Chapitre 12


111. Jésus n'a pas violé la loi concernant le sabbat
112. Jésus révèle Sa nature divine
113. Jésus annonce qu'Il disparaîtra bientôt mystérieusement
114. Jésus est La source de la vie spirituelle
115. Incertitudes et dissensions dans le peuple
116. Episode de la femme adultère
117. Jésus est la «Lumière du monde»
118. Il y a péril à refuser de reconnaître l'Envoyé de Dieu
119. Les ennemis de Jésus ne sont plus enfants d'Abraham
120. Guérison miraculeuse d’un aveugle de naissance



111 -- Jésus n'a pas violé la loi concernant le sabbat


St. Jean. 7,14 Alors qu'on était au milieu de la fête (des Tabernacles), Jésus monta au Temple (de Jérusa lem). Là, Il Se mit à enseigner. Et les Juifs s'en étonnaient en disant : « Comment celui-ci sait-il les textes religieux, sans en avoir suivi ( dans le Temple) l'enseignement ? » Jésus leur répondit : « Ma doctrine n'est pas de Moi(1), mais de Celui qui M'a envoyé(2). Si quelqu'un con sent à faire Sa volonté, il saura si cette doctrine vient de Dieu ou si c'est Moi qui parle de Moi-même. »

« Celui qui parle de lui-même recher che sa propre gloire ; mais celui qui recherche la gloire de celui qui l'a envoyé, celui-là est véridique et il n'y a pas d'injustice en lui .»

« Moïse ne vous a-t-il pas donné la Loi? Or aucun de vous ne met cette Loi en pratique! Pourquoi (alors) cherchez-vous à Me faire mourir? »

Et ceux qui étaient là répondirent : « Tu es possédé du Démon ! Qui cherche à Te faire mourir ? »

St. Jean. 7 ,21 Jésus leur répondit : « J'ai fait une œuvre(3) dont vous vous étonnez tous. Moïse vous a donné la circoncision(4) - non pas qu'elle date de Moïse, puisqu'elle vient des Pères(5) - et un jour de sabbat vous la pratiquez bien (cependant) sur un homme. Or, si un homme reçoit la circoncision un jour de sabbat, afm que la Loi donnée par Moïse ne soit pas violée, (pourquoi) vous irriter contre Moi parce que J'ai complètement guéri un homme un jour de sabbat? »

« Ne jugez donc pas d'après les apparences ; mais que le jugement que vous portez le soit selon la justice ! »



(1) « de Moi », c'est-à-dire Jésus considéré dans Sa nature humaine, et non par rapport à Sa divinité.

(2) « Celui qui M'a envoyé », c'est-à-dire Dieu considéré comme Père ayant en voyé Jésus comme Messie. Jésus montre par là que s'Il donne un enseignement, ce n'est pas un enseignement humain, mais un enseignement divin.

(3) Cette « oeuvre» est indiquée plus bas: une guérison miraculeuse faite par Jésus.

(4) La circoncision était le baptême juif datant du Temps d'Abraham.

(5) Les « Pères» dans la Foi: c'est-à-dire les Patriarches.




112 -- Jésus révèle Sa nature divine


St. Jean. 7,25 Quelques-uns de ceux qui étaient à Jérusalem disaient donc : « N'est-ce pas là celui qu'ils cher chent à faire mourir? Et voici que (cependant) Il parle en toute liberté, et on ne Lui fait rien! Serait-ce vrai ment que les Chefs (religieux) ont reconnu que c'est Lui le Christ ? Mais Jésus, nous savons d'où Il est; (tandis que) le Christ, quand Il vien dra, personne ne saura d'où il est. »(1) Jésus, donc, enseignant dans le Temple, déclara fortement: «Vous me connaissez! Vous savez d'où Je suis ! Et cependant, Je ne suis pas venu de Moi-même ; et Celui qui M'a envoyé est dans la vérité ; mais vous ne Le connaissez pas(2) «Moi, Je Le connais, parce que Je suis auprès de Lui(3) et c'est Lui qui M'a envoyé ! »


Et ces gens cherchaient à Le saisir.

Mais personne n'osa le faire parce que Son heure n'était pas encore venue.(4)



(1) Les Juifs pensaient, en effet, que le Messie leur apparaîtrait comme mystérieusement et surtout, dès le commencement, en plein Jérusalem. Tandis que, très vite, on savait Jésus venir de Nazareth: un « coin perdu» par rapport à Jérusalem et où tout le monde connaissait Ses origines modestes et banales.

(2) En effet, bien des Juifs avaient perdu depuis longtemps le véritable esprit religieux - et certains d'une façon excusable, probablement, compte-tenu de l'influence des étrangers qui occupaient la Palestine depuis environ six siècles -

(3) C'est cette expression: « Parce que Je suis auprès de Lui» que Jésus fait état de Sa na ture divine ; car, bien qu'étant homme, Il a en Lui la nature divine.

(4) Selon le projet de la Providence, en effet, le moment n'ètait pas encore arrivé où Jésus sera arrêté, jugé, condamné, puis exécuté.




113 -- Jésus annonce qu'Il disparaîtra bientôt mystérieusement


St. Jean. 7,31 Or, parmi la foule, beaucoup crurent en Lui et disaient : « Le Christ, lorsqu'Il viendra, fera-t -Il plus de miracles que Celui-ci en a fait ? »

Les Pharisiens apprirent que la foule chuchotait de la sorte à Son sujet. Et les Grands-Prêtres ainsi que les Pharisiens envoyèrent des satellites pour Le saisir.

Jésus dit alors : « Pour peu de temps encore Je suis avec vous, puis J'irai vers Celui qui M'a envoyé. Vous Me chercherez et ne Me trouverez pas ; et là où Je serai, vous ne pourrez pas venir. »(1)

Les Juifs Se dirent alors entre eux : « Où prétend-Il S'en aller, de telle sorte que nous ne Le trouvions pas ? Est-ce vers ceux qui sont dispersés parmi les étrangers, qu'Il doit aller, afin de leurs donner Son enseignement? Que signifie cette parole qu'Il a dite : « Vous Me chercherez et ne Me trouverez pas ; et vous ne pouvez aller où Je serai ? »



(1) Manifestement, Jésus fait allusion à Sa mise à mort sur la croix et qui sera consécutive aux intentions de Ses ennemis. Certains auteurs pensent que Jésus fait allusion d'abord au fait qu'Il quittera Jérusalem cette fois-ci, afin d'échapper, pour le moment, au projet meurtrier de Ses ennemis, le temps providentiel n'étant pas encore venu d'être pris et mis à mort.




114 -- Jésus est La source de la vie spirituelle


St. Jean. 7,37 Le dernier jour de la fête (des Tabernacles),(1) Jésus Se tenait debout et s'écria: « Si quel qu'un a soif,(2) qu'il vienne à Moi ! Que celui qui croit en Moi, boive ! Car comme l'a dit l'Ecriture : Des fleuves d'Eau vive(3) s'écouleront de Lui! »

Jésus dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Lui ; car il n'y avait pas encore (manifestation de) l'Esprit, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié.(4)



(1) Certains auteurs donnent une date, d'après leur calcul: le lundi 16 octobre 29, dernier jour de la « Fête des Tabernacles ».

(2) Il ne peut manifestement s'agir ici que d'une « soif spirituelle », c'est-à-dire d'un désir de Dieu dans l'âme bien disposée à Son égard

(3) L' «Eau-vive» en question ici est évidemment synonyme de «Grâce sanctifiante », laquelle est présence de Dieu dans l'âme bien disposée.

(4) Jésus sera glorifié, en effet, après Sa Résurrection, ayant manifesté Sa divinité dans sa plénitude.




115 -- Incertitudes et dissensions dans le peuple


St. Jean. 7,40 Parmi la foule, quel ques-uns de ceux qui avaient entendu ces paroles de Jésus disaient: « Il est vraiment le Prophète !»(1) D'autres disaient : « C'est (Lui) le Christ! » Tandis que d'autres encore disaient : « Est -ce que le Christ peut venir de Galilée? L'Ecriture n'a-t elle pas dit que c'était de la race de David, et de Bethléem, le bourg d'où était David, que le Christ doit venir?»(2)

Il y eut donc à Son sujet un grave désaccord parmi la foule.

Or quelques-uns d’entre eux vou laient Le saisir ; mais personne ne mit la main sur Lui. Les satellites(3) vinrent donc auprès des Grands Prêtres(4) et des Pharisiens. Et ceux-ci leur dirent : « Pourquoi ne L'avez-vous pas amené ? » Les satellites répondirent: « Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! »(5) A quoi les Pharisiens leur répondirent : « Vous aussi, vous vous seriez laissés séduire (par Lui) ! Est-ce qu'un seul des Chefs ou des Pharisiens a cru en Lui ? Mais cette foule de gens, qui ne connaissent pas la Loi (religieuse), ce sont des maudits! »

(Un certain) Nicodème, qui était venu naguère auprès de Jésus - et qui était cependant l'un d'entre les Chefs- leur dit : « Est-ce que notre Loi juge quelqu'un avant de l'entendre et de savoir ce qu'il fait ? » Ils répondirent et lui dirent : « Es-tu, toi aussi, originaire de la Galilée? Réfléchis et constate qu'il ne provient pas de prophète originaire de la Galilée ! »(6)



(1) Les Juifs attendaient le retour sur terre du grand Prophète Elie.

(2) En effet, Dieu avait révélé que le Messie serait issu de la descendance de David Ce qui a été le cas pour Jésus.

(3) Les« satellites» étaient des gens de l'entourage des Chefs religieux •. ils étaient aussi bien chargés d'exercer le rôle d'« agents de renseignements », que celui de commissionnaires ou de toute autre fonction.

(4) Il n y avait, en fait, qu'un seul Grand-Prêtre en fonction, et qui était renouvelé, chaque année, par élection. Mais le Grand-Prêtre de l'année précédente en gardait le titre durant l'année suivante.

(5) Manifestement, les envoyés en questions des Grands-Prêtres, qui devaient procéder à l'arrestation de Jésus, furent trop favorablement impressionnés par Ses déclarations pour pouvoir mettre à exécution leur mission.

(6) Et bien que Jésus ait habité très tôt Nazareth, en Galilée, (au retour de l'Egypte, et donc tout- enfant ), Il était bien originaire de Béthléem de Judée, cité de David, où Il était né. En cela, la prophétie du Prophète Michée, (vers - 720 annonçant ce lieu de la naissance du Messie,) s'était bien réalisée!




116 -- Episode de la femme adultère


St. Jean. 7,53 Ces gens s'en allèrent chacun chez soi. (St. Jean. 8,1) et Jésus S'en alla au Mont des Oliviers. Or, dès le point du jour, Jésus Se trouvait de nouveau dans le Temple. Et tout le peuple venait auprès de Lui. Et S'asseyant, Il l'enseignait.

(C'est alors que) les Scribes et les Pharisiens Lui amenèrent une femme surprise en adultère. Et l'ayant placée au milieu, ils dirent à Jésus: «Maître, cette femme-là a été surprise en fla grant délit d'adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a prescrit de lapider(1) de telles personnes. Vous donc, que dites -Vous ? » Ils disaient cela avec l'intention de connaître la position de Jésus et de pouvoir ainsi L'accuser.(2)

Or Jésus, S'étant incliné, écrivait avec Son doigt sur la terre ...

Et comme ils ne cessaient pas de L'interroger, Il Se redressa et leur dit : « Que celui de vous qui est sans péché, lui jette la première pierre. » Et S'étant incliné de nouveau, Il continua à écrire sur la terre ...

A ces mots, ils partirent l'un après l'autre, à commencer par les plus âgés(3) . Et Jésus resta seul, la femme étant toujours là. Alors Il Se redressa et lui dit : « Où sont ceux qui vous accusent ? Personne ne vous a condamnée ?» A quoi la femme répondit : « Personne, Seigneur !» Et Jésus lui dit : « Moi non plus, Je ne vous condamne pas.(4) Allez ! Et désormais, ne pêchez plus ! »



(1) Afin de protéger les bonnes moeurs en un domaine particulièrement fragile et important, la Loi religieuse était spécialement sévère en ce domaine.

(2) L'intention des ennemis de Jésus était très claire : trouver un moyen de l'accuser grave ment, afin de se débarrasser de Lui. En effet, ils savaient Jésus bon pour les pécheurs ; on Le disait même être leur ami. Oserait-il donc pardonner un cas si grave ? Très probablement ! Et donc, le motif de condamnation ne tarderait pas de la part de ces légistes religieux

(3) « par les plus âgés », en effet, parce qu'ayant davantage de fautes à se reprocher, du fait de leur grand âge.

(4) Il se trouve que des gens prennent prétexte de la bienveillance de Jésus envers une per sonne qui a gravement péché par impureté de moeurs, pour déclarer que Dieu est donc très « large d'idée» en ce domaine. Ce qui est faux. Car Jésus pardonne cette femme parce qu'elle regrette ses péchés ; ce qui est manifeste ; sinon, elle ne se serait pas rendue auprès de Jésus.





117- Jésus est la « Lumière du monde »


St. Jean. 8,12 Jésus leur parla de nouveau en disant: « Je suis La Lu mière du monde .. celui qui Me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la Lumière de la Vie.(1) Les Pharisiens Lui dirent alors : « Vous Vous rendez témoignage à Vous-même ; votre témoignage n'est pas vrai l » Jésus leur répondit : « Bien que Je Me rende témoignage à Moi - même, Mon témoignage est vrai; parce que Je sais d'où Je suis venu et où Je vais ; tandis que vous ne savez ni d'où Je viens, ni où Je vais.(2) Vous, vous jugez selon la chair;(3) Moi; Je ne juge per sonne; et si Je juge, Mon jugement est véridique, parce que Je ne suis pas seul, ayant avec Moi le Père qui M'a envoyé.»(4)

« Et dans votre propre Loi, il est écrit que le témoignage de deux hommes est tenu pour vrai. C'est Moi qui Me rends témoignage à Moi-même, et Mon Père, qui M'a envoyé, Me rend témoignage. » Ils Lui dirent alors : « Où est votre Père ? » Et Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni Moi, ni Mon Père. Si vous Me connaissiez, vous connaîtriez aussi Mon Père. »

Jésus leur tenait ce langage au Tré sor (du Temple), où Il enseignait. Et personne ne Le saisit, parce que Son heure(5) n'était pas encore venue.



(1) Surtout en St. Jean l'Evangéliste, les thèmes de « Lumière », d' « Eau-Vive», de « feu» et quelques autres encore, sont symboliques et se rapportent essentiellement à la Grâce sancti fiante, ou à la Vie Eternelle en Dieu.

(2) Une allusion à la nature divine de Jésus et au ca ractère divin de Sa prédication, dont le but est la sanctification des âmes.

(3) « Juger selon la chair» est une expression classique pour signifier: une façon tout-humaine de voir les cho ses et de les considérer ; l'opposé, donc, d'un esprit surnaturel.

(4) Toujours une référence manifeste à la divinité de Jésus, et transcendant sa nature humaine qui, elle, est la visible.

(5) « L'heure» en question est le moment qui sera alors venu de donner suite aux événe ments douloureux qui conduiront Jésus à sa Passion, puis à sa Crucifixion.




118 -- Il y a péril à refuser de reconnaître l'Envoyé de Dieu


St. Jean. 8,21 Et Jésus leur dit alors : « Je m'en vais et vous Me chercherez et vous mourrez dans votre péché.(1) Où Je vais, vous ne pouvez pas venir.(2)

Les Juifs se disaient alors: « Est-ce qu'Il veut Se supprimer, qu'Il dise :

« Où Je vais, vous ne pouvez pas venir ? » Et Il reprit en leur disant : « Vous, vous êtes d'en bas; Moi Je suis d'en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; Moi, Je ne suis pas de ce monde(3)


Donc, Je vous ai dit que vous mour rez dans vos péchés, puisque vous ne croyez pas qui Je suis ;(4) (Oui, à cause de cela,) vous mourrez dans vos péchés ! »

Alors ils dirent à Jésus: «Qui êtes Vous donc ? »

Et Il leur répondit: «Faut-il seule ment que Je vous parle ? J'ai beau coup à dire à votre sujet, et à juger. Mais Celui qui M'a envoyé est véri dique ; et ce que J'ai entendu de Lui, c'est de cela que Je parle dans le monde.» Et eux ne comprenaient pas qu'Il leur désignait Son Père du Ciel.

Et Jésus leur dit alors : «Quand vous aurez dressé en haut le Fils-de l'homme,(5) alors vous compren drez qui Je suis et que Je ne fais rien de Moi-même,(6) mais que Je parle comme Me l'a enseigné Mon Père. Et Celui qui M'a envoyé est avec Moi(7) et Il ne M'a pas laissé seul(8), car Je fais toujours ce qu'i Lui plaît.»(9)

De S'être expliqué de la sorte, beau coup crurent alors en Lui.



(1) Cela dit uniquement à l'adresse de ceux qui, de mauvaise foi, refusent l'enseignement de Jésus, parce que le trouvant dérangeant.

(2) Allusion, certainement, à la Passion et à l'exécution de Jésus.

(3) Etre de ce monde, avoir l'esprit du monde, c'est être uniquement ou prioritairement préoccupé des choses d'ici-bas par rapport à celles concernant tout ce qui regarde ce qui concerne l'âme en ses rapports avec Dieu.

(4) Jésus fait, là, allusion à la fois à Sa messianité et à Sa divinité.

(5) Allusion très claire à la Crucifixion à laquelle parvien dront les ennemis de Jésus.

(6) C'est-à-dire en tant qu 'homme.

(7) Allusion à la divinité invisible de Jésus.

(8)« Il ne M'a pas laissé seul », c'est-à-dire pas sans la nature divine.

(9) Après S'être si clairement exprimé, tous ceux des interlocuteurs de Jésus qui ont été de bonne foi, Lui accordèrent alors leur confiance.




119 -- Les ennemis de Jésus ne sont plus enfants d'Abraham


St. Jean. 8,31 Jésus disait aux Juifs qui avaient cru en Lui : «Si vous demeurez en Mon enseignement, vous êtes (alors) vraiment Mes dis ciples ; et vous connaîtrez la Vérité et la Vérité vous libèrera.»(1)

A quoi les autres répondirent : «Nous sommes la postérité d'Abraham; et nous n'avons jamais été les esclaves de quiconque. Com ment pouvez-Vous donc dire: Vous deviendrez libres ? » Et Jésus leur répondit : «En vérité, en vérité Je vous dis que quiconque commet le péché, (en) est esclave. Or, l'esclave ne demeure pas définitivement à la maison ; (tandis que) le fils y de meure toujours. Et donc, si le Fils(2) vous donne la liberté, vous serez réellement libres. Je sais bien que vous êtes les descendants d'Abraham mais vous cherchez à Me faire mou rir, parce que Mon enseignement ne pénètre pas en vous.

« Ce que J’ai vu auprès de Mon Père,(3) Je le dis ; vous aussi donc, ce que vous entendiez auprès de votre père, vous le faites. » A quoi ils répondirent : « Notre père, c’est Abraham ! » Et Jésus leur dit : « Si vous êtes (vraiment) des enfants d’Abraham, faites, alors, les oeuvres d’Abraham ! Mais maintenant, vous cherchez à Me faire mourir, Moi, (qui suis) un homme qui vous ai dit la Vérité que J’ai reçue de Dieu ! Cela, Abraham ne l’aurait pas fait. (et vous dites que) vous faites les oeuvres de votre père !... »

Ils répondirent à Jésus : « Nous ne sommes pas nés d’une union illégitime ; nous n’avons qu’un père : Dieu ! »

Et Jésus leur répondit : « Si Dieu était votre père(4) , vous M’aimeriez, car c’est de Dieu que Je suis sorti et venu(5). En effet, Je ne suis pas venu de Moi-même, mais c’est Lui qui M’a envoyé(6) . Pourquoi ne comprenez-vous pas Mon langage ? Parce que vous ne pouvez pas entendre Ma parole(7). Vous avez le Diable pour père ; et ce sont les désirs de votre père que vous voudriez réaliser(8). Celui-là a été homicide dès le commencement (de la création) ; il ne se tenait pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son fonds, parce qu’il est ami et père du mensonge. Mais Moi, parce que Je dis la vérité, vous ne Me croyez pas. Qui, parmi vous, peut Me convaincre de péché ? Et alors, si Je dis la vérité, pourquoi ne Me croyez-vous pas ? Celui qui est de Dieu, entend les paroles de Dieu(9) ; et si vous ne les entendez pas, c’est bien que vous n’êtes pas de Dieu. »

Les autres répondirent à Jésus : « N’avons-nous pas raison de dire que Vous êtes un Samaritain et un possédé du Démon ? »

Et Jésus leur dit : « Je ne suis pas possédé d’un Démon, mais j’honore mon Père. Et vous Me traitez avec mépris. Pour Moi, Je ne cherche pas Ma gloire (personnelle) ; il y a quelqu’Un qui la cherche et qui juge. En vérité Je vous le dis : Si quelqu’un garde ma Parole, il ne verra jamais la mort.(10) »

Ils Lui dirent alors : « Maintenant, nous voyons bien que Vous êtes un possédé d’un Démon ! Ainsi, Abraham est mort, et les Prophètes aussi ; et Vous, Vous dites : Si quelqu’un garde Ma Parole, il ne goûtera jamais la mort ! Seriez-Vous plus fort que notre père Abraham qui est mort, et les Prophètes qui aussi sont morts? Qui prétendez-Vous donc être ? »


Jésus répondit : « Si Je Me glorifie Moi-même, Ma gloire n’est rien. C’est Mon Père qui Me glorifie ; Lui dont vous dites : « C’est notre Dieu » . Mais vous ne Le connaissez pas ; tandis que Moi, Je Le connais. Et si Je disais que Je ne Le connais pas, Je serais alors semblable à vous, (c’est-à-dire) un menteur. Mais Je Le connais et Je garde Sa Parole. Abraham, votre père, a tressailli de joie (à la pensée) de voir (arrivé) Mon jour(11) ; et il l’a vu (de là où il est), et il s’en est réjoui. »

Et les Juifs Lui répondirent : « Vous n’avez pas cinquante ans et Vous prétendez avoir vu Abraham ? »(12)

Et Jésus leur dit : « En vérité Je vous le dis : avant qu’Abraham soit, J’étais ! »(13). Alors, ils prirent des pierres pour les Lui jeter ; mais Jésus se déroba et sortit du Temple.



(1) de la mauvaise condition d'ignorants des vérités religieuse ou de la misérable situation de pécheurs.

(2) le premier mot de fils l'est dans le sens d'un fils d'une famille quelconque ;.tandis que le deuxième mot de Fils concerne évidemment Jésus.

(3) C’est-à-dire : « Ce que Je sais en tant que Dieu ».

(4) C’est-à-dire : si vous aviez vraiment l’esprit surnaturel authentique et religieux.

(5) « sorti »= image de la naissance, et donc allusion à la nature divine qui est en Jésus ; puis « venu » = image du caractère divin de la mission de Jésus.

(6) Toujours cette distinction, ici encore, entre Jésus en tant qu’homme, puis en tant que Dieu.

(7) Allusion aux coupables mauvaises dispositions des interlocuteurs qui sont là.

(8) Avoir le Diable pour père, c’est l’avoir pour inspirateur du comportement de ces gens de mauvaise volonté envers Jésus.

(9) « Entendre », c’est-à-dire « comprendre » puis « admettre ».

(10) La « mort spirituelle » est synonyme de la perte de l’amitié divine, ou de damnation.

(11) C’est-à-dire la venue de Jésus-Messie sur terre.

(12) Les interlocuteurs de Jésus font-ils semblant de n’avoir pas compris Sa réflexion tendant à leur faire comprendre qu’Il préexistait, à Abraham, en tant que Dieu, et leur manifester ainsi Sa divinité ? On ne peut pas l’affirmer ; mais il semble bien que leur réaction tend à essayer de mettre Jésus 'en porte-à-faux', afin d’avoir un motif de La rejeter.

(13) Cette fois, Jésus est très explicite par rapport à Sa déclaration de divinité.




120 -- Guérison miraculeuse d’un aveugle de naissance


St. Jean. 9,1 En passant, Jésus vit un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples L’interrogèrent en disant : « Maître, qui a péché : lui ou ses parents ? »(1) Jésus leur répondit : « Ni lui n’a péché, ni ses parents ; mais c’est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui.(2) Nous avons à réaliser les oeuvres de Celui qui M’a envoyé, tant qu’il fait jour(3) Viendra la nuit, où personne ne peut travailler. Pendant que Je suis dans le monde, Je suis la Lumière du monde. »

Ayant dit cela, Jésus fit de la boue avec de Sa salive et en enduisit les yeux de l’aveugle et lui dit : « Allez, et lavez-vous à la Piscine de Siloé ! » -mot qui signifie envoyé - (4).

L ’ aveugle y alla donc et s’y lava. (Alors) il s’en retourna, voyant clair.

St. Jean. 9,8 Alors les voisins de cet homme et ceux qui avaient l’habitude de le voir auparavant -car il mendiait- se demandaient : « N’est-ce pas celui qui était assis et qui mendiait ? » D’autres disaient : « C’est bien lui ! » Et d’autres disaient : « Non, mais il lui ressemble.» Mais lui disait : « C’est moi ! » Ils lui dirent alors ; « Comment donc tes yeux voient-ils désormais ? » Lui, répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue et m’en a enduit les yeux, puis Il m’a dit « Allez à Siloé et lavez-vous-y ! » J’y suis donc allé ; je m’y suis lavé et j’ai trouvé la vue. » Ils lui dirent : « Où est-Il ? » Et lui répondit : « Je ne sais pas !. »


L’enquête des Pharisiens et leur obstination

On amène alors cet homme devant les Pharisiens.(5) Or, c’était un jour de sabbat que celui où Jésus avait fait cette boue et avait donné la vue à cet homme. De nouveau alors les Pharisiens lui demandent comment il a trouvé la vue. Et le miraculé leur répondit : « Il a mis de la boue sur mes yeux ; puis je me suis lavé et maintenant je vois. » Quelques-uns de ces Pharisiens disaient : « Cet homme n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le (repos du) sabbat ! » Mais d’autres disaient : « Comment un homme pécheur pourrait-il faire de tels miracles ? » Et ils étaient en désaccord. Et ils disent de nouveau au miraculé : « Toi, que dis-tu de lui, maintenant qu’il t’a donné la vue ? » Il leur répondit : « (Je pense que) c’est un Prophète ! »(6)

Mais ces gens ne crurent pas qu’il ait été aveugle et qu’il ait reçu la vue, jusqu’au moment où ils eurent fait appeler ses parents. Ils interrogèrent alors ces derniers en leur disant : « Est-ce que cet homme est (bien) votre fils, et dont vous dites qu’il est né aveugle ? Comment donc se fait-il qu’il voit clair à présent ? » « Nous savons bien que c'est notre propre fils et qu’il est né aveugle. Mais comment il se fait qu’il voie clair maintenant, cela nous ne le savons pas ; ni qui lui a donné la vue. Interrogez-le ; il est assez grand pour vous répondre de lui-même. » Les parents parlèrent ainsi parce qu’ils avaient peur de ces Juifs. En effet, ceux-ci étaient convenus que quiconque reconnaîtrait Jésus comme étant le Messie, serait exclu de la synagogue. Voilà pourquoi les parents avaient répondu : « il est assez grand pour vous répondre de lui-même ; questionnez-le. »


Puis les Pharisiens firent une deuxième fois appeler le miraculé et lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous, nous savons que cet homme est un pécheur ! »(7)

Et l’homme répondit : « Si c’est un pécheur, je n’en sais rien ! Je sais seulement que j’étais aveugle et qu’à présent je vois ! » Alors ils lui dirent : « Que t’a-t-il fait ? Comment t’a-t-il donné la vue ? » A quoi il répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous l’entendre encore ? Serait-ce que, vous aussi, vous voulez devenir Ses disciples ?... » Alors ils l’injurièrent et lui dirent : « C’est toi qui (te fais) disciple de cet homme ; mais nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons bien que Dieu a parlé à Moïse ; quant à cet homme-là, nous ne savons pas d’où il est. » A quoi, l’ancien aveugle leur répondit : « C’est bien là ce qui est étonnant, à savoir que vous ne savez pas d’où il est, alors qu’il m’a donné la vue ! Or, nous le savons : Dieu n’écoute pas (les demandes des) pécheurs(8) ; tandis que si quelqu’un est pieux et fait la volonté de Dieu, c’est celui-ci que Dieu écoute. On n’a absolument jamais entendu dire que quelqu’un ait donné la vue à un aveugle de naissance. Et si celui qui m’a guéri n’était pas de Dieu, il ne pourrait alors rien faire de semblable ! »

Et les Pharisiens lui répondirent : « Tu es né tout-entier dans les péchés et tu nous fais la leçon ! »

Et ils le chassèrent dehors.(9)


Foi chez le miraculé, mais aveuglement chez les chefs religieux.

Jésus apprit que les Pharisiens avaient chassé le miraculé et, l’ayant trouvé, Il lui dit : « Croyez-vous au Fils-de-l’homme ? » Et l’homme lui répondit : « Et qui est-Il, Seigneur, pour que je croie en Lui ? » Jésus lui répondit : « Vous le voyez : C’est Celui qui vous parle ! » A quoi l’ancien aveugle répondit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant Jésus. Jésus lui dit : « Je suis venu en ce monde pour que se produise le discernement, afin que ceux qui ne voient pas, voient(10) ; et que ceux qui voient deviennent aveugles. »(11).

Quelques Pharisiens, qui se trouvaient là et qui entendirent ces mots, dirent à Jésus : « Serions-nous, nous aussi, des aveugles ? » A quoi Jésus répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais maintenant, parce que vous dites « nous voyons », votre péché demeure. »(12)



(1) Les Hébreux croyaient facilement qu’une épreuve de ce genre était nécessairement une punition de Dieu consécutive à une faute commise par la personne concernée, ou par quelque membre de sa famille.

(2) Il s’agit là d’une manifestation des « oeuvres de Dieu » par Sa toute-puissante intervention en réalisant un miracle très spectaculaire sur une personne.

(3)C’est-à-dire : Tant que Jésus -qui S’est intitulé précédemment comme étant la « Lumière du monde »- est sur terre.

(4) De la boue dans les yeux ne pouvait que provoquer douleurs et infection ! Jésus le fit exprès, afin de mieux manifester, par l’inverse de soins, la réalité manifeste et éclatant de la guérison miraculeuse opérée grâce à Sa puissance divine ; et aussi pour susciter, qui chez l’aveugle lui-même, une manifestation de foi confiante en Jésus.

(5) Afin que ces chefs religieux se prononcent, comme c’était leur rôle, sur l’authenticité du miracle, si c’était le cas.

(6) Par cette réponse, le miraculé déclare franchement son point de vue : Jésus est certainement un « homme de Dieu » ; ce qui ne va pas plaire aux Pharisiens qui l’interrogent ; d’où leur déclaration qui suit...

(7) Les Pharisiens en question parlent de Jésus ; et en Le « cataloguant » de la sorte, ils montrent au miraculé leur opposition à celui qui l’a guéri ; c’est pour cette raison qu’ils font faire au miraculé une « profession de Foi » envers Dieu, afin de le confondre religieusement s’il persévère dans son opinion favorable envers Jésus

(8) Dieu, en effet, ne peut pas cautionner par la puissance de faire des miracles quelqu’un qui n’agit pas en Son nom ; encore moins s’il demeure, sans repentance, séparé de Dieu par le péché.

(9) A noter, ici, la mauvaise foi manifeste des Pharisiens qui, au lieu de remplir leur devoir en se prononçant clairement sur la nature du cas qui leur est présenté, manifestent leur désappointement et leur mauvaise foi en renvoyant brutalement le miraculé sans juger de la nature de l’événement. On peut même se demander si, en tant que spécialistes, s’étant bien rendu compte de la nature miraculeuse de cette guérison, mais voulant essentiellement condamner Jésus, ils ont décidé, embarrassés au plus haut point qu’ils étaient par l’évidence, de se débarrasser du miraculé dans de misérables conditions.

(10) Il s’agit manifestement ici d’ « aveugles de l’esprit » tout excusés qu’ils sont par le fait de leur ignorance des vérités religieuses ou morales.

(11) Ici, il s’agit, au contraire, de ceux que leur orgueil ou leur refus des exigences religieuses ou morales de la vraie Foi ont rendus comme aveugles par rapport à cette Foi.

(12) Ceux qui disent « nous voyons », sont, dans ce cas en effet, ceux qui se prétendent dans la vérité, alors qu’ils se sont fait coupablement leur religion.