La dernière semaine que le Seigneur a passée sur la
terre avant son Sacrifice sur la croix, a été des plus riches en événements. Ce
furent là des journées de contrastes où alternèrent la joie et
« Cette alternance d’ombres et de surnaturelle clarté, ou plutôt :
cette simultanée présence de la détresse et de la joie, correspond absolument à
l’impression que donnent, tels qu’on en lit le récit dans les quatre Evangiles,
les derniers jours de Jésus. A
l’arrière-plan, dans l’intrigue et la haine, se noue définitivement le complot
qui croira avoir raison de Lui. Jésus le sait, et Il ne songe pas Se dérober,
par la fuite, à ceux qui, en Le tuant, consacreront leur propre abaissement.
Son heure approche, mais la sérénité qu’on Lui a toujours connue ne L’abandonne
pas. C’est la semaine de deux grandes manifestations glorieuses : celle de
l’acclamation populaire et celle du Sacrement eucharistique institué. Mais
c’est aussi la semaine où retentit la parole décisive : « Si le grain ne meurt pas, alors il reste
seul ; mais s'il meurt (en perdant son apparence habituelle).alors il porte beaucoup de fruits.»
C'est donc: la semaine de l’Agonie au Jardin des oliviers, de l’abandon et de
la Croix ! »
En fait, le Christ « Agneau
de Dieu », comme l’a appelé prophétiquement Jean-Baptiste, mourra le
jour où l’on devait manger la Pâque juive : le 14e jour de Nisan (: le 3 avril
33, vraisemblablement). Jusque là, Jésus
se protégeait. Désormais, Il ne se cache plus au danger
Manifestement, Jésus accepte de Se livrer à Ses ennemis. En se
rapprochant de Jérusalem, Il avait inquiété ceux qui, jaloux des rites et de la
sécurité publique, détestaient aussi bien en Lui le prophète qu’Il était, que
l’agitateur qu’ils prétendaient qu’Il était. « Que ferons-nous ? se demandaient les chefs religieux, car cet homme opère beaucoup de miracles ;
et si nous Le laissons faire, tout le monde croira en Lui, et alors les Romains
viendront détruire notre ville et notre nation .» ( à cause du caractère politique que risquera
de provoquer le mouvement religieux du Christ ).
Et c’est le Grand-Prêtre Caïphe,
alors en exercice religieux à ce moment-là, qui répondra : « Vous n’y entendez rien ; vous ne réfléchissez pas qu’il est de
notre intérêt qu’un seul homme (:Jésus)
meure pour le peuple, plutôt que toute la nation périsse ! » C’était
là, régler la question pour une « raison d’état. »
C’est durant les jours de cette
sainte semaine que va donc se réaliser historiquement et être terminée toute
l’œuvre essentielle de Jésus-Christ ; oeuvre dans laquelle la Rédemption a -
par les souffrances, la mort et la résurrection du Seigneur - la place
centrale.
La première
idée importante et qui domine ce jour-là, c’est celle du triomphe royal dont Jésus est entouré de la part des foules venues le matin auprès du
Seigneur, et qui L’acclament depuis Béthanie jusqu’à Jérusalem.
C’est ensuite
l’idée de la Passion prochaine et du Sacrifice de Jésus qui, dans la soirée
du même jour, va faire son apparition. La liturgie rappelle, en ce dimanche des
Rameaux, la première idée par la cérémonie de la bénédiction et de la
procession des rameaux ; puis, la deuxième idée est rappelée par la lecture,
durant la Messe, de la Passion du Seigneur.
Il faut
préciser ici ce qu’était, à ce moment-là, la
psychologie des diverses catégorie des Juifs constituant l’entourage de
Jésus :
Ce peuple voit
en Jésus toutes les qualités propres à l’ « Envoyé de Dieu », c’est-à-dire le Messie promis et clairement annoncé depuis quelques temps par
Jean-Baptiste. En effet, Jésus S’est montré parfait en tout. Sa prédication est
bien accueillie par ceux qui L’ont entendu. Son exemple de vie est convainquant.
Et puis surtout, Il fait de nombreux miracles et a accompli toutes les prophéties
concernant le Messie. Il fait toutes sortes de miracles bénéfiques, à tel point
que rien ne Lui résiste. Dès lors, ce peuple se sent prêt à renouer avec
l’Alliance que Dieu fit jadis avec les ancêtres et dont le chef légitime est
l'expression naturelle de la présence de Dieu Lui-même demeurant dans son
« Peuple Choisi.»
Du même coup,
il y a chez le « Peuple de Dieu » le désir de secouer le joug
étranger de l’occupant romain et de retrouver cette habitation de Dieu parmi
Son peuple et qui avait duré depuis le temps des Patriarches jusqu'au dernier
jour des rois d'Israël inclusivement. Et Israël désire en même temps retrouver
son indépendance territoriale et politique, perdue depuis plus de 650 ans, avec
les successives occupations étrangères du pays reçu de Dieu au temps d’Abraham
(Vers 1.900 avant J.C.)
C’est ainsi
que, le jour des Rameaux, les Juifs amis de Jésus croient sincèrement qu’il
faut voir en Lui, non seulement le restaurateur du domaine religieux, mais aussi en celui, tant attendu et désiré, du domaine , territorial Il n’est donc pas
interdit de penser que les souhaits et les intentions des manifestants de ce
jour-là expriment l’espoir d’une espèce de « coup d’état » en vue de
rétablir l’indépendance juive et celui d’installer Jésus comme chef visible de
tout ce qui touche les questions religieuses et aussi politiques. Chez ce
peuple - qui connaît l’occupation étrangère depuis de nombreux siècles - cette
façon de voir les choses est normale, la nation juive se considérant, tout
logiquement depuis Abraham, comme étant une théocratie. (: »Peuple de
Dieu »)
Par ailleurs,
Jésus semble accepter l’éventualité de
Un certain
nombre de ces derniers ayant à leur tête le Grand-Prêtre Caïphe, sont contre
Jésus. De leur part, c’est la haine envers Lui : Car cet 'imposteur religieux'
et cet efficace 'séducteur des foules' ne risque-t-il pas de leur prendre leur
autorité et peut-être même leur place en lesquelles ils se sentent si
commodément installés ? Leur opposition provient d’abord de leur refus des
exigences logiques de ce que prêche Jésus : l’austérité des moeurs ; une vraie
et nécessaire conversion dans les domaines religieux et moral ; un esprit de
pauvreté et de sacrifice en réparation des péchés d’Israël qui s'est laissé
influencer en profondeur par des siècles d’occupations successives et de mœurs étrangères ; etc... C’est là, trop demander et même exiger de la part
de ce dérangeant prédicateur. Il est donc particulièrement gênant avec sa
morale austère, exigente ; ainsi et surtout avec ses jugements sévères et
humiliants envers les Scribes, les Pharisiens et les Prêtres en place. (Jesus
est allé, une fois, jusqu'à les traiter de 'sépulcres blanchis !' et de
'race de vipères !') A cela, se mêle un sentiment de jalousie très
inquiète, car cet imposteur connaît, avec Ses prodiges dans le petit peuple, un
succès grandissant. Encore tout récemment : avec la résurrection spectaculaire
et retentissante de son ami Lazare !
Ce Jésus qui a
pris tant d’influence auprès de la foule qui va vers Lui, tandis qu’Il n’a pas
voulu se plier à leurs exigences et à leur façon de voir les choses, eh ! bien,
qu’Il disparaisse. Dût-on, pour cela, se mettre d’accord avec l'Autorité romaine
occupante ! Ensuite, on s’occupera des partisans de ce Jésus, qu’ils
soient Apôtres ou Disciples...
Comme partout,
la plupart du temps, lors d'évènements marquants, il y a ceux qui, ou sceptiques
ou indifférents, ne se sentent pas concernés par le cas de Jésus. Sont-ils
nombreux? Sont-ils changeants? On ne sait. Ils constituent la masse des neutres
et des indifférents.
( selon une chronologie
communément admise )
Ayant
certainement appris l'intention de Caïphe et de ses amis de faire disparaître
Jésus, Les nombreux amis de Jésus imaginèrent de faire procéder à une
manifestation populaire de grande envergure pour créer, aux yeux du peuple et
des Romains, une manifestation populaire spectaculaire en faveur de Jésus.
Manifestation qui aura certainement pour effet de 'court-circuiter', en quelque
sorte, l'initiative des ennemis de Jésus, projetant Sa disparition.
Les amis de
Jésus savent qu'Il est est à Béthanie, chez son ami Lazare qu’Il a ressuscité récemment.
Le « climat psychologique » créé par ce spectaculaire événement (qui
a, par ailleurs, agacé Ses ennemis) est tout à fait favorable à l'initiative de
ses amis... Il s’agit donc, de profiter de la présence à Jérusalem d'un gand
concours de peuples venus dans la capitale pour y célébrer la Pâque, mais aussi
pour voir ou revoir ce Jésus qui a fzait tant parler de Lui à divers égards;
puis de le décider d’être reconnu et proclamé très officiellement et
solennellement comme étant le Messie
annoncé par Dieu, et tant attendu.
Jésus ayant
accepté la proposition,et même organisant le cortège en faisant aller quérir un
âne, la procession s'irganise donc et se met en route avec un enthousiasme
devenant progressivement presque délirant. C’est au point que, malgré le grand
respect porté à la végétation en ce pays où l’eau est si rare, ont se permet,
précisément pour marquer le caractère exceptionnel de la manifestation, de
casser des branches d'olivier, afin d’ovationner spectaculairement la personne
de Jésus-le-Messie. On devine le raisonnement de ces gens: Quoiqu'il arrive, la
puissance de Jésus qui a fait de si nombreux miracles, saura bien venir à bout
de quelque obstacle ou opposition qui puisse se manifester.
Et comme pour
un souverain, Jésus, renonçant à une marche à pieds ordinaire, S'installe
Lui-même sur une monture. C'est sur un âne, symbole de paix, de douceur et de
modestie, qu'Il Se dirige vers le capitale. Et c'est ainsi que se se réalise la
prophétie du Prophète Zacharie : «Voici que ton roi vient, plein de douceur
et pacifique, monté sur un ânon ».Alors, en guise de 'tapis rouge', on
déploie et on étend sous les pattes de l’ânon portant le Souverain, manteaux et
vêtements divers.
Alors, la
foule, comme en délire, chemin faisant, se met progressivement à mêler aux acclamation
messianiques, des slogans ayant une connotation politique. La royauté de Jésus
est ainsi proclamée non pas seulement au point de vue religieux, mais aussi au
point de vue politique. Et c'est aux cris d'une proclamation d'ordre religieux
que cette foule, reconnaissant en Jésus le Messie annoncé, lance spontanément:
« Hosanna au fils de David
! » Et c'est tout aussi spontanément que voyant aussi en Jésus
le futur roi d'Israël, elle mêle un slogan d'ordre politique : « Rex Israël »
En effet, (et
c'est là, à n'en pas douter, son erreur fondamentale depuis des siècles) Israël
confond manifestement l'action religieuse de l'Envoyé de Dieu, non pas
seulement comme le rénovateur spirituel des hommes, mais aussi comme le souverain
humain qui consolera le 'Peuple de Dieu' de ses si nombreux déboires au cours
des siècles. Pour la suite des évènements, une fois dans la ville, advienne que
pourra. De toute façon, Jésus qui a fait tant de miracles surprenants, est en
tête de
Assurément, les
amis de Jésus se disent certainement ce jour-là : « Ce soir, Israël
renoué avec sa vocation religieuse ; mais elle aura reconquis en même temps son
indépendance sur tous les plans : Plans religieux, politique, social,
économique, et territorial. Et le 'peuple de Dieu' aura enfin repris sa
place et son rôle dans le monde, selon
le plan de Dieu lui-même. »
Arrivé fâce à
l'actuelle 'Jérusalem-Est', Jésus S'aeeête et déclare prophétiquement : "Ah ! Jérusalem, si tu connaissais, au moins
en ce jour qui t'est donné, ce qui pourrait t'apporter la paix ! Mais
maintenant ces choses seront cachées à tes yeux… Viendront sur toi des jours où
tes ennemis t'environneront de tranchées, de toute part, t'investiront, te
presseront. Ils te jetteront à terre, toi et tes enfants ; dans ton enceinte,
ils ne laisseront pas pierre sur pierre, parce que tu n'as pas su connaître le
temps où tu fus visitée !" Tragique prophétie de Jésus sur Jérusalem,
c’est-à-dire sur le peuple qui a manqué, en grande partie, sa vocation de
"Peuple choisi de Dieu". Et cette destruction de Jérusalem se
trouvera effectivement réalisée, tragiquement, en l'an 70, avec la destruction
de la ville par l’empereur romain Titus; et le Temple rasé.
Dans Jérusalem, qui dispose
d'une étonnante acoustique et uù parviennent, depuis un bon moment, de la
région de Bethphagé, les bruits considérables de la spectaculaire et importante
manifestation, les ennemis de Jésus, dont les Grands-Prêtres certainement
intrigués puis affolés, mesurent l'ampleur du danger : Voilà que ce séducteur
de Jésus conduit, courageusement et impunément, une véritable révolution. Et
cele, aloer que les Romains de
Les chefs eligieux, depuis
le Temple, se demandent certainement, si de Jésus, compte-tenu du contexte en
lequel se déroulent ces inquiétants évènements, ne va pas réussir aujourd'hui à
usurper leurs fonctions ; et donc leur place.
Quant à l'attitude tacite
des Romains, on peut aisément imaginer qu'elle provient vraisemblablement du
fait qu'ils sont peut-être les seuls, finalement, pazr rapport aux ennemis de
Jésus, à avoir bien compris et dmis les vues uniquement religieuses et non pas
politiques de Jésus. Celui-ci n'a-t-Il pas clairement manifesté le fonds
explicite de Son action le jour où Il a très clairement déclaré aux Chefs
religieux : « rendez à César ce qui
est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Tandis que les Romains,
par leur police omniprésente sur le territoire pour surveiller les
comportements de la population juive occupée, avaient compris depuis longtemps
la position logique d'Israël dans son désir d'indépendance chez soi. Les
occupants romains se disent probablement que ce 'tribun israélite ne représente
pour eux aucun danger sérieux. Peut-être même, connaissant bien maintenant ses
visées uniqueent religieuses, tant qu'à supporter exceptionnellement un pouvoir
religieux autre que le leur, ce Jésus serait le meilleur chef religieux des
Israélites, parce que le plus sincère et loyal envers l'occupant romain du
pays.
Puis la bruyante procession
reprend sa progression. Elle passe le Cédron, ce petit cours d'eau (désormais
recouvert), et gravit la pente assez raide qui permet de parvenir aux remparts
de l'esplanade du Temple (toujours existante comme au temps de Jésus). L'entrée
sur l'esplanade se fait par la majestueuse porte dite 'Porte Dorée'.
Au moment de l’entrée dans
Jérusalem par cette porte Dorée, (actuellement murée mais bien visible) "toute la ville est en émoi", dit
l'Evangile. Ambiance de punch, assurément, autant que de solennité religieuse.
Seule -et pour cause !- l'armée juive manque dans ce tableau de rénovation
israélienne. Mais le « faiseur de
miracles » qu’est Jésus et qui entre ce matin dans la capitale est, pour
beaucoup de ceux qui L'acclament, plus qu'une armée, tant Il a réalisé de
grandes choses !...
Mais au lieu d'aller à
En arrivant sur l’esplanade
du Temple, Jésus Se conduit avec
autorité, comme il convient à un souverain, c'est-à-dire en maître : Il chasse
les vendeurs ; renverse les tables et les tabourets et les monnaies d'échange
Il libère les animaux destinés aux offrandes des pauvres à qui ces vendeurs
vendent ces bêtes un peu plus cher, tandis qu’elles souillent le lieu saint. Evidemment
la situation est tendue et on s'y attendait bien.
Mais bientôt, les choses
changent de tournure. Ce changement va être provoqué par Jésus Lui-même qui,
curieusement, non seulement ne profite pas de la situation enthousiasmante pour
redonner à Israël son indépendance, mais Il annonce au peuple l'inverse de ce à
quoi ce peuple s'attend. En effet, Il se met à faire des considérations et même
des prédictions qui n'ont rien à voir, tant s'en faut, avec les espoirs du
peuple qui l'acclame.
Sur la plan religieux et
spirituel, le Jésus prédit bien que tout s'achemine vers son but normal et
prévu par lui. Mais sur les plans humain,
temporel, politique, et autres,
tout est différent de ce que pensaient ces braves gens : "L'heure est venue où le Fils de l'homme va être livré...", déclare Jésus. Et voilà le héraut de cette matinée jusqu'ici
triomphale, qui Se met à prophétiser Sa capture, Son jugement, et Sa mort.
C'est donc, manifestement l'échec, et l'échec consenti, et même voulu ! C'est à
n'y rien comprendre. Jésus parle bien du succès final et absolu, mais sur un plan tellement différent
de celui auquel se sont placés Ses amis et les manifestants de ce jour
triomphal. Et beaucoup, après l’annonce que Jésus vient de faire, se demandent
alors ce qu'il va en être pour eux qui ont si bruyamment et belliquesement
crié.
Dès lors, craignant la
réaction certaine des Romains et celle des Chefs religieux hostiles à Jésus,
beaucoup s’enfuient et n’entendent même pas la prophétie de Jésus annonçant sa
Résurrection victorieuse. Et Il parle de 'Lumière' lorsque la nuit va bientôt
tomber sur Jérusalem... Alors, entouré
de ses seuls Apôtres, Jésus S'en va probablement vers Béthanie, où ils
passeront tous la nuit.
Pendant les quatre jours qui
vont suivre, Jésus enseigne dans le Temple ;
Ce lundi (saint), Jésus
passe la journée dans
Se méfiant de ces foules
juives toujours turbulentes, depuis Césarée où il habitait habituellement. le
procurateur romain Ponce-Pilate était arrivé dans la Ville pour cette occasion.
La présence à Jérusalem, de
Ponce-Pilate, nommé par Rome Procurateur de la Judée, s'explique par le fait
qu'il se méfiait de ces foules juives toujours turbulentes et en ardent souhait
d'indépendance. Et il savait qu'une présence inhabituelle de juifs dans la
capitale pouvait être l'occasion d'un projet de coup d'état.
Il semble que les
Evangélistes aient bloqué dans la journée du mardi (saint) bien des événements
qui se sont probablement passés, en fait, le lundi et le mercredi. Nous
suivrons la chronologie évangélique.
Jésus passa donc la journée
du Lundi-Saint dans le Temple. Cela devait arranger, en quelque sorte, Ses
ennemis, lesquels pouvaient ainsi, sur place, Le critiquer et Le faire prendre
éventuellement en défaut. Par contre,
St-Luc fait remarquer que ces ennemis du Seigneur ne savaient pas comment s'y prendre, parceque le peuple, qui ne
manquait pas dans la Temple en ce temps préparatoire à la grande fête de Pâque,
écoutait le Maître avec ravissement.
D'après les Evangiles, comme
faits marquants de cette journée, nous trouvons seulement ce qu'on pourrait
appeler "l'incident" du « figuier desséché par Jésus, parce
qu’il ne portait pas de fruits ». Singulière malédiction, à première
vue, lancée par Jésus contre ce malheureux arbre ; surtout si l'on considère,
comme le précise St-Marc, que
« ce n'était pas la saison des
figues ». Et c'est au cours de
cette journée que Jésus reprend encore une fois l'image de « la Lumière
(qu'Il est) venue en ce monde », et souligne l'importance qu'il
y a bien accueillir cette Lumière, si l'on veut être fidèle et justifié en
Dieu. Le soir, Jésus Se rend au jardin des Oliviers pour y prier avec ses
Disciples, puis à Béthanie.
En ce mardi,
tout se passe à peu près comme
Arrivé au
temple, Jésus est comme pris à parti par les Scribes et les Anciens qui
L'interrogent incidieusement sur l'origine de Son autorité et sur la qualité de
Ses initiatives. Car ces gens mal disposés envers Lui, sont de plus en plus
agacés par Son comportement. Mais la réponse adroite de Jésus, qui Se contente
de leur 'renvoyer la balle' en
prenant une comparaison entre Sa prédication et celle de Jean-Baptiste,
désempare Ses interlocuteurs.
Puis Jésus propose la
« parabole des deux fils », dont l'un semble ne pas vouloir se
soumettre, alors qu'il obéit à son père, finalement ; tandis que l'autre, qui
paraît tout soumis et obséquieux, n'en fait finalement qu'à sa tête.
Evidemment, le rapprochement avec les chefs religieux que Jésus fait ne peut
qu'agacer et décontenancer davantage Ses détracteurs.
C'est ensuite
la « parabole du la vigne », dont on peut déjà trouver une
explication dans Isaïe (chapître V, verset 7) qui disait "la vigne de Dieu, c'est la nation juive, Son
Peuple choisi". Et malgré tous les soins du maître, Israël n'a pas tenu
compte des bontés et des prévenances du Vigneron , c'est à dire un manque
d'ouverture à la Grâce de Dieu, un repliement, une infidélité. Là encore,
l'image frappante de ressemblance avec Jésus (le fils unique du vigneron que
les serviteurs assassineront) se passe d'explications précises et longues...
Dès lors, le châtiment suivra les ouvriers homicides. Deux avertissements,
donc, pour l'infidèle Israël !
En une nouvelle parabole encore, Jésus précise sa pensée par l'image de
la “pierre angulaire” (qu'Il est),
rejetée par les constructeurs (que sont les Juifs infidèles). Cette pierre
rejetée, méprisée, était, en fait, destinée à être la base fondamentale de
l'édifice (qu'est l'Eglise universelle). Et là aussi, le châtiment des mauvais
ouvriers consistera à achopper sur cette pierre qu'ils auront rejetée. Les Scribes et les Pharisiens ont, à nouveau,
bien compris la comparaison et l'avertissement. Mais rien n'y fait. Au
contraire, ils s'enferment dans leur endurcissement. Du coup, la tentation les
prend de se saisir de Jésus sur le champ. Mais à cause de la foule, qui Lui est
favorable, ils n'en feront encore rien cette fois.
Une nouvelle
parabole est utilisée par Jésus : C'est cela de « la robe nuptiale » : Ce léger survètement était de circonstance
lors d'un mariage, afin d'éviter la trop grande différence entre les gens aisés
et les plus modestes. Il était et à la disposition de tous les invité; tout
comme la grâce de Dieu est à la disposition de toute âme de volonté droite.
Les invités
dont fait état l'Évangile, qui n'ont pas répondu
en invoquant de fausses excuses, c'est encore l’image de l’infidèle Israël. De
ce fait, le festin servira à ceux qui n'ont pas été invités ni préparés de
longue date, comme l'a été Israël. Et Jésus
termine cette navrante constatation par le "beaucoup sont appelés (invités), mais peu sont élus " (c'est à dire fidèles à l’appel). Et il
n'y a pas de possibilité d'agir là en usurpateur.
La encore, ceux
qui sont visés par la parabole comprennent trop bien
Ensuite, Jésus
est interrogé par les Sadducéens. Nouvelle question insidieuse sans doute. Mais
cette fois, surtout en ce qui concerne la résurrection des corps après
Alors Jésus
prend directement à parti les Scribes et les Pharisiens, recommandant
clairement à ceux qui L'écoutent de ne pas prendre comme exemple ces gens, dont
Il critique durement l’attitude, l’orgueil, et les prétentions. Il va même plus loin, et lance contre eux des
imprécations qui durent littéralement les faire frémir car Jésus les
caractérisent par des adjectifs tels que, "hypocrites", "guides
aveugles", "sépulcres blanchis", "race de
vipères !".
Comparativement
à l'attitude de ces maîtres en religion, Jésus prend maintenant un exemple dans une des choses qu'Il
vient de voir : Cette pauvre femme qui vient de verser son obole de très petite
valeur vient, en fait, de beaucoup donner du peu qu'elle avait. Et la leçon
fuse : "En vérité je vous le dis :
cette pauvre veuve a donné plus que tous les autres. Car eux, ils ont donné de
leur superflu ; mais elle, c'est de son indigence et de ce qui lui est
indispensable pour vivre qu’elle a donné ! "
Puis, au moment où Jésus
sort du Temple et alors que Ses Disciples Lui font remarquer la richesse et la
solidité de l'édifice, Il leur prédit la ruine prochaine et la destruction du
ce Temple de Jérusalem. Là encore, en plus de l’annonce prophétique de
l’événement historique qui se réalisera quarante ans plus tard (en l'an 70)
avec la ruine de Jérusalem par les Romains, (sous Titus) c’est l’évocation du
mystère du refus d'Israël, qu'une fois de plus, on constate ici. Et cette
prédiction de Jésus vient juste après le moment où Il prophétisa les malheurs
qui fondront sur Israël, à cause de son infidélité.
Jésus en
profite pour parler de la fin des temps, dont la ruine de Jérusalem n'aura été
que l'image et l'annonce. Puis Il donne à cette occasion, quelques conseils
pratiques et avertissements à ses Apôtres lorsqu'ils seront à l'œuvre dans le
champ de la prédication de l'Evangile : Confiance, en la Providence de Dieu. Ne
compter que sur elle. Ne pas craindre les adversités, mais au contraire
s'attendre à la rencontrer, et à la supporter héroïquement ; car il faudra
« aller son chemin » avec cet avertissement, jusqu'à la mort
inclusivement... Magnifique avertissement du Christ à ses ouvriers ! Et
pourtant, rien d'humainement décourageant ne manque à cette prémonition du
Seigneur, y compris les faux prophètes, les loups dans la bergerie, etc... Et
déjà l'on pense même aux « faux-frères » dont parlera plus tard le
grand St- Paul, après sa fracassante conversion de cruel persécuteur des
chrétiens qu’il était auparavant.
Fâce à cela,
Jésus rappelle la nécessité de la prière et de la prudence surnaturelle.
Avertissement que le Seigneur éclaire par la parabole du voleur face au maître
qui confie son bien à ses fidèles serviteurs.
Puis c'est la parabole des dix jeunes-filles, qui renforce l'idée
maîtresse de la recommandation du Christ.de Jésus.
Et puis une
autre parabole encore : celle des « talents » confiés à ses
serviteurs par leur maître, afin de faire fructifier son bien durant son
absence. Et l'idée développée par Jésus se termine par la juste répartition des
bons et des mauvais, au moment de la fin des temps, à l'heure du jugement.
C'est donc
clair : il s'agit de choisir. Et c'est sur cette leçon terrible, mais où se
manifestent en réalité l'amour du Christ et la vraie charité qui doit être
celle de Ses fidèles, que se termine la journée
du Mardi-Saint.
N.B. Cet enseignement de Jésus est adressé au peuple
juif de ce temps-là. Mais nous ne devons pas oublier que tout ce quoi est dit
ici l'est aussi à notre adresse, le peuple chrétien et tels les « hommes
de bonne volonté » étanr préfigurés par le peuple hébreu. Nous sommes donc
tous concernés par l'enseignement et l'œuvre rédemptrice de Notre Seigneur.
Ce jour-là, Jésus resta
peut-être à Béthanie. St-Marc y place le repas chez Simon, où Marie
(certainement celle de Magdala) versa du parfum sur la tête du Seigneur ;
tandis que St-Matthieu et St-Jean situent ce repas antérieurement. Peut-être
est-ce ce jour-là, plutôt que le Mardi-Saint au soir, que Jésus rappela à ses
Apôtres que la célébration de la fête de Pâque aura lieu dans deux jours. A
noter qu’Il prédit à nouveau à ce moment-là Sa crucifixion.
On a appelé ce jour-là "le jour de Judas",
quoique les Evangélistes ne se soient pas étendus sur ce sujet tragique touchant
l'un des leurs ; mais ils l'ont tout de même signalé clairement : « Judas, l'un des Douze, surnommé Iscariote,
alla trouver les Princes des Prêtres et leur dit : "Combien me donnez-vous
et je vous livrerai Jésus ?". « Ils convinrent de 30 sicles d'argent. (d'une valeur d'environ
200 de nos N.F.) qu’on lui compta et donna ». Puis on s’entendit,
entre magistrats et prêtres, sur les
modalités de l'arrestation, loin de
Précisons-le : ainsi se
réalisèrent les prophéties du Psaume 4I, 10 du roi David (1000 ans avant Jésus)
relatives à Judas : "Celui en qui
j'avais confiance et qui mangeait mon pain, celui-là a levé le talon contre Moi
! ". Et celle du psaume 55, I4,
qui renchérit sur cet événement et qui est manifestement attribuée à Jésus :
« Ce n'est pas un ennemi qui
M'outrage -cela, je l'aurais supporté- mais c'est un autre Moi-même ; Mon ami
et Mon confident.! ". Et c’est le prophète Zacharie (740 ans avant
Jésus) qui avait précisé le montant de la somme que touchera effectivement
Judas.: « 30 pièces d'argent »
Du Mercredi-Saint, on ne
sait rien de plus. Mais, comme nous l’avons supposé plus haut : ou bien les
faits rapportés au Mardi-Saint recouvrent le Mardi et le Mercredi-Saints, ou
bien Jésus a pu vouloir réserver la journée du Mercredi à la prière, avec Sa
Mère et Ses Apôtres.
Excursus sur le "cas de
Judas"
L'attitude et le comportement de Judas envers son Maître ne cessent pas
de surprendre. Tout cela, semble-t-il, de la part d'un Apôtre du Seigneur, ne
peut se ramener qu'à l’une des deux explications possibles :
- Ou bien Judas, dès lors qu'il connaissait les intentions des ennemis
de son Maître en acceptait tous les risques que comportait la situation, et
alors, il en acceptait aussi toutes les conséquences, y compris la mort
violente de Jésus, et il a préféré , finalement, son confort personnel aux exigences
préchées jusqu'ici par Jésus. Et on peut même imaginer que cet Apôtre aurait
alors accepté la condamnation et la mort de son Maître par manque de foi en Sa
divinité
- Ou bien Judas n'a pas du tout envisagé l'issue tragique de sa
trahison, persuadé qu’il aurait été au moment de ses tractations avec les
ennemis de Jésus, que son Maître aurait de toute façon le dessus ; tandis que
les autres auraient été finalement
« joués », grâce à l’adresse miraculeuse de Jésus. Et il y
avait eu, en effet, un précédent : Peu de semaines auparavant, les ennemis de
Jésus avaient voulu s’emparer de Lui, dans le Temple dont, à cet effet, ils
avaient fait fermer toutes les issues. Mais l'Evangile nous rapporte que, au
moment de Le coincer au milieu d’eux, Jésus disparut et Se retrouva libre, à
l’extérieur du Temple. Judas a donc bien pu penser que Jésus s'en sortirait
pareillement, tandis que l'argent reçu lui demeurerait bien en sa poche…
Reste le cas malheureux du suicide de Judas. La morale chrétienne est
formelle : « Dieu seul étant le
maître de la vie et de la mort, nul n’a le droit de se donner
consciemment, librement et volontairement la mort, pour quelque raison que ce
soit ! »
Mais la morale sait aussi qu’en cas de dépression nerveuse grave, les
suicidés ne sont pas tenus pour réellement responsables. On peut donc supposer
que, réalisant subitement les faits et clairement conscient des désastreuses
conséquences de son geste, Judas se soit affolé pshychologique et qu’une
tragique panique se soit emparée du malheureux et l’ait poussé à son geste
destructeur.
Il reste toutefois à remarquer que Judas a clairement regretté sa
matérielle trahison de Jésus, puisqu’il a essayé de récupérer Jésus et que,
face au refus qui lui fut fait, il a jeté les 30 deniers reçus alors que
ç'avaiy été pour la mercantile possession desquels il avait essentiellement agi
dans
Quoi qu'il en fut, il semble bien impossible de dire avec une absolue
certitude ce qui a pu être le cas de ce malheureux Judas; et quelle a pu être
sa destinée dans l’éternité. Et sans doute que ce cas constituera toujours une
énigme...
Du matin du jeudi, rien
n'est dit non plus dans les Evangiles. Il y a tout lieu de penser que Jésus le
passa dans le cercle de ses amis intimes et de sa famille. Peut-être tint-il à
vivre ce dernier jour de liberté avant Sa mort avec sa mère, lui consacrant
ainsi ses derniers instants avant Son sacrifice. Mais l'on peut aussi penser que,
dès la matin, Jésus continua à enseigner dans le Temple, « récupérant »
du même coup bien des déçus du jour des Rameaux.
Mais vers le soir, il en fût
tout autrement. Ce jour du jeudi connut, en effet, un ensemble d'évènements qui
devaient bouleverser le monde en général, et le maonde religieux en
particulier. Car, "sachant que son heure était venue"
: celle de S'offrir en sacrifice pour le rachat du monde, Jésus fait organiser
le repas pascal avec Ses Apôtres.
Dans la soirée, Jésus prend
Pierre et Jean, qui seront chargés des préparatifs de la manducation, de «
Le soir venu, en effet,
après avoir fait une nette allusion à Sa Passion, Notre-Seigneur Se met à table
avec les Douze. Et nous voici maintenant au moment le plus solennel et
le plus important de cette réunion qui voit l'institution, par Jésus, de l'Eucharistie
et du sacerdoce. Les Apôtres, qui demain, Le continueront à travers le
monde, entourent leur Maître qui leur confère, dans ce but, ses propres
pouvoirs sacramentels.
Jésus, fondateur et chef
suprême de l'Église, Corps Mystique du Christ,
invente et institue donc, là, merveilleusement, un moyen de Se rendre
mtstérieusement mais réellement présent sous les commods apparences d'un peu de
pain et d'un peu de vin consacrés : Des réalités Le contenant mystérieusement
mais absolument : Substantiellement ! , dit la théologie.
En effet, après avoir mangé
la Pâque juive selon le rite de Moïse, et pour bien marquer que celle-ci était
la préfiguration de celle qu'Il vient de réaliser au milieu de Ses Apôtres,
Jésus a ainsi institué le grand Sacrement de « Sa présence Réelle »en
Son corps et en Son sang, Le rendantprésent en état de sacrofié. Puis Il fait
communier les Apôtres au divin Sacrement de l'Eucharistie : « Faites
cela en Mémoire de Moi ! »; leur conférant ainsi la capacité de
continuer la réalité de la Transsubstantation (= le changement des
natures du pain et du vin en les deux natures humaine et divine, de Jésus)
qu'il vient de réaliser. Par ces simples paroles, Jésus institue, là aussi, le
Sacerdoce, qui fait de Ses Apôtres les premiers
Évêques du
monde.
Après ce repas frugal traditionnel,
très simplement et très humblement, c'est au lavage des pieds des
Apôtres auquel Jésus procède. Sublime exemple d'humilité, de renoncement
personnel et d'amour. Cette fonction, dans ce pays et dans ce temps-là, est habituellement réservée à un
serviteur de service. Jésus l’accomplit humblement et exemplairement envers Ses
subordonnés en dignité et en sainteté. Il Se fait vraiment là "le Serviteur des serviteurs". De ce
fait aussi, il donne l'exemple aux Apôtres
au moment où ceux-ci discutent de la question de savoir qui aura la meilleure
place dans le royaume que leur Maître doit former. Idée d'humilité donc, mais
aussi idée de fraternelle charité, de service et de renoncement personnel.
Puis c'est la bouleversante
prédiction de la trahison de Judas, un des douze premiers Evêques du monde !
Jésus résume cette prédiction : "Celui
qui mange mon pain a levé le talon contre Moi". Puis Il en révèle
discrêtement l'auteur à l'Apôtre Jean. Les apôtres ne semblent pas comprendre.
En tout cas, ils ne réalisent pas encore très bien ce qui se trame.
St-Jean a été clairement
renseigné par le Seigneur; mais, pas plus qu'aucun autre de ses confrères, il
ne peut quoi que ce soit dans la circonstance.
En tous cas, pour Judas,
l'allusion a porté. D'ailleurs, ce dernier se retire pour aller réaliser son projet et percevoir surtout le prix
de son marché.
N.B. On se demande si
Judas est sorti avant ou après l'institution de l'Eucharistie. Certains pensent
que l'Apôtre-traitre est sorti auparavant, et qu'il n'aurait donc pas ajouté à
sa faute celle du sacrilège eucharistique. D'autres au contraire, s'appuyant
sur l'interprétation d'un passage, peu explicite à ce sujet de St-Jean,
considèrent que Judas a assisté et participé à l'eucharistie, donc qu'il n'est
sorti qu'après avoir communié et reçu le sacrement de l'Eucharistie, suivi de
celui de l'Ordre le faisant effectivement lui aussi Évêque de l'Eglise du Christ À noter que St- Paul, en une de ses épîtres dit de Judas
« ... ».
Quelle plus grande preuve
d'amour le Seigneur pouvait-Il nous donner que celle-de l'institution de
l'Eucharistie ? En fait, tout s'est très simplement et rapidement passé : Il
suffit de reprendre les paroles et les gestes, très sobres mais sacrés, que
Jésus fit à la Cène et que reprendront après Lui, dans la suite des temps et en
tous lieux, tous ceux qui, à la suite des Apôtres recevront ces pouvoirs
merveilleux et sacrés; , à savoir : les Papes successifs, les Evêques et les
Prêtres. Ce sont en effet ces paroles et ces gestes que, durant chaque Messe,
aux moments de l’Offertoire, de la Consécration et de la Communion, tout homme
qui en a reçu le pouvoir par le Sacrement de l’Ordre, reproduit fidèlement et
tout aussi efficacement. Rappelons ici les paroles de Jésus en celles de toute
Messe, au moment de sa partie centrale qu'est la Consécration :
« La veille de sa Passion, le Seigneur prit du pain dans Ses mains
saintes et vénérables, et, ayant élevé les yeux au Ciel, vers Vous Dieu le Père
Tout-Puissant, Vous rendant grâce, Il le bénit, le rompit et le donna à ses
Disciples en disant : « Recevez et mangez-en tous, car ceci est mon Corps
qui est livré pour vous ». Et de même, après le repas, prenant ce précieux
calice de ses mains saintes et vénérables, et Vous rendant grâce
C’est en ajoutant ces mots :
« C’est en mémoire de Moi que vous
ferez ces choses », que Jésus a donné à ses Apôtres réunis autour de
Lui, le pouvoir de faire ce qu’Il venait de réaliser Lui-même, instituant donc,
en cela, le Sacrement de l’Ordre qui
donne le pouvoir merveilleux de refaire l’Eucharistie du Seigneur. Et les
Apôtres ne s’y sont pas trompés qui, fidèlement, après le départ définitif de
Jésus de ce monde, ne manqueront pas d’utiliser ces pouvoirs, les transmettant
ensuite à leurs successeurs et collaborateurs qu’ils auront choisis pendant
leur apostolat dans l’Eglise naissante.
Puis, aussitôt après la
célébration de l’Eucharistie, Jésus fit plusieurs déclarations à ses Apôtres,
comme pour condenser ses dernières recommandations et résumer l’esprit chrétien
dont ils devront s’inspirer : C’est d’abord la prédiction répétée de son
départ, désormais tout proche. Puis c’est la recommandation essentielle d’un
commandement nouveau à observer par-dessus tout : celui de s’aimer les-uns-les
autres ; c’est-à-dire la charité envers Dieu et envers le prochain, comme signe
de l’amour de Dieu. Ce sera là, en effet, la marque distinctive et la
caractéristique de tout chrétien qui devra donc se comporter comme authentique
apôtre du Christ. C’est d’ailleurs à ce titre qu’on devra reconnaître le chrétien dans ce monde égoïste
et souvent pervers.
Puis Jésus prédit le
reniement de Pierre, premier Pape ! Il prédit ce reniement après qu’Il ait
évoqué la tentation de découragement qui guettera tout disciple aux prises dans
des luttes en faveur de
Puis
Les Apôtres se montrent
tantôt navrés, tantôt déçus, tantôt désireux de suivre Jésus dans ce qu’Il leur
annonce. Mais le Maître leur fait comprendre que chaque chose devra arriver en
son temps. Et Il leur annonce qu’en attendant, Il demeurera en esprit en tous
les fidèles, c’est-à-dire par la foi en
Lui, par la Grâce, par les Sacrements reçus dignement. Puis Il les apaise par
Sa déclaration : « Je vous laisse Ma
paix ! » Le tout, c’est de demeurer
dans Son amour.
Jésus aborde maintenant la
parabole de la Vigne sainte. Il l'a choisie devant ses Apôtres pour leur donner
une image de ce que doit être l’union fidèle à Dieu : Il se compare à un pied
de vigne, tandis que les fidèles en seraient les sarments. Pour pouvoir se
nourrir de la même sève, il est nécessaire que ceux-ci restent branchés sur le
pied.
Puis ce sont d’autres
comparaisons que fait Jésus ; Il déclare : « Je ne vous appelle plus Mes serviteurs, mais Mes amis ». Puis
Il revient ensuite sur Sa mise en garde à l’adresse des Apôtres et, à leur
suite, les chrétiens : Ceux-ci doivent observer la plus grande prudence envers
« l’esprit du monde », qui est fait souvent de révolte et de
haine contre l’« esprit de Dieu ». A cet égard et pour ce
motif, il faudra s’attendre à être persécuté par le monde, à cause précisément
du fait que l’on se refusera à cet « esprit du monde », pour
plus sûrement et mieux vivre selon « l’esprit de Dieu ».
Jésus va plus loin encore et
ajoute : « L’heure vient où
quiconque vous tuera s’imaginera rendre un culte à Dieu. Et ils agiront ainsi
parce qu’ils n’auront connu ni le Père, ni Moi ! » Mais dans ce
choix qui sera à faire entre ces deux « mentalités » , Jésus précise
qu’Il ne nous laissera pas démunis. C’est pourquoi Il promet et annonce
l’assistance de l’Esprit-Saint.
Maintenant, Jésus parle une
nouvelle fois deSon départ de ce monde, en vue du rachat des péchés des
humains. Mais Il reviendra. Et Il enverra l’Esprit-Consolateur qui jugera
toutes choses. Il fait allusion à sa mort ; mais aussitôt après à Sa
résurrection ; puis à l’envoi du Saint-Esprit ; d’où la formulation de ces
prédictions : « Encore un peu de
temps et vous ne Me reverrez pas. Mais un
peu de temps encore et vous Me
reverrez. »
A noter ici que Jésus nous
donne ainsi une claire indication du dogme de la Sainte-Trinité en Dieu : Il le
fait en parlant clairement et distinctement de Lui, du Père et de
l’Esprit-Saint.
Enfin, dans la dernière
partie de son discours aux Apôtres, après la Cène eucharistique, Jésus adresse
(en tant qu’homme) à Dieu le Père la magnifique prière pour l’unité des Apôtres
et des chrétiens : « Père, qu'ils soient un, comme Toi et Moi nous
sommes Un ! »
Et c’est maintenant que va
commencer la voie douloureuse de Jésus vers Son sacrifice rédempteur. Mais tout
d’abord, comme chaque soirs de ces derniers jours, Jésus invite les Apôtres à
se rendre avec Lui au Jardin des oliviers, endroit retiré et calme où l’on peut
se recueillir et prier . C’est un lieu situé à environ
D'environ 20h. à environ
minuit, Jésus est en prière. C’est là qu’en une vision terrifiante, notre
Rédempteur reçoit et supporte tout le poids de tous les péchés de tous les
humains de tous les temps. Cette souffrance morale provoque alors chez Lui un
phénomène physique et pathologique, rare mais bien connu, appelé
« hémathidrose », que l’évangéliste et médecin qu’est St. Luc traduit
par : « sueur de sang ». Ce phénomène se définit comme étant,
sous l’effet d’une intense douleur, une « vasodilatation des vaisseaux
capillaires sous-cutanés et dont certains plus fragiles se rompent en raison
d’une constriction nerveuse généralisée provoquée par l’exceptionnelle douleur
supportée par le patient. »
Conséquemment à une fièvre
elle-même provoquée par une très forte activité cardiaque. Une sudation
abondante se produit automatiquement afin que la sueur, en s’évaporant,
rafraîchisse le corps enfiévré du patient. Dès lors, la conjugaison de
l’abondante sudation avec la légère hémorragie généralisée sur tout le corps,
conduit à cette « sueur de sang » dont parle l’Evangile. Au
contact de l’air sec de la région, la sueur s’évapore rapidement, mais le sang
qui y est mêlé se coagule et sèche ; ce qui a fait écrire par St. Luc : « et sa sueur devint comme des globules de
sang qui tombaient à terre » (Luc 22, 46).
Il nous faut remarquer ici
que c’est sûrement durant ces heures passées au Jardin des oliviers que Jésus a
sûrement, durant toute sa Passion rédemptrice. moralement -et même
physiquement, comme le prouve l’hémathidrose- souffert le plus.
Car, plus que la douleur
physique, c’est la souffrance morale consécutive au « poids » de tous
les péchés du monde, qui a été la plus forte et la plus cruelle pour
Notre-Seigneur. Comme signes manifeste de cette immense souffrance de notre
Rédempteur nous trouvons donc l’hémathidrose, mais aussi -chose absolument
extraordinaire de la part de Jésus, homme si parfaitement équilibré- ce qui a été pour Lui comme un besoin, durant
cette agonie à Gethsémani, de ne pas se sentir seul. Il a connu là, une forme
de dépression.
C’est aussi cette recherche
de quelque secours humain qui a conduit Jésus, à plusieurs reprises, vers Ses Âpôtres, endormis de fatigue. Certes, la recommandation qu’Il faite à ces
derniers, de veiller afin de déjouer les tentatives du Démon, est claire.
Par ailleurs, face à ces
souffrances écrasantes, Jésus, en tant qu’homme, en est venu à envisager, en
quelque sorte, de demander à Dieu le Père d’échapper, si possible, à tant
souffrance : « S’il est possible, Père, que ce calice d’amertume
s’éloigne de Moi !... » Et puis cette surprenante plainte de
Jésus : « Père, Père ! pourquoi
M’as-Tu abandonné ? » L’évangéliste St. Marc parle « d’effroi et d’abattement » chez
Notre-Seigneur.
Et c’est sans doute vers le
milieu de la nuit que se produit le dénouement : Précédé par Judas, la troupe
qui va procéder à Son arrestation arrive auprès de Jésus. Cette troupe est
constituée essentiellement de certains délégués et représentants des ennemis de
Jésus. Mais ces derniers ont bien pris soin de se faire escorter par un groupe
de soldats romains, en vue de légitimer le but de leur démarche nocturne :
l’arrestation d’ « un malfaiteur ». Et, qui plus est, est
l’un des leurs !
En effet, surtout durant la
nuit, des Juifs en activité pour procéder à une arrestation qui risquait
immanquablement de devenir bruyante, auraient déclenché une dangereuse
répression de la police romaine toujours plus ou moins aux aguets face à ce
peuple indocile et si désireux de chasser l’occupant étranger...
Et maintenant, selon un
scénario minutieusement préétabli pour qu’il n’y ait pas d’erreur ni
d’hésitation, c’est Judas qui, au signal convenu, se dirige vers Jésus et lui
donne l’accolade du salut : « Salut,
Maître ! » à quoi Jésus réponds: « Judas,
c’est par un baiser que tu trahis ton maître ! ».
Dans la courte altercation qui suit et passé le
mouvement de surprise chez les Apôtres brusquement réveillés, le fougueux
Pierre s'en prend à
« Si c'est Moi que vous cherchez, dit
Jésus, Me voici. Mais ceux-là, laissez-les s'en aller ! »
Selon notre façon de décompter les jours, à minuitt
c’est pour nousle vendredi qui commencerait ; tandis que pour les Juifs de ce
temps-là, on était déjà au vendredi depuis le précédent coucher du soleil.
Après l'arrestation de Jésus va commencer le long et
douloureux itinéraire qui va Le conduire, depuis le Jardin des Oliviers,
jusqu’au Calvaire, après être passé par divers prétoires. Sous bonne escorte,
le Prisonnier est conduit sur les hauts de la ville, chez le Grand-Prêtre
Caïphe, afin d'y être jugé.
En effet, de la part des ennemis de Jésus, s’agissant
d’une question religieuse, ( à savoir sa prétention de Se présenter comme étant
le Messie annoncé et attendu ), c’est devant l’initiateur du complot : le
Grand-Prêtre, Caïphe. Ce dernier a soin d'amener Jésus à faire état de Sa
condition de Messie, afin de bien motiver Sa condamnation devant les autres. Ne
voulant pas paraître comme le seul responsable de la condamnation de Jésus, il
décide de confier au Sanhédrin le jugement officiel; lequel ne peut siéger
qu'après que le soleil sera levé, comme le prévoit la loi.
C’est durant le court
interrogatoire auquel on procède, que Pierre réussit à s’introduire discrètement
dans la cour du Grand-Prêtre où se déroule donc cette parodie de jugement.
Caïphe veut justifier aux yeux de ceux qui sont là, sa criminelle initiative
et veut donc faire partager sa responsabilité
homicide.
A un moment, reconnu
par quelques servantes et redoutant de subir le sort de Jésus. Pierre qui,
éberlué, a suivi son Maître,affolé, est reconnu parmi les gens qui sont là.
Surpris et apeuré, lui le premier Pape fait par Jésus, renie son Maître, affolé
qu’il est par l’ambiance menaçante de cette misérable assemblée, et face à une
situation devenue soudainement si anachronique du fait de la passivité incompréhensible
de Jésus.
Après ce douloureux
reniement, Pierre regrettera amèrement sa faute et ne comprendra qu’après coup
la signification de la prophétie que Jésus lui a adressée « Pierre, Pierre, avant que le coq ne chante une fois, tu m’auras
renié trois fois...»
Pendant
l’interrogatoire des Juifs présents, Jésus subit déjà des outrages qui ajoutent
à Ses souffrances: On procède au douloureux couronnement d'épines de Celui qui
prétend à une royauté spirituelle, S'étant fait l'égal de Dieu. C’est ainsi que
ceux qui, en la personne des chefs religieux devaient essentiellement préparer
Sa venue dans le monde se sont, en fait, ligués contre le Sauveur-Jésus pour le
faire périr de la façon la plus inattendue et ignominieuse.
Dans cette cour de
chez Caïphe, ce sont plaisanteries, injures, accusations et diverses tracasseries.
On passe son temps comme on le peut, attendant la comparution devant le
Sanhédrin. Effectivement, au
petit jour, les membres du Sanhédrin, informés sans doute pendant la nuit, sont
là en assemblée plénière. Une certain nombre de gens sont aussi présents, venus
là, soit pour se faire bien voir des autorités religieuses, soit pas sympathie
cachée pour Jésus, soit par simple curiosité...
Le jour s'étant levé, pour
les membres du Sanhédrin qui vont juger Jésus, il s’agit de faire vite. Il faut
déterminer les motifs de la condamnation à mort,
qui auront quelque valeur politique devant les Romains, par lesquels il faudra
obligatoirement passer. Mais ne trouvant aucun motif sérieux d’accusation
qu’accepteront de retenir les Romains sur le plan religieux, les raisons
devront être d’ordre politique : La manifestation du dimanche des Rameaux sera
présentée à l’occupant comme ayant été, en fait, une répétition du coup d’état
qui sera sûrement tenté, un jour ou l’autre, par les amis de ce Jésus cachant
Son jeu ; d’ailleurs, ne S’est-Il pas laissé ovationner comme « roi
d’Israël ? » Peu importe, à cet égard, qu’Il ne prétendait qu’à une
royauté spirituelle : les Romains, pensent-ils en fait, ne feront sûrement pas
la distinction.
Mais ce n’est que sur le plan religieux que se sont
placés jusqu’à maintenant ceux des chefs religieux qui ont voulu la suppression
de Jésus, Caïphe en tête : Ce Jésus s’est intitulé le Messie promis et attendu.
Et qui plus est, Il s’est prétendu l’égal de Dieu et même Dieu Lui-même ! Quel
immense sacrilège ! En effet, à la question qui Lui a été posée très explicitement
par Caïphe « Te dis-tu le Fils de
Dieu ? » Jésus lui a répondu on ne peut plus clairement : « Tu l’as dit : Je le suis ! »
Et comme l’influence de ce 'faussaire et séducteur'
est grandissante dans le peuple. Jésus faisant allusion à ses miracles comme
preuve de Sa puissance divine, Ses ennemis veulent voir là qu'une puissance
démoniaque qui agit en Lui afin de séduire le peuple. Eh ! bien, pas
d’hésitation ni d’attente ; car cet homme est donc le danger personnifié. Et
c’est le rôle et le devoir des chefs religieux légitimes et compétents de
veiller et de pourvoir à Sa disparition...Tels sont donc les mobiles qui ont
fait agir les ennemis du Seigneur-Jésus. Et c’est bien là ce qui, humainement,
Le mènera à la condamnation, puis à l’exécution.
Aprés la condamnation de Jésus par le Sanhédrin et
parce que, seule, l'autorité romaine a le droit de prononcer une peine
capitale, on conduit Jésus devant le procurateur Ponce-Pilate, afin d’en
obtenir, soit la confirmation de la condamnation faite par les chefs religieux
; soit qu'il accorde son « placet » pour cette exécution.
Et c’est sûrement au moment où il s’aperçoit que son
Maître va bel et bien être condamné et exécuté, que Judas réalise la gravité de
la situation et la part de responsabilité qui est la sienne en cette affaire.
En effet, Jésus ne fait rien pour renouveler le miracle qu’Il avait fait, il y
a peu de temps, dans le Temple et qui Lui a permis d échappe à ses détracteurs.
Ainsi se trouve, une fois de plus, réalisée une
prophétie. Cette fois, c’est celle du prophète Jérémie qui, 720 ans plus tôt,
avait prophétisé la tragique tractation de Judas et sa suite : « Douze pièces
d’argent », comme salaire de la trahison ; puis l’achat, avec cet argent,
du « champ du potier », qui deviendra un cimetière pour les
Israélites étrangers décédés à Jérusalem.
La deuxième phase nécessaire à l’exécution de Jésus va
commencer, cette affaire devant passer devant Pilate, seul juge en matière
légale et juridique dont retourne maintenant une exécution capitale.
Il doit être vers les 6 h. du matin. Pilate, sûrement
contrarié par cette irruption intempestive et matinale, certainement surpris
par le fait que lui soit présenté, par des Juifs, un accusé juif, ne veut
cependant pas accepter d’entrer dans des considérations d’ordre religieux en
vue d'une condamnation capitale. De plus, il sait absolument Jésus innocent de
toute intention politique. En effet, la police romaine est bien informée des
agissements de cet illuminé que lui paraît être Jésus : Rien, dans ses discours
et agissements qui puisse ressembler à un projet politique. Il a même
clairement déclaré, un jour, « Roi,
Je le suis ; mais mon royaume n’est pas de ce monde ! » Ponce Pilate
connaît donc bien la nature de la prétention royale de Jésus.
Par contre, Pilate sait parfaitement que, tout
logiquement d’ailleurs, les chefs religieux juifs n’ont qu’une idée en tête :
recouvrer l’indépendance en Israël. Il sait que dans le Temple surtout, les
complots se trament contre l’occupant, mais sans qu’il puisse intervenir. Car
par mesure d’apaisement, l’Empereur a imprudemment promis de ne jamais
permettre à un Romain d’y mettre les pieds, pas même sur l’esplanade qui
entoure l’édifice. Pilate est donc tout content, dans la circonstance d’avoir
aujourd’hui une occasion de contrer les chefs religieux juifs en s'opposant à
leur macabre intention. Que voilà donc une belle occasion de les insatisfaire
et de manifester son autorité !
Mais Pilate n’en aura pas facilement terminé avec les
accusateurs de Jésus ; parce qu’il leur faut aller vite, jusqu’au bout et à
tout prix pour convaincre Pilate de la gravité du danger que courrent la politique
et la paix dans ce pays, les accusateurs de Jésus évoquent sûrement le cas que
représente cet influent « séducteur du peuple » qu'est à leur yeux
Jésus... Ils prennent comme preuve la grande manifestation populaire du
dimanche triomphale des Rameaux qu'ils présentent sîrement comme étant une
« répétition générale » du prétendu « coup d'état » projeté
par les amis de Jésus contre les Romains.
Mais Pilate n’est pas dupe des arrières pensées et de
la jalousie des accusateurs. Il déclare
qu’il n’est pas de leur avis. Ces derniers en profitent alors pour se dire
obséquieusement très satisfaits de la suprématie romaine. Mais Pilate se refuse
à condamner Jésus à mort. Cependant, il sait qu'il ne peut pas contredire
constamment ces gens. Il se rappelle la recommandation que lui avait faite
l'Empereur, par souci d'apaisement, à savoir de ne pas contrarier les chefs
religieux de ce peuple fanatisé tant politiquement que religieusement, Israël
étant une théocratie. C'est pourquoi Pilate tempère son refus et tergiverse. Il
interroge Jésus pour avoir son point de vue : «Es-tu roi ?» Mais la réponse affirmative de Jésus est aussitôt
nuancée et précisée : « cette royauté n'est pas de ce monde »
Bien que lui paraissant peut-être «farfelue »,
cette réponse permet à Pilate, face à ces haineux interlocuteurs de justifier
sa position. Mais ceux-ci insistent. Alors Pilate, qui veut certainement sauver cet homme juste
que lui paraît Jésus, invente un moyen qui lui évitera de tâcher ses mains d'un
sang innocent. Il décide d'envoyer le cas de Jésus devant celui qui a reçu des
Romains le titre de« roi des Juifs »: Hérode.
Justement à Jérusalem ce jour-là,
afin de parer à toute éventualité en ce jour toujours bouillant de la Pâque, Hérode
est tout content de connaître enfin ce Jésus dont on parle tant depuis ces
temps. Il pense se distraire en lui proposant de faire quelque miracle. Mais,
très vite, il se rend compte de la qualité de la popularité qui accompagne
Jésus. Il est tellement impressionné par Sa personnalité qu'il devine que
Pilate lui confie un jugement dont il ne veut pas prendre
Devinant le piège et voulant à
tout prix en finir tout de suite avec Jésus, Ses ennemis font se prononcer
leurs partisans en faveur de la libération de Barrabas, dont on s'occupera plus
tard.
Déjoué par son plan échoué,
Pilate espère en l'efficacité d'un ultime plan de sauvetage du malheureux
accusé. Jouant sur la corde sensible de ce peuple dévoyé : Il fait flageller
Jésus et le travestit en un roi de pacotilles, puis il Le présente tout
pantelant à la foule, en lançant son fameux :« Ecce homo ! » : Voici l'homme! Pilate semble vouloir dire à cette
foule en furie : « Voilà, en son état des
plus lamentables, cet homme dont vous semblez redouter une quelconque royauté!
Constatez à quel état il est réduit et que pouvez-vous avoir à craindre d'un
pareil homme? »
Mais devinant l'arrière pensée du
Romain, les ennemis de Jésus bravent toute réaction émotionnelle des présents
en leur faisant crier formellement le : « A
mort! A mort! Crucifie-le ! Crucifie le !» A bout d'argument, Pilate pose
la question: « Que ferai-je de Jésus?
» A quoi retentit à nouveau le même cri vociférant:« Crucifie le ! » Puis, peut-être pour exaspérer davantage
encore ces enragés, Pilate leur lance: «
Crucifierai-je votre roi? »A quoi la réponse ne se fait pas attendre: «A mort! Et si tu le délivres, tu n'es pas
l'ami de César! Car quiconque se dit roi, se déclare contre César ! » La
menace est claire !
Bien
qu'il soit homme de caractère et connaissant bien la fourberie haineuse des
ennemis de Jésus, Pilate se trouve à nouveau aux prises avec l'argument
politique qui, seul, devait porter sur lui.
Alors, la crainte d'une ambassade juive envoyée à Rome par les Juifs pour y
dénoncer à l'empereur César une faute de gestion de la part d'un gouverneur
incapable et qui, pire encore, prend parti pour un de ces midérables, fait
lâcher prise à Pilate.
L'Evangile précise que ce dernier « leur livra Jésus », qui sera
donc crucifié. La conscience tout de même chargée de ce fait, et comme pour se
laver de sa lamentable capitulation afin de garder sa fonction de gouverneur,
Pilate essaie de farder sa responsabilité matérielle en cette affaire: « Il
prit de l'eau et se lava (très ostensiblement) les mains devant le
peuple» et dit: «Je suis innocent du sang de ce Juste. A vous d'en
répondre! »
Alors, ravis et enfin soulagés de leur victoire arrachée, ces Juifs se
mettent à hurler cette terrible phrase qui ne devait, pratiquement, que trop se
réaliser dans la suite des temps, sans que l'on soit en droit d'y voir une
conséquence réelle : « Que Son sang retombe sur nos têtes et sur celles de
nos enfants! »
C'est leur immense satisfaction et le soulagement ressenti à la suite de
leur victoire, qui ont fait crier un peu n'importe quoi à ce peuple en furie.
Car ils a obtenu, à l'arrachée, ce qu'il désirait essentiellement : la
disparition de ce ‘gêneur’ devenu, par son succès grandissant parmi Ses auditeurs,
un véritable concurrent. Comprenant le scrupule moral de Pilate, ils renchérissent
en revendiquant toute la responsabilité de cet assassinat, dussent tous leurs
descendants en partager la responsabilité !
C'est la finale d'un injuste procès. Jésus apparaît là, à bout de forces.
En effet; tous les traitements douloureux infligés et subis se sont ajoutés aux
souffrances morales de Son agonie au Jardin des Oliviers. Ce qui explique
facilement l'abattement du Supplicié. Mais Pilate se préoccupait-il de tant de
considérations? Seule la mauvaise conscience qu'il avait de sa lamentable
capitulation pouvait le faire s'intéresser encore quelque peu au sort final de
ce Juif parmi les autres. Alors, chargé du bois de Son supplice, Jésus précède
le macabre défilé qui se met en route. Il est environ onze heures du matin,
selon notre façon de compter les heures.
Mais les gens du Sanhédrin, en lisant le motif de la condamnation, écrit en
hébreu, en grec et en latin, tout en haut de la croix : « Jésus, roi des
Juifs », craignent qu'il y ait une mauvaise interprétation du verdict. Ils
font dire à Pilate de mieux rédiger le motif de la condamnation, à savoir que
le condamné n'est pas reconnu comme roi des Juifs, mais qu'Il a prétendu l'être
et être reconnu comme tel.
Agacé et honteux de s’être laissé dicter la haineuse décision des Juifs,
Pilate n'en fait rien et se contente de rétorquer : « Ce qui est écrit,
reste écrit ! »
Il était de coutume de procéder, sur le chemin conduisant au lieu du
supplice, à une certaine 'parade'. Il fallait, en effet, que l'on sache ce
pourquoi la victime était condamnée et, en même temps, donner à la populace le
sentiment et la possibilité d'une certaine vengeance en permettant les injures,
les expressions haineuses et même les plaisanteries les plus cruelles envers le
condamné. Mais la présence d'un centurion romain accompagnant ses gardes,
protégeait le condamné d'une éventuelle exécution sommaire.
L'Evangile rapporte que, pendant la marche vers le Calvaire situé à quelque
cinq cents mètres de
Il est fait mention que, durant le parcours, Jésus déclara aux femmes qui,
à la vue de ce cruel spectacle, se lamentaient sur Son misérable sort, ces mots
révélateurs: « Ne pleurez pas sur Moi, filles de Jérusalem! Mais bien plutôt
sur vous-mêmes et sur vos enfants! »
Il devait être vers les onze heures du matin, selon notre façon de compter
les heures de la journée, lorsqu’on arriva au Golgotha, sur le monticule appelé
Calvaire, à l’entrée Nord de
Les divers textes du Chemin de la
Croix tendent à nous faire revivre les événements qui ont marqué ces
terribles heures.. L'Eglise met pieusement en mémoire le douloureux cheminement
de Jésus de ce jour-là appelé, désormais, le Vendredi-Saint, par l'exercice religieux du Chemin de la Croix, en quatorze 'stations'. La tendance récente est
de donner à cet épisode historique de la fin de la mission du Sauveur Jésus sur
la terre, une marque théologique en ajoutant une quinzième station : Celle de
Sa Résurrection, afin de marquer l'efficacité surnaturelle du sacrifice
rédempteur du Sauveur.
Arrivé sur le lieu du supplice, comme tout autre condamné, Jésus est
dépouillé de Ses principaux vêtements que les gardes de l'escorte obtiendront
en guise de récompense après leur tirage au sort. Pour Jésus, c'est sûrement là
une nouvelle humiliation. C'est en même temps aussi la réalisation d'une
ancienne prophétie annonçant le fait: «
Il ont partagé entr'eux Mes vêtements et les tirèrent au sort » (Psaume
XXI).).
Puis c'est la crucifixion! A la droite et à la gauche de Jésus sont
également crucifiés deux condamnés. Et en cela aussi se réalise une autre
prophétie d'Isaïe ( 645 ans av. Jésus) ...,. concernant Notre-Seigneur et qui
se réalise: « Il a été mis au rang des
scélérats! »
L'agonie dura environ trois heures. Au pied de la croix, ou à proximité, se
trouvaient certainement, entourant
Les ennemis de Jésus, dont certains cachent vraisemblablement une honte
intérieure en maniant l'invective, déclarent: « Toi qui prétends détruire le Temple et le rebâtir en trois jours,
sauve-Toi Toi-même! Et si Tu es le Fils de Dieu, descends de la croix! Il a
sauvé les autres, et Il ne peut pas Se sauver Lui-même ! » Ces gens
sont peut-être excusables, car il semble bien qu'ils n'ont pas compris l'œuvre
rédemptrice de Notre-Seigneur.
Les Evangiles rapportent aussi cette déclaration très significative de
Jésus lorsqu'Il confie St. Jean à Marie: « Voici ta mère! » ; et inversement, à
Marie :« Voici ton fils l » Là, en fait, c'est toute l'humanité qui est confiée
à
Et puis,
Pour Jésus, en effet, c'est la déréliction la plus totale en Son sacrifice
le plus total. Et c'est parce que ceux qui sont là l'ont bien compris, qu'ils
essayent d'apaiser Ses souffrances en Lui présentant, au bout d'un roseau, une
éponge imbibée d'un breuvage vinaigré. C'est là un geste qui fait écho et
réalise une prophétie qui, dans un Psaume de David (950 av. Jésus) annonçait le
tragique événement: « Dans Ma soif ils
M'ont abreuvé de vinaigre! »
Mais avant de mourir, dans un ultime mouvement de charité, Jésus fait
retentir en faveur de Ses bourreaux et de ses ennemis (et de tous les pécheurs
que nous sommes !) cette incroyable clameur d'amour et de pardon: « Père, pardonne-leur; car ils ne savent pas
ce qu'ils font! »
Puis ce sont les deux dernières déclarations de Jésus: « Tout est accompli! » Et: «Père; Je remets Mon esprit entre Tes mains !
» Et Il expire ...
Et l'Evangile termine le récit de la plus tragique histoire du monde par
cette phrase « Et, en disant ces mots, Jésus expira! »
Après la mort de tout crucifié, restait encore une formalité d'usage: Le
coup de lance porté en plein cœur du condamné, après sa mort apparente, afin de
bien s'assurer de l'exécution capitale prononcée légalement.
Après ce «coup de grâce» porté par la lance de l'un des gardes, l'Evangile
précise que, du côté de Jésus, « il se
mit à couler de l'eau et du sang. » C'est-à-dire, en faite, du liquide péricardique,
puis du sang non encore coagulé provenant d'une oreillette du cœur perforé.
Puis, après cet événement, se réalisa une prophétie de Zacharie (XII, 10)
disant « Ils considèrent Celui qu'ils
ont transpercé. »
Au moment de la mort de Jésus, les trois Evangélistes, St. Matthieu, St.
Marc et St. Luc rapportent que le voile du Temple tendu en courtine pour
séparer le lieu dit «le saint» de celui dit « le saint des saints»
(c'est-à-dire le lieu le plus sacré du Temple contenant l'Arche d'Alliance), se
déchira en deux par son milieu, montrant ainsi que le temps de l'Ancien Testament
préparatoire à la venue du Messie sur terre et préparant le temps de la
Rédemption, est désormais clos et qu'il n'a plus sa raison d'être, Jésus ayant
accompli Sa mission
Les Evangiles signalent également que, au moment de la mort du Crucifié,
des phénomènes extraordinaires se produisirent dans les éléments de la nature:
Une obscurité subite et un tremblement de terre. Ce fut à ce point
extraordinaire que l'un des gardes de la cohorte romaine s'exclama
spontanément: « Cet homme était vraiment
Fils de Dieu! »
Si les jambes de Jésus, contrairement aux autres condamnés, ne furent pas
rompues, c'est en raison de la rapidité de Sa mort. Ce cruel procédé avait pour
but, en effet, d'empêcher les suppliciés de se hisser sur leurs pieds pendant
une traction sur leurs bras en vue de dégager leur cage thoracique et de
favoriser, de la sorte, leur respiration et de retarder quelque peu leur mort.
Là, une prophétie que, 2.000 ans plus tôt, avait faite Moïse, se réalisa: De
l'Agneau Pascal ... (qui préfigurait Jésus) « ... on ne devra rompre pas un seul des os ! »
Après un embaumement sommaire du corps de Jésus, car le sabbat allait
commencer dans peu de temps, ce fut la mise au tombeau par un certain Joseph,
originaire de la bourgade d'Arimatie, à qui se joignit le prudent Nicodème
(qui, jadis, était allé trouver nuitamment Jésus). Ils déposèrent Jésus dans le
propre tombeau du pieux et généreux Joseph d'Arimatie .
Mais les ennemis de Jésus, se souvenant de ce que une prétendue
résurrection devait se produire trois jours après la Crucifixion, ne pouvant
pas croire à un tel prodige, demandèrent à Pilate et obtinrent de lui que ce tombeau
fut spécialement bien gardé, afin d'éviter toute supercherie de la part des
amis de Jésus faisant substituer son corps par un autre cadavre; en vue de créditer
le mythe d'une bien impossible résurrection. . Pilate fit doubler la garde du
tombeau
Note: Cette garde du tombeau par la
puissance romaine (qui ne badinait pas en matière militaire) et sur la
surveillance des ennemis de Jésus, réalise un immense service rendu à
Au soir de ce jour tragique, la Mère de Jésus, à n'en pas douter, ainsi que
Ses amis, Ses Apôtres et les saintes femmes durent se retirer de cet endroit
pour se retrouver dans la prière et le repos légal du sabbat. La pensée de ce
Jésus qui venait de terminer si tragiquement et si paradoxalement Sa vie sur la
terre, ne dut certainement pas les quitter ce soir-là!
Et tandis que les ennemis de Jésus triomphent sur toute la ligne, Ses
fidèles amis se sentent certainement humiliés, désemparés et esseulés, Tout ce
monde dut se résigner à attendre la suite des événements. Un certain nombre
d'entre eux en tous cas, se demandent comment et quand se réalisera la fracassante
et si mystérieuse prophétie de Jésus annonçant Sa résurrection.
Ce matin là, au tombeau, les soldats romains veillaient. Dans le tombeau,
Jésus, vrai homme, n'était plus qu'un mort comme tant d'autres, avec une chair
menacée de corruption. Cependant cette logique des choses devait ne pas se
réaliser pour Lui. Certes Jésus était mort et bien mort, et en cela se
réalisait bien la récente prophétie de Jésus: « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul (et improductif)
•. mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits »
Et se réalisa aussi la plus ancienne prophétie de David en l'un de ses
Psaumes (XXI) : « Vous ne laisserez
pas, Seigneur, aller à la corruption, Votre Oint et Votre Saint! »
Ainsi se passa la journée du samedi. Journée de deuil, de tristesse et
d'attente, dont l'Evangile, à part la précision sur la garde doublée du
tombeau, ne dit rien de spécial.
En ce matin de notre dimanche, le
sabbat était donc fini depuis 1 e coucher du soleil de la veille. «De grand
matin », dit l'Evangile, les dévouées femmes qui avaient souvent aidé et
servi Jésus « se rendirent en hâte au tombeau » pour faire compléter
l'embaumement du corps de Jésus, grâce aux ingrédients qu'elles avaient
préparés; sans doute du nard, de l'origan et de l'aloès.
En effet, le vendredi soir de
l'exécution de Jésus, compte-tenu de la proximité du commencement du sabbat, on
n'avait que très sommairement enduit le corps de Jésus. Car toucher un cadavre
durant le sabbat était considéré comme étant une impureté légale. Et le
commencement du sabbat était très proche.
Ces femmes qui vinrent au tombeau
sont: Marie Madeleine (la convertie), puis « Marie, mère de Jacques ».
Elle était accompagnée de « Salomé» et de « Jeanne, femme de Chusa », à qui l'Evangile
a fait allusion, à l'une ou l'autre occasion.
Arrivées au tombeau, pour ces
dévouées femmes, c'est la surprise et l'inquiétude. Elles constatent, en effet,
que le tombeau est ouvert et vide ; alors que, quelques instants plus tôt, en
chemin, elles se demandaient comment elles feraient pour rouler la grosse
pierre qui fermait le sépulcre/que les ennemis de Jésus avaient fait sceller.
Puis, c'est, d'abord,
l'apparition de Jésus à Marie-Madeleine qui prit Jésus pour le gardien des
lieux (sans doute le jardinier de Joseph d'Arimatie). Mais au son de la voix de
son Seigneur ressuscité qui l'appelle Marie ! », elle Le reconnaît.
Aussitôt, elle va rendre compte de sa constatation aux Apôtres, qui s'étonnent
et s'interrogent ; tandis que les autres femmes, à leur tour, arrivent elles
aussi de leur côté, au tombeau. Alors informés et renseignés par les femmes,
Pierre et Jean se rendent sur les lieux, afin de vérifier leurs dires. (Voir le N.B. ci-dessous)
Du côté des ennemis de Jésus,
c'est l'angoissante perplexité lorsqu'ils apprennent que Jésus n'est plus au
tombeau. Les gardes romains n'ont donc pas surveillé sérieusement le tombeau ?
Alors que, pour une sécurité supplémentaire, compte-tenu de la personnalité du
mort, cette garde avait été doublée !
L'Evangile de St. Matthieu
rapporte clairement le comportement des ennemis de Jésus: "Quelques hommes de la garde du tombeau
vinrent en ville pour annoncer aux Grands-Prêtres tout ce qui s'était passé. Et
s'étant rassemblés avec les Anciens pour délibérer, ils donnèrent une bonne
somme d'argent aux soldats en leur disant: «Dites que Ses disciples sont venus
pendant la nuit, Le voler, alors que nous dormions. Et si l'affaire parvient
aux oreilles du Gouverneur (Pilate), nous l'apaiserons et nous vous mettrons
hors de cause... Et ce discours se répandait parmi les Juifs jusqu'à ce jour. "
C'est ainsi que ces gens
disculpèrent les soldats auprès de leur chef, en affirmant qu'ils avaient bien
fait leur service
1/ On pourrait s'étonner de constater chez les deux
principaux Apôtres de Jésus ( Pierre, premier Pape, et Jean, le disciple le
plus apprécié de Jésus ) leur doute
de la Résurrection de leur Maître qui la leur avait cependant clairement
prédite. Le comportement de ces deux Apôtres est significatif: Certes, Pierre
et Jean croyaient en Jésus. Mais Il avait dit et annoncé tant de choses
extraordinaires et les avait prévenus de si dures et si contrariantes conséquences
pour eux s'ils acceptaient de Le suivre, Lui, ainsi que Son programme ! Il
fallait donc à ces hommes des preuves manifestes de ce que Jésus avait dit et
annoncé. Car, comme pour quiconque, ces hommes n'étaient pas disposés à
s'imposer, gratuitement, ainsi qu'à leurs familles, une vie de vains
sacrifices.
Avec les Apôtres, on est donc loin du cas de
braves gens abusés par un beau parleur ou une espèce de gourou. Intelligents et
logiques, ils avaient besoin de preuves, ne faisant pas, " a priori, " une confiance aveugle à
l'extraordinaire Jésus, parfois si déroutant.
Ce sera aussi le cas de l'Apôtre Thomas lorsque,
absent au moment où Jésus apparût aux Apôtres, il exigea de vérifier, par
lui-même, cette chose si incroyable humainement, que la résurrection d'un mort
par sa propre puissance !
2/ Enfin, notons encore ici l’importance apologétique
de la Résurrection de Jésus par Sa propre puissance divine. Car elle est
évidemment le miracle le plus éclatant et probant de la divinité de Jésus, et
donc de l'origine divine de la Religion qu'Il nous a prêchée Aucun humain ne
pouvant réaliser, après sa mort, par sa propre puissance, sa résurrection.