Chapitre 25


241. Jésus est conduit devant le Grand-Prêtre
242. Scène d'outrage et condamnation de Jésus
243. Le désespoir et le suicide de Judas
244. Jésus devant le Gouverneur
245. Les accusations contre Jésus
246. L’interrogatoire
247. L’indécision de Pilate
248. Le procès est renvoyé devant le gouverneur de Galilée
249. On réclame la libération de Barabbas
250. La flagellation et le couronnement d’épines



241 --Jésus est conduit devant le Grand-Prêtre


St. Jean. 18,12 Alors, la cohorte, le tribun et les satellites des Juifs saisirent Jésus et Le lièrent. Puis ils L'emmenèrent chez le Grand-Prêtre Anne, beau-père du Grand-Prêtre Caïphe, lequel était Grand-Prêtre en fonction cette année-là. Mais Anne renvoya Jésus chez le Grand-Prêtre Caïphe. Car c'était Caïphe qui avait donné aux Juifs ce conseil : « Il est de notre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple ».

St. Mat.26,57 - St. Marc. 14,53 - St Luc. 22,54 Ils emmenèrent donc Jésus chez Caïphe, auprès duquel se réunirent alors tous les Anciens et les Scribes. Pierre suivait de loin avec un autre disciple.

St. Jean. 18,14 Or, ce disciple était connu du Grand-Prêtre. Il entra en même temps que Jésus dans la cour du Grand-Prêtre ... Mais Pierre se tenait à la porte, au dehors. Le disciple -l'autre, celui qui était connu du Grand-Prêtre- sortit et parla à la portière et fit ainsi entrer Pierre. Et cette servante dit à Pierre: « Seriez-vous, vous aussi, des disciples de cet homme-ci ? » Et Pierre répondit : « Je n'en suis pas. »

Comme ils avaient allumé du feu au milieu de la cour, parce qu'il faisait froid, ils s'étaient assis ensemble, et Pierre s'était assis au milieu d'eux, avec les valets et se chauffait devant la flamme, attendant pour voir la fin (de tout cela).

Arrive une des servantes du Grand Prêtre ; elle regarde fixement Pierre et lui dit : « Vous aussi, vous étiez avec le Nazaréen Jésus.» Mais Pierre nia en disant : «Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que vous dites. » Puis, il alla vers le dehors, dans le vestibule ; et c'est alors qu'un coq chanta. Et la servante, le voyant, recommença à dire à ceux qui étaient là : « Celui-là est l'un d'eux ; il était avec Jésus le Nazaréen. » Et ceux qui étaient là, (dont) un des serviteurs du Grand-Prêtre, parent de celui dont Pierre avait coupé l'oreille, se rapprochant, dirent à Pierre : « Vraiment, toi aussi, tu en es ; car ta façon de parler te fait connaître. » Alors Pierre nia encore, avec serment ; il se mit à faire des imprécations et à jurer : « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez ! » Et aussitôt, le coq chanta pour la se conde fois.

Et Pierre se souvint de la parole de Jésus qui avait dit : « Avant que le coq ait chanté deux fois, tu me renieras trois fois. »(1) Puis, étant sorti dehors, il pleura amèrement.

Le Grand-Prêtre interrogea donc Jésus sur Ses disciples et sur Sa doctrine. Jésus lui répondit: « J'ai parlé ouvertement au monde; toujours J'ai enseigné dans les synagogues et le Temple, où tous les Juifs se réunissent, et Je n'ai rien dit en secret ; pourquoi m'interrogez-vous ? Interrogez ceux qui ont entendu ce que Je leur ai dit : Ils savent ce que J'ai dit. »

Quand Il eut dit cela, un des satellites, posté tout-à-côté, gifla Jésus en Lui disant : « C'est ainsi que Tu réponds au Grand-Prêtre ? » Jésus lui répondit : « Si J'ai mal parlé, montre ce qu'il y a de mal ; mais si J'ai bien parlé, alors pourquoi Me frappes tu ? »



(1) Trois reniements de Pierre eurent lieu, selon la prédiction de Jésus. Il est manifeste que le récit de ces reniements est un peu différent, selon les Evangélistes. Mais ce sont là, à vrai dire, des détails sans importance.

N.B. A noter que St. Marc précise qu'au moment de l'arrestation de Jésus: « un jeune homme suivait Jésus, le corps enveloppé d'un drap, qu'ils (les ennemis de Jésus) le saisirent ; mais lui, abandonnant le drap, s'enfuit... » Certains auteurs pensent qu'il pouvait s'agir de St. Jean l'Evangéliste (?).




242 -- Scène d'outrage et condamnation de Jésus


St. Mat. 26,67 Alors ils crachèrent au visage de Jésus et Lui donnèrent des soufflets. Ils Lui couvrirent la face et L'interrogèrent en disant : «Prophétise ! Dis-nous qui T'a frappé ! » Et ils proféraient encore contre Lui beaucoup d'autres injures.

Dès qu'il fit jour, le Conseil des anciens du peuple se réunit autour des Grands-Prêtres et des Scribes, et le Sanhédrin(1) ainsi réuni tint con seil contre Jésus pour Le faire mou rir. Or les Grands-Prêtres et le San hédrin tout entier cherchaient un faux témoignage contre Jésus, afin de Le faire condamner à mort ; mais ils n'en trouvaient pas, quoique beaucoup de faux témoins se soient présentés. Plusieurs, en effet, déposaient faussement contre Lui, mais les témoignages n'étaient pas concordants. A la fin, deux se présentèrent et dirent : « Cet homme a dit : Je peux détruire le Temple de Dieu fait de mains d'hommes et, après trois jours, en rebâtir un qui ne sera pas fait de mains d'hommes ! » Et même sur cela, leur témoignage n'était pas concordant ...

Se levant et se tenant au milieu d'eux, le Grand-Prêtre (Caïphe) in terrogea Jésus en disant : «Tu ne réponds rien? Qu'est-ce que ceux-ci témoignent contre Toi 'l » Mais Jé sus Se taisait, ne répondait rien. Et le Grand-Prêtre Lui dit: « Je T'adjure par le Dieu-Vivant de nous dire si Tu es le Fils-de-Dieu l » Et Jésus lui répondit: « Tu l'as dit. Je le suis. Et vous verrez désormais le Fils-de l'homme assis à la Droite(2) de la Puissance divine et venant sur les nuées du Ciel ! »


Alors le Grand-Prêtre déchira son vêtement(3) en disant : « Il a blasphémé ! Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? C'est maintenant que vous avez entendu de Sa bouche le blasphème ! Que vous en semble ? » Ils répondirent : « Il mérite la Mort ! »



(1) Le Sanhédrin étai l'assemblée des délégués des chefs religieux (Grands-Prêtres, Sadducéens, Docteurs de la Loi religieuse, Pharisiens, Scribes et Anciens du Peuple qui constituait un tribunal religieux et civil. Cette assemblée siégeait pour traiter de questions doctrinales ou disciplinaires particulièrement importantes ou graves.

(2) Ce mot « Droite » est symbole de la puissance et Dieu ; voire même de Sa nature.

(3) En fait de vêtement, c'était la patte qui retenait, à hauteur du cou, les deux pans du manteau que, en signe de désappointement scandalisé, on faisait claquer en un geste spectaculaire..




243 -- Le désespoir et le suicide de Judas


St. Mat. 27,3 Alors Judas, celui qui Le livrait, voyant qu'il a été condam né, se repentit et rapporta les trente pièces d'argent aux Grands-Prêtres et aux Anciens (du peuple) en leur di sant : «J'ai péché, en livrant le sang innocent. » Et eux lui dirent :« Que nous importe ? A toi de voir … » Et alors, ayant jeté les pièces d'argent dans le Temple, Judas alla se pendre.

Les Grands-Prêtres dirent, en prenant les pièces d'argent : " Il n'est pas permis de les verser au Trésor du Temple, car c'est le prix du sang. " Et après avoir délibéré, ils achetèrent avec ces pièces le " Champ du Potier " pour servir de cimetière aux étrangers de Jérusalem. Aussi, ce champ-là s'est-il appelé, jusqu'à ce jour, le " Champ du sang ".

Alors s'est ainsi accompli ce qui avait été prophétiquement dit par le Prophète Jérémie, en ces termes : " Et ils prirent les trente pièces d'argent : le prix de celui qui fut mis à prix, et que mirent à prix (quelques-uns) des fils d'Israël, et ils les donnèrent pour le champ du Potier, comme le Seigneur me l'a ordonné. "




244 -- Jésus devant le Gouverneur


St. Mat. 27,2 Ayant lié Jésus, ils Le conduisirent, de chez le Grand-Prêtre Caïphe, au prétoire du Gouverneur romain Ponce-Pilate et Le lui livrèrent.

C'était de très bonne heure. Eux-mêmes n'entrèrent pas dans le prétoire, afin de ne pas se souiller et de pouvoir manger la Pâques.(1)



(1) De pouvoir manger la Pâques sans s’être moralement souillé en foulant un sol étranger.





245 -- Les accusations contre Jésus


St. Jean. 27, 39 Pilate sortit donc dehors et alla vers eux, et leur dit : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » Il lui répondirent : « Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne vous l'aurions pas livré ! »


St. Luc. 23,2 Et ils se mirent à accuser Jésus en disant : « Nous avons trouvé cet homme mettant le désordre dans notre nation et empêchant de payer le tribut à (l'Emperuer) César, et Se faisant passer pour le Christ-roi ! »

St. Jean. 27,31 Et Pilate leur dit alors : « Prenez-Le vous-mêmes et jugez-Le selon votre loi (religieuse) ». Mais eux lui répondirent : « Il ne nous est pas permis de mettre à mort quelqu'un ! »

Cela est arrivé pour que la Parole prophétique de Jésus fut accomplie ; parole qu'Il avait dite en indiquant de quel genre de mort Il devait mourir.(1)



(1) Voir plus haut , en St. Jean. 12,24 : « Si le grain de froment ne meurt pas... »





246 -- L’interrogatoire


St. Jean. 28, 33 Pilate rentra alors dans le prétoire et appela Jésus et Lui dit : « Es-Tu roi des Juifs ? » Et Jésus lui répondit : « Dites-vous cela comme venant de vous-même, ou bien d'autres vous l'ont-ils dit de Moi ? » A quoi Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ?... Ta nation et les Grands-Prêtres T'ont livré à moi. Qu' as-Tu donc fait ? » Jésus répondit à Pilate : « La royauté qui est la mienne, n'est pas originaire de ce monde. Si Ma royauté venait de ce monde, Mes serviteurs auraient combattu pour Je ne sois pas livré aux Juifs. Mais maintenant qu’ils n’ont pas combattu, (cela est signe que) Ma royauté ne vient pas d’ici-bas. »


Pilate dit alors à Jésus : « Alors Tu prétends donc tout de même que Tu es roi ? » A quoi Jésus répondit : « Vous le dites : roi Je le suis. Je suis né pour cela, et Je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la Vérité. Quiconque procède de la Vérité, écoute Mon enseignement. »

Et Pilate dit alors à Jésus : « Qu’est-ce que la vérité? »





247 -- L’indécision de Pilate


St. Marc. 15,3 & Mat. 27,19 Et les Grands-Prêtres portaient contre Jésus beaucoup d'accusations. Mais à ces accusations des Grands-Prêtres et des Anciens portées contre Lui, Jésus ne répondait rien.

C'est alors que Pilate dit à Jésus : « Tu ne réponds rien ? Vois combien d'accusations on porte contre Toi ! » Et Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate fut dans l'étonnement...




248 -- Le procès est renvoyé devant le gouverneur de Galilée


St Luc. 23,4 Pilate dit aux Grands-Prêtres et aux foules qui étaient là : « Je ne trouve rien de criminel en cet homme ! » Mais eux insistaient avec force, disant : « Il soulève le peuple, en enseignant dans toute la Judée, depuis la Galilée, où Il a commencé, et jusqu'ici. » Ayant entendu cela, Pilate demanda si l'homme était Galiléen. Et apprenant que Jésus était sujet d'Hérode, il Le renvoya à Hérode qui était justement à Jérusalem en ces jours-là. Or, en voyant Jésus, Hérode éprouva une grande joie ; car, depuis assez longtemps, il voulait Le voir pour ce qu'il avait entendu dire de Lui ; et il espérait Lui voir faire quelque miracle. Il posa à Jésus d'assez nombreuses questions. Mais Jésus ne lui répondait rien. Les Grands-Prêtres et les Scribes étaient là, accusant Jésus avec force. Hérode, avec son escorte militaire, Le traita avec dédain. Puis, s'en amusant, Il fit revêtir Jésus d'un vêtement blanc éclatant et Le renvoya à Pilate. De ce jour, Hérode et Pilate redevinrent amis l'un de l'autre ; car, auparavant, ils étaient ennemis.

St. Jean. 18,38 Pilate sortit de nouveau vers les Juifs et leur dit : « Pour moi, je ne trouve en cet homme aucun motif (de condamnation). »

St. Luc. 23,13 Puis, ayant convoqué les Grands-Prêtres, les Magistrats et le peuple, Pilate leur dit : « Vous m'avez déféré cet homme comme révolutionnant le peuple. J'ai instruit l'affaire devant vous, et je n'ai trouvé cet homme coupable d'aucun des crimes dont vous l'accusez. Et Hérode non plus, car il nous l'a renvoyé. Et, en somme, Il n'a rien fait qui mérite la mort. Donc, après L'avoir fait châtier, je Le relâcherai. »




249 -- On réclame la libération de Barabbas


St. Mat. 27,15 A chaque fête des Juifs, le gouverneur avait coutume d'accorder à la foule la libération d'un prisonnier de son choix.

St.Marc.15,6 Or, il y avait, en prison, retenu avec des séditieux qui avaient commis plusieurs meurtres, un certain Barabbas. Et la foule, étant montée, commença à réclamer à Pilate ce qu'il leur accordait. Celui-ci leur répondit : St. Mat.27,17 : « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas, ou Jésus ap- pelé le Christ ? » Car Pilate savait que les Juifs avaient livré Jésus par jalousie. Mais les Grands-Prêtres et les Anciens persuadèrent aux foules de demander la libération de Barabbas et de faire périr Jésus. Le Gouverneur leur répondit : « Lequel des deux voulez-vous donc que je vous relâche ? » Ils crièrent tous ensemble, disant : « Fais périr Celui-ci et relâche-nous Barabbas ! »

St. Marc.15,12 Et Pilate, leur répondant encore, leur dit : « Que ferai-je donc de Celui que vous nommez 'le Roi des Juifs' ? » Et eux crièrent encore : « Crucifie-Le ! »

St. Luc.23,22 Pour la troisème fois, Pilate leur dit : « Quel mal a-t-Il donc fait ? Je n'ai rien trouvé en Lui qui mérite la mort. Donc, après L'avoir fait châtier, je Le relâcherai ! » Mais eux insistaient à grands cris demandant qu'Il soit crucifié.




250 -- La flagellation et le couronnement d’épines


St.Jean.19,1 Alors, Pilate prit Jésus et Le fit flageller.

St.Mat.27,27 Les soldats du Gouverneur, ayant conduit Jésus dans le prétoire, réunirent auprès de Lui toute la cohorte. Puis, ayant devêtu Jésus, ils L’enveloppèrent d'une casaque écarlate, et ayant tressé une couronne avec des épines, ils la mirent sur Sa tête, et Lui mirent un roseau dans la main droite (en guise de septre royal). Puis, ployant le genou devant Lui, ils Lui disaient : « Salut Roi des Juifs !... »

Enfin, ayant craché sur Lui, ils prirent le roseau et Le frappaient à Sa tête (couronnée d'épines) et Lui donnaient des soufflets.