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MANUEL D'INSTRUCTION ET D'EDUCATION RELIGIEUSES
Abbé Lucien Arène, Aumônier d'Ecoles libres
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16 - L’ÉGLISE VISIBLE

RÉFLEXION

A.- Jésus n'est pas venu seulement prêcher le Royaume de Dieu pendant les quelques années qu'Il a passées sur la terre : Il est aussi venu pour établir un Royaume de Dieu pour toujours, tant qu'il y aura des âmes à sauver. Et Il a voulu donner à cette entreprise du salut des âmes une forme visible et sociale en instituant l'Église visible.

B.- Très vite, Notre-Seigneur a porté ce plan dans son esprit et dans son cœur, et a annoncé qu'Il " bâtirait son Église ", qui serait sa vigne, son bercail, le troupeau dont Il serait désormais le Pasteur attentif. Et c'est ce troupeau que Jésus travaillera, visiblement et sans cesse, à constituer en société.

C.- Jésus a réalisé cette société en choisissant ses disciples, desquels Il choisit douze Apôtres comprenant leur chef. Il organise ainsi une hiérarchie et forme ses membres patiemment et avec soin, les envoyant d'abord pour de courtes missions, puis Il les munit progressivement de ses propres pouvoirs : Consacrer, enseigner, baptiser, pardonner, gouverner... Puis, avant de quitter cette terre pour le Ciel, Il les mandate solennellement et déclare leur mission universelle et perpétuelle ; puis Il leur envoie le Saint-Esprit, tout en se déclarant " avec eux jusqu'à la fin des temps ".

D.- Il ne faut donc pas considérer l'Église dont il va être question comme étant une institution fondée par Jésus dans le passé de l'histoire ; mais comme une réalité dont le Seigneur demeure toujours le chef et l'animateur. Elle ne Lui succède pas : Elle vit constamment de Lui et agit par Lui, aujourd'hui, demain et toujours.

E.- L' Église est donc, au milieu du monde, non pas une institution purement humaine, mais la continuation vivante de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et pour être chrétien comme le Christ a voulu que nous le soyons, il faut appartenir à son Église. D'où la nécessité de bien la connaître.

F.- C'est Jésus Lui-même qui a choisi ce mot Église, qui signifie en hébreu " assemblée pieuse ", pour désigner l'ensemble de ceux qui professent sa doctrine. Cette société est composée de membres ayant un même but : le salut des âmes ; des moyens communs : une même Foi et les mêmes devoirs ; tout cela sous une même direction : celle du Christ Lui-même, exprimée par la hiérarchie que constitue le Pape et les Évêques unis au Pape.

EXPLICATION

1.- Le mot église peut avoir trois sens :

  1. Toute assemblée de personnes, physiquement réunies ou pas, partageant les mêmes convictions ou œuvrant dans un même sens dans les domaines religieux et moral : c'est le cas de l’ Église terrestre fondée par Jésus
  2. Le bâtiment dans lequel les chrétiens se réunissent pour la célébration du Saint Sacrifice de la Messe et pour les autres offices religieux. C'est là qu’est conservée l'Eucharistie, qui est la Présence réelle de Jésus-Hostie et que l'on vient vénérer et prier.
  3. Enfin, on appelle Église Universelle l'ensemble de toutes les âmes des personnes vivantes ou défuntes, qui sont unies de quelque manière à Dieu. Cette Église est donc constituée de toutes :
  1. les âmes du Ciel : c'est-à-dire celles qui sont dans l'union parfaite et éternelle avec Dieu dont elle partagent le bonheur parfait et infini,
  2. les âmes du Purgatoire : c'est-à-dire celles qui expient, par la souffrance de la séparation d'avec Dieu, les péchés non encore réparés, mais qui connaîtront le Bonheur Éternel en Dieu,
  3. puis toutes les âmes de la terre qui sont unies à Dieu, soit directement par leur appartenance à l'Église fondée par Jésus, soit indirectement en raison de leur bonne foi et de leur comportement conforme à leurs convictions.

N.B. Dans ce chapitre seizième, il ne sera question que de l'Église visible fondée par Jésus.

LES CHEFS DE L’ÉGLISE VISIBLE

Le Pape

1.- Lorsque Jésus a organisé la hiérarchie de l'Église en choisissant les douze Apôtres, Il a placé à leur tête l'un d'entr'eux qu'il a constitué leur chef : Simon, de qui Il a changé le nom en celui de Céphas (= " pierre-à-bâtir ") et que nous appelons Pierre. C'est lui qui a donc été le premier Pape (= le " père " ) des chrétiens.

2.- Tout comme le fut St. Pierre, ses successeurs que sont les Papes, sont les représentants personnels et absolus du Seigneur-Jésus sur la terre. Le Pape est le père et le chef terrestre de tous les chrétiens et de tous les Évêques.

3.- C'est cette fonction et cette responsabilité que Jésus a confiées à St. Pierre et à ses successeurs, fonction qui confère à chaque Pape la primauté sur absolument tous les membres de l'Église : fidèles et Évêques. Jésus s'est exprimé d'une façon nette et claire lorsque, s'adressant à Pierre personnellement Il lui a dit : " Tu es Pierre, et sur cette pierre le bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle ! " Puis, lorsque Jésus a précisé : " Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux, et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les Cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les Cieux ! ", c’est l’infaillibilité en matières doctrinale et morale que Jésus conféra à Pierre. Enfin cette déclaration du Seigneur s'adressant encore à Pierre : " Lorsque tu seras revenu (après le reniement, au moment de l'arrestation de son Maître), confirme tes frères dans la Foi ! "

N.B. Notre-Seigneur a répété aux apôtres ces paroles : "Tout ce que vous lierez sur terre, etc..." ; mais s’Il les avait dites d'abord à la seule adresse et nommément à St. Pierre, indépendamment des apôtres. Il s'agit donc bien, non pas d'une simple " priorité " de Pierre par rapport aux autres apôtres, comme celle d'un président sans autorité personnelle, mais d'une réelle " primauté ", c'est-à-dire d'une autorité tout-à-fait personnelle et totale sur les autres, et avec commandement suprême sur tous les membres de l’Église.

De fait, le Pape, dans la personne de St. Pierre, puis de ses successeurs, a toujours été reconnu, depuis Jésus, comme chef suprême et absolu de l’Église :

  1. Par les Apôtres, qui le nomment toujours le premier et lui cèdent la première place : Ainsi St. Pierre préside, au Cénacle, l'élection de Matthias, le remplaçant de Judas. C'est lui qui annonce l’Évangile à la Pentecôte ; qui opère les premières conversions et les premiers miracles ; qui reçoit l’Apôtre Paul, après sa conversion ; qui décide de recevoir dans l’Église les premiers païens en les personnes du centurion Corneil et sa famille ; qui préside le premier Concile de l’Église, à Jérusalem, etc...
  2. Dans la suite des siècles : Ainsi en 107, St. Ignace d’Antioche salue l’Église de Rome (dont Pierre est l’Évêque) comme "la première et la présidente des Églises" ; de même, en 431, le concile d’Éphèse salue "Pierre, Prince des Apôtres, colonne de la Foi et pierre fondamentale de l’Église"
  3. Enfin, c'est une obligation, pour les Évêques des diocèses du monde, d'aller en consultation à Rome, tous les cinq ans, auprès du Saint-Père, pour lui rendre compte.(= Visite "ad limina" ).

4.- On emploie divers noms pour désigner le Pape : Le Souverain Pontife, parce qu'il est le premier dans la hiérarchie établie par Jésus ; le Successeur de Pierre, qui fut le premier Pape ; le Saint Père, par allusion à sa mission de sanctification des âmes ; et aussi, du fait de son état : le Vicaire de Jésus-Christ. Et enfin, mais en raison de son ministère personnel : l’Évêque de Rome.

5.- Pour soutenir le Pape dans sa lourde tâche et pour préserver l'Église visible de toute erreur doctrinale ou morale, Dieu accorde au chef suprême de l'Église, comme privilège personnel, une vertu particulière qui est l' infaillibilité dans les domaines de la foi religieuse et de la morale. C'est là une conséquence de sa primauté et que nous avons déjà notée plus haut.

6.- Ce privilège de l'infaillibilité du Pape ne lui est pas accordé par Jésus en tant qu'homme et pour son avantage personnel. Comprenons bien cependant : le Pape n’est ni impeccable, ni omniscient, ni infaillible quand il parle de choses ordinaires. Ce privilège est uniquement attaché à sa fonction de Chef suprême de l'Église. Il n'y a donc infaillibilité que lorsque le Pape engage personnellement son infaillibilité en s’exprimant officiellement :

  1. en tant que Docteur de l' Église ;
  2. sur une question concernant la Foi ou la morale, et
  3. avec l'intention d'obliger tous les membres de l'Église.

N.B. Nous verrons, ci-dessous, dans quel cas les Évêques réunis jouissent du même privilège de l'infaillibilité.

7.- Le Pape possède, d'une manière absolue et totalement indépendante, la somme de tous les pouvoirs possibles. Ces pouvoirs sont classés en trois groupes :

  1. Les pouvoirs d' ordre, c'est-à-dire les pouvoirs que confère le Sacrement de l'Ordre pour tout ce qui concerne la distribution des Grâces de Dieu et la sanctification des âmes.
  2. Les pouvoirs d'enseignement, pour expliquer et trancher les questions de doctrine et de morale.
  3. Le pouvoir absolu de gouvernement, sans intermédiaire, sur toute l'Église, et de donner à chacun (Évêques et prêtres) la juridiction, c'est-à-dire la part d'autorité qui lui revient. De ce fait, le Pape a le pouvoir de promulguer ou d'abroger les lois nécessaires à l'organisation et à l'administration de l'Église.

8.- La forme de gouvernement de l'Église - en se plaçant au point de vue religieux - n'est ni celle d'une dictature, ni celle d'une démocratie ; c'est une monarchie absolue, dont le Christ est le Roi, et qui a pour représentant souverain sur la terre : le Pape. C'est pour rappeler cette évidence que l'Église célèbre chaque année la fête du "Christ-Roi".

9.- Mais ne pouvant évidemment pas faire face personnellement à tout, le Souverain Pontife remplit sa lourde mission et exerce ses pouvoirs par l'intermédiaire d' offices, de tribunaux et de commissions dénommés : Congrégations romaine, ou dicastères. Ce sont là, de véritables ministères. Chaque Congrégation romaine est présidée par un cardinal.

10.- Les cardinaux sont des Évêques ayant reçu cette dignité et qui sont des conseillers et des coopérateurs du Pape. Ils sont " Princes de l'Église " en raison de leur représentativité ou de leurs compétences en divers domaines. Ils reçoivent le titre d' " Éminence " . Ils appartiennent à différentes nations. Certains cardinaux sont des " Préfets des Congrégations romaines ", c'est-à-dire des ministres du gouvernement de l'Église et, à ce titre, reçoivent du Pape une délégation de divers pouvoirs. Ils forment ce qu'on appelle la Curie romaine et demeurent à Rome. Les autres cardinaux sont, en général, à la tête des capitales et des plus grands diocèses de chaque pays.

A noter que dans chaque nation, le Pape est représenté par son ambassadeur qu'on appelle le Nonce Apostolique.

11.- Depuis Saint Pierre qui le fut lui-même, tout Pape est Évêque de Rome. C'est dans cette ville que Saint. Pierre fut crucifié. Son tombeau se trouve sous la basilique Saint. Pierre. Dans Rome, le Pape demeure, avec son gouvernement, dans la Cité du Vatican qui est constituée d'un petit territoire indépendant et qui comprend : la Basilique Saint. Pierre, les appartements du Saint Père, et des bâtiments des différents services du gouvernement et des collaborateurs du Pape. Tandis que d'autres services sont situés dans la ville de Rome.

12.- Après la mort ou la démission du Souverain Pontife, ce sont les cardinaux du monde entier qui, réunis à Rome dans les huit jours, élisent le nouveau Pape à la majorité des deux tiers des votants, plus une voix au moins. S'il accepte ce choix, le nouvel élu reçoit alors directement de Notre-Seigneur ses pouvoirs et prend un nouveau nom. Le Pape actuel, Jean-Paul II, est le 268ème successeur de St. Pierre.

Les Évêques

1.- La mission apostolique des chefs de l'Église : Pape et Évêques, est triple :

  1. Instruire le peuple par l'enseignement de la doctrine sainte donnée par Notre-Seigneur Jésus-Christ.
  2. Sanctifier les âmes des fidèles par les Sacrements et tous les autres actes religieux ;
  3. Gouverner le peuple des fidèles, en vue de le conduire, de le protéger ou de le ramener dans la voie du Vrai et du Bien.

2.- Les Évêques sont les successeurs des Apôtres. Ils ont une autorité personnelle reçue de Jésus, en vue de veiller au bien spirituel des membres de l'Église ; spécialement ceux qui leur sont confiés dans leur diocèse. En effet, Jésus a affirmé sa toute puissance spirituelle lorsqu'Il a dit aux Apôtres-Évêques : " Tout pouvoir m'a été donné au Ciel et sur la terre... " Et c'est en vertu de ces pouvoirs qu'Il leur a transmis celui d'enseigner : "Allez, enseignez toutes les nations..." ; puis le pouvoir de sanctifier les âmes réceptives à leur prédication : " ... et baptisez-les..." ; et enfin le pouvoir de gouverner : "... apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai enseigné..". Et : " Tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans les Cieux... "

3.- A noter que le livre des Actes des Apôtres (écrit par St. Luc et racontant les principaux événements ayant marqué les premières années du christianisme qui ont suivi le départ de Jésus) rapporte comment les Apôtres, conformément à ce que Jésus avait décidé, se mirent à prêcher, à baptiser et à organiser des centres de chrétienté à Jérusalem, puis à Antioche, à Philippes, à Corinthe, à Éphèse, à Rome, etc... en y indiquant des prescriptions et en prenant diverses sortes de décisions envers ces communautés chrétiennes appelées alors tout logiquement églises locales.

4.- De nos jours (en 2.000), les Évêques en fonction sont mondialement au nombre d'environ 2.600. La plupart sont à la tête des différents Diocèses à travers le monde. Un certain nombre remplissent diverses fonctions dans les "Dicastères romains" dont il est question plus haut .

5.- Mais si l'autorité religieuse des Évêques est mondiale relativement au bien spirituel de tous les humains que Jésus a donnée comme mission aux Apôtres et à leurs successeurs, cette autorité religieuse est cependant dépendante, dans son exercice, de celle du Pape. Cela découle tout normalement de la primauté du Pape. Et chaque Évêque en fonction reçoit alors, de l'autorité suprême du Pape, une charge de responsabilité pastorale sur un territoire déterminé et délimité qu'on appelle le Diocèse. En France, par commodité les limites des Diocèses sont sensiblement et, d’habitude, celles des départements.

6.- Lorsqu'ils sont réunis, par convocation du Pape, en Concile œcuménique doctrinal, et seulement dans ce cas-ci, les Évêques jouissent globalement (et non pas individuellement) de l'infaillibilité, mais à la condition formelle que leurs travaux doctrinaux reçoivent l'approbation du Pape, que celui-ci soit présent ou non au Concile en question. (*)

(*) Une mauvaise interprétation du terme " Collégialité " des Évêques peut, à tort, faire croire que les Évêques, considérés comme " épiscopats nationaux ", auraient des pouvoirs démocratiquement exprimés et qui, de la sorte, leur permettrait de légiférer pour leurs Diocèses particuliers ou nationaux, doublant ainsi l'autorité suprême du Pape. Face à cette erreur, lors du Concile Vatican II, le Pape Paul VI a rappelé que " ... le Collège (des Évêques), en effet, s'entend nécessairement et toujours avec son Chef : (le Pape), lequel garde intégralement sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de l’Église Universelle. (..) Le Souverain Pontife, en tant que Pasteur Suprême de l’Église, peut exercer son pouvoir en tout temps, à son gré, comme cela est requis par sa charge elle-même. En revanche, le Collège (des Évêques) existe bien toujours, mais il n'agit pas pour autant en permanence d'une action strictement collégiale (...) ; bien plus, ce n'est pas sans le consentement de son chef le Pape) qu'il agit d'une façon strictement collégiale (...) ".
Voir la " nota praevia " de la"Constitution canonique de l'Église" chap. III. du Concile Vatican Il (1962-1965).

7.- Dans l'administration de leur Diocèse, les Évêques sont assistés de prêtres, ou même de laïcs, afin de les aider dans leurs diverses tâches et responsabilités. L'église où les Évêques procèdent aux cérémonies s'appelle cathédrale, parce que c’est en ce lieu que se trouve leur siège (= cathèdre), symbole de leur autorité.

Les Prêtres

1.- Les Évêques ne peuvent pas être partout et leur nombre étant inévitablement réduit, ils envoient auprès des chrétiens des délégués appelés prêtres. Ceux-ci, choisis de Dieu par vocation, sont d'abord instruits religieusement et formés moralement dans des maisons de formation appelés séminaires. Puis ces futurs prêtres que l'on appelle, pendant leur formation : séminaristes, reçoivent, par le Sacrement de l'Ordre, des pouvoirs sacramentels particuliers qui les rendent capables de représenter leur Évêque dont ils sont comme les instruments dans leurs triples missions signalées plus haut : Enseigner, sanctifier et guider les fidèle

2.- Selon la nature de leurs responsabilités particulières, ces prêtres ont des titres différents. Ils peuvent être Curés (= responsables) de paroisses ; ou Vicaires (= aides) : ou Aumôniers de divers groupes, ou communautés diverses. Ils peuvent être aussi Religieux appartenant à des communautés ou Ordres religieux ; ou encore missionnaires ; moines ; etc...

3.- De même que le territoire de l'Église est divisé en diocèses, de même, depuis le 4ème siècle, chaque diocèse est divisé en paroisses. La paroisse comprend essentiellement une église-bâtiment où sont principalement célébrées les différentes cérémonies religieuses. En France, les paroisses sont pratiquement délimitées par les communes.

4.- A la tête de chaque paroisse, l'Évêque délègue un prêtre qui reçoit grâce d'état et mission pour avoir "cure" (= soin) des fidèles qui s'y trouvent. D'où le nom de curé. Dans les paroisses particulièrement importantes, le curé est aidé d'un ou plusieurs Vicaires.

5.- Ce sont les prêtres des paroisses qui propagent la vie surnaturelle. Ils le font en enseignant leurs paroissiens au moyen du catéchisme, des sermons et des bulletins paroissiaux, lorsque ceux-ci peuvent exister. Puis en sanctifiant les âmes, principalement par l'administration des sacrements et les divers offices religieux. Et ils guident leurs paroissiens et les fidèles en organisant ou en dirigeant les diverses œuvres de la paroisse ou du diocèse.

6.- Il n'y a pas de paternité religieuse plus utile et plus féconde que celle des prêtres. En effet, ils sont l'image vivante et active de l'Église, du fait de leur contact concret et constant avec les chrétiens dont ils ont la charge et la responsabilité religieuse. Sans les prêtres, le pays deviendrait bien vite païen, comme on le constate hélas ! de nos jours où, par égoïsme ou indifférence, bien des vocations, qui sont des appels de Dieu, ne sont même plus entendues par les " appelés ". Le manque cruel de prêtres est une catastrophe dont on ne mesure pas suffisamment les conséquences pour aujourd'hui et pour demain...

7.- Le "recrutement sacerdotal" est actuellement la grande et angoissante préoccupation de l'Église ! Cependant, on ne devient pas prêtre par choix purement personnel : il faut qu'il y ait bien une vocation, c'est-à-dire un appel de Dieu, qui est un signe divin et dont il sera question plus loin, au chapitre concernant le Sacrement de l'Ordre.

Les Fidèlesde l'Église

1.- Les chrétiens sont ainsi appelés par rapport à ce qui doit les caractériser principalement, à savoir le fait que :

  1. Ils ont foi en Jésus-Christ et en son Église.
  2. Ils sont des baptisés, ou en préparation de ce Sacrement qui incorpore à la famille divine et à l'Église visible.
  3. Ils professent la vraie Doctrine religieuse et morale.
  4. Ils sont soumis aux Pasteurs légitimes de l'Église.
  5. Ils obéissent avec une confiante soumission aux lois de Dieu et de l’Église.

2.- Les fidèles qui en auraient la compétence et le temps se doivent d'aider les prêtres en acceptant certaines responsabilités. Ils doivent le faire en respectant le cadre fixé par l'Eglise et sans cependant empiéter ou suppléer aux responsabilités et pouvoirs religieux propres des prêtres. Telles sont, par exemple, l'assurance de l'enseignement religieux du catéchisme auprès des enfants ; la bonne marche des diverses activités paroissiales ou autres ; le service de l'Autel, lors de certains offices, mais en veillant cependant à ne pas déborder sur les fonctions éminemment sacerdotales des prêtres dans les offices sacrés.

3.- Enfin, les chrétiens doivent aussi aider matériellement l'Église visible dans ses besoins pécuniaires et humains, non seulement pour l'existence décente de ses chefs, mais aussi pour la vie et l’entretien des diverses organisations paroissiales, afin que vivent et se propagent les œuvres missionnaires de proximité, ou plus lointaines dans le monde, ainsi que l’aide en faveur des plus nécessiteux.

3.- Enfin, les chrétiens doivent aussi aider matériellement l'Eglise visible dans ses besoins pécuniaires et humains, non seulement pour l'existence décente de ses chefs, mais aussi pour l'entretien des diverses organisations paroissiales, afin que vivent et se propagent les œuvres missionnaires de proximité, ou plus lointaines dans le monde, ainsi que l'aide en faveur des plus nécessiteux.

Les marques caractéristiques de la véritable Église fondée par Jésus

A.- Il n'y a qu'une seule vraie religion : celle fondée par Jésus, Dieu-fait-homme. Et l'Église qu'il a fondée n'est que l'Église catholique, apostolique et Romaine avec sa hiérarchie.

B.- Malheureusement, à travers le temps, des divisions se sont produites et qui ont amené la création d'Églises dissidentes se référant toujours à Jésus, mais s'étant principalement séparées de Rome ; et éloignées de la vraie doctrine.

C.- Pour nous permettre d'éviter l'erreur, Jésus a donné à la véritable Église qu'Il a fondée des caractéristiques suffisamment nettes pour qu'une âme bien disposée et sincère ne risque pas de se tromper. Ces principales caractéristiques sont les suivantes :

a) L' unité : l'Église fondée par Jésus est unique. En effet, si Jésus avait fondé plusieurs Églises, Il aurait admis en même temps la vérité et l'erreur. Tandis qu'Il a dit nettement : " Je bâtirai mon Église... " et non pas " mes " Églises. Et encore ceci : " Il n’y aura qu'un seul troupeau et un seul Pasteur… "

b) L'unicité de l'Église :

- dans sa doctrine, toujours et partout identique, sans variation, et infaillible.
- dans son culte, qui comprend partout et toujours le même Sacrifice de la Messe, les mêmes Sacrements et les mêmes rites essentiels, tandis que la seule forme extérieure peut être différente ici ou là ; le même Credo ; la même Foi.
- dans son gouvernement, car les membres de l'Église, dans tous les pays, dépendent toujours de l'unique et suprême autorité du Pape. (Ce qui n'est certes pas le cas des autres Églises, innombrables et doctrinalement divisées).

c) La sainteté fondamentale :

- Dans son fondateur Jésus, qui est la sainteté parfaite et divine.
- Dans sa doctrine, qui prêche essentiellement la sanctification des âmes.
- Dans ses moyens de sanctification: Sacrements, prières, etc...
- Dans ses membres, en lesquels se situent effectivement des âmes saintes,
soit dans le Ciel, soit dans le Purgatoire, soit même sur terre et que Dieu connaît.

N.B. Il est vrai qu'au sein de l’Église terrestre sont mêlés à des âmes saintes, bien des pécheurs. C'est d'ailleurs ce qui fait dire que l’Église est sainte dans son essence, mais imparfaite dans son existence.

d) La catholicité de l' Église est une de ses caractéristiques propres : En effet, elle a reçu la mission de prêcher "à toutes les nations" la doctrine venue de Dieu ; et cela, sans distinction ni acception des personnes, des races, des conditions, etc ... C'est là une mission qui exclu tout nationalisme, racisme ou individualisme.

e) L’ apostolicité de l’Église signifie d'abord que c'est par les Apôtres qu’elle tient l'enseignement reçu de Jésus. En effet, ceux-ci ont été choisis, puis formés et envoyés par Jésus Lui-même. De plus, il n'y a pas eu d'interruption entre le premier Pape que fut St. Pierre et la lignée des Papes qui se sont succédés depuis le premier de tous. Et par ailleurs, l'Eglise est dite aussi apostolique en raison du fait qu'elle se doit, en tous ses membres, de se montrer et d’agir, autant qu'il se peut, en véritables apôtres de Jésus.

f) Enfin sa romanité. Car le Pape a son siège de Pasteur universel à Rome. De plus, le Saint Père est en titre, et depuis St. Pierre qui le fut lui-même, l'évêque de Rome. C'est là une caractéristique supplémentaire et qui a toute sa signification relativement à l'authentique Église visible fondée et organisée par son divin auteur : le Christ-Jésus.

QUESTIONS DU CHAPITRE SEIZE

L’Église

1.- Qu'est-ce que l' Église visible et terrestre ?

- L'Église visible et terrestre est la société de tous les chrétiens, fondée par Jésus-Christ et gouvernée par le Pape et les Évêques unis au Pape et soumis à son autorité.

2.- Pourquoi l'appelle-t-on visible et terrestre ?

- On l'appelle visible et terrestre, parce qu’elle est la partie visible et terrestre de l'Église Universelle qui comprend aussi les âmes du Ciel et du Purgatoire.

3.- Jésus-Christ a-t-Il fondé plusieurs Églises ?

- Non, Jésus-Christ n'a fondé qu'une seule Église, qui est gouvernée par le Pape. C'est l'Église une, sainte, catholique, apostolique et romaine

4.- Notre-Seigneur est-Il encore avec nous ?

- Oui, Notre-Seigneur est toujours avec nous par l’Église ; car elle continue sa mission en nous donnant son enseignement, sa grâce et même sa Présence réelle dans l’Eucharistie.

5.- L'Église fondée par Jésus est-elle vraiment une ?

- Oui, l'Église fondée par Jésus est vraiment une, parce que les membres qui la composent croient les mêmes vérités, reçoivent les mêmes sacrements et obéissent aux mêmes chefs que sont le Pape et les Évêques unis au Pape.

6.- L'Église fondée par Jésus est-elle vraiment sainte ?

- Oui, l'Église fondée par Jésus est vraiment sainte. Elle l'est, non pas dans tous ses membres, mais dans sa nature ; parce que Jésus son fondateur, sa doctrine, ses sacrement sont saints ; ainsi que son but, qui est de conduire tous ses membres à la sainteté.

7.- L'Église fondée par Jésus est-elle vraiment catholique ?

- Oui, l’Église fondée par Jésus est vraiment catholique, parce que Jésus l'a instituée pour tous les humains bien disposés, de tous les lieux et de tous les temps, sans distinction.

8.- L'Église est-elle vraiment apostolique ?

- Oui, l’Église est vraiment apostolique, parce qu’elle a pour premiers chefs : les apôtres ; parce qu’elle est gouvernée par leurs successeurs ; parce qu’elle professe et enseigne la doctrine des apôtres ; et parce que son but est d'évangéliser toutes les nations.

9.- Quels sont ceux qui sont considérés comme hors de l'Église ?

- Ceux qui sont considérés comme hors de l’Église sont : les infidèles, les apostats, les hérétiques, les schismatiques et les excommuniés.

Le Pape

10.- Qu' est-ce que le Pape ?

- Le Pape est le successeur de Saint Pierre ; le représentant de Jésus-Christ sur la terre, et le Chef suprême de l’Église visible.

11.- Quand Jésus a-t-Il nommé Saint Pierre " Chef suprême " de son Église ?

- Jésus a nommé St. Pierre " Chef suprême " de son Église, lorsqu'Il lui a déclaré : " Tu es Pierre et sur cette pierre Je bâtirai mon Église ". Puis : " Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les Cieux ; et tout ce que tu délieras... etc.. " Puis : " Pais mes agneaux (= les fidèles), et pais mes brebis (= les Évêques) ! "

12.- Quels sont les devoirs du Pape ?

- Les devoirs du Pape sont d' enseigner, de gouverner et de sanctifier tous les membres de l’Église visible.

13.- Quels sont les pouvoirs du Pape ?

- Dans la limite de ses devoirs, les pouvoirs du Pape sont absolus sur tous les membres de l’Église visible : Évêques, Prêtres et Fidèles.

14.- Le Pape peut-il se tromper en matière de doctrine et de morale ?

- Non, en matière de doctrine et de morale, le Pape ne peut pas se tromper, lorsqu'il engage son infaillibilité en tant que successeur de Saint. Pierre.

15.- Quels sont les devoirs des pasteurs (évêques et prêtres) et des fidèles envers le Pape ?

- Les devoirs des pasteurs et des fidèles envers le Pape sont de l’aimer comme un père et de lui obéir en tout ce qu'il commande au nom de Jésus-Christ.

Les Évêques

16.- Qu'est-ce que les Évêques ?

- Les Évêques sont les successeurs des Apôtres, chargés par le Pape de gouverner les Diocèses ou les affaires qui leur ont été confiées.

17.- Quels sont les devoirs des Évêques ?

- Les devoirs des Évêques sont de veiller, sous l'autorité du Pape, à enseigner, diriger et sanctifier les prêtres et les fidèles placés sous leur responsabilité religieuse. ( = leur juridiction )

Les prêtres

18.- Qu'est-ce que les prêtres ?

- Les prêtres sont des délégués et des aides des Évêques. Ils ont reçu pour cela le sacrement de l’Ordre, après qu'ils se soient sentis appelés par Dieu à cette mission par la vocation.

19.- Qu'est-ce que la vocation ?

- La vocation est un appel de Dieu en vue de consacrer sa propre vie et ses activités au service de Dieu et des âmes.

Les fidèles de l'Église visible

20.- Qu' appelle-t-on " fidèles de l'Église " ?

- On appelle " fidèles de l’Église " les chrétiens soumis à la doctrine et à l'autorité religieuse du Pape et des Évêques unis au Pape.

2l.- Est-il nécessaire d'appartenir à l'Église visible pour sauver notre âme ?

- Oui, lorsqu'on a conscience de la vérité de l’Église du Christ, il est nécessaire de lui appartenir pour sauver notre âme.

CONSÉQUENCES PRATIQUES

1.- Il faut être heureux et humblement fiers d'appartenir à la véritable Église. Il convient donc d'en être les membres fidèles et persévérants, dans le respect de ses directives et des bienfaits qu'elle met à la disposition de nos âmes.

2.- Il convient aussi de faire connaître l'Église et d'en répandre, à l'occasion, la doctrine et ses bienfaits dans les différents milieux où nous pouvons avoir quelque influence ou un rôle à jouer. Il ne s'agit pas d'être trop timides et, encore moins, d'avoir honte du titre et de la condition de chrétiens. Lorsque l'occasion s'en présente, il convient d'en profiter pour prêcher les vérités morales et religieuses.

3.- Sachons aussi redresser les idées fausses concernant la Religion et la morale chrétiennes, et nous protéger des mauvaises influences répandues dans le monde par le Démon. Pour avoir des chances d'être influents et efficaces, n'oublions pas, en effet, de commencer nous-mêmes par donner l'exemple en faisant efforts pour " vivre notre Foi ".

4.- A diverses occasions : comme les célébrations de fêtes religieuses régulières ou occasionnelles ; ou lors des rencontres organisées ou fortuites avec des missionnaires prêchant des retraites spirituelles ou des " missions paroissiales ", ou tous autres cas de rencontres avec des personnes compétentes en ces domaines : sachons profiter de leur savoir pour revoir nos connaissances et les parfaire. Prenons enfin la peine de garder le contact religieux grâce à des lectures appropriées nous entretenant ou nous rappelant les vérités éternelles de la doctrine chrétienne, laquelle peut s'estomper, peu à peu, de nos mémoires.

5.- Et bien évidemment, allons au plus enrichissant des moyens de sanctification en recourant régulièrement à la prière et à l'usage des Sacrements reçus - dignement.