devons à Dieu, on trouve alors quatre sortes de péchés. Ce sont : l’ idolâtrie, l’irréligion, le sacrilège et la superstition

14.- L’ idolâtrie est le péché de ceux qui rendent à des créatures le culte d’ adoration réservé à Dieu, comme jadis : l’adoration du soleil, des divinités inexistantes, etc... ; ou, de nos jours : l’argent, les honneurs, les jouissances sous toutes leurs formes.

15.- L’ irréligion est le péché de ceux qui, par indifférence ou par impiété, s’éloignent consciemment des croyances et des pratiques religieuses. C’est ainsi que les " indifférents " s’abstiennent, soit par insouciance du salut de leur âme, soit par respect humain, ou pour tout autre motif ou prétexte. Quant à ceux qu’on appelle des " impies ", cela va plus loin : En plus de l’indifférence, il y a un mépris public, ou même une adversité plus ou moins forte envers la Religion. Ce sont les sans-Dieu, et parfois de véritables sectaires et ennemis de la Religion. Nous n’avons pas à les juger, Dieu seul pouvant le faire objectivement ; mais nous devons nous en protéger d’une façon honnête et prudente.

16.- Le sacrilège est le péché de ceux qui traitent volontairement sans respect et profanent ce qui est consacré à Dieu, qu’il s’agisse des personnes, des lieux saints ou des objets consacrés servant au culte, comme : les vases sacrés, les images, les statues, etc. Le sacrilège commis alors est plus ou moins grave, selon l’intention du profanateur, ou de la chose qui est profanée.

17.- La superstition est le péché de ceux qui attribuent à certaines actions, ou à certains objets, une puissance ou un pouvoir secret que ni Dieu ni l’Église ne leur a donné. Les religions païennes sont remplies de superstitions, comme les bons ou mauvais présages, etc. Mais de nos jours, la superstition n’est pas rare, hélas ! même chez certains chrétiens mal formés religieusement et qui croient aux porte-bonheur, aux sorts, à certains chiffres ; ou vont consulter des cartomanciennes et autres gourous et voyants ; ou prétendent entrer en relation avec des esprits...

18.- Ce péché de superstition est souvent :

  1. Le résultat de la naïveté et de la sottise que la supercherie de gens malins exploite ; ce qui est alors de l’escroquerie qualifiée.
  2. C’est aussi le résultat de l’ignorance qui connaît encore mal certaines forces de la nature.
  3. Mais il peut y avoir aussi l’intervention du Démon. Certaines mauvaises gens l’invoquent et il a assez de science et de malice pour troubler les âmes faibles. Il faut donc se garder d’apporter une quelconque participation à ces croyances, à des réunions de spiritisme et autres rencontres ésotériques, lesquelles peuvent, parfois, faire entrer en commerce avec les esprits mauvais pouvant aller, au pire, jusqu’à des cas de possession diabolique.

19.- Ce premier Commandement de Dieu nous interdit donc tout ce qui peut nous éloigner de quelque manière de Dieu ou du vrai culte que nous devons Lui rendre. Et s’il ne faut pas voir le Démon partout, il faut nous rappeler cependant ce qu’en disait St. Pierre dans son épître : "...car le Démon, notre ennemi de toujours, rode sans cesse autour de nous, comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer... !" Assurément, le Démons est prêt à profiter de tout pour nous détourner de Dieu, en affaiblissant le culte d’adoration qui est dû à notre Créateur et Père.

20.- Concernant le culte envers la Sainte Vierge et les Saints : Non seulement il n’est pas interdit, mais il est au contraire très recommandé. Simplement, il faut bien remarquer qu’il ne peut pas être question, envers Marie et les Saints, d’une quelconque adoration, mais seulement de les honorer. C’est là, manifestement, une excellente chose, très utile pour notre sanctification ; car Marie et les Saints sont, redisons-le ici, nos ambassadeurs et nos intermédiaires auprès de Dieu.

21.- Nous pouvons honorer les représentations sensibles et matérielles des Anges et des Saints, telles les Reliques corporelles ou autres des Martyrs et des Saints, les images pieuses, les statues, les médailles, etc. En effet, l’honneur et le respect que nous portons alors à ces choses vont à ce qu’elles signifient, qu’elles évoquent ou qu’elles représentent, et non pas à la matière qui les constitue.

22.- Il y une grande différence entre l’ adoration que nous devons à Dieu et le culte d’honneur que nous rendons aux Saints : Nous adorons Dieu pour son excellence et sa supériorité en tout et sur tout ; tandis que nous honorons les Saints et les vénérons comme étant les amis de Dieu, nos intercesseurs auprès de Lui, et de merveilleux modèles à imiter.

QUESTIONS DU CHAPITRE PREMIER (1)

1.- Comment connaissons-nous la volonté de Dieu pour nous diriger dans la voie de ce qui est bien ? >

-Nous pouvons connaître la volonté de Dieu, d’abord par les " Commandements de Dieu " donnés à Moïse ; puis par l’enseignement de l’Église et par notre conscience éclairée par l’Esprit-Saint.

2.- Récitez ces Commandements de Dieu !

  1. Tu adoreras Dieu seul et L’aimeras plus que tout !
  2. Tu ne prononceras le nom de DIEU qu’avec respect !
  3. Tu sanctifieras le " Jour du Seigneur " !
  4. Tu honoreras tes Parents !
  5. Tu ne tueras pas !
  6. Tu ne feras pas d’impureté !
  7. Tu ne voleras pas !
  8. Tu ne mentiras pas !
  9. Tu n’auras pas de désir impur volontaire !
  10. Tu ne désireras pas injustement le bien des autres !

3.- Qu’est-ce que la conscience ?

- La conscience est une " voix " intérieure qui nous est donnée par Dieu pour nous permettre de discerner, en nos intentions et nos actions, ce qui est moralement bien ou mal.

4.- Qu’est-ce que adorer Dieu ?

- Adorer Dieu, c’est nous comporter à son égard comme envers le Créateur et le Souverain Maître de toute chose ; et donc de Le placer au-dessus de tous et de tout.

5.- Devons-nous adorer Notre-Seigneur Jésus-Christ ?

- Oui, nous devons adorer Notre-Seigneur Jésus-Christ, parce bien qu’étant homme, Il est aussi Dieu.

6.- Quels sont les péchés contre l’adoration due à Dieu ?

- Les péchés contre l’adoration due à Dieu sont : l’idolâtrie, le sacrilège, la superstition, l’hérésie, l’indifférence et l’impiété.

7.- Qu’est-ce que l’ idolâtrie ?

- L'idolâtrie est le péché qui consiste à rendre aux créatures ou aux fausses divinités le culte souverain et absolu dû à Dieu, seul.

8.- Qu’est-ce qu’un sacrilège ?

- Un sacrilège est une action par laquelle on profane une chose ou une personne sacrée, c’est-à-dire qui est vouée au culte divin par l’autorité de Dieu ou de l’Église.

9.- Qu’est-ce que la superstition ?

- La superstition est une idée ou une pratique vaine à laquelle on attache faussement une nature ou un caractère religieux.

10.- Qu’est-ce qu’une hérésie ?

- L’hérésie est l’action par laquelle on nie ouvertement et avec obstination , ou que l’on révoque en doute, une ou plusieurs vérités que l’Église enseigne comme étant révélées.>

11.- Qu’est-ce que l’ indifférence ?

- L’ indifférence est l’attitude qui consiste à considérer que toutes les religions se valent ; ou bien qui n’admet la nécessité de la Religion que dans des circonstances rares ou exceptionnelles.

12.- Qu’est-ce que l’ impiété ?

L’impiété est le mépris qu’une personne manifeste envers les personnes ou les choses religieuses.

13.- Devons-nous rendre un culte à la Sainte Vierge, aux Anges et aux Saints ?

- Oui, nous devons rendre un culte à la Sainte-Vierge, aux Anges et aux Saints, parce qu’ils sont nos modèles et nos intercesseurs auprès de Dieu.

14.- Devons-nous rendre un culte tout spécial à la Vierge Marie ?

- Oui, nous devons rendre un culte tout spécial à la Vierge Marie, parce qu’étant la mère de Dieu-fait-homme et la plus sainte des créatures humaines, Elle est au-dessus même des Anges et de tous les Saints.

15.-Comment devons-nous honorer la très Sainte Vierge ?

- Nous devons honorer la très Sainte Vierge en L’aimant comme notre mère du Ciel, en La priant avec confiance et en imitant ses vertus.

16.- Peut-on honorer les représentations des personnes et des choses saintes ?

- Oui, on peut honorer les représentations matérielles des personnes et des choses saintes, à condition de ne le faire qu’avec des sentiments de foi et sans superstition.

17.- Quels sont les principaux actes de culte public ?

- Les principaux actes de culte public sont :

  1. Le Saint Sacrifice de la Messe,
  2. La prière officielle du Bréviaire,
  3. Les divers offices des Paroisses,
  4. L’adoration publique du Saint Sacrement,
  5. les processions et les pèlerinages, etc.

2.- " Tu ne prononceras le nom de DIEU qu’avec respect ! "

1.- Ce deuxième Commandement de Dieu nous interdit d’employer le mot D I E U sans respect suffisant, ou de blasphémer contre Dieu, ou de jurer faussement ou sans nécessité.

2.- Le blasphème est un péché grave qui consiste en paroles ou actes injurieux de mépris ou de malédiction contre Dieu, la Sainte Vierge ou les Saints, ou même contre les personnes ou les choses consacrées à Dieu.

3.- Certains livres, de nombreuses émissions de radio et de télévision, des conversations que nous entendons ici ou là, sont, hélas !, pleines de blasphèmes de toutes sortes. Il faut les fuir le plus possible comme la peste et veiller à ne pas s’y habituer ; car tout cela pousse à l’irréligion, à l’indifférence religieuse et à la perte du sens de Dieu et du péché.

3.- Faire serment, c’est prendre Dieu à témoin de la vérité de ce que l’on dit ou promet. Cela s’appelle jurer. Il est permis de jurer, mais que si nous le faisons en toute vérité de la chose jurée, et que pour un motif vraiment sérieux et grave.

4.- Le serment est un acte bon et religieux qui, en prenant Dieu comme garant, Lui rend gloire et proclame qu’Il est la Vérité-même et la Science infinie.

Par contre, Jurer en vain, serait faire un serment frivole qui engage le nom de Dieu inutilement ou dans des affaires futiles. Ce serait faire là une faute de grave irrévérence envers Dieu. A bien plus forte raison, les serments mensongers ou parjures seraient-ils plus graves encore ! Dieu n’a-t-Il pas déclaré ? : " Vous ne jurerez point faussement en Mon Nom ; et vous ne souillerez pas le Nom de votre Dieu ! " Et encore ceci : " J’apporterai la malédiction dans la maison de celui qui est parjure ! "

5.- On ne serait évidemment pas tenu de donner suite à des serments faits par jurement, si le serment en question porterait sur des choses injustes ou mauvaises. Car jurer faussement ou pour de mauvaises causes, est toujours un péché mortel, parce qu’alors on déshonore Dieu en Le prenant faussement comme témoin.

P.S. C’est ainsi qu’il serait, par exemple, très gravement coupable de s’inscrire et devenir membre, par serment, d’une société secrète, lorsque cette société est ennemie de la Religion et de l’Église, comme c’est le cas pour la Franc-Maçonnerie qui conspire contre la Religion et parfois contre l’État. Ce péché est tellement grave que l’Église frappe d’excommunication, c’est-à-dire de l’exclusion de la Communauté des Saints tous ceux qui s’affilierait à cette Société.

7.- Lorsqu’on a fait un serment ou un vœu, on doit honorer Dieu en respectant scrupuleusement la promesse faite et en exécutant la chose promise. En cas d’une promesse se révélant, après coup, impossible à tenir, on est alors excusé de ne pas la tenir. Il faut cependant avoir soin de compenser au mieux.

8.- Inversement à ces mauvaises ou défectueuses dispositions, il est particulièrement louable et souhaitable d’employer volontiers le nom de DIEU avec un sentiment d’adoration, ou de demande, ou de remerciement. Invoquer Dieu de temps en temps dans la journée, tout en continuant à œuvrer et du fond du cœur, à diverses occasions, est une source de grâces et donc de sanctification à laquelle nous devons penser !

QUESTIONS DU CHAPITRE PREMIER (2)

1.- Que nous interdit le deuxième Commandement de Dieu ?

- Le deuxième Commandement de Dieu nous interdit de jurer faussement, ou futilement ; ou de ne pas tenir les serments et vœux que l’on a faits ; ou de blasphémer.

2.- Qu’est-ce que faire serment ou jurer ?

- Faire serment ou jurer, c’est prendre Dieu comme témoin de ce qu’on affirme ou promet.

3.- Est-il permis de faire serment ou jurer ?

- Oui, il est permis de faire serment ou jurer, mais seulement pour de graves motifs.

4.- Qu’est-ce que "jurer en vain" ?

- Jurer en vain, c’est prendre Dieu comme témoin pour des choses sans importance, ou que l’on sait être fausses.

5.- Qu’est-ce que "se parjurer" ?

- Se parjurer, c’est vouloir faire de Dieu le complice d’un mensonge ou d’une injustice.

6.- Qu’est-ce que blasphémer ?

- Blasphémer, c’est dire des paroles injurieuses contre Dieu, contre les Saints ou contre la Religion.

7.- Qu’est-ce que "faire un vœu" ?

- Faire un vœu, c’est promettre à Dieu d’accomplir une bonne œuvre, avec l’intention de s’obliger sous peine de péché.


3.- " Tu sanctifieras le Jour du Seigneur ! "

(La sanctification du Dimanche)

1.- Le "Jour du Seigneur", dans le sens de "jour consacré au Seigneur", est le dimanche de chaque semaine. C’est le jour durant lequel nous devons mettre davantage et mieux que de coutume, le Seigneur dans notre vie.

2.- Dans l’Ancien Testament, un jour était consacré au Seigneur, afin de Le louer et de Le prier plus aisément et attentivement : le samedi. (= le Sabbat). Mais pour marquer le grand événement de la Résurrection de Jésus, qui eut lieu un dimanche matin, l’Église a décidé que ce serait ce jour-là qui serait célébré désormais.

3.- C’est l’Église qui a fixé les trois conditions pour assurer le respect du dimanche :

  1. Assister au Saint Sacrifice de la Messe ;
  2. S’abstenir des travaux absorbants ;
  3. Éviter les plaisir dangereux.

4.- La Messe, en effet -comme on l’étudiera plus loin- n’est pas un simple mémorial de la Passion de Notre-Seigneur. Elle est le Sacrifice vivant et bien réel de Jésus. Là, Jésus et son Sacrifice sont rendus réellement présents, tout comme au Golgotha ; mais d’une façon non-sanglante. L’ Église a jugé que ce serait ingratitude et mépris, si nous n’assistions pas, au moins une fois par semaine, (le dimanche ou le samedi dans la soirée), à cette immolation que Jésus a réalisée pour le plus grand bien de nos âmes.

5.- Le Saint Sacrifice de la Messe a une valeur bien supérieure à tout acte individuel d’adoration, d’actions de grâces, de prière et de réparation, puisque là, Notre-Seigneur est réellement présent qui adore, prie, rend grâce et répare. Et dans son deuxième Commandement, l’Église précise que tous les fidèles, depuis l’âge de raison, doivent - sauf empêchement majeur manifeste- sous peine de péché grave, assister au Sacrifice de la Messe chaque dimanche et jours de fêtes solennelles qu’elle indique (ou la veille au soir de ces jours-là) : Pour la France, ce sont : Noël, l’Ascension, l’Assomption, et la Toussaint.

6.- Cette présence à la Messe doit être effective, c’est-à-dire physique. La vision du Saint Sacrifice à la télévision, ou son audition à la radio ne remplace pas l’assistance effective lorsqu’elle est possible, même en se gênant. Et la Messe doit être suivie entièrement, du début à la fin. Elle doit être suivie attentivement, en repoussant les distractions ; en s’aidant, si on le désire, d’un missel, afin que l’âme, tout comme le corps, soit présente et attentive à l’acte le plus important du monde qui rend réellement présent le Sacrifice rédempteur de Jésus, et Jésus Lui-même.

7.- C’est le travail consistant dans des œuvres pénibles ou accaparantes qui nous est interdit le dimanche et les jours des 4 "fêtes d’obligation". Les raisons en sont simples : La première concerne la possibilité matérielle d’assister à la Messe. La deuxième a pour but de nous laisser la possibilité de faire de ce jour-là un jour de plus grande intimité avec Dieu par la pensée, par la prière individuelle ou la participation à quelque office pieux particulier. Et enfin, la nature humaine connaissant la fatigue, il est normal que le repos soit assuré au corps et à l’esprit pour se recréer des forces en ces divers domaines.

8.- Par contre, en cas de nécessité, il est bien évident que maints travaux sont autorisés : Occupations ménagères, interventions urgentes d’importance ; métiers à exercer inévitablement ces jours-là, comme la médecine d’urgence, les services de première nécessité, etc. Mais on devra faire tout son possible cependant pour assurer l’essentiel qui est la participation à la Sainte Messe, soit le dimanche, soit le samedi soir, l’Église ayant autorisé, surtout pour ces cas d’empêchements, la célébration anticipée de la Messe du dimanche ou de la "fête d’obligation".

9.- S’il est question de repos nécessaire, il est tout-à-fait logique d’envisager alors la possibilité légitime des distractions. Mais ces dernières devront être honnêtes et moralement bonnes. Les divertissements qui sont un repos pour le corps et pour l’esprit sont même recommandés, afin de reprendre ensuite, dans de bonnes contions, l’exercice du Devoir d’état. Il est donc permis de s’accorder des loisirs comme le jeu, les promenades, certains spectacles honnêtes, le sport et autres diverses distractions. Mais à condition que cela ne soit pas au détriment de la morale chrétienne et des devoirs religieux à accomplir. Sinon, le "Jour du Seigneur" deviendrait alors, comme c’est certainement, hélas !, le cas pour nombre de chrétiens eux-mêmes, le "Jour du Démon"

10.- Aussi, de nos jours surtout, où la technique des moyens audiovisuels en particulier est si variée et tentante mais fréquemment utilisée pour le mal mêlé au bien et le mauvais mélangé au bon, ce sont les mauvais spectacles présentés par la télévision la radio et diverses revues ou périodiques corrupteurs des mœurs et des âmes qui sont à redouter et donc à fuir comme la peste des temps modernes. De même qu’il faut absolument éviter certains jeux dispendieux ou licencieux ; des repas et des boissons conduisant à des écarts ou à des excès ; des rencontres en lesquelles s’insinuent des occasions de critiques, de médisances et de calomnies envers tels prochains. Le Démon s’ingénie volontiers, tant le "Jour du Seigneur" lui est insupportable, qu’il essaie de faire de ce jour de sanctification, un jour de péchés et d’éloignement de Dieu.

QUESTIONS DU CHAPITRE PREMIER (3)

(La sanctification du dimanche)

 1.- Que devons-nous faire pour sanctifier le "Jour du Seigneur" ?

- Pour sanctifier le " Jour du Seigneur ", nous devons :

  1. Assister au Saint Sacrifice de la Messe du dimanche ( le jour-même ou la veille au soir ),
  2. Respecter le repos du corps et de l’esprit, en ne nous permettant que des distractions honnêtes,
  3. Veiller à nous unir, ce jour-là, plus attentivement et davantage à Dieu.

2.- Comment devons-nous assister au Saint Sacrifice de la Messe ?

- Nous devons assister au Saint Sacrifice de la Messe entièrement, avec foi, attention et dévotion.

3.- La diffusion de la Messe par les médias en réalise-t-elle l’assistance réelle ?

- Non, la diffusion de la Messe par les médias n’en permet pas la participation réelle, car elle ne produit pas les présences réelles de Jésus et de son Sacrifice, mais seulement leur image.

4.- Les loisirs sont-ils permis le dimanche ?

- Oui, les loisirs sont permis le dimanche, à condition qu’ils ne nuisent pas à notre âme et ne nous empêchent pas de remplir nos devoirs religieux de ce jour-là.

CONSÉQUENCES PRATIQUES

A.- Il est malheureusement manifeste qu’une majorité de chrétiens ne respectent pas le troisième Commandement de Dieu : Beaucoup manquent la Messe du dimanche ; tandis que d’autres n’y participent qu’épisodiquement. Ces chrétiens se sont ménagé une pratique religieuse à leur convenance...

B.- Tandis que "le Jour du Seigneur" et les jours de "Fêtes d’obligation" sont des temps privilégiés pour notre sanctification ; grâce surtout à la participation au Saint Sacrifice de la Messe, puis à nos dévotions personnelles dont l’Église nous laisse l’initiative en leur choix.

C.- Notre "assistance" à la Messe doit être marquée par une participation effective au Sacrifice de Jésus rendu réellement présent sur l’Autel. Cette participation effective se réalise d’abord par notre intention et notre attention aux prières et aux gestes liturgiques ; puis par la lecture et la méditation des textes du "commun" et du "propre" de la Messe.

D.- Le Démon ayant en horreur le Saint Sacrifice de la Messe, nous devons veiller à fuir les distractions de quelque nature qu’elles soient : Celles de l’esprit, des regards, des rencontres dans le lieu saint ; tandis que nous devons concentrer notre attention sur les réalités divines qui sont effectivement produites en ces moments ; et en précisant nos intentions de prières à Notre-Seigneur offert pour nous en Son Sacrifice, non sanglant mais réel, sur l’Autel.-