Chapitre 19


181. Parabole du Pharisien et du Publicain
182. L'indissolubilité du mariage et le célibat religieux
183. Jésus fait bon accueil aux jeunes enfants
184. Un jeune homme riche renonce à l'appel
185. Le danger des richesses terrestres
186. La récompense promise au détachement
187. Parabole des ouvriers envoyés à la vigne
188. La résurrection de Lazare
189. L'intervention personnelle du Grand – Prêtre Caïphe
190. Retraite de Jésus à Ephraïm



181 -- Parabole du Pharisien et du Publicain


St. Luc 18,9 Jésus dit aussi la parabole suivante à ceux qui se croyaient assurés d'être des 'Justes' et qui méprisaient les autres : « Un jour, deux hommes montèrent au Temple pour prier. L'un était un Pharisien, l'autre était un Publicain.(1) Le¨Pharisien, debout, faisait en lui-même cette prière : 'O Dieu ! je vous rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes : rapaces, injustes, adultères ; ni comme ce Publicain ! Je jeûne deux fois par semaine ; je paie la dîme de tout ce que j'acquiers !' « Tandis que le Publicain, poursuivit Jésus, n'osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait (au contraire) la poitrine en disant : 'O Dieu ! Pardonnez au pécheur que je suis !'

« Je vous le dis, dit Jésus, ce dernier descendit dans sa maison, justifié(2), plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève, sera abaissé ; (tandis que) quiconque s'abaisse sera élevé. »(3)



(1) Les Publicains étaient mal considérés par les Juifs en raison de ce qu'ils étaient collecteurs des impôts pour le compte des Romains ; et aussi en raison des exactions d'un certain nombre d'entr'eux.

(2) 'Justifié', c'est-à-dire pardonné par Dieu, avoir l'âme en paix.

(3) Autrement dit : ceux qui s'enorgueillissent, seront humiliés ; mais ceux qui s'humilient seront célébrés.




182 -- L'indissolubilité du mariage et le célibat religieux


St. Mat. 19,3 Des Pharisiens s'approchèrent de Jésus pour Le mettre à l'épreuve et Lui dirent : « Dites-nous s'il est permis de répudier son épouse pour n'importe quelle raison.» Jésus leur répondit en ces termes : St. Marc 10,3 « Que vous a commandé Moïse ? » Ils répondirent : « Moïse a prescrit d'écrire un billet de répudiation et de répudier (la femme). » Et Jésus leur dit alors : « C'està cause de votre dureté de cœur(1) que Moïse vous a écrit cette règle. Mais au commencement(2) il n'en était pas ainsi. N'avez-vous pas lu dans l'Ecriture que Celui qui a tout fait dès le commencement, les a faits homme et femme ? et qu'Il a dit : ' A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à son épouse ; et les deux seront comme une seule chair.' De sorte qu'ils ne seront plus deux, mais une seule chair. Qu'un homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni ! »

« Or, Je vous dis que celui qui répudie son épouse -si ce n'est pour mauvaise conduite-(3) et qui épouse une autre femme, commet un adultère. Et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. »

Les disciples dirent à Jésus : « Si telle est la condition de l'homme avec son épouse, mieux vaut ne pas se marier !» A quoi Jésus répondit : « Tous ne comprennent pas cette parabole, mais seulement ceux auxquels il a été donné de la comprendre. »(4) « Il y a ceux qui ne peuvent pas se marier parce qu'ils sont nés dans cet état(5); et il y en a d'autres qui ont été rendus en cet état par une intervention humaine ; et il y a ceux qui l'ont décidé (par) à cause du Royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne ! »



(1) La 'dureté de cœur' dont parle Jésus fait référence à un état de mauvaise volonté et de dispositions déplorables; le tout guidé par l'orgueil.

(2) Lors de la création, dans la pensée de Dieu.

(3)Certains auteurs traduisent par 'pour cause d'adultère'. Il n'empêche que cette séparation ne donnait droit à aucun des époux de se remarier ensuite.

(4) En fait,ceux qui ont des dispositions suffisamment loyales et sincères, et à qui Dieu donne la grâce de comprendre les enseignements divins.

(5) Allusion à une certaine mutilation génitale involontaire.




183 -- Jésus fait bon accueil aux jeunes enfants


St. Mat. 19,13 Alors on mena à Jésus des enfants afin qu'Il leur impose les mains et priât pour eux. Les disciples réprimandèrent ceux qui les amenaient. St. Marc 10,14 Mais Jésus, voyant cela, Se fâcha et Il leur dit : «Laissez venir à Moi les enfants; ne les empêchez pas ; car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. « En vérité, Je vous le dis : celui qui ne recevra pas le Règne de Dieu(1) comme un enfant, n'y entrera pas !» Et, ayant imposé les mains aux enfants, les ayant bénis et embrassés, Jésus partit de là.»



(1) Le 'Règne de Dieu' est à la fois synonyme de prédication de la Vérité et fidélité envers cette même fidélité.




184 -- Un jeune homme riche renonce à l'appel


Sts. Mat. 19,16 et Marc 10,17 Et voici que quelqu'un s'étant approché de Jésus, se mit à genoux devant Lui et lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour obtenir la Vie Eternelle ? » Et Jésus lui répondit : « Pourquoi M'appelez-vous 'bon' ? Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul ! » Vous connaissez les Commandements : Observez-les ! » « Lesquels ? » demanda le jeune-homme. Et Jésus lui répondit : « Ce sont : Tu ne tueras pas ; tu ne commettras pas d'adultère ; tu ne voleras pas ;tu ne rendras pas de faux témoignages ; ne fais de tort à personne; et tu aimeras ton prochain comme toi-même !» Et le jeune homme dit à Jésus : « Tout cela, je l'ai observé depuis ma jeunesse ; que me manque-t-il encore ? » Et Jésus, fixa son regard sur lui, l'apprécia et Il lui dit : « Une seule chose vous manque : Si vous voulez être parfait, vendez tout ce que vous possédez et donnez-le au pauvres, et vous aurez alors un trésor dans les Cieux ; et puis venez et suivez Moi ! » A cette parole de Jésus, le jeune-homme devint sombre et s'en alla, tout triste ; car il possédait beaucoup de biens.(1)



(1) Il est sûr que l'attachement aux biens terrestres peut parfois freiner des âmes les plus généreuses envers des biens supérieurs !




185 -- Le danger des richesses terrestres


Sts. Luc 18,24 et Marc 10,23 Ayant vu le jeune homme dans la tristesse, et regardant autour de Lui, Jésus dit à Ses disciples : « Vraiment, Je vous le dis : combien malaisément ceux qui ont des richesses entreront dans le Royaume des Cieux ! »(1) Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles de Jésus. Mais Lui, prenant de nouveau la parole, dit : « Mes fils, combien il est malaisé d'entrer dans le Royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le chas de l'aiguille.(2), qu'à un riche(3) d'entrer dans le Royaume de Dieu ! » Ceux qui étaient là furent encore davantage dans la stupeur, se disant les uns aux autres : « Et alors, qui peut être sauvé ? » Et Jésus, fixant son regard sur eux, leur dit : « Aux hommes c'est impossible ; mais à Dieu, non. En effet, tout est possible à Dieu ! »(4)



(1) D'après l'esprit de l'Evangile reflétant pensée de Jésus en Ses diverses interventions, il s'agit, en fait, ici, de ceux qui ont l'esprit de possession des richesses temporelles avec une tendance à un attachement excessif, voire exclusif, à ces richesses, au détriment des richesses spirituelles.

(2)Il y avait, à Jérusalem, une des portes de la ville dont l'étroitesse et la hauteur étaient telles qu'on l'appelait 'le Trou de l'aiguille'; ou encore 'le Chas de l'aiguille'.

(3) C'est ici la même idée et le même sens qu'au (1) = celui qui a l'esprit des richesses purement terrestres.

(4) Jésus montre par là combien c'est surtout en raison de la miséricorde de Dieu, beaucoup plus que par nos mérites, que l'on acquiert le bonheur éternel.





186 -- La récompense promise au détachement


St. Mat. 19,17 Prenant alors la parole, Pierre dit à Jésus : « Pour nous qui avons tout quitté pour Vous suivre, qu'en sera-t-il ?» Et Jésus répondit : « En vérité Je vous dis que, au moment de la régénération(1), quand le 'Fils de l'Homme' sera assis sur Son trône de gloire. Vous qui M'avez suivi, vous serez assis,(2) vous aussi, sur douze trônes, jugeant les douze tribus d'Israël. »

St. Marc 10,29 « En vérité, poursuivit Jésus, Je vous le dis, quiconque aura quitté à cause de Moi et à cause de l'Evangile, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champ, recevra en ce temps, dès maintenant, le centuple en maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions et, dans le siècle à venir, la Vie Eternelle.(3) Et beaucoup de premiers seront derniers ; et beaucoup de derniers, premiers. »



(1) Le 'temps de la régénération' est celui du Jugement Général de Dieu.

(2) 'Assis, marque le symbole de la puissance, de la supériorité du maître ; ainsi que l'enseignement du père. De même que l'expressions être 'à la droite ' est symbole d'égalité dans la dignité. Ici, entre Jésus et le Père-Créateur, il y a égalité de nature.

(3) Dans cette déclaration,, Jésus annonce une promesse spéciale faite aux Apôtres, suivie d'une promesse générale faite à tous ceux qui pratiqueront le détachement de certains biens terrestres, même légitimes, en vue d'un bien supérieur. Toutefois, tout en promettant certaines récompenses terrestres et comme pour tempérer celles-ci, Jésus annonce aussi diverses persécutions.




187 -- Parabole des ouvriers envoyés à la vigne


St. Mat. 20,1 «Car le Royaume des Cieux, continua Jésus, est semblable à un maître de maison qui sortit au lever du jour, afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. S'étant mis d'accord avec des ouvriers sur la somme d'un denier par jour (de travail), il les envoya à sa vigne. Puis, étant sorti vers la troisième heure, il en vit d'autres qui se tenaient sur la place, sans rien faire. Et il dit à ces derniers : «Allez, vous aussi, travailler à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste.» Et ils y allèrent. Etant de nouveau sorti vers la sixième, puis vers la neuvième heure, il en fit autant. Enfin, étant sorti vers a onzième heure, il en trouva d'autres qui se tenaient là sans rien faire et il leur dit : «Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire ? » Ils lui répondirent : « Parce que personne ne nous a embauchés.» Et il leu dit : « Allez, vous aussi, à ma vigne ! »

Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant :« Appelle les ouvriers et distribue-leur le salaire, en commençant par les derniers jusqu'aux premiers.» Et ceux mis au travail à la onzième heure reçurent aussi un denier(1).

Quant les premiers embauchés se présentèrent, ils pensaient qu'ils recevraient davantage de salaire. Mais ils ne reçurent, eux aussi, chacun qu'un denier. En le prenant, ils murmuraient contre le maître de maison, disant : « Ces derniers n'ont travaillé que pendant une heure et vous leur avez donné autant qu'à nous qui avons supporté le poids du jour et de la chaleur ! » Mais le maître répondit à l'un d'entr'eux : « Ami, je ne te fais pas d'injustice. N'as-tu pas été d'accord avec moi sur la somme d'un denier ? Prends ce qui te revient et retire-toi. Je veux donner à ces derniers autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou bien manifestes-tu un mauvais esprit parce que je suis bon ? »

Et Jésus conclut : « Ainsi, les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers. Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ! »(2)



(1) En cette parabole, il y a manifestement un enseignement de la charité de Dieu. Par ailleurs, malgré l'apparence d'une injustice, ce n'est pas ici le cas. En effet, le maître (c'est à dire, en fait ici, Dieu) a certainement tenu compte, surtout, de la situation de ces ouvriers de la dernière heure, alors très probablement dans le besoin pécuniaire pour eux et pour leur famille, et non pas, finalement, de la somme de travail fourni.

(2) Tandis que nous avons tendance à juger d'après les apparences, seul Dieu connaît le mérite de chacun. Par ailleurs, comme cela a été vu plus haut, il ne suffit pas de faire partie du "Peuple de Dieu" pour être sauvé; ou d'être un chrétien de nom : d'autres, à cause de leur bonne foi et de leur bonne façon de vivre, seront les vrais "élu de Dieu" ; précisément en raison de leur intention droite.




188 -- La résurrection de Lazare

St. Jean. 11,1 Il y avait un malade : Lazare de Béthanie, du village de Marthe et Marie ses sœurs. Cette Marie était celle qui avait oint d'huile parfumée le Seigneur et Lui avait essuyé les pieds avec ses cheveux et dont le frère était Lazare tombé malade. Les deux sœurs envoyèrent donc (quelqu'un) auprès de Jésus pour Lui faire dire : « Seigneur, celui que Vous aimez est malade. » Ayant entendu cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort(1); mais elle est pour manifester la gloire de Dieu, afin que le Fils-de-Dieu soit glorifié. »

Or, Jésus aimait Marthe et sa sœur Marie, ainsi que Lazare. Après avoir appris que Lazare était malade, Il demeura encore deux jours à l'endroit où Il était. Ensuite, Il dit aux disciples : « Allons de nouveau en Judée.» Et ceux-ci Lui dirent alors : « Maître, récemment les Juifs voulaient Vous lapider, et Vous voulez à nouveau aller là-bas ? » Et Jésus leur répondit : « N'y a-t-il pas douze heure de jour ? Si quelqu'un marche pendant qu'il fait jour, il ne se heurte pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais si quelqu'un marche(2) pendant la nuit, la lumière lui manquant, il se heurte ! »(3) Après avoir parlé de la sorte, Jésus ajouta : « Lazare, notre ami, s'est endormi(4)... mais Je vais aller le réveiller(5) » Les disciples dirent alors à Jésus : «Seigneur, s'il dort, il guérira... » Or Jésus avait parlé de la mort de Lazare, Mais eux se figuraient qu'Il parlait du repos du sommeil. Jésus leur dit alors ouvertement : « Lazare est mort ; et Je Me réjouis à cause de vous de n'avoir pas été là , afin que vous croyiez(6). Mais allons vers lui ! »

Thomas, surnommé Didyme, dit alors aux autres disciples : « Allons, nous aussi, pour mourir avec lui !»

St. Jean 11,17 Jésus vint donc en Judée et trouva que Lazare était dans le tombeau depuis quatre jours. Or, Béthanie est près de Jérusalem à environ quinze 'stades'(7). Beaucoup de Juifs étaient venus près de Marthe et Marie pour les consoler au sujet de leur frère.

Lorsque Marthe eut appris que Jésus arrivait, elle alla à Sa rencontre, tandis que Marie était assise à la maison. Et Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si Vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort. Maintenant, cependant(8), je sais que tout ce que Vous demanderez à Dieu, Dieu Vous l'accordera. » Et Jésus lui répondit : « Ton frère ressuscitera ! » Marthe ajouta : « Je sais qu'il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour. » Et Jésus lui dit : « Je suis la résurrection et la vie ! Celui qui croit en Moi, fut-il mort, vivra ; et quiconque vit et croit en Moi, ne mourra pas pour toujours(9). Le crois-tu ? » Marthe répondit : « Oui Seigneur, je crois que Vous êtes le Christ, le Fils de Dieu, qui venez dans le monde ! »

Ayant parlé de la sorte, Marthe s'en alla et appela sa sœur Marie discrètement et lui dit : « Le Maître est là et Il t'appelle. » Lorsque celle-ci eut appris cela, elle se leva aussitôt et alla auprès de Lui. Jésus n'était pas encore rentré dans le village, mais était dans le lieu où Marthe L'avait rencontré. Les Juifs qui étaient dans la maison avec Marie et qui la consolaient, voyant qu'elle s'était levée précipitamment et était sortie la suivirent pensant qu'elle allait au tombeau pour s'y lamenter.

Quand Marie fut arrivée à l'endroit où Jésus Se trouvait, en Le voyant, elle tomba à Ses pieds et Lui dit : «Seigneur, si Vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort ! » Lors qu'Il vit Marie se lamentant, de même que les Juifs avec elle, Jésus frémit d'émotion en Son esprit et Se troubla. Puis Il dit : « Où l'avez-vous déposé ? » Ils Lui répondirent : « Seigneur, venez et voyez ! » Jésus pleura, et les Juifs dirent alors : « Voyez comme Il l'aimait ! » Quelques autres disaient : « Lui qui a donné la vue à un aveugle, ne pouvait-Il pas faire aussi que Lazare ne mourût pas ? »

Et Jésus, de nouveau fortement ému, S'approcha du tombeau de Lazare. C'était un caveau, et une pierre était placée dessus. Jésus dit alors : « Otez la pierre !» Marthe Lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; car il est mort depuis quatre jours ! » Jésus dit alors à Marthe : « Ne t'ai-Je pas dit que, si tu croyais, tu verrais la gloire de Dieu ? »(10) On ôta donc la pierre (qui fermait le tombeau). Alors Jésus leva les yeux et dit : « Père, Je Te rends grâce de ce que Tu M'as exaucé. Pour Moi, Je savais bien que Tu M'exauce toujours ; mais à cause de la foule qui est à l'entour, Je l'ai dit pour qu'ils croient que c'est bien Toi qui M'as envoyé. » Ayant ainsi parlé, Jésus cria ensuite d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et Lazare sortit, lié de bandelettes aux pieds et aux mains et son visage était enveloppé d'un suaire. Puis Jésus dit : « Déliez-le et laissez-le aller ! »



(1) Très vraisemblablement, Jésus entendait par là une 'mort définitive', ayant l'intention de ressusciter son ami Lazare ; ce qu'Il fit effectivement.

(2) 'Marcher pendant qu'il fait jour' pour signifier qu'il faut profiter des circonstances pour faire ce que l'on a à faire en vue d'accomplir une mission.

(2) A côté de la Lumière qu'est Jésus, l'obscurité s'étend sur les ennemis de Jésus et sur ceux qui s'obstinent coupablement à refuser Son message.

(4) L'endormissement de Lazare était celui de la mort. Et en parlant de le 'réveiller', Jésus annonçait bel et bien une résurrection de Lazare.

(5) Pour bien annoncer le "réveil de la Résurrection", Jésus parle volontairement de la résurrection de Lazare. Plus loin, dans le texte, on vérifie mieux l'allusion symbolique.

(6) Jésus semble manifestement qu'Il a fait exprès de n'arriver à Béthanie qu'après la mort effective de Son ami Lazare, afin de faire éclater davantage, par Sa spectaculaire résurrection de Lazare, Sa puissance divine, dont Il donne là, à Son entourage, une preuve des plus frappantes et grandioses.

(7) Un 'stade' est une unité de mesure valant à peu près 200 de nos mètres, soit donc, ici, une distance d'environ 4 kms., ce qui corresponde effectivement à la géographie des lieux.

(8) Par cette réflexion, Marthe manifeste sa confiance dans une très probable intervention de Jésus en faveur de Lazare.

(9) Il s'agit ici, dans l'allusion de Jésus, de la "mort "éternelle"que constitue la perte définitive de la "Vie d'union à Dieu" de l'âme coupablement condamnée.

(10) Cette 'gloire de Dieu' est celle que Jésus manifestera par Sa propre puissance divine en ressuscitant Lazare.

N.B. Pour l'Apôtre et Evangéliste qu'est St. Jean (qui est celui qui a le mieux compris et traduit la pensée et l'enseignement de Jésus), cette résurrection de Lazare est comme le couronnement de la prédication de Jésus, en même temps que l'annonce de Sa mort prochaine et le gage de Sa résurrection triomphale. Tandis que, dans quelques semaines, Il sera condamné par ceux qui ont décidé de Le supprimer ...




189 -- L'intervention personnelle du Grand – Prêtre Caïphe


St. Jean 11,45 Ainsi, beaucoup de Juifs -de ceux qui étaient venus auprès de Marie et avaient vu ce que Jésus avait fait- crurent en Lui. Cependant, quelques-uns d'entr'eux se rendirent auprès des Pharisiens et leur dirent ce que Jésus avait fait. Les Grands-Prêtres(1) et les Pharisiens réunirent alors une assemblée et dirent : « Que faisons-nous, alors que cet homme fait beaucoup de miracles ? Si nous Le laissons faire ainsi, tous croiront en Lui, et les Romains viendront et détruiront notre ville et notre lieu sacré et notre nation ! » Or, l'un d'entr'eux, Caïphe qui était Grand-Prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n'y entendez rien et vous ne réfléchissez pas qu'il est de notre intérêt(2) qu'un seul homme meure pour le peuple et que toute la maison ne périsse pas ! » Or, Caïphe n'a pas dit cela de lui-même(3), mais étant Grand-Prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ; et pas seulement pour sa nation, mais aussi afin d'amener à l'unité les enfants de Dieu qui sont dispersés.(4)

C'est donc de ce jour-là que fut prise la résolution de faire mourir Jésus.



(1) Il est bien question de 'Grands-Prêtres', au pluriel, mais il n'y avait en fonction officiellement qu'un seul Grand-Prêtre, l'élude l'année à ces fonctions. Le Grand-Prêtre de l'année précédente, par courtoisie et respect, était présent lors des fonctions de son successeur.

(2) Cette précision, donnée spontanément par Caïphe, montre bien ce qui l'a fait agir en cette affaire.

(3) La décision de Caïphe a été, certes, personnelle ; mais cela fut providentiel dans le plan de Dieu, concernant la Rédemption du genre humain. Et l'explication est donnée en fin du texte.

(4) En agissant de la sorte, Caïphe, croyant donner un conseil criminel mais utile à ses amis (à savoir la disparition définitive de ce gêneur que leur était devenu Jésus) a favorisé le plan de Dieu en vue de la Rédemption possible des humains bien disposés ; Rédemption que Jésus est venu réaliser par Son sacrifice désormais proche.




190 -- Retraite de Jésus à Ephraïm


St. Jean. 11,54 Jésus S'abstenait d'aller et venir en public parmi les Juifs. Mais Il Se rendit dans la contrée voisine du désert, dans une ville nommée Ephraïm.(1)

Il passa là quelques jours avec Ses disciples. Cependant, la Pâque des Juifs était proche, et beaucoup, depuis la campagne, montèrent, à Jérusalem et, étant dans la temple, Ils se disaient les uns aux autres : «Qu'est-ce qu'il vous semble : ne viendra-t-Il pas à la fête ? » Car les Grands-Prêtres et les ¨Pharisiens avaient donné des ordres pour que, si quelqu'un savait où Il était, il devrait le dénoncer, afin qu'ils se saisissent de Lui.(2)



(1) Cette ville d'Ephraïm, située au Nord-Est de Jérusalem, est nommée aujourd'hui Taïbeh, c'est-à-dire : le bonne, la Belle ; au lieu de la Redoutable, l'Effroyable, que signifie Ephraïm.

(2) Excommunié par Ses ennemis, Jésus doit S'éloigner, comme pour attendre l'heure de Son sacrifice.