Chapitre 14


131. La prière du « Notre Père »
132. Parabole de l’ ami importun
133. Notre prière sera toujours exaucée par Dieu
134. Guérisons de deux aveugles et d’un muet
135. Calomnie des Pharisiens
136. Jésus a le pouvoir de Chasser les Démons
137. L’ impardonnable blasphème contre le Saint - Esprit
138. Le risque d’une récidive de Satan
139. Heureuse est la mère de Jésus !
140. Jésus est un signe pour cette génération



131 -- La prière du « Notre Père »


St. Luc. 11,1 Il arriva (un jour), alors que Jésus était en prière(1) dans un certain lieu, qu’un disciple Lui dit au moment où Il achevait de prier : « Seigneur, apprenez-nous à prier, comme Jean aussi l’a appris à ses disciples. » Et Jésus leur dit : « Lorsque vous priez, ne bredouillez pas comme font les étrangers, car il leur semble qu’ils seront exaucés grâce à leur flux de paroles. Ne leur ressemblez donc pas ; car votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant-même que vous le Lui ayez demandé. Vous, donc, priez ainsi :


« Notre Père, qui êtes aux Cieux : Que Votre Nom soit sanctifié ! Que Votre Règne arrive ! Que Votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ! Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour ! Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ! Et ne nous laissez pas succomber à la tentation ; mais délivrez-nous du Mal ! ; Ainsi soit-il ! »

St. Marc. 11,25 « Et quand vous êtes debout pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les Cieux vous pardonne aussi vos offenses. Or, si vous ne remettez pas, votre Père des Cieux ne vous remettra pas non plus vos manquements.



(1) Cela a déjà été précisé plus haut : Il ne faut pas s’étonner du fait que Jésus, qui est Dieu, ait prié : Il le faisait en tant qu’homme, et au nom de la nature humaine s’adressant à son Créateur et Père




132 -- Parabole de l’ami importun


St. Luc. 11,5 Et Jésus dit à ceux qui L’entouraient : « Qui de vous, s’il a un ami qui vienne le trouver au milieu de la nuit et lui dise : « Ami, prête-moi trois pains ; car un de mes amis m’est arrivé de voyage et je n’ai rien à lui offrir », et que celui-là réponde de l’intérieur : « Ne me dérange pas ! La porte est fermée et mes enfants sont au lit, ainsi que moi ; je ne puis donc pas me lever pour te donner ce que tu demandes...» Alors, Je vous l’affirme, continua Jésus, cet homme, fut-il résolu à ne pas se lever et à ne pas rendre service à son ami, il se lèvera tout de même et donnera à son ami ce dont celui-ci a besoin, en raison de son importunité . »(1)



(1) La leçon que donne ici Jésus est facile à comprendre : Il y a des cas où on se comporte charitablement non pas pour l’être vraiment envers le prochain, mais pour conserver notre confort. A bien plus forte raison, devons-nous être vraiment charitables en considérant l’intérêt du prochain, avant le nôtre !




133 -- Notre prière sera toujours exaucée par Dieu


St. Luc 11 ,9 « Et Moi, Je vous dis, poursuivit Jésus : Demandez, et l’on vous donnera. Cherchez, et vous trouverez. Frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande, reçoit et à qui frappe, on ouvrira.(1) » « Si le fils de l’un d’entre vous demande à son père du pain, lui donnera-t-il une pierre (à la place) ? Ou s’il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent à la place ? Ou s’il lui demande un oeuf, lui donnera-t-il un scorpion ? » « Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du Ciel donnera-t-Il l’Esprit-Saint et de bonnes choses à ceux qui Le prient ! »(2)



(1) Jésus indique par là que jamais une prière restera sans réponse, même si Dieu n'exauce pas telle demande. En effet, dans Sa sagesse, Dieu sait mieux que nous ce qui nous est prioritairement nécessaire : et c'est ainsi que le mérite d'une prière ou d'un sacrifice sera attribué par Lui à un bien supérieur qui nous sera accordé plus tard, ou dans une autre domaine que celui en lequel se situe notre prière du moment. Donc : Jamais le mérite d'une prière ou d'un sacrifice n'est perdu.

(2) Cette précision de Jésus confirme ce qui est dit dans la note ci-dessus.




134 -- Guérisons de deux aveugles et d’un muet


St. Mat. 9,27 Et Jésus, S’éloignant de là, deux aveugles Le suivirent en disant : « Fils de David, ayez pitié de nous ! »(1) Et lorsqu’Il fut entré dans une maison, les aveugles s’approchèrent de Lui ; et Jésus leur dit : « Croyez-vous que Je puisse faire ce que vous Me demandez ? » . « -Oui, Seigneur ! » Lui répondirent-ils. Alors, Jésus leur toucha les yeux et dit : « Qu’il vous soit fait selon votre foi ! » Et leurs yeux virent. Puis, Jésus leur dit gravement :

« Prenez garde que personne ne le sache ! »(2) Mais eux, une fois sortis, le firent connaître (spontanément) dans toute la contrée.(3)

Après qu’ils furent sortis, voici qu’on amena à Jésus un homme muet possédé du Démon. Une fois le Démon chassé, cet homme parla. Et les foules furent dans l’admiration, disant : « Jamais rien de tel n’est apparu en Israël ! » Mais les Pharisiens disaient : « C’est par le chef des Démons qu’Il chasse les Démons !»(4)



(1) Par cette expression, ces aveugles montrent qu’ils croyaient en Jésus comme étant le Messie.

(2) Toujours cette discrétion réclamée par Jésus, afin d’éviter la curiosité des foules et une tapageuse publicité.

(3) Ce n’est pas par désobéissance à Jésus que les miraculés « publient » le miracle dont ils ont été les bénéficiaires, mais en raison de leur joie. Et d’ailleurs, voyants qu’ils étaient devenus, il ne leur était pas possible de cacher ce miracle..

(4) Devant le succès de Jésus auprès des foules, c’est la jalousie qui aux ennemis de Jésus faisait raconter n’importe quoi sur Sa personne.




135 -- Calomnie des Pharisiens


St. Mat. 12,22 Voici qu’on amena à Jésus un démoniaque aveugle. Et Jésus le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait. Toutes les foules, stupéfaites, disaient : « Serait-ce donc là le Fils-de-David ? » (St. Luc 11,15) Mais quelques-uns d’entr’eux parlèrent avec obstination en ces termes : « C’est par Bélzébul(1) qu’Il chasse les Démons ! » Et d’autres, pour essayer de Le tenter, Lui demandaient un signe du Ciel.(2)



(1) Belzébul était le nom donné à Lucifer, chef des Anges démoniaques.

(2) Le « signe du Ciel » demandé était, dans la pensée des contradicteurs de Jésus, une manifestation grandiose et spectaculaire se produisant au-dessus d’eux.




136 -- Jésus a le pouvoir de Chasser les Démons


St. Luc. 11,17 Mais Jésus, connaissant leurs réflexions, leur dit : «Tout royaume divisé contre lui-même va à sa perte, et les maisons tombent l’une sur l’autre.(1) Si donc Satan aussi est divisé contre lui-même, comment son empire tiendra-t-il ? »

«Puisque vous dites que c’est par Belzébul que Je chasse les Démons, vos fils, eux, par qui les chassent-ils ?(2) Aussi, seront-ils eux-mêmes vos juges.»

«Tandis que si c’est par la puissance de Dieu que Je chasse les Démons, c’est donc que « le Règne de Dieu » sur vous est arrivé !(3) Lorsqu’un homme fort et armé garde son palais, ce qu’il possède est en sûreté. Mais qu’un plus fort que lui vienne et le vainque, il lui enlève alors tout l’arsenal où il mettait sa confiance et il disperse ses dépouilles. Ou bien comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison du fort et piller ses meubles, si d’abord il ne lie le fort ? Et alors il pillera ensuite sa maison.»(4)


«Qui n’est pas avec Moi, est contre Moi ; et qui n’amasse pas avec Moi, dissipe. »(5)



(1) Tôt ou tard, en effet, cette division conduira à une forme ou une autre de « révolution », physiquement ou moralement parlant.

(2) Si les ennemis de Jésus prétendent que c’est par la puissance du Démon qu’Il fait des miracles, alors il faut admettre que lorsque Son miracle consiste précisément à chasser les Démons, c’est que Jésus utilise alors la puissance du Démon pour agir contre le Démon : ce qui est absurde. De plus, lorsque des exorcistes exercent leur pouvoir en chassant les Démons, il est impensable que ce soit, pour eux également, par la puissance du Démon. Or, pourquoi reconnaître cette logique pour ces exorcistes, mais pas pour Jésus ?

(3) C’est-à-dire : Le Messie, en tant qu’Envoyé de Dieu, est bien là, parmi le peuple, prêchant, faisant des miracles, etc... Or, c’est ce que fait précisément Jésus. Et donc, Il est bien le Messie, jouissant de la puissance de Dieu, et non pas de celle du Démon !

(4) La leçon : Pour qu’un homme fort soit battu, il ne peut l’être que par un plus fort que lui. Et donc, si Jésus chasse le Démon, dont la puissance est plus grande que celle d’un homme, c’est donc que la puissance de Jésus est supérieure à celle du Démon.

(5) Un disciple de Jésus se doit de faire le bien. L’immobilisme est signe d’indifférence : ce qui équivaut à un délaissement de Jésus et donc à une dissipation des puissances divines.





137 -- L’impardonnable blasphème contre le Saint-Esprit


St. Mat. 12,31 « C’est pourquoi, continua Jésus, Je vous le dis : Tout péché et blasphème sera pardonnable aux hommes ;(1) mais le blasphème contre l’Esprit-Saint(2) ne sera pas pardonné. Et quiconque dira une parole contre le-Fils de-l’homme, pourra être pardonné ; mais quiconque en dira une contre l’Esprit-Saint, (cela) ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans le siècle à venir ! »(3)



(1) Tout péché est pardonnable, en effet, mais à condition, évidemment, que le coupable regrette sa faute et implore son pardon.

(2) Ce péché est celui qui consiste essentiellement à renoncer au pardon, à résister à la bienveillance offerte par Dieu à tout pécheur repentant. Et si Jésus précise que cette sorte de péché ne sera pas pardonné, c’est parce que la résistance et le refus du pécheur empêche et repousse tout pardon ; ainsi : « On ne peut pas faire le bonheur des gens malgré eux ; encore moins contre eux ! »

(3) C'est à dire : Ni sur terre, ni après la mort.




138 -- Le risque d’une récidive de Satan


St. Mat. 12,43 « Or, continua Jésus, lorsque l’esprit de Satan est sorti d’un homme, il parcourt des lieux arides, cherchant (un lieu) de repos, il ne le trouve pas. Alors il se dit : « C’est dans la maison d’où je suis sorti que je retournerai. » Et y arrivant, il la trouve vide, balayée et ordonnée. Alors, le Démon s’en va et amène avec lui sept autres esprits démoniaques plus mauvais que lui ; puis, entrant dans la maison, ils y demeurent. Et le dernier état de cet homme (en question) devient pire que le premier. »(1)

« Il en sera de même aussi pour cette génération mauvaise ! »(2)



(1) C’est là une parabole. Jésus imagine tout un raisonnement de la part de Satan qui, après avoir agi en quelqu’un, va à la recherche des âmes à séduire. Et lorsqu’il n’a pas d’action efficace sur ces âmes, il essaie de corrompre davantage celle en laquelle il a réalisé une mauvaise action. Mais si cette âme s’est ressaisie, alors il essaie, en la tentant davantage, à la faire tomber à nouveau... Image, donc, ici, des âmes généreuses qui ont péché et qui, une fois revenues vers le bien (c’est la signification de la maison « ordonnée, balayée, etc… », remise en ordre moral) et dans le risque de retomber encore gravement dans le péché, si elles ne sont pas suffisamment vigilantes et généreuses. Ne crions donc pas : victoire ! après une conversion ; car le Démon risquera de s’acharner contre nous par des artifices plus tentants que la fois précédente.

(2) Jésus prédit pour ceux qui se seront volontairement fermés à Son enseignement, une situation semblable à celle qu’Il a décrite symboliquement




139 -- Heureuse est la mère de Jésus !


St. Luc.11,27 Pendant que Jésus parlait ainsi, il arriva qu’une femme, élevant la voix du milieu de la foule, Lui dit : « Heureux est le sein maternel' qui Vous a porté et celle qui vous a allaitée ! » Mais Jésus lui dit : « Bien mieux que cela : Heureux sont ceux qui écoutent l’enseignement de Dieu et le mettent en pratique ! »

(Luc. 8,21) « Ma mère, mes frères : ce sont ceux qui écoutent l’enseigne- ment divin et le mettent en pratique ! »




140 -- Jésus est un signe pour cette génération


St. Mat. 12,38 Alors, quelques uns des Scribes et des Pharisiens adressèrent la parole à Jésus en ces termes : « Maître, nous voulons voir de Vous un signe ! » Et Jésus leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère(1) réclame un signe ! Eh ! bien, aucun signe ne lui sera donné, si ce n’est le signe du Prophète Jonas. »

« Car, de même que Jonas fut dans le poisson trois jours et trois nuits, ainsi le Fils-de-l’hiomme restera trois jours et trois nuits dans le cœur de la terre. »(2)

« Les hommes de Ninive se lèveront au jour du Jugement (général) avec cette génération et la condamneront ; car, eux ont fait pénitence à la suite de la prédication de Jonas. Et il y a ici plus (grand) que le Prophète Jonas!.(3) La reine du Midi ressuscitera au Jugement (dernier) avec cette génération et la condamnera, car elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse du roi Salomon. Or, il y a ici plus (grand) que le roi Salomon ! »



(1) Le mot « génération » est employé par Jésus pour désigner l’ensemble de ceux qui sont coupablement mal disposés envers Lui et Son enseignement. Leur « perversité » est manifeste en leur mauvaise foi ; et leur attitude est « adultère » du fait qu’ils délaissent la Vérité révélée par Jésus, pour se tourner vers leur propre et fausse interprétation de la Religion.

(2) Une allusion très nette de Jésus à Sa Résurrection au troisième jour après Sa Crucifixion.

(3) En tant que Messie et en tant que Dieu, Jésus est évidemment bien plus important que les Ninivites et la reine de Saba venue voir le roi Salomon dans sa sagesse.