Chapitre 9


81. Abandon de plusieurs disciples à la suite de ce discoursdiscours
82. Guérison miraculeuse à la piscine de Béthezda
83. Jésus fait état de Sa nature divine et de Son droit divin
84. Dieu le Père rend témoignage à Jésus
85. Le vrai service de Dieu et la vraie pureté de cœur et d'intention
86. Jésus exauce la prière d'une femme étrangère 87. La guérison d'un sourd - bègue
88. Seconde multiplication des pains
89. Refus de Jésus de réaliser un prodige inutile
90. Il faut se garder des doctrines dangereuses



81 -- Abandon de plusieurs disciples à la suite de ce discours


St. Jean 6,60. Beaucoup de disciples, après avoir entendu Jésus, dirent : « Cette déclaration est rebutante ; qui peut l’admettre ? »(1)

Sachant en Lui-même que ces gens murmuraient au sujet de ce qu’Il venait de dire, Jésus leur déclara alors : « Cela vous choque ? Que sera-ce donc si vous soyez (un jour) le Fils-de-l’homme remonter là où Il était auparavant !(2). C’est l’esprit qui vivifie, tandis que la chair ne sert de rien(3) . Et les paroles que Je vous ai dites sont Esprit et Vie. Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. »


Jésus savait, en effet, dès le début (de Sa prédication), quels étaient ceux qui ne croyaient pas (en Ses déclaration) et quel était celui qui Le livrerait (à Ses ennemis). Puis Il ajouta : « C’est pour cela que Je vous ai dit que personne ne peut venir vers Moi si cela ne lui a pas été donné par le Père céleste. »(4)


Dès lors, beaucoup des disciples de Jésus se retirèrent et cessèrent de Le suivre. C’est alors que Jésus dit aux douze Apôtres : « Et vous, voulez-vous aussi Me quitter ? »

A quoi Simon-Pierre répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Car Vous avez les Paroles de la Vie éternelle ! Pour nous, nous avons cru et reconnu que Vous êtes le Saint de Dieu ! »(5) Et Jésus répondit : « Ne vous ai-Je pas choisis, vous, les Douze ? Et l’un de vous, cependant, est un Démon. »(6)


Jésus parlait de Judas-Iscariote. C’est en effet lui, Judas, (qui était pourtant) l’un des douze Apôtres !...



(1) Ce très important discours de Jésus sur l’Eucharistie a fait, sur les diverses catégories d’auditeurs de Jésus, diverses impressions. On peut dire que :

1/ Pour les Juifs en général, l’impression fut défavorable.

2/ Pour les disciples, les opinions furent partagées, car plusieurs abandonnèrent Jésus.

3/ Pour les Apôtres, l’impression est favorable, malgré la future trahison de Judas.

(2) Jésus fait ici allusion à Son Ascension ; mais aussi, indirectement, à Sa Transfiguration.

(3) Les choses strictement humaines ne servent pas en tant que telles, mais uniquement comme « instruments » du spirituel ; logiquement, cela devrait être considéré ainsi par nous. Tandis que nous avons si facilement tendance à nous attacher aux plaisirs et avantages terrestres, temporels !

(4) Par cette réflexion, Jésus précise qu’il ne faut pas adhérer à Lui par une foi toute humaine de rationaliste, mais avec un esprit surnaturel, qui, au départ déjà, est une Grâce de Dieu qui nous est donnée en fonction du bon usage que l’on en fera.

(5) St. Pierre fait là une profession de Foi explicite et solennelle en cette crise de confiance envers Jésus. L’expression « Saint-de-Dieu » fait allusion à la mission spéciale de Jésus qui, par ailleurs, en tant que Dieu-S’étant incarné, est parfaitement uni à la sainteté de Dieu le Père.

(6) Le mot « Démon » signale une espèce de possession diabolique de Judas, tenté qu’il sera par l’argent et qui deviendra alors, dans la circonstance, semblable à un Démon.




82 -- Guérison miraculeuse à la piscine de Béthezda


St. Jean 5,1 Après cela, lors d’une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, il y avait, en cette ville, près de la porte (dite) des brebis, une piscine connue sous le nom de Béthezda » (ou de Bézatha) qui a cinq portiques. Sous ces portiques, gisaient un grand nombre d’infirmes : Des aveugles, des boiteux, des paralysés. Tous attendaient le frémissement de l’eau ; car l’Ange de Dieu agissait de temps en temps sur cette piscine et son eau (alors) s’agitait. Et le premier des infirmes qui s’y plongeait après que l’eau se fut mise à frémir, était guéri de son mal, quel qu’il fut. Là il y avait aussi un homme infirme depuis trente ans. Le voyant dans cet état depuis si longtemps, Jésus lui dit :

- « Voulez-vous être guéri ? »

- « Seigneur, répondit l’infirme, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine lorsque l’eau vient à s’agiter ; et pendant que j’essaie de m’y traîner, un autre y parvient avant moi... »


Alors Jésus dit au paralytique : « Levez-vous ; prenez votre grabat et marchez ! » Et aussitôt cet homme fut guéri ; il prit son grabat et se mit à marcher.

Or ce jour-là était un jour de sabbat ; et des Juifs dirent à celui qui avait été guéri : « C’est le sabbat : il ne vous est donc pas permis de porter votre grabat ! » A quoi le miraculé répondit : « C’est celui qui m’a guéri qui m’a dit : «Prenez votre grabat et marchez ! »

- « Qui est cet homme qui vous a dit cela ? » lui demandèrent les autres. Mais le miraculé ne savait pas qui c’était ; car Jésus avait disparu dans la foule qui était là. Par la suite, Jésus rencontra cet homme dans le Temple et Il lui dit : « Vous voilà guéri ; désormais ne péchez plus, de crainte qu’il ne vous arrive quelque chose de pire. »

Alors, le miraculé s’en alla dire aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Ces derniers s’en prirent alors à Jésus de ce qu’Il avait agi de la sorte un jour de sabbat. Mais Jésus leur répondit : « Mon Père (2) oeuvre sans cesse ; et Moi, Je fais de même. » C’est pourquoi ces Juifs n’en cherchaient que davantage à Le faire mourir ; car, non seulement Jésus ne respectait pas (d’après eux) le (repos du) sabbat, mais Il osait appeler Dieu Son Père, Se faisant ainsi l’égal de Dieu.




(1) Durant le sabbat, le repos total devait être gardé, afin de favoriser la prière et l’union à Dieu. Mais les Juifs étaient tombés dans un légalisme devenu un rigorisme presque fanatique quant au respect de la « lettre » de la Loi religieuse.

(2) Jésus, en tant qu’homme, parle clairement de Son Père du Ciel relativement à Sa divinité que bien des gens eurent du mal à admettre, au moins pendant un certain temps. Plus tard, lorsque Jésus donnera des preuves plus manifestes de sa divinité, en particulier par certains miracles plus spectaculaires, tous ceux qui seront d’intention droite et moins attachés aux plaisirs de la terre, discerneront Sa divinité et croiront en Lui. Tandis que les orgueilleux, dont une partie des chefs religieux, refuseront l’évidence pour s’ancrer dans leur position hostile à Jésus et, surtout, refusant les exigences de Sa prédication.




83 -- Jésus fait état de Sa nature divine et de Son droit divin


St.Jean 5,19. Jésus reprit la parole et dit à Ses interlocuteurs : « En vérité Je vous le dis : le «fils-de-l’homme » ne peut rien faire de Lui-même(1), mais seulement S’il le voit faire au Père(2) : Ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils et Lui montre tout ce qu’Il fait. Il Lui montrera des oeuvres encore plus grandes que celles-ci ; si bien que vous en serez étonnés. De même, en effet, que le Père ressuscite les morts et les fait vivre(3), ainsi le Fils fait vivre qui Il veut. Car le Père ne juge personne ; mais Il a remis au Fils tout pouvoir de juger(4) , afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père.


Qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui L’a envoyé(5). En vérité Je vous le dis : Celui qui écoute Ma parole et croit en Celui qui M’a envoyé, possède la Vie éternelle et n’est pas mis en jugement ; car il est (alors) passé de la mort (spirituelle) à la Vie (de la Grâce qui vit en lui) ! »

« En vérité Je vous le dis, continue Jésus : L’heure vient -et elle est déjà venue- où ceux qui sont (spirituellement) morts entendront la voix du Fils de Dieu »(6); et ceux qui l’auront accueillie (favorablement) vivront. De même, en effet, que le Père a la Vie en Lui-même, ainsi a-t-Il donné pareillement au Fils d’avoir la Vie en Lui(7). Et Il Lui a donné le pouvoir d’exercer le jugement parce qu’Il est (aussi) un fils d’homme »(8)

« Ne soyez pas surpris de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront Sa voix et ils en sortiront : Ceux qui auront fait le bien, (en sortiront) pour une résurrection de Vie (éternelle et heureuse en Dieu) ; ceux qui auront fait le mal, (en sortiront) pour une résurrection de condamnation. »(9)

«Je ne puis rien faire de Moi- même(10). Je juge selon ce que J'entends(11), et Mon jugement est juste, parce que Je ne recherche pas Mon vouloir (d'homme), mais le vou loir (divin) de Celui qui M'a envoyé.(12)




(1) Jésus fait allusion, ici, à Sa nature humaine.

(2)Mais là, Jésus indique que, en tant que Dieu, Il ne fait évidemment qu’un avec le Père, la nature divine étant une et indivisible, et qu’Il est, pour ce motif, le fidèle exécutant, par sa nature humaine, des volontés divines. L’activité religieuse de Jésus est donc tout logiquement concomitante avec celle du Père.

(3) Cette « résurrection des morts » s’entend aussi bien dans le sens de la résurrection physique des morts, que dans le sens de la résurrection spirituelle des âmes retrouvant la Grâce sanctifiante, laquelle est présence, mystérieuse mais réelle, de Dieu dans toute âme réceptive.

(4) C’est Jésus qui, à la fin du monde et au moment du « Jugement dernier », aura la fonction de juge suprême de l’humanité ; humanité qu’Il a Lui-même partagée en S’ajoutant, par Son Incarnation en Marie, la nature humaine. Il rendra ainsi raison, au monde, de Sa victoire par la Rédemption des fidèles qu’Il a opérée pour eux, tout en manifestant Sa divinité. )

(5) Toujours en faisant allusion à Soi, Jésus rappelle l’unique nature «consubstantielle » qui est la sienne avec celle de Dieu le Père

(6) Il s'agit, ici, de la « mort spirituelle» qui est celle de l'âme en état de péché mortel, c'est-à-dire en privation de la Vie de Grâce divine. La voix du Fils, c'est la prédication de Jésus ; elle engendre la Vie divine dans l'âme bien disposée envers Dieu.

(7) Jésus-homme possède aussi la divinité reçue du Père éternel qu'est Dieu.

(8) Un « fils d'homme» : En effet, en S'incarnant en Marie, puis en donnant Sa vie humaine pour racheter 1 'humanité bien disposée, Jésus a montré manifestement qu'Il est vraiment homme. C'est aussi à ce titre qu'Il jugera cette humanité dont Il fait partie et qu'Il a assumée pour lui donner la possibilité d'être rachetée en chacun de ses membres qui se montreront réceptifs à la Grâce divine.

(9) Il s'agit maintenant de la résurrection des corps, en plus de la résurrection spirituelle de l'âme rachetée et recouvrant la Grâce précédemment perdue par le péché. La résurrection spirituelle du croyant et du fidèle est déjà commencée ici-bas. A la fin du monde -à laquelle Jésus fait nettement allusion- les corps ressuscités de ceux qui auront été fidèles à la Grâce seront associés à cette Vie de bonheur spirituel que connaîtra l'âme alors plongée en Dieu.

(10) « De Moi-même », c'est-à-dire relativement à la nature humaine de Jésus.

(11) « Ce que J'entends» et qui provient de la nature divine de Jésus.

(12) On le remarque nettement si l'on prête grande attention au texte de St. Jean en son Evangile : Cet Apôtre, comparativement aux autres Evangélistes, ne s'est pas contenté de présenter un résumé de ce qu'a dit et fait d'essentiel Jésus: Ayant survécu de longues années durant aux Autres Apôtres et étant celui qui a le plus et le mieux compris l'enseignement de Jésus, St. Jean a fait une réflexion en profondeur du Message évangélique de Jésus. Son évangile est, de ce fait, un vrai traité de théologie. On perçoit la grande préoccupation de l'auteur du dernier des quatre récits évangéliques : Très souvent et parfois dans une même phrase, il présente Jésus en tant qu 'homme, mais aussitôt ou presque, en tant que Dieu: d'où la nécessaire réflexion du lecteur pour discerner à quel point de vue Se place St. Jean lorsqu'Il rapporte une déclaration ou, un geste du Seigneur-Jésus.




84 -- Dieu le Père rend témoignage à Jésus


St. Jean. 5,31 «Si c'est Moi qui témoigne à Mon propre sujet, Mon témoignage n'est pas véridique. C'est un Autre qui Me rend témoignage ; et Je sais que Son témoignage est vrai. » « Vous avez envoyé des messagers auprès de Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. Pour Moi, je ne Me prévaux pas du témoignage d'un homme(1) ; mais Je vous dis cela pour que vous soyez sauvés(2). Celui-là était la lampe qui brûle et qui brille ; et vous avez voulu vous réjouir à sa lumière pendant un moment. Pour moi, le témoignage que J'ai est plus grand que celui de Jean : Car, les oeuvres que Mon Père M'a données à accomplir, les oeuvres-mêmes que Je fais rendent pour Moi témoignage que le Père M'a envoyé. Et (c'est) le Père

Lui même, qui M'a envoyé, qui Me rend «témoignage. Vous n'avez jamais entendu Sa voix, ni vu Son visage, et vous n'avez pas même Sa Parole(3) demeurant en vous, puisque vous ne croyez pas en Celui qu'Il (vous) a envoyé !

« Vous scrutez les Ecritures, parce qu'il vous paraît avoir en elles la Vie éternelle, et ce sont elles ( cependant) qui rendent témoignage en Ma faveur et vous ne voulez pas venir à Moi et (ainsi) avoir la Vie.

«Je ne reçois pas de gloire (de la part) des hommes ; mais Je vous connais pour n'avoir pas en vous mêmes l'amour de Dieu. Moi, Je suis venu au nom de Mon Père, et vous ne Me recevez pas. Si un autre vient en son propre nom, alors vous l'accueillez. Comment pouvez-vous croire ? vous qui tirez gloire les uns des autres; tandis que vous ne cherchez pas la Gloire qui vient du Dieu-Unique!

« Ne pensez pas que Je vous accuserai auprès de Mon Père . Il y a quelqu'un qui vous accuse : (c'est) Moïse, en qui vous avez mis votre espoir. Mais si vous aviez cru (de la bonne façon) en Moïse, alors vous croiriez aussi en Moi ; car c'est de Moi qu'il a écrit. Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous Mes paroles?»(4)



(1) Parce que le témoignage rendu par Jean-Baptiste au sujet de Jésus pouvait conduire ses interlocuteurs à croire en Jésus.

(2) C'est-à-dire le témoignage de Jean-Baptiste.

(3) C'est-à-dire l'enseignement de Jésus en tant que Messie-Sauveur.

(4) Le rôle de Moïse, reconduisant le « Peuple de Dieu» depuis son esclavage en Egypte jusqu'en la Terre-Promise qu'était la Palestine, a eu pour but de préparer ce peuple à accueillir le Messie.




85 -- Le vrai service de Dieu et la vraie pureté de cœur et d'intention


St. Marc. 7,1 Des Pharisiens et quelques Scribes venus de Jérusalem se réunirent auprès de Jésus. Et voyant quelques-uns de Ses disciples manger leur pain avec des mains «impures », c'est-à-dire non lavées - car les Pharisiens et tous les Juifs ne mangent pas sans avoir eu les mains lavées, profondément attachés qu'ils sont à la «tradition des Anciens» ; de même qu'ils ne mangent pas ce qui vient du marché sans l'avoir aspergé; ainsi que beaucoup d'autres prescriptions auxquelles ils sont attachés par «tradition », comme le lavage des coupes, des pots et des plats d'airain ... -

Donc, ces Pharisiens et ces Scribes interrogent Jésus en Lui disant : « Pourquoi Vos disciples ne respectent pas la tradition des An ciens, mais prennent leur repas avec des mains (légalement) impures ? »

Et Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites, dans ce qui est écrit :

« Ce peuple m 'honore des lèvres, mais leur coeur est loin de Moi. C'est en vain qu'ils me rendent un culte, puisqu'ils enseignent des doctrines (qui sont) des préceptes humains! »

« Laissant de côté le Commandement de Dieu, vous vous attachez à la tradition des hommes. »

Et Il leur disait encore : « Oui, vraiment, vous enlevez toute autorité au Commandement de Dieu, pour garder votre tradition. Moïse a dit, en effet:

« Honore ton père et ta mère» et « Que celui qui maudit son père ou sa mère soit mis à mort! ».

Mais vous, vous dites: « Si quelqu'un a dit à son père ou à sa mère : « Que soit korban -c'est-à-dire une offrande sacrée- ce que tu aurais pu tirer d'utile de moi »; vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant ainsi la Parole de Dieu à cause de la tradition que vous vous êtes transmise. Et vous faites beaucoup de choses semblables dans ce genre-là . »

Et de nouveau appelant à Lui la foule, Jésus leur disait: St. Mat. 15,10 « Ecoutez tous et comprenez : Il n'est rien hors de l'homme qui, entrant en lui, puisse le souiller ; mais ce qui sort de la bouche de l'homme, voilà ce qui souille l'homme! Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende !»(1)

Alors les disciples s'approchèrent de Jésus et Lui dirent : « Seigneur, savez- Vous que les Pharisiens, en entendant vos paroles, ont été scandalisés.» Leur répondant, Il leur dit: « Toute plantation que Mon Père céleste n'a pas plantée sera arrachée! Laissez-les; ce sont des aveugles. Or, si un aveugle conduit un (autre) aveugle, tous deux tomberont dans une fosse ! »

St. Marc. 7,17 Et quand Il fut rentré dans une maison, loin de la foule, parmi Ses disciples (St. Mat. 15,15) Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: « Expliquez-nous cette parabole.» Jésus répondit : « Etes-vous encore, vous aussi, sans intelligence ? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui entre du dehors dans l'homme ne peut le souiller, parce que cela n'entre pas dans le coeur, mais dans le ventre et s'en va aux lieux appropriés ? » (Ainsi, Jésus) déclarait purs tous les aliments.

Et Il dit : « Ce qui sort de l'homme, c'est cela qui le souille. Car c'est du dedans, du coeur des hommes(2), que sortent les mauvais propos : débauches, vols, meurtres, adultères, cupidité, méchanceté, fraude impudicité, envie, diffamation, orgueil, hébétude morale. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et souillent l'homme.



(1) « Entende» C'est ici, comme souvent, une expression signifiant « comprendre ».

(2) Le mot «cœur» est à comprendre, ici, dans le sens de « ce qu'il y a de plus profond, de plus intime dans la conviction d'une personne. »




86 -- Jésus exauce la prière d'une femme étrangère


St. Mt. 15,21 Et Jésus sortit de là et Se retira dans la région des villes de Tyr et de Sidon. (St. Mc. 7,24) Etant entré dans une maison, Il ne voulait pas qu'on le sût là. Mais Il ne put pas demeurer caché. Et voici qu'une femme païenne, syro-phéni cienne de race et cananéenne de ce territoire, (St. Mt. 15,22) étant sor tie (de chez elle), criait en disant : «Ayez pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! ma fille est tourmentée par un Démon.»(1)

Mais Jésus ne lui répondit pas un mot. Et, s'avançant, les disciples Le priaient en Lui disant : «Renvoyez- là (satisfaite), car elle crie derrière nous!» Jésus répondit en disant: «Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël! »(2)

Mais elle, s'étant prosternée devant Jésus, Lui dit Seigneur : « Venez à mon secours ! »

St. Marc. 7,27 Et Jésus dit à cette femme : « (Il faut) laisser d'abord les enfants se rassasier ; car il n'est pas bien de prendre leur pain et de le je ter aux petits chiens.» Et elle, de répondre à Jésus: «Justement, Sei gneur, les petits chiens, sous la table, mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Alors Jé sus lui répondit : « 0 femme, que votre Foi est grande! A cause de cette pa role, allez : le Démon est sorti de vo tre fille ! »

Et s'étant rendue à sa maison, elle trouva la petite enfant allongée sur le lit, guérie, le Démon sorti d'elle.



(1) Avant l'apparition de Jésus sur terre, il semble que le Démon prenait fréquemment pos session de différentes personnes. Et c'est souvent que Jésus a procédé à des exorcismes. On voit ici que même une toute jeune personne était atteinte. Les raison en étaient diverses.

(2) Ce n'est pas par mépris, mais par tactique que Jésus Se contentait d'aller en priorité vers les enfants d'Israël pour les évangéliser et afin qu'une fois formés eux-mêmes, ils puissent rayonner la Parole de Dieu, progressivement, parmi tous les peuples




87 -- La guérison d'un sourd - bègue


St. Marc. 7,31 De nouveau, quittant le territoire de Tyr, Jésus alla, par la ville de Sidon, vers la mer de Galilée(1) en plein territoire de la Décapole.(2)

St. Mat. 15,29 Et étant monté sur une montagne, Il S'était assis en cet endroit. De nombreuses foules s'approchèrent de Lui, ayant avec elles des boiteux, des estropiés de la main, des aveugles, des sourds-muets et beaucoup d'autres han dicapés ; et ils les Lui amenèrent à Ses pieds.

St. Marc. 7,32 On Lui présenta un (homme) sourd-bègue en Le suppliant de lui imposer les mains. Ayant pris cet homme à part, Jésus lui mit Ses doigts sur les oreilles et lui toucha la langue après avoir pris de Sa salive ; puis, le vant les yeux vers le ciel, Il soupira et dit à cet homme : « Ephfata ! » ce qui veut dire «ouvre-toi ! » Et alors les oreilles de cet homme entendirent ; de même que le «lien de sa langue » fut délié, de sorte qu'il parlait correctement.

Jésus recommanda aux gens de ne rien dire à personne. Mais plus Il leur interdisait de publier ce miracle, plus ils le propageaient, étant tous saisis d'une extrême admiration. (St. Mat.15,81)La foule fut stupéfaite en voyant des sourds– muets qui parlaient, des estropiés guéris, des boi teux marchant et des aveugles voyant. (St. Mat. 7,37) Et ces gens glorifiaient le Dieu d'Israël, disant: « Il a bien fait toutes choses : Il fait entendre les sourds et parler les muets! »



(1) C'est le nom donné parfois à ce que l'on nomme habituellement le« lac de Tibériade ».

(2) C'est le territoire situé à l'Est du lac de Tibériade et qui fait partie actuellement de la Syrie.




88 -- Seconde multiplication des pains


St. Marc. 8,1 En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule et que ces gens n'avaient pas de quoi manger, appelant les disci ples, Jésus leur dit : « J'ai pitié de cette foule; car, voilà déjà trois jours qu'ils restent près de Moi et ils n'ont pas de quoi manger. Et si Je les ren voie à jeun chez eux, ils vont défaillir en route; et certains d’entr’eux sont de loin.» Et Ses disciples Lui répondirent «Comment pourrait-on les rassasier, ici, dans ce désert ? »

Et Jésus leur demandait : « Combien avez-vous de pains? » Et ils répondi rent: «Sept, et quelques petits pois­sons.» Et Jésus ordonna à la foule de s'installer par terre ; puis, prenant les sept pains et rendant grâce, Il les rompit puis les donna à Ses disciples pour qu'ils les servent à la foule.


Et ils les servirent à la foule. Ils avaient aussi quelques petits poissons que Jésus bénit et dit de les servir aussi.

St. Mat. 15,37 Tous mangèrent et furent rassasiés. Et des morceaux qui restaient, on emporta (l'équivalent de) sept corbeilles pleines.(1) Or, ils étaient environ quatre mille hommes, sans ( compter) les femmes et les en­fants.

St. Mat. 8,10 Puis, Jésus les congédia. Ensuite, montant aussitôt dans la barque avec Ses disciples, Il se rendit dans la région de Dalma noutha, au territoire de Magadan.



(1) Sept corbeilles de morceaux restants: De ce fait, certains pensent qu'il y a répétition de la première multiplication rapportée plus haut. Mais il s'agit sûrement d'une autre multiplication, puisque cette fois ce ne sont pas sept pains, mais cinq que Jésus a multipliés.




89 - Refus de Jésus de réaliser un prodige inutile


St. Mat. 16,1 S'approchant (un jour) de Jésus, des Pharisiens et des Sadducéens(1) Lui demandèrent, pour Le mettre à l'épreuve, de leur donner un signe du Ciel.(2) Jésus, gémissant intérieurement, leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère(3) recherche un signe; eh ! bien, il ne lui sera donné comme signe que le signe de Jonas!»(4). Et les quittant, Il S'embarqua de nouveau pour l'autre rive (du lac).



(1) Les Pharisiens formaient une secte de théologiens très influente. Ils constituaient la caste savante et orthodoxe du Judaïsme. C'étaient les « intégristes » de l'époque. Pharisiens signifie « séparés », parce qu'il désigne des croyants qui se distinguaient de la masse des gens du peuple en raison de leur connaissance plus approfondie de la Religion, par leurs habitudes de piété et par la fuite de tout ce qui aurait pu altérer la pureté légale de la lettre de la Loi religieuse. Tandis que les Sadducéens constituaient une secte juive directement opposée, aussi bien en théorie qu'en pratique, à celle des Pharisiens: Rejetant les explications traditionnelles de la Loi recueillies ou inventées par les Pharisiens, ils faisaient profession de borner leur vertu à s'en tenir à la pure justice légale. - à l'esprit de la Loi - De là leur nom de «justes» que si gnifie le mot Sadducéen. Ils étaient, en quelque sorte, les « Progressistes » de l'époque.

(2) « Un signe du Ciel », c'est-à-dire, évidemment, un miracle, lequel ne peut se produire que par la puissance divine.

(3) L'adultère est, ici, moral :En effet, bien des chefs religieux qui avaient perdu, en fait, le vrai sens de la Religion en s'en étant construite une à leurs convenance, avaient fini par être infidè les à la Révélation de Dieu, et donc à Dieu Lui-même, en se compromettant avec d'autres croyances

(4) Jonas, qui resta un temps dans les flots de la tempête, en fut sauvé au troisième jour. Il annonçait, bien avant sa réalisation, la Résurrection du Sauveur ; et donc la Rédemption opérée par Jésus pour ceux qui demeureront fidèles.




90 - Il faut se garder des doctrines dangereuses


St. Marc 8,14 Les disciples avaient oublié de prendre des pains. Ils n'avaient qu'un pain avec eux dans la barque. Et Jésus leur fit (alors) cette recommandation : «Attention, gar dez-vous du « levain» (1) des Phari siens et du « levain» des Sadducéens et (de celui) d'Hérode ! »

St. Marc. 16,7 Les disciples raison naient en eux-mêmes: «C'est parce que nous n'avons pas pris de pains!

Et Jésus (connaissant leurs pensées) dit : «Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, hommes de peu de foi, parce que vous n'avez pas de pain ? » St. Marc. 8,17 «Vous n'avez pas en core réfléchi, ni compris? Avez-­vous un cœur endurci? Ayant des yeux, vous ne voyez pas ; ayant des oreilles, vous n'entendez pas... Et ne vous rappelez-vous pas, lorsque J'ai rompu cinq pains pour cinq mille (hommes) : combien avez-vous enle vé de paniers pleins de morceaux ? » Les disciples répondirent à Jésus: «Douze! »

«Et lorsque (J'ai rompu) les sept pains pour les quatre mille personnes, combien avez-vous enlevé de cor beilles pleines de morceaux ? » «Sept! », répondirent-ils. Et Jésus leur dit : « Et vous ne comprenez pas encore? » St. Mat. 16,11 «Com ment n'avez-vous pas compris que Je ne vous ai pas parlé de pain (matériel)? Mais (ceci) : gardez- vous du « levain» des Pharisiens et des Sadducéens ! »

Alors les disciples comprirent que Jésus ne leur avait pas dit de se gar der du levain de pain, mais de la doctrine enseignée par les Pharisiens et les Sadducéens.



(1) Comme cela est expliqué en fin de cette parabole, il s'agit non pas de levain de pains matériels, mais de doctrine religieuse.