Chapitre 13


121. Le Bon Pasteur fait le sacrifice de sa vie
122. Impressions diverses chez les Juifs
123. Trois cas de vocation
124. Mission des soixante douze disciples
125. Le retour des soixante douze disciples
126. La révélation du Fils et celle du Père
127. Invitation à accepter le joug du Christ
128. Question d’un docteur de la Loi sur la Vie Eternelle
129. Parabole du Bon Samaritain
130. Marthe et Marie



121 -- Le Bon Pasteur fait le sacrifice de sa vie


St Jean. 10,1 « En vérité, Je vous le dis, dit Jésus, : Celui qui n’entre pas par la porte dans le bercail des brebis(1), mais qui s’y introduit par ailleurs, celui-là est un voleur. Mais celui qui entre par la porte, est le pasteur des brebis. C’est à lui que le portier ouvre(2). Et les brebis écoutent sa voix. Et il appelle ses brebis par leur nom et il les emmène. Lorsqu’il les fait sortir, il marche devant elles, et celles-ci le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. Mais elles ne suivront pas un étranger ; au contraire : elles le fuiront, parce qu’elles ne connaissent pas la voix d’un étranger. »(3)

Jésus leur dit cette parabole ; mais eux, ils ne comprenaient pas ce dont Il leur parlait.


La porte du bercail

Et Jésus dit de nouveau à Ses disciples : « En toute vérité Je vous le dis: c’est Moi qui suis cette Porte des brebis. Tous ceux qui sont venus sont des voleurs et des larrons ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Je suis la Porte. Si quelqu’un entre par Moi, il sera en sûreté ; et il entrera et sortira librement ; et il trouvera des pâturages(4). Tandis que le voleur ne vient que pour voler, et pour égorger, et pour détruire. Je suis venu pour que les brebis aient la Vie et qu’elles l’aient abondante. »(5) ...

Le Bon Pasteur(6)

« Je suis le Bon Pasteur. Le bon pasteur offre sa vie pour les brebis. Tandis que celui qui est mercenaire et non pas le pasteur auquel les brebis n’appartiennent pas personnellement, s’il voit venir le loup, laisse les brebis et prend la fuite. Alors le loup les ravit et les disperse. (Celui-là agit ainsi) parce qu’il est mercenaire et qu’il ne se soucie pas des brebis.

« Je suis le Bon Pasteur. Je connais Mes brebis(1) et Mes brebis Me connaissent comme Mon Père Me connaît, et que Moi aussi Je connais Mon Père.(7) Et J’offre Ma vie pour les brebis.(8) J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de ce bercail ; il faut que Je les conduise aussi, et elles entendront Ma voix, et il n’y aura qu’un seul troupeau et un seul Pasteur(9).

Mon Père M’aime pour ce motif que J’offre Ma vie, pour la reprendre de nouveau.(10) Personne ne Me l’a enlevée, mais Je l’offre de Moi-même. Car J’ai le pouvoir de l’offrir et le pouvoir de la reprendre : Tel est le commandement que j’ai reçu de Mon Père. »



(1) Les « brebis » en question sont les disciples de Jésus ; mais aussi tous ceux qui sont ou seront dociles à l’enseignement de Jésus.

(2) En tant qu’homme et Messie, Jésus Se compare au pasteur du troupeau ; tandis que Dieu-le-Père est le Portier de la « bergerie. »

(3) C’est-à-dire celui qui « n’est pas de Dieu », selon le sens donné plus haut.

(4) Image de l’épanouissement spirituel des âmes fidèles envers Dieu.

(5) Vie spirituelle d’amitié avec Dieu qu’est, ici-bas, la Grâce d’union à Dieu ; puis la Vie éternelle en Dieu (=le Ciel).

(6) Jésus est le « Pasteur », le conducteur, le berger du troupeau des fidèles.

(7) Toujours, en St. Jean l’Evangéliste, cette allusion très fréquente et répétée par Jésus en tant que Dieu et aussi en tant qu’homme, puis inversement.

(8) Allusion très claire, ici, à la Crucifixion prochaine en vue de la rémission des péchés des humains.

(9) Allusion très probable de Jésus à la conversion finale de peuples encore éloignés de la Vérité révélée ?

(10) Allusion claire à la Résurrection de Jésus par Sa propre puissance divine et preuve la plus forte de la divinité qui est manifestement en Lui.




122 - Impressions diverses chez les Juifs


St. Jean. 10,19 De nouveau, il y eut un désaccord parmi les Juifs qui étaient là, à l’occasion de ces déclarations de Jésus.

Beaucoup d’entr’eux disaient : « Il est possédé d’un Démon ! et Il déraisonne ; pourquoi L’écoutez-vous ? »

Et d’autres, au contraire disaient : « Ces paroles ne sont pas celles d’un possédé ; car un Démon peut-il donner la vue à un aveugle ? »(1)



(1) On devine, d’après cette précision de St. Jean, que certains étaient loyalement perplexes concernant la nature de Jésus.




123 -- Trois cas de vocation


St. Mat. 8,18. Et Jésus, voyant des groupes nombreux autour de Lui, décida de S’en aller vers l’autre rive du lac. Pendant qu’ils cheminaient, voici qu’un Scribe Lui dit : « Maître, où que Vous alliez, je Vous suivrai. » Jésus lui répondit : « Les renards ont leurs tanières et les oiseaux du ciel des abris ; mais le Fils-de-l’homme n’a pas où reposer Sa tête... »(1)

Et Il dit à un autre : « Suis-Moi. »(2) Mais ce dernier répondit à Jésus :

« Seigneur, permettez-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. »

Alors Jésus lui dit : « Laissez les morts ensevelir les morts !(3) Quant à vous, allez annoncer le Règne de Dieu. »

Et encore un autre dit : « Je Vous suivrai, Seigneur, mais auparavant, permettez-moi de prendre congé de ceux qui sont dans ma maison. » A quoi Jésus lui répondit : « Quiconque a mis la main à la charrue et regarde derrière soi, n’est pas digne du Royaume de Dieu. »(4)



(1) Jésus avertit Son interlocuteur des dures conditions dans lesquelles il faut que ce dernier s’attende à vivre s’il veut vraiment Le suivre.

(2) Certainement que Jésus a bien considéré chez cet homme la présence de toutes les dispositions nécessaires caractérisant une vraie vocation d’apôtre.

(3) Expression volontairement « percutante » et manifestement exagérée de Jésus ayant pour but d’indiquer l’importance de certaines entreprises et qui doivent donc l’emporter en urgence sur d’autres situations, importantes certes, mais d’intérêt ou d’urgence secondaire. Ainsi, ici, il convient de laisser enterrer les morts par ceux qui en sont chargés, mais soi-même, il convient d’aller au plus urgent et au plus important.

(4) Lorsqu’on est engagé en des choix de grande valeur, il ne faut pas revenir en arrière.




124 -- Mission des soixante douze disciples


St. Luc. 10,1 Après cela, le Seigneur désigna encore soixante douze disciples et les envoya devant Lui, deux à deux, en chaque ville et localité où Il devait Lui-même Se rendre ensuite. Il leur disait : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux(1) ; priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans son champ. Allez ! Voici que Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.(2) Ne prenez ni bourse, ni besace, ni chaussures, et ne saluez personne sur le chemin.(3) Et en quelque maison que vous entriez, dites d’abord : «Que la paix soit dans cette maison ! » Et s'il y a là un fils de la paix, votre paix reposera sur lui(4) ; dans le cas contraire, elle reviendra sur vous. Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant ce qu'il y aura chez ces gens ;car l'ouvrier a droit à son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Et dans quelque ville que vous entriez et où l’on vous aurait reçus, mangez ce qui vous sera servi et guérissez les malades qui y seront et dites-leur : « Le Règne de Dieu est proche de vous ! »(5). Et dans quelque ville que vous entriez et où l’on ne vous recevrait pas, allez sur les places et dites : « Nous secouons sur vous jusqu’à la poussière de votre ville qui s’est attachée à nos pieds !... Sachez cependant que le Règne de Dieu est proche. »

« Je vous déclare qu’en ce jour-là il y aura moins de rigueur pour Sodome que pour cette ville.(6) Celui qui vous écoute, M’écoute ; et celui qui vous rejette, Me rejette ; or, celui qui Me rejette, rejette Celui qui M’a envoyé. »



(1) Il s’agit, bien sûr, d’une comparaison relativement à la « moisson » des âmes à convertir ou à aider dans leur sanctification.

(2) Toujours cette allusion, chez Jésus, prévenant Ses disciples des difficultés qu’ils rencontreront dans leur ministère pastoral et les ennemis qui s’y opposeront.

(3) Rien à voir, ici, avec une attitude de mépris ou d’impolitesse ; ne pas perdre son temps mais se dépêcher d’aller à la rencontre des âmes qui attendent.

(4) la « paix » en question est synonyme de « bénédiction divine », qui est, de la part de Dieu, aide des âmes bien disposées par l’envoi de Grâces actuelles proportionnées aux dispositions de l’âme réceptive.

(5) « Le Règne de Dieu », c’est-à-dire Sa présence de Grâce dans l’âme bien disposée ; mais aussi le moment de la Rédemption par le Christ.

(6) De nouveau : allusion et comparaison de la situation des gens de Sodome aux mœurs dissolues, par rapport à ceux, absolument inexcusables, eux qui auront refusé la Parole de Dieu.




125 -- Le retour des soixante douze disciples


St. Luc. 10,17 Les soixante douze disciples revinrent tout joyeux, disant : « Seigneur, même les Démons, en Votre nom, nous sont soumis ! » Et Jésus leur répondit : « Je voyais (en effet) Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici, Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et le pouvoir sur une puissance quelconque de l’Ennemi : Rien ne pourra vous nuire. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les Esprits (mauvais) vous soient soumis, mais de ce que vos noms sont inscrits dans le Ciel.»




126 -- La révélation du Fils et celle du Père


St. Luc. 10,21 Un moment, Jésus tressaillit de joie dans l’Esprit Saint et dit : « Je Te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, pour avoir caché ces choses aux sages et aux habiles, et les avoir révélées aux petits. »(1)

Oui, Père ! Car tel a été Ton bon plaisir. « Tout M’a été transmis par Mon Père, et personne ne sait qui est le Père ; et personne ne sait qui est le Fils, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils voudrait le révéler. »(2)



(1) Jésus, en tant que Messie, rend d’abord Grâce à Dieu-le-Père de tout ce qui a été réalisé de merveilleux par les disciples, au nom de Dieu par l’envoi du Messie. Puis Il souligne la différence qu’il y a entre ceux qui, par leur orgueil prétentieux, se sont fermés à la compréhension des vérités révélées ; tandis que les humbles, en raison de leurs bonnes dispositions, y ont été réceptifs.

(2) Puis Jésus rappelle, en y faisant aussitôt référence, la possession de la divinité, laquelle sera révélée à ceux qui s’en montreront dignes en raison de leurs bonnes dispositions.





127 -- Invitation à accepter le joug du Christ


St. Mat. 11,28 « Venez à Moi, vous tous qui êtes las et trop chargés ! et Je vous donnerai le repos. Prenez sur vous Mon joug(1) et recevez Mes leçons(2) ; car Je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez alors le repos pour vos âmes.(3) Car Mon joug est bénin, et Mon fardeau léger. »(4)

« Et dans votre propre Loi, il est écrit que le témoignage de deux hommes est tenu pour vrai. C'est Moi qui Me rends témoignage à Moi-même, et Mon Père, qui M'a envoyé, Me rend témoignage. » Ils Lui dirent alors : « Où est votre Père ? » Et Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni Moi, ni Mon Père. Si vous Me connaissiez, vous connaîtriez aussi Mon Père. »

Jésus leur tenait ce langage au Tré sor (du Temple), où Il enseignait. Et personne ne Le saisit, parce que Son heure(5) n'était pas encore venue.



(1) Le « joug » est celui que constitue par le rude poids des obligations religieuses et morales d’une vie vraiment chrétienne.

(2) « Leçons » est synonyme ici de l’enseignement donné par Jésus.

(3) Le « repos » est celui de l’âme rendue sereine et paisible en son union familiale avec Dieu, par la Grâce sanctifiante.

(4) Parlant de « fardeau léger », après qu’il fut question, au contraire, de la rudesse du joug à porter, Jésus fait allusion à la joie profonde de l’âme fidèle et unie à Dieu, et pour laquelle les sacrifices d’une vie conforme à ce que Dieu désire, sont largement compensés par les richesses de la Grâce divine.




128 -- Question d’un docteur de la Loi sur la Vie Eternelle


St. Mat. 22,34 Or, les Pharisiens ayant appris que Jésus avait imposé silence aux Sadducéens, se regroupèrent autour de Lui.

St. Luc. Et voici qu’un docteur de la Loi religieuse se leva et, afin de mettre Jésus à l’épreuve, dit : « Maître, que dois-je faire pour posséder la Vie Eternelle ? » St. Marc, 12,28 Puis, un des Scribes qui avait entendu leur discussion et vu que Jésus leur avait bien répondu demanda : « Quel est le premier Commandement de tous ? » Alors Jésus leur répondit : « Le premier, c’est : « Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur et tu l’aimeras de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de tout ton esprit, et de toute ta force. » Le second (Commandement) est celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Il n’y a pas d’autre Commandement plus grand que ceux-là. De ces deux Commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. »

Et le Scribe dit à Jésus : « Maître, Vous avez parfaitement bien dit qu’il n’y en a pas d’autre que Lui, et que de L’aimer de tout notre cœur, et de toute notre intelligence, et de toute notre force ; et (que) d’aimer le prochain comme soi-même vaut beaucoup mieux que (tous) les sacrifices ? » Et Jésus, voyant que cet homme avait bien répondu, lui dit : « Vous n’êtes pas loin du Royaume de Dieu. Vous avez bien répondu. Faites cela et alors vous vivrez »(1)


Mais le Scribe, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »(2).



(1) Dans le sens de « vivre de la Grâce divine présente dans l’âme », cet interlocuteur de Jésus s’étant manifestement montré intéressé et bien disposé.

(2) La réponse de Jésus est rapportée au § suivant




129 -- Parabole du Bon Samaritain


St. Luc. 10,30 Jésus reprit et dit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Et il tomba entre les mains de brigands qui, l’ayant dépouillé et chargé de coups, s’en allèrent, le laissant à demi-mort. »

« Or, par hasard, un Prêtre (du Temple) passait aussi sur cette route ; il vit le malheureux, mais passa outre. Survint aussi, de même, sur cette route, un Lévite ; lui aussi vit le malheureux et passa outre. »


« Mais voilà qu’un Samaritain(1) qui était en voyage, vint auprès de ce malheureux. Alors, à cette vue, il fut ému et, s’étant approché, il banda ses plaies y versant de l’huile et du vin ; puis, l’ayant hissé sur sa propre monture, il le conduisit à l’hôtellerie (voisine) et prit soin de lui. Et le lendemain, sortant deux deniers, il les donna à l’hôtelier en lui disant : « Prenez soin de lui, et ce que vous dépenserez en plus, je vous le rendrai à mon retour. »« Lequel de ces trois vous semble-t-il avoir été le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ? » dit Jésus. Et le Scribe de répondre : « C’est celui qui a exercé la charité envers lui ! » A quoi Jésus répondit : « Allez, vous aussi, et faites de même ! »



(1) Nous l’avons déjà indiqué plus haut : les Samaritains étaient mal considérés par les Juifs de la Judée et ceux de la Galilée.




130 -- Marthe et Marie


St. Luc. 10,38 Un jour que le groupe était en voyage, Jésus entra dans un bourg. Une femme, nommée Marthe Le reçut. Elle avait une sœur nommée Marie ; ( a un moment,) celle-ci s’était assise aux pieds du Seigneur et écoutait Son enseignement. Marthe était occupée par les nombreux soins du service. Elle vint près de Jésus et Lui dit : « Seigneur, n’êtes-Vous pas en peine de ce que ma sœur me laisse seule pour assurer le service ? Dites-lui donc de venir m’aider. » Jésus lui répondit : « Marthe, Marthe, vous vous inquiétez et vous vous troublez en vue de beaucoup de choses, alors qu’il n’en faut que peu ou (même) une seule : Marie a fait le meilleur choix ; il ne lui sera pas ôté. »(1)



(1) Par cette réponse faite à Marthe, Jésus montre combien la préoccupation en faveur des choses concernant Dieu et l’âme en ses rapports avec Lui, doit l’emporter sur toute autre occupation, même légitime ; surtout lorsque l’occasion est unique et urgente.