Chapitre 7


61. La raison d’ être des paraboles
62. Explication de la parabole du semeur
63. Bien accueillir la « Parole de Dieu » et s’en rendre digne
64. Parabole du grain qui pousse sans qu’on y travaille
65. Parabole de l’ivraie mêlée au bon grain
66. Parabole du grain de sénevé
67. Parabole du levain mêlé à la pâte
68. Explication par Jésus de la parabole de l’ ivraie
69. Paraboles du trésor caché, de la pierre précieuse et du filet
70. La tempête apaisée


61-- La raison d’ être des paraboles


St. Marc. 4, 10 Lorsqu’Il fut seul avec Ses disciples et après que ceux-ci se fussent rapprochés, ils dirent à Jésus : « Pourquoi parlez-vous aux foules en paraboles ? »

A quoi Jésus répondit : « A vous il a été donné de connaître les mystères de Dieu ; tandis qu’à d’autres, cela ne leur a pas été donné (1). Ainsi, à celui qui possède, on donne ; si bien qu’il se trouve dans l’abondance. Tandis qu’à celui qui ne possède pas, on enlève (le peu de) ce qu’il a.(2) Aussi, (à ces derniers) Je parle donc en paraboles, parce qu’ils regardent sans voir et écoutent sans entendre. C’est en eux que s’accomplit la prophétie d’Isaïe qui a dit : « Vous écouterez avec soin et vous ne comprendrez pas. Car le cœur de ce peuple s’est épaissi et ils ont fait la sourde-oreille. Ils ont à-demi fermé les yeux pour ne pas risquer de voir de leurs propres yeux, et de ne pas entendre de leurs propres oreilles, de peur qu’ils se sentent dans la nécessité de se convertir, tandis que Je les aurais (pourtant) guéris ! » ( Voir : Isaïe chapitre 6, verset 9).



(1) Il ne s’agit pas ici, malgré les apparences, d’une préférence de la part de Dieu et qui rendrait alors irresponsables ceux qui seraient sourds à la Voix de Dieu exprimée par l’enseignement de Jésus. Il s’agit de ceux qui font les sourds volontairement pour ne pas s’imposer les sacrifices nécessaires pour mener une vie chrétienne sérieuse.

(2) Ainsi sont ceux des chefs religieux qui, par leur faute, ont rejeté Jésus et ont perdu l’avantage de la promesse messianique faite en leur faveur par Abraham et par Moïse de la part de Dieu.




62 -- Explication de la parabole du semeur


St. Luc 8, 9 Et comme Ses disciples Lui avaient demandé quel était le sens précis de la parabole, Jésus leur dit : (St. Marc. 4, I3) « Vous ne comprenez pas cette parabole ! Et comment alors comprendrez-vous les autres paraboles ? »

St. Mt. I3, I8 « Ecoutez donc la signification de cette parabole du semeur. » : St. Mc.4, I4 « Le semeur, c’est celui qui enseigne la Parole de Dieu (1). Or, il y a ceux qui sont le long du chemin où l’on sème la Parole de Dieu. Lorsqu’ils ont entendu cet enseignement, Satan vient aussitôt et enlève de leur cœur la Parole qui a été semée en eux, afin qu’ils ne croient pas et qu’ils ne soient pas sauvés. De même pour les grains semés sur les endroits pierreux : ils représentent ceux qui, après avoir entendu la Parole de Dieu, l’acceptent aussitôt et même avec joie ; mais ils n’ont pas de racines en eux-mêmes : (C’est-à-dire qu’) ils ne croient que pour un temps. Ils sont changeants ; si bien que lorsque surviennent les épreuves ou les persécutions à cause de la Parole de Dieu, ils abandonnent tout... » « Il y en a d’autres : Ceux (représentés par les grains) semés dans les épines : Ceux-là ont bien entendu la Parole de Dieu (1) , mais les soucis de la vie et les préoccupations du monde, les richesses et les plaisirs, ainsi que les désirs de tous genres qu’ils rencontrent dans la vie pénètrent en eux et étouffent la Parole de Dieu. Et celle-ci ne peut donc pas, finalement, apporter de fruits. »

«Quant à ceux-là (qui sont représentés par les grains) qui ont été semés dans la bonne terre : Ce sont ceux qui, ayant entendu et bien accueilli la Parole de Dieu, la gardent dans un cœur bien disposé et portent alors de bons fruits, grâce à leur persévérance. C’est alors qu’ils donnent : qui trente, qui soixante, qui cent pour un ! »



(1) Il est bon de rappeler ici que l’expression « Parole de Dieu » concerne à la fois : l’enseignement religieux donné au peuple, et aussi la Grâce prévenante de Dieu qui est mise à la disposition de toute âme de bonne volonté, c’est-à-dire bien disposée et d’intention droite.




63 -Bien accueillir la « Parole de Dieu » et s’en rendre digne


St. Luc.8,I6. Et Jésus continua : « Personne, s’il a allumé une lampe, ne la cache sous un boisseau (renversé), ni ne la place sous un meuble. Au contraire : il la met sur un chandelier, afin que ceux qui entrent voient clair (1). (De même) il n’y a rien de caché qui ne doive être (un jour ou l’autre) connu. Ni rien de secret qui ne doive être révélé un jour.

Prêtez bien attention à ce qui vous est dit (2). On vous servira selon votre propre mesure ; et même on en ajoutera (3). Car, à celui qui aura, on donnera (davantage), de sorte qu’il sera dans l’abondance. Mais à celui qui n’aura rien, même ce qu’il pense posséder lui sera enlevé ! » (4).



(1) Après avoir expliqué la parabole du semeur, Jésus revient au thème général de la « Parole de Dieu » enseignée par Lui : Elle est encore mal connue et comme cachée au moment où Il la donne aux disciples ; mais elle doit être manifestée et prêchée à tous, explicitement, le moment venu.

(2) Les disciples sont invités à bien comprendre les explications détaillées de la prédication de Jésus ; afin d’en faire un usage personnel et aussi pour bien la faire comprendre.

(3) Les continuateurs de Jésus recevront en récompense logique de leurs travaux apostoliques les larges bienfaits qu’ils auront généreusement mérités de la part de leur Maître.

(4) Si ce proverbe oriental paraît contradictoire dans sa formulation, sa vérité est significative. C’est-à-dire que celui qui se fait accueillant et très attentif à l’enseignement du Seigneur et à la Grâce de Dieu, recevra d’autant plus qu’il aura été attentif et docile à l’accueil de cet enseignement religieux et moral. Tandis que celui qui, n’ayant pas voulu recevoir ce qui lui était ainsi propos, se retrouvera tout logiquement sans rien, en fait de récompense, au moment du « règlement des comptes », c’est-à-dire lors du Jugement de son existence par Dieu. Et il aura alors perdu les biens temporels auxquels il s’était attaché et même « cramponné » durant sa vie terrestre et cela, au détriment de l’essentiel que sont les bien spirituels.




64 -Parabole du grain qui pousse sans qu’on y travaille


St. Marc. 4,26 (Une autre fois) Jésus dit : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui aura jeté la semence en terre et qui (ensuite) vivrait tranquillement, tandis que la semence prospérait sans qu’il sache lui-même comment cela se fait.

En effet, la terre fait prospérer d’elle-même : D’abord l’herbe, puis les épis, puis les grains pleins les épis. Et lorsque le fruit est mûr, aussitôt le cultivateur procède à la moisson, celle-ci étant à point.»




65 -- Parabole de l’ivraie mêlée au bon grain


St. Mat. 13,24 Jésus proposa à ses interlocuteurs une autre parabole : « Le Royaume des Cieux peut se comparer à un homme qui avait semé du bon grain dans son champ. Or, pendant le sommeil des ouvriers, vint un homme qui lui voulait du mal et, à son tour, cet homme sema de l’ivraie (1) par-dessus le blé et s’en alla.

Lorsque la tige de blé eut poussé et produit l’épi, l’ivraie apparut aussi. (Constatant la chose) les ouvriers vinrent dire au propriétaire du champ : « Maître, n’est-ce pas du bon grain que vous avez fait semer dans votre champ ? D’où vient donc qu’il y ait aussi de l’ivraie ? » Et le maître répondit : « C’est un ennemi qui a fait cela.»Les serviteurs proposèrent alors à leur maître : « Voulez-vous que nous allions enlever cette ivraie ? » - Non, répondit le maître ; parce qu’en enlevant l’ivraie, vous déracineriez en même temps le blé. Laissez donc croître le total jusqu’à la moisson et, le moment venu de cette moisson, je dirai aux moissonneurs : ramassez l’ivraie en tas puis on la brûlera ; quant au blé, recueillez-le dans mon grenier.» (2)



(1) L’ivraie est une plante herbacée particulièrement nuisible aux céréales. On l’appelle aussi la « zizanie ».

(2) Le sens de cette parabole est expliqué, plus loin, par Jésus Lui-même




66 -- Parabole du grain de sénevé


St. MARc. 4,30 Jésus dit encore une parabole : « A quoi pourrions-nous comparer (encore) le Royaume de Dieu ? Par quelle parabole le représenter ? (Eh! bien) on le pourrait en prenant comme comparaison une graine de sénevé (1) : Lorsqu’on la met en terre, c’est la plus petite des graines ; mais lorsqu’elle se développe, elle devient la plus grande de toutes les plantes potagères. Elle fait de grandes branches, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent s’abriter sous son ombre. » (2)



(1) Le sénevé est le moutardier, appelé aussi le sinapisme.

(2) Le sens de la parabole nous donne une idée du Royaume de Dieu (la Grâce sanctifiante grandissant dans l’âme bien disposée) : Imperceptible dans l’âme, elle prédispose celle-ci aux autres Grâces actuelles et l’améliore progressivement, tant que l’âme reste fidèle à cette réceptivité.




67 -- Parabole du levain mêlé à la pâte


St. Mat. 13,33 « A quoi comparerai-Je encore le Royaume de Dieu ? dit Jésus : Il est semblable à du levain qu’une femme a pris et mêlé à trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte ait levé.» (1)

C’est par de nombreuses paraboles semblables à celles-là que Jésus prêchait la Parole de Dieu. Il le faisait en adaptant son enseignement à la capacité de compréhension de Ses auditeurs. Il ne leur enseignait jamais rien sans employer des comparaisons. Par ailleurs et en particulier, Il expliquait tout à Ses disciples.

Ainsi se réalisait ce qui avait été annoncé par le Prophète (David, au psaume 78,2) en ces termes : « J’enseignerai en paraboles et Je dirai explicitement des choses jusque là cachées depuis la création. » (2)



(1) Même signification que la parabole précédente.

(2) « Choses cachées » : dans le sens de « non comprises jusqu’ici dans leur sens profond ».




68 -- Explication par Jésus de la parabole de l’ ivraie


St. Mat. 13,36 Puis, ayant quitté les foules qui L’écoutaient, Jésus Se rendit chez un homme qui Le reçut en sa maison. Les disciples Le rejoignirent et Lui dirent : « Expliquez-nous, Maître, la parabole de l’ivraie du champ de blé. »

A quoi Jésus répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils -de -l’homme. Le champ, c’est le monde des humains (1).Le bon grain, ce sont les fils du Royaume.» (2)

«L’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.(3) L’ennemi (du semeur), c’est le Démon. La moisson, c’est la fin du monde. Les moissonneurs, ce sont les Anges. »

« De même qu’on ramasse l’ivraie et qu’on la brûle au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. (4) : Le Fils-de-l’homme enverra ses Anges ; ceux-ci enlèveront, pour les mettre hors de Son Royaume, tous les fauteurs de scandales et ceux qui pêchent contre Lui et ils les jetteront dans la fournaise de feu. (5) : Là, seront des pleurs et des grincements de dents. (6) Tandis que les justes resplendiront dans le Royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ! »



(1) Dans le texte : le monde.

(2) Sont appelés « fils du Royaume » ceux qui sont accueillants et fidèles à l’enseignement et à la Grâce de Dieu. C’est-à-dire tout être humain de bonne volonté et d’intention droite.

(3) Tandis que « les fils du Mauvais » sont ceux qui, au contraire des précédents, rejettent ou refusent consciemment toute docilité ou participation à ce que Dieu leur a proposé en fait d’enseignement et de Grâce.

(4) La fin du monde est considérée ici relativement au Jugement dernier qui s’en suivra pour tout le monde.

(5)« La fournaise de feu » est classiquement donnée comme image de l’Enfer, qui est privation méritée (et « cuisante ») de Dieu en une séparation définitive d’avec les âmes coupablement infidèles.

(6) Image relative aux amers et vains regrets de l’âme séparée pour toujours de Dieu, par la propre faute de cette âme.




69 -- Paraboles du trésor caché, de la pierre précieuse et du filet


St. Mat. 13,44 (Et Jésus poursuivit :) « Le Royaume des Cieux est (aussi) semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui a trouvé ce trésor le cache à nouveau puis, dans sa joie, il s’en va vendre tout ce qu’il possède et achète ce champ.»

« Le Royaume des Cieux est encore semblable à un marchand qui recherche des perles fines. En ayant trouvé une de grande valeur, il s’en va, vend tout ce qu’il possède et achète cette perle précieuse. »

« Le Royaume des Cieux est encore semblable à un grand filet jeté dans la mer et qui ramène toutes espèces de poissons. Une fois le filet rempli, les pécheurs le tirent sur le rivage puis, s’asseyant, ils recueillent les bons poissons dans des paniers, tandis qu'ils rejettent à l'eau les mauvais.

« Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : Les Anges se présenteront et ils sépareront les (humains) mauvais d’avec ceux qui seront justes ; et ils rejetteront les mauvais sans la fournaise ardente, où seront des pleurs et des grincements de dents. »

« Avez-vous compris tout cela ? » (dit Jésus). Et Ses disciples répondirent : « Oui ! » Et Jésus poursuivit : « C’est ainsi que tout scribe initié à la doctrine (1) du Royaume des Cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et du vieux. » (2)



(1) Les « initiés à la doctrine » est une expression évangélique que certains auteurs traduisent par « ceux qui sont devenus disciples du Royaume des Cieux » c’est-à-dire, en fait, les fidèles bien informés de la doctrine religieuse et morale.

(2) « Tirer de son trésor du neuf et du vieux » : Le trésor, c’est l’ensemble de ce que Dieu a révélé, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament de la Bible. Tandis que « le neuf » et « le vieux » sont des expressions faisant relation précisément aux vérités révélées contenues soit dans l’Ancien Testament (= avant la venue de Jésus sur terre), soit dans le Nouveau Testament (= après la venue de Jésus sur terre).



70 -- La tempête apaisée


St. Mat. 13,53 Lorsque Jésus eût achevé ces paraboles, le soir de ce même jour, Il dit ( à Ses disciples ) : « Passons sur l’autre rive (du lac). »

Pendant la traversée, Jésus s’endormit. Et voici que se produisit un tourbillon de vent ; puis une forte tempête se déchaîna. Les vagues se ruaient sur l’embarcation qui se mit à prendre l’eau. Les disciples réveillèrent alors Jésus et Lui crièrent : « Maître, sauvez-nous car nous allons périr ! » Ainsi réveillé, Jésus leur dit : « Pourquoi craignez-vous ? (1) homme de peu de foi ! » Et, Se levant, Jésus commanda le vent et les flots. Et alors, aussitôt, il se fit un grand calme.

Tous furent saisis de stupeur, se disant : « Quel est donc cet homme, pour que le vent et la mer Lui obéissent ? »(2)



(1) En effet, du moment que Jésus était avec eux dans la même embarcation, Ses disciples devaient Lui faire confiance et savoir qu’ils ne risquaient rien, Jésus ayant manifesté, bien des fois, Sa puissance à divers égards et dans diverses occasions...

(2) L’émerveillement dans la surprise vient de ce que les témoins de Jésus constatent que le miracle de leur maîtres porte, cette fois, sur des êtres inanimés : le vent et l’eau. On ne peut donc pas supposer, dans ce cas, qu’il y ait pu avoir arrangement ou connivence avec ces choses…

N.B. Ce miracle de Jésus nous montre, une fois de plus, Sa toute-puissance divine ; même sur les éléments de la nature. Mais il serait logique d’y voir aussi la capacité de Jésus, si nous sommes et restons unis à Lui, d’apaiser les « tempêtes de nos passions » et les diverses « turbulences » de notre vie.