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MANUEL D'INSTRUCTION ET D'EDUCATION RELIGIEUSES
Abbé Lucien Arène, Aumônier d'Ecoles libres
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4 ème Commandement : "Tu honoreras tes parents !"

( A- Les devoirs des enfants )

RÉFLEXION

A.- Après avoir étudié nos devoirs envers Dieu, nous allons maintenant étudier nos devoirs envers le prochain. Or, parmi ces personnes, il y a d’abord celles qui détiennent une part de l’autorité de Dieu dans l’ordre familial et dans l’ordre spirituel et religieux, puis dans l’ordre social.

B.- Dieu a voulu que l’humanité soit composée d’abord de familles. Celles-ci sont la source de toute vie physique, spirituelle et morale. La place de la famille est primordiale dans la société. C’est le milieu normal où nous devons vivre et nous épanouir. "Tant vaut la famille, tant vaut la société."

C.- C’est donc d’abord dans la famille, considérée aux points de vue physique, spirituel et intellectuel, que doivent être pratiquées les vertus que Jésus est venu nous prêcher sur la terre. Et comme pour nous mettre sous les yeux un modèle parfait de vie familiale, Il nous a donné l’exemple de la Sainte-Famille de Nazareth.

D.- Physiquement parlant, nous sommes les prolongements et les continuateurs de nos parents charnels. Notre dépendance à cet égard est donc totale. Mais en dehors de nos parents charnels, nous avons d’autres parents : Les parents d’ordres spirituel et religieux, comme les Prêtres et toutes personnes ayant contribué à nos connaissances religieuses et morales. Et les parents d’ordre intellectuels qui ont nourri notre intelligence de connaissances variées. A des titres différents, tous peuvent donc être considérés comme visés par ce quatrième Commandement.

EXPLICATION

1.- Dans son énoncé, le quatrième Commandement de Dieu nous ordonne d’honorer nos parents. Cette expression : " honorer " doit se comprendre comme tout un ensemble de dispositions et de comportements à l’égard de nos parents. Honorer ses parents, c’est : les respecter ; leur obéir ; les estimer en leur manifestant notre confiance ; c’est aussi leur être soumis tant que nous n’avons pas la possibilité effective et prudente de nous diriger par nous-mêmes dans la vie, en toute compétence et sûreté. Et c’est enfin de les aider, lorsque cette aide leur sera devenue nécessaire.

2.- Sous cette appellation de " parents ", -dont l’origine latine : parens signifie " qui transmet la vie "- il faut, certes, entendre d’abord nos parents selon notre existence physique, en particulier nos père et mère ; mais aussi, par extension et à des degrés différents, les personnes proches de la famille : grands-parents, oncles, tantes, apparentés...

3.- Sous ce titre assez général, nous devons aussi entendre - toute proportion gardée - tous ceux qui nous transmettent un autre genre de " vie ", soit dans le domaine spirituel, soit dans le domaine intellectuel, comme nous y avons fait allusion plus haut

4.- Les "parents spirituels" sont : le Pape, en tant que représentant et vicaire de Jésus-Christ ; puis les Évêques et les Prêtres, en tant qu’instruments de l’instruction et de l’éducation religieuses, et surtout comme transmetteurs de la Grâce divine par les Sacrements.

5.- Quant à ceux que l’on peut considérer aussi comme étant des " parents ", parce qu’ils nous transmettent un autre genre de vie que la vie physique, ce sont les instructeurs et les éducateurs auxquels nous pouvons avoir affaire, nos parents charnels ne pouvant pas tout nous apporter de ce qui nous est nécessaire en différents domaines. Ainsi, ceux qui nourrissent notre intelligence de connaissances variées et nécessaires peuvent-ils être considérés comme " parents " de notre savoir.

6.- Enfin, il faut ajouter ici que nous devons reconnaître avoir des devoirs semblables envers les supérieurs légitimes auxquels nous avons affaire dans les différentes fonctions professionnelles ou sociales auxquelles nous serions mêlés. Envers ces supérieurs, c’est surtout par la conscience professionnelle et le bon comportement civique que l’on exprimera nos bonnes dispositions.

7.- Il faut noter que nos parents charnels - sauf indignité éventuelle de leur part - ont une priorité absolue sur les autres formes de parentés . Redisons ici que, compte-tenu de leurs différents rôles auprès de nous, nous devons considérer - bien qu’à des titres différents et en des proportions variées - que nous devons honorer toute parenté.

8.- Nos devoirs envers nos " parents " sont motivés par le fait que -malgré leurs imperfections humaines- ils sont les collaborateurs de Dieu et nos premiers bienfaiteurs. En effet, ils nous ont transmis ou nous transmettent des " biens vitaux ", de diverses natures. Tous ces biens viennent de Dieu à travers ces intermédiaires providentiels. Et quand ils nous portent une aide quelconque (santé spirituelle, intellectuelle, affective, physique ou sociale), c’est toujours pour notre épanouissement vital.

9.- HONORER nos différentes catégories de parents consistera principalement à les aimer, les respecter, leur obéir en toutes choses bonnes et légitimes ; et éventuellement, à les aider et les assister soit spirituellement, soit psychologiquement, voire même physiquement, si besoin est et si possible, selon les cas.

10.- La société humaine, quant à elle, est essentiellement composée de familles qui ne pourraient pas vivre isolées : Leurs besoins sont variés et nombreux. Il est donc nécessaire qu’elles soient organisées en sociétés civiles, en vue d’être aidées et d’aider les autres familles et groupes dans le but de parvenir à un certain bien-être.

11.- Enfin, la nécessaire autorité qui gouverne chaque société humaine est une autorité devenant providentielle, dès lors qu’elle est légitime ; c’est-à-dire du fait qu’il y a un motif surnaturel dans notre devoir de lui être soumis, aussi longtemps que ce " gouvernement " ne va pas contre les lois de Dieu, ni ne les gène. C’est pourquoi toute autorité civile légitime doit être respectée et obéie dans ses lois bonnes. C’est St.Paul qui l’a précisé : " Tout pouvoir (légitime) vient de Dieu ".

QUESTIONS DU CHAPITRE DEUXIÈME ( 1 )

1.- Que devons-nous entendre ici par le mot " parents " ?

- Par le mot " parents ", nous devons entendre les parents selon la chair, ainsi que nos maîtres et éducateurs religieux ou intellectuels et ceux détenant tout pouvoir légitime.

2.- Comment devons-nous honorer nos père et mère

- Nous devons les honorer en les aimant, en les respectant, en leur obéissant avec confiance, en excusant leurs défauts, en supportant leurs infirmités et en les aidant dans tous leurs besoins.

3.- Pourquoi devons-nous honorer ainsi nos père et mère ?

- Nous devons honorer nos père et mère, parce qu’ils nous ont donné la vie, et qu’ils tiennent auprès de nous la place de Dieu.

4.- Comment devons-nous obéir à nos parent et à nos maîtres ?

- Nous devons obéir à nos parents et à nos maîtres avec promptitude, confiance, exactitude et loyauté.

5.- Pourquoi devons-nous honorer de la sorte nos maîtres ?

- Nous devons honorer de la sorte nos maîtres, parce qu’ils sont les délégués de nos parents et parce qu’ils nous transmettent des biens vitaux, soit pour notre âme, soit pour notre intelligence, soit pour notre bien-commun ou celui de la société.

6.- Quels sont nos devoirs envers les autres membres de notre famille ?

- Nos devoirs envers les autres membres de notre famille sont de les aimer, de les respecter, de les aider en cas de besoin, de veiller à la bonne entente avec chacun d’eux et de donner à tous le bon exemple.

7.- Quels sont nos devoirs envers d’autres membres de la société ?

- Nos devoirs envers d’autres membres de la société sont de respecter et d’obéir aux chefs légitimes des diverses groupes dont nous faisons socialement partie, ainsi qu’à leurs lois bonnes.

8.- Quels sont nos devoirs envers la Patrie ?

- Nos devoirs envers la Patrie sont d’en respecter et d’en observer les lois respectueuses de Dieu et de la morale chrétienne ; de la défendre en cas de besoin et d’ accomplir en conscience nos devoirs de citoyens.

CONSÉQUENCES PRATIQUES

A.- C’est dans le milieu familial d’abord que nous devons vivre harmonieusement et faire tout notre possible pour qu’y règnent la justice, la bonne entente, la vraie charité et la paix. Et ce sont ces " prochains les plus proches " que constituent nos parents, nos grands-parents, nos frères et sœurs. Nous devons donc les aimer en priorité et de diverses façons. C’est là que se situe, en effet, la preuve première et manifeste de notre " amour de Dieu et du prochain. "

B.- Nous avons un devoir tout particulier d’aide et de secours à exercer envers les membres âgés ou malades de nos familles : A notre tour, en effet, d’accepter d’être éventuellement gênés et de nous dévouer envers ceux dont nous tenons ce que nous sommes et à qui nous devons beaucoup de nos biens spirituels, moraux, intellectuels et humains.

C.- Nous devons aimer aussi notre Patrie, parce qu’elle est " la terre des Pères ", et parce que nous bénéficions de tous les biens qui l’ont façonnée ; lesquels biens sont l’œuvre des immenses efforts de nos ancêtres. Et ce n’est pas être contre, ou mépriser, ou être jaloux des autres Patries, que d’aimer, d’enrichir de quelque façon et de défendre, si besoin était, notre propre Patrie.

( B - Les devoirs des Parents )

RÉFLEXION

A.- La famille est la première communauté où l’enfant doit grandir dans la Foi et l’amour, afin de devenir un modèle chrétien. Elle n’est pas faite pour le bonheur individuel et égoïste, mais pour la bonne éducation des enfants qu’elle est chargée, par Dieu, de donner à l’Église, à la Patrie, puis au Ciel.

B.- Le père et la mère doivent se considérer dans leur foyer comme les collaborateurs et les représentants de Dieu. Ils répondront devant Dieu de l’éducation de leurs enfants et de leur orientation vers le salut de leurs âmes.

C.- Le rôle primordial des parents est donc d’agir comme les premiers sanctificateurs de leurs enfants.

EXPLICATION

1.- Les devoirs des parents envers leurs enfants sont de deux sortes :

  1. Accepter volontiers les enfants que leur envoie la Providence de Dieu ; puis
  2. Aimer leurs enfants d’un amour sincère, généreux et aussi surnaturel, mais sans partialité ni faiblesse, pour le bien de leur âme, de leur esprit et de leur corps.

2.- C’est d’abord aux parents - qui doivent donc y veiller sérieusement - que revient le devoir d’éduquer leurs enfants ; c’est-à-dire de les élever sans cesse à divers égards, pour les conduire en tous domaines, afin de leur faire atteindre leur épanouissement tant aux points de vue spirituel et moral, qu’à celui de leur santé physique. Éduquer, ou élever les enfants, signifie les faire progresser, les faire monter d’un point inférieur à un point supérieur.

3.- Ce devoir d’éducation revient en toute priorité aux parents, d’abord parce que leurs enfants sont leur continuation ; ensuite, parce que les parents connaissent mieux que quiconque les tendances, les aptitudes et les besoins de leurs enfant ;
enfin parce qu’ils disposent des meilleurs moyens fondamentaux de l’éducation, à savoir : l’atmosphère familial, l’identité d’intérêts et de l’avenir, et surtout : l’amour familial.

4.- Concernant l’âme de leurs enfants, les parents vraiment chrétiens doivent :

  1. Faire baptiser chaque enfant au plus tôt, afin que la Grâce Sanctifiante habite le plus tôt possible leur âme.
  2. Les faire instruire en divers domaines (voir plus loin).
  3. Veiller sur eux, afin de les protéger de tout mal ; et, lorsque nécessaire : les corriger de leurs défauts et de leurs fautes, afin de les redresser de bonne heure, d’une façon mesurée, calme, mais sans faiblesse démagogique ni sévérité excessive.
    N.B. A ces égards, St. Paul écrivait aux chrétiens d’Éphèse ceci : " N’exaspérez pas vos enfants ; mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur ! " (Ephé.VI)
  4. Et d’abord, les parents doivent constamment et sincèrement donner à leurs enfants le bon exemple, afin de les porter au bien, au vrai, au juste et au bon. Les enfants sont observateurs et disposent d’une logique toute simple et fort juste en ces domaines ; ils sont aussi des imitateurs des grandes personnes en lesquelles ils ont confiance.

5.- Les parents doivent surtout élever chrétiennement leurs enfants. Ils doivent le faire :

  1. Comme nous l’avons précisé plus haut : en leur donnant eux-mêmes le bon exemple. Car l’éducation au foyer familial constitue le premier éveil à la Foi, en même temps que le premier éveil de l’intelligence et des bonnes habitudes.
    N.B. Il est une pratique particulièrement importante et bénéfique à divers égards pour les enfants du foyer : C’est la prière en famille ; celle du soir, par exemple. Le Démon la déteste, parce qu’il sait que c’est un moyen facile et tellement efficace de nous unir à Dieu, et combien elle scelle les divers membres de la famille entr’eux et dans leur union commune à Dieu. Ce doit être un moment privilégié et assuré très régulièrement, tellement son bienfait est enrichissant et protecteur pour tous les membres de la famille !
  2. En choisissant - autant qu’il est possible, il est vrai - des instituteurs et des éducateurs chrétiens ou des laïcs capables et de bonnes mœurs.
  3. Et surtout une formation chrétienne par une catéchèse de qualité doctrinale authentique, orthodoxe et complète.
    N.B. En invoquant l’état des esprits et la division des partis politiques, l’État croit impose la neutralité religieuse dans les écoles publiques que, seules, il subventionne ; alors qu’il devrait les subventionner toutes, pour être impartial. Il faut donc que les parents suppléent à cette neutralité - laquelle n’est très souvent qu’une neutralité prétendue, voire mal disposée envers la Religion - en veillant à faire donner à leurs enfants scolarisés une authentique et sérieuse éducation religieuse.
  4. Le Prêtre, soit à l’église, soit en divers groupements ou œuvres, est un collaborateur indispensable des parents. L’Église, en effet, a reçu de Notre-Seigneur la mission primordiale d’enseigner. C’est donc son rôle de s’occuper de l’instruction et de l’éducation morales, spirituelles et religieuses des enfants, et d’aider les parents dans leur tâche et leurs responsabilités en ces divers domaines essentiels.
  5. Mais le Prêtre, représentant de l’Église, ne peut pas accomplir sa tâche d’éducateur si les parents ne collaborent pas régulièrement, sincèrement et dans les détails, avec l’aumônier de leurs enfants.
    N.B. A ce propos, il faut bien savoir que : des deux grandes influences qui sont sensées agir sur les enfants : celle des parents d’une part, et celle des éducateurs d’autre part, ce sera la plupart du temps l’influence de ceux qui seront les moins exigeants qui deviendra le modèle que suivront plus ou moins rapidement les enfants ; surtout les adolescents ! Les éducateurs - Prêtres ou laïcs vraiment chrétiens de comportement - ne feront pas de miracles, ni ne remplaceront pas efficacement les parents si ceux-ci ne manifestent pas de préoccupation ni de comportement religieux en famille.

6.- Au moment du Baptême de chaque enfant, les parents chrétiens ont pris, devant Dieu et devant l’Église, des engagements importants et sérieux concernant l’exemple chrétien, l’instruction et l’éducation religieuses des enfants. Et le Prêtre n’a procédé alors ensuite au Baptême qu’à ces conditions. Il faut donc accomplir ses promesses !

7.- Enfin, pour le bien du corps de leurs enfants, les parents doivent, évidemment :

  1. surveiller leur santé, leur assurant, dans d’aussi bonnes conditions que possible, tous les besoins nécessaires à cette santé.
  2. Ils doivent cependant éviter de " gâter " leurs enfants en satisfaisant tous leurs désirs, y compris les plus exagérés et insatiables ; qu’il s’agisse de gâteries ou de loisirs. Agir inversement serait, de la part des parents, rendre un bien mauvais service à leurs enfants. Car élever des enfants dans la mollesse, c’est en faire des " mous " ou des blasés, que les difficultés et les déceptions de la vie risqueront de décourager ou de faire se révolter plus ou moins contre la société.
  3. Les parents réfléchiront, avec les intéressés, sur le choix d’un " état de vie " qui pourrait être le leur, en fonction des capacités et des goûts de chacun d’eux. Et si l’un ou l’autre des enfants se sent plus ou moins appelé à une vocation religieuse, ils sauront la favoriser par la prière et le choix de ce qui, en différents domaines, ne pourra qu’aider à la réalisation de cette vocation ; sans toutefois la forcer.

8.- Pour ceux des chrétiens qui assument des responsabilités de supérieurs, de patrons ou de chefs d’entreprise, ils devront avoir à cœur de veiller à ce que la justice et l’ordre règnent vraiment en tous les membres placés sous leur responsabilité.

5 ème Commandement : "Tu ne tueras pas !"

RÉFLEXION

A.- Tout ce qui concerne la vie est sacré, parce que Dieu, qui nous l’a donnée, est essentiellement Vie ; c’est-à-dire l’Entre par excellence. Or, Dieu seul est maître de la vie et de la mort. C’est la raison principale pour laquelle est sacré tout ce qui touche, de près ou de loin, à la vie.

B.- Ces considérations sur la vie concernent à la fois la vie physique, c’est-à-dire le corps de l’individu, mais aussi et surtout sa vie spirituelle et morale, c’est-à-dire son âme.

EXPLICATION

1.- Le cinquième Commandement de Dieu interdit de nuire, en nous ou dans le prochain, à la vie du corps ou de l’âme.

2.- En ce qui concerne la vie et la santé du corps :

A-Pour le prochain, on nuit à la vie de son corps :

  1. En le frappant intentionnellement et injustement ; en le blessant ; en abrégeant sa vie par de mauvais traitements ; en se vengeant ; en l’outrageant ; en lui refusant les aliments ou les soins qui lui sont nécessaires ; etc...
    N.B. Le mot "injustement" est important ici, parce qu’il précise les circonstances en lesquelles il ne doit pas être porté atteinte injustement, c’est-à-dire sans motif sérieux à l’intégrité de la vie ou de la santé des autres ou de soi-même. Il est, en effet, des circonstances où cette intégrité peut être atteinte en vue de sauver l’essentiel, comme c’est le cas, par exemple, en chirurgie.
  2. En le tuant volontairement et injustement. En effet, tuer directement une personne innocente, c’est faire un homicide, ou ce qu’on appelle encore un assassinat, si l’acte est prémédité . Tandis que l’on parlera de meurtre, si l’acte n’est pas prémédité.
  3. Tuer injustement le prochain est un péché très grave, parce qu’en agissant ainsi on se substituerait à Dieu en une grave matière ; nous l’avons noté plus haut : Dieu seul étant le maître de la vie (qu’Il a créée à l’origine) et de la mort de tous les humains.
  4. Il est grave aussi de blesser injustement le prochain, c’est-à-dire sans un motif raisonnable. Ce motif pourrait être : soit le cas de " légitime défense " face à un injuste agresseur, soit le cas d’une nécessaire intervention chirurgicale, par exemple.
  5. Cependant, l’Autorité légitime d’un État, en tant que représentant de Dieu à la tête d’un pays - comme le serait un roi, ou un chef d’État, ou un souverain - a le droit de vie ou de mort sur ses subordonnés et administrés. Ce droit peut jouer, en effet, en divers cas de "raisons proportionnellement graves", en vue précisément de protéger la vie des innocents. Ce pouvoir s’exerce par l’intermédiaire des organes de justice et des lois du pays.
  6. Ce pouvoir de l’Autorité souveraine et légitime d’un pays à exercer le "droit de vie ou de mort" sur les individus, repose sur le devoir de cette Autorité à faire respecter le bon droit de chacun en ses biens les plus sacrés, à commencer par celui de son existence, et d’une vie paisible et honnête.
    N.B. Nous lisons dans la Bible, ( Livre des Nombres, au chapitre 5, vers.10 ) que Dieu dit à Noé : "Quiconque a versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé" et : "Le meurtrier sera puni de mort."
  7. L’Église reconnaît cependant comme légitime le droit à la "peine de mort". Mais ce droit ne peut être désormais envisagé et permis que s’il n’y a pas d’autre moyen moins sévère et catégorique pour protéger efficacement la vie et les biens essentiels des citoyens innocents, L’Autorité légitime d’un pays ou d’un état, dans ces conditions, est donc fondée à utiliser soit la peine de mort du coupable parmi ses administrés, soit le droit de guerre pour protéger la Patrie injustement menacée dans ses biens les plus vitaux et fondamentaux.
  8. Il est des cas où la peine de mort épargne plus de vies humaines par une juste rigueur que par faiblesse. Et le coupable peut trouver là le moyen d’expier ses fautes et de se préparer à une bonne mort.
  9. Pour les mêmes raisons, à savoir la sauvegarde de sa vie ou de biens essentiels, comme celui de sa "vertu corporelle", une personne ainsi menacée et n’ayant pas d’autre moyen de se défendre, aurait un droit légitime à utiliser cette dernière extrémité vis-à-vis de l’injuste agresseur.
  10. Une mention spéciale doit être faite ici concernant le respect de la vie des enfants à naître ; et cela dès le premier instant de sa conception. La perversion des idées et des mœurs politiques et sociales que connaissent désormais, hélas ! nos pays, nécessite cette mention particulière qui concerne surtout l’avortement.
  11. Lavortement recherché directement,pour quelque raison que ce soit est toujours très gravement interdit, et il constitue une faute particulièrement grave, car il réalise l’assassinat d’un innocent.Et l’ Église frappe d’excommunication automatique toute personne ayant décidé, ou accepté consciemment, librement et volontairement d’avorter. Et la même peine frappe aussi toutes les personnes ayant volontairement et librement collaboré à cet acte criminel et abominable envers ces petits innocents que sont les enfants à naître et qui ne peuvent pas se défendre.
  12. En effet, quelles que puissent être les considérations que l’on penserait pouvoir faire, l’avortement est et demeure toujours et sans aucune exception possible, un homicide, un assassinat se doublant d’un des plus cruels et honteux abus de pouvoir envers de pauvres innocents sans défense ! Et ce n’est pas le fait d’avoir voté des lois scandaleuses et criminelles autorisant de telles pratiques, qui peut minimiser la très grave responsabilité des auteurs de ces lois, comme ceux qui s’en autorisent pour utiliser ces pratiques abominables. Car, redisons-le ici : c’est dès sa conception que l’être humain attendu existe vraiment.
    N.B. On remarquera le manque criminel de logique chez des personnes ou des institutions qui, d’une part sont absolument et sans exception contre la peine de mort - laquelle peut être légitimement envisagée selon des cas bien précis - tandis qu’ils exigent le droit, ou encouragent ou pratiquent impunément l’avortement, alors que celui-ci est absolument et toujours gravement interdit.

B.--Pour soi-même, on nuirait à la vie de sa propre vie :

  1. En pratiquant le suicide En effet, le cinquième Commandement interdit aussi le suicide. Comme cela a été rappelé plus haut, l’être humain n’étant pas le maître de la vie des autres, ni de la sienne propre.
    N.B. Il est à noter que la plupart des suicides sont consécutifs à des états dépressifs graves qui retournent alors de la pathologie. Dans ces cas, la volonté ne pouvant pratiquement plus agir normalement, le geste suicidaire ne peut plus être considéré comme étant celui d’un coupable, mais au contraire l’agissement d’une victime que le délabrement psychologique de sa santé a conduit à cette extrémité.
  2. En se négligeant au point de vue de notre santé, qu’il s’agisse de négligence concernant l’usage de soins médicaux prescrits, ou d’abus dans la nourriture, la boisson, le tabac ; excès de travaux ou de jeux ; etc. pouvant entraîner des perturbations de la santé.

3.- En ce qui concerne la santé de l’âme :

  1. Par le cinquième Commandement, Dieu interdit aussi de nuire à la vie de l’âme. On porterait atteinte à notre âme, essentiellement en péchant de quelque façon, et proportionnellement à la gravité du péché commis. On peut dire que, comparativement, il est plus grave de porter atteinte à la vie spirituelle de relations avec Dieu, qu’à celle du corps.
  2. On nuirait à la vie spirituelle en entraînant le prochain à quelque péché que ce soit, ou en le scandalisant de quelque manière. Également, en portant atteinte injustement à sa réputation.
  3. Le scandale provient d’un mot grec signifiant obstacle. Il s’attaque à la vie spirituelle du prochain en le portant au péché mortel et peut lui faire perdre l’amitié de Dieu par de mauvais conseils ou par le mauvais exemple : par des modes inconvenantes ; des écrits contre la Foi, la Religion, l’Église ou la morale ; par des conversations licencieuses ; par des sollicitations inconvenantes ; par des spectacles corrupteurs ; etc.
  4. Des nombreux jeunes-gens et jeunes-filles qui ne "pratiquent" plus au point de vue religieux, le plus grand nombre ont cessé ainsi à cause du mauvais exemple ou de mauvais conseils de leurs camarades, ou de mauvaises fréquentations. Aussi Notre-Seigneur a-t-Il dit : "Malheur à l’homme par qui le scandale arrive...Mieux vaudrait pour lui d’être précipité au fond de la mer que d’avoir à subir le juste jugement de Dieu" (St. Matthieu, XIII, v. 6 et 7 ).
  5. C’est ainsi que le scandale met obstacle aussi à l’action divine et à la mission de Notre-Seigneur en faveur du salut des âmes. Par contre, le scandale favorise grandement l’action du Démon sur les âmes à conquérir par ses tentations pernicieuses, et pousse donc au pire des malheurs : la peine de l’Enfer.
  6. Or, on ne peut pas calculer l’étendu du scandale en ses conséquences. Il peut être parfois comparé à une allumette provoquant l’incendie aux pires ravages ;
        1) car sa gravité est proportionnée
        2) à l’intervention plus ou moins importante de celui qui scandalise ;
        3) à l’influence plus ou moins efficace qu’il exerce ;
        4) au nombre des personnes scandalisées ; et
        5) au nombre des fautes que le scandaleux a fait commettre aux personnes scandalisées.
  7. Il ne faut pas oublier enfin que le scandale exige toute la réparation possible ; car on est responsable des péchés que l’on fait commettre.

4--En ce qui concerne les animaux :

  1. Bien qu’ils ne disposent pas d’âme, mais seulement d’un instinct, les animaux sont des créatures sans défense que Dieu a mises à notre disposition comme aide et comme société. La Bible nous dit dans son livre des Proverbes : "Le juste comprend jusqu’au désir de ses bêtes ; mais le cœur de l’impie est sans pitié" (Prov. chap.12, v. 10 ).
  2. Nous pouvons user des animaux si cela est nécessaire, mais sans les faire souffrir inutilement. Les martyriser pour notre distraction ou par un instinct mauvais, serait une cruauté constituant un péché.

QUESTIONS DU CHAPITRE DEUXIÈME ( 2 )

CINQUIÈME COMMANDEMENT DE DIEU

1.- Récitez le 5ème Commandement de Dieu.

- "Tu ne tueras pas !"

2.- Que nous interdit le 5ème Commandement de Dieu ?

- Le 5ème Commandement de Dieu nous interdit tout ce qui peut nuire à la vie du corps ou à celle de l’âme, en soi-même ou dans le prochain.

3.- Quels sont les péchés contraires au 5ème Commandement de Dieu ?

- Les péchés contraires au 5ème Commandement de Dieu sont principalement : l’homicide d’un innocent, les mauvais traitement injustifiés et le scandale.

4.- Comment pourrions-nous nuire au prochain dans son corps ?

- Nous pourrions nuire au prochain dans son corps en le tuant volontairement ou par imprudence, en le blessant ou en le frappant injustement.

5.- Comment pourrions-nous nuire au prochain dans son âme ?

- Nous pourrions nuire au prochain dans son âme en le scandalisant, c’est-à-dire en l’entraînant à pécher par nos paroles, nos gestes, nos écrits ou nos exemples.

6.- Qu’est-ce que l’homicide ?

- L’homicide est le péché qui consiste à donner la mort à un innocent, soit par imprudence, soit volontairement, comme par exemple dans un avortement.

7.- Qu’est-ce que le suicide ?

- Le suicide est le crime de ceux qui se donnent consciemment, librement et volontairement la mort.

8.- Pourquoi l’homicide et le suicide sont-ils des péchés particulièrement graves ?

- L’homicide et le suicide sont des péchés particulièrement graves, parce que Dieu seul est maître de la vie et de la mort.

9.- Est-il permis de faire souffrir sans motif les animaux ?

- Non, il n’est pas permis de faire souffrir sans motif les animaux car ce serait alors un acte de cruauté.

CONSÉQUENCES PRATIQUES

A.- "Tout ce qui touche, de près ou de loin, à la vie est sacré !"

En effet, relativement à l’âme et au corps,  qu’il s’agisse donc :

  1. de la vie réalisée en soi ou dans le prochain ;
  2. de la vie partagée dans le mariage légitime ; ou
  3. de la vie à venir par la procréation : il convient de réaliser dans notre esprit l’importance et la grandeur de toutes ces questions auxquelles Dieu nous a donné d’avoir part, d’une manière ou d’une autre, selon la situation de chacun.

B.- Plus nous comprendrons et admirerons la grandeur et l’importance de cette question de la vie - véritable participation à Dieu Lui-même qui est essentiellement Vie - plus nous réaliserons le respect que nous devons en avoir en ses divers cas : notre propre vie, celle du prochain, celle à venir par et dans le mariage.

C.- Car la vie est le grand bienfait de Dieu qui nous en a fait dépositaires pour réaliser notre salut éternel, mais déjà sur terre pour participer à sa Grâce " vitalisante " de notre âme. La vie est vraiment notre plus grande richesse, tout comme pour le prochain. Respectons-là, enrichissons-là, soignons-là à tous égards et en tous ses domaines !