Chapitre 6


51. Divers perfectionnements indiqués par Jésus comme étant dans le prolongement des Béatitudes
52. Il faut construire sur le roc et non pas sur le sable
53. Le capitaine de Capharnaüm et son serviteur mourant
54. La résurrection, par Jésus, du fils d’une veuve de Naïm
55. Le message de St. Jean - Baptiste
56. Jésus Se prononce en faveur de Jean - Baptiste
57. La pécheresse pardonnée à cause de son repentir
58. Les préoccupations des alliés de Jésus
59. Les vrais apparentés de Jésus
60. La parabole du semeur





51. Divers perfectionnements indiqués par Jésus comme étant dans le prolongement des Béatitudes



A-- Au sujet de l’homicide



St. Mat. 5, 21 « Vous avez entendu, poursuivit Jésus, qu’il a été dit (1) aux Anciens (2) : « Vous ne tuerez pas (3), et que quiconque tuera (son prochain) sera justiciable du tribunal. »

« Eh ! bien, Moi Je vous dis que quiconque se mettra en colère (4) contre son prochain sera justiciable du tribunal (5). Et quiconque traitera un autre de « tête vide » sera justiciable du Sanhédrin. Et quiconque fera une réputation de dément à son prochain sera justiciable de la Géhenne de feu.» (5)

« Si donc vous vous présentez avec votre offrande pour qu’elle soit offerte sur l’autel, et qu’à ce moment-là vous vous souveniez que quelqu’un a un grief contre vous (6), alors, laissez là cette offrande et allez d’abord vous réconcilier avec lui ; puis revenez ensuite pour présenter votre offrande ».



(1) Jésus ne parle pas ici des commentaires de la Loi divine, mais de la Loi elle-même.

(2) Ce sont ceux qui ont reçu, par Moïse, la Loi de Dieu, ainsi que les Patriarches.

(3) Livre de l’Exode : chap. 2O, verset I3.

(4) Celle qui s’enflamme par haine et déchaîne les mauvais procédés.

(5) Il s’agit ici du sentiment intérieur de calomnie qui est préjudiciable au calomnié et qui provoque la réprobation sévère de Dieu.

(6) Allusion à une offense dont on se serait rendu coupable envers un autre ; ou bien à une irritation sans fondement. Mais dans un cas comme dans l’autre, il convient d’œuvrer pour la paix des cœurs.




B-- Au sujet de l’adultère



St. Mat. 5, 27 « Vous avez entendu qu’il a été dit aux Anciens : Vous ne commettrez pas l’adultère ! (1) Eh! Bien, Moi Je vous dis que quiconque regarde une femme avec une convoitise coupable, commet déjà l’adultère dans son cœur ».

« Si donc votre oeil droit est pour vous une cause de scandale, arrachez-le et jetez-le loin de vous : Il est préférable de perdre l’un de vos membres et que votre corps en entier ne soit pas jeté en Enfer. Et si c’est votre main droite qui est pour vous une cause de scandale, coupez-là et jetez-là loin de vous : Car mieux vaut pour vous, en effet, perdre l’un de vos membres et que votre corps tout-entier n’aille pas en Enfer ! »



(1) Voir Exode chap. 2O, verset 14. Le péché a essentiellement sa racine dans le cœur, c’est-à-dire dans l’intention .




C-- Au sujet de la répudiation



St. Mat. 5, 31 « Il a été dit aussi : Quiconque répudie son épouse doit lui donner un acte de répudiation .(1) Eh ! bien, Moi Je vous dis : Quiconque répudie son épouse (2), mis à part le cas d’adultère (3), l’expose à l’adultère. Et quiconque épouse une femme répudiée commet l’adultère .»



(1) Voir Deutéronome chap. 24, verset 1.

(2) Par rapport à la Loi religieuse de l’Ancien Testament, il y a ici un changement profond et qui constitue un perfectionnement apporté manifestement par Notre-Seigneur.
L’ Eglise grecque et les Protestants interprètent ce passage dans le sens d’un droit au divorce en cas d’adultère de la part de la femme. l’Eglise catholique enseigne, avec le Concile de Trente (24° session, canon 7) que le lien du mariage religieusement et validement contracté ne peut pas être dissous par l’adultère d’un des conjoints.
L’indissolubilité du mariage valide est, par ailleurs, assez clairement enseignée, par Notre-Seigneu,r pour que l’interprétation soit nettement et manifestement précise. Voir en St. Marc.ch.10, ver.11 ; en St. Luc. 16,18 et en St. Paul dans sa 1ère épître aux Corinthiens, chap.7.
Ici, c’est le principe-même de la répudiation qui est aboli. Notre-Seigneur autorise la « séparation de corps », mais sans que l’on puisse considérer qu’il y ait rupture du lien du mariage.

(3) « Mis à part le cas d’adultère » est une précision de Jésus qui ne doit pas être interprétée dans le sens de « sauf le cas d’adultère.» Mais cela doit être compris dans le sens de « Le cas de l’adultère devant être réglé et puni de la façon prévue par la Loi religieuse. »




D-- Au sujet des serments



St. Mat. 5, 33 « Vous avez encore entendu qu’il a été dit aux Anciens (1) : Vous ne parjurerez pas ; mais vous tiendrez vos serments faits envers le Seigneur. (2) Eh ! bien, Moi Je vous dis de ne pas jurer du tout (3) : Ni par le Ciel, parce qu’Il est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce qu’elle est l’escabeau de Ses pieds ; ni par Jérusalem, parce qu’elle est la cité du grand Roi. Vous ne jurerez pas non plus par votre tête, parce qu’il n’est pas en votre pouvoir de rendre un seul de vos cheveux noir ou blanc.»

«Mais que votre langage soit Oui ! (si c’est) oui. Non! (si c’est) non .Tout ce qui serait ajouté (à cette affirmation) le serait de la part du Mal.»(4)



(1) Voir. Exode : ch. 20, ver. 7. Livre des Nombres : ch.30, ver.3. Et Deutér. Ch. 23, ver.22.

(2) Deux sortes de serments sont concernés ici : Ceux qui prennent Dieu à témoin, et dans ce cas, il fallait qu’on ne prêtât pas serment contre la vérité. Tandis que pour les errements qui engagent solennellement le jureur envers Dieu, il fallait que l’on tînt parole.

(3) En cette remarque, Jésus freine l’usage ancien de prêter serment pour des broutilles ; mais Il n’interdit pas les serments engageant les contractants en des affaires importantes et graves.

(4) C’est-à-dire au Démon, mais aussi à l’esprit humain enclin à la duplicité.




E-- Le renoncement a son bon droit pour un motif supérieur



St. Mat. 5, 38 « Vous avez entendu qu’il a été dit (1) : « Oeil pour oeil ; dent pour dent ! » Et Moi Je vous dis de ne pas résister au mauvais traitement. Ainsi : si quelqu’un vous frappe sur la joue droite, tendez-lui la joue gauche.(2) Et si quelqu’un vous appelle en justice pour vous prendre votre tunique, donnez-lui encore votre manteau. Et si quelqu’un vous réquisitionne pour faire avec lui mille pas, faites-en deux mille.» (3)

« Donnez à qui vous demande, et ne vous détournez pas de celui qui veut vous emprunter. » (3)



(1) Voir le Livre de l’Exode chapitre 21, verset 24.

(2) On peut supporter quelqu’un de mauvais, en vue d’un plus grand mérite pour soi et dans l’espoir de sa conversion, grâce à l’exemple de générosité charitable qui lui est ainsi donné.

(3) C’est intentionnellement que Jésus exprime un paradoxe en suggérant des attitudes où l’exagération voisine avec la contradiction. C’est ici l’indication volontairement exagérée d’avoir à pratiquer la charité, même lorsqu’elle pourrait paraître excessive. Mais il est bien évident qu’il n’est pas donné là un conseil encourageant un profiteur à abuser de la situation.




F-- La charité envers les ennemis



St. Mat. 5, 43 « Vous avez entendu qu’il a été dit : « Vous aimerez votre prochain et vous haïrez votre ennemi.» (Lévitique 19,18)


« Eh ! bien, Moi Je vous dis : Aimez (même) vos ennemis. Priez pour ceux qui vous persécutent. Faites du bien à ceux qui vous haïssent. Bénissez ceux qui vous maudissent, afin de vous montrer les dignes fils de votre Père qui est dans les Cieux. Car c’est Lui qui fait luire le soleil sur les mauvais et sur les bons et qui fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » (St. Lc. 6, 28) .

« Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les Publicains ne font-ils pas de même ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on ? Même les pécheurs en font tout autant.»

« Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? Les pécheurs aussi prêtent à d’autres pour en recevoir l’équivalent. Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous là d’extraordinaire ? Est-ce que les païens n’agissent pas de même ? »

« Au contraire : Aimez vos ennemis. Faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour, et votre récompense sera grande et vous serez les dignes fils du Dieu Très-Haut, parce qu’Il est bon, (même) pour les ingrats et les mauvais. »

« Vous, donc : soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ! » (1)


St. Mat. 6, 1 « Prenez garde de ne pas exercer votre justice devant les hommes en vue de bénéficier auprès d’eux d’une grande considération ; sinon, vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les Cieux ! »



(1)Jésus S’adresse, là, à Ses disciples ; il est donc normal qu’Il leur demande davantage qu’au peuple de ceux qui n’ont pas reçu de Lui un enseignement plus précis et détaillé.




G-- Au sujet de l’ aumône



St. Mat. 6, 3 « Lorsque vous faites l’aumône, ne le claironnez pas devant vous, comme le font les hypocrites dans les assemblées et par les rues, afin d’être loués par les autres. En vérité Je vous le dis : Ces gens-là ont (alors) reçu leur récompense ! Pour vous, lorsque vous faites l’aumône, que votre main gauche ne sache pas ce que fait votre main droite, afin que votre geste (de générosité) demeure dans la discrétion. Et (alors) votre Père, qui voit tout dans le secret des cœurs, vous le rendra ! »




H-- Au sujet de la prière et du jeûne



St. Mat. 6, 5 « Lorsque vous priez, ne soyez pas semblables à des hypocrites : Eux, ils aiment prier ostensiblement dans les assemblées et aux angles des places, afin d’être bien remarqués des autres. En vérité Je vous le dis : Eux (aussi) ont reçu leur récompense. Pour vous, lorsque vous priez, entrez dans votre chambre (1) et, en ayant refermé la porte, priez votre Père dans la discrétion. Et votre Père, qui voit dans le secret (des intentions) , vous le rendra. »

« De même, lorsque vous jeûnez, ne soyez pas semblables aux hypocrites qui prennent exprès un visage sombre: : Ils montrent cette mine défaite pour bien faire remarquer aux autres qu’ils jeûnent.» « Et là aussi, Je vous le dis en vérité : ces gens-là ont reçu leur récompense . Mais pour vous, lorsque vous jeûnez, parfumez (au contraire) votre tête ; ayez un visage frais, afin de ne pas montrer aux autres que vous jeûnez, mais seulement à vote Père du Ciel. Et Lui qui vous voit dans le secret (des cœurs) vous accordera la récompense.. »



(1) Image de la discrétion dans la piété.




I-- Ne pas juger les autres, mais se juger plutôt soi-même



St. Luc. 6, 35 « Ne jugez pas les autres, et (alors) vous ne serez pas jugés. Ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. »

« Pardonnez, et (alors) vous serez pardonnés. Donnez et (alors) vous recevrez. Faites bonne mesure dans vos générosités, à l’image d’un homme qui verse une bonne mesure serrée, tassée, débordante de froment dans le sac d’un nécessiteux ! Et c’est alors qu’on se servira envers vous de la même mesure dont vous aurez fait si généreusement usage ! »

St. Mat. 7, 2 « De même, c’est de la façon dont vous jugez les autres que vous serez vous-mêmes jugés. »

St. Luc. 6, 41 « Pourquoi remarquez-vous la paille qui est dans l'œil de votre prochain, tandis que vous négligez la poutre qui est dans le vôtre ? » (1)

« Ou bien encore : comment pouvez-vous dire à votre prochain : « laissez-moi enlever la brindille qui est dans votre œil », alors que vous ne faites aucun cas de la poutre qui est dans le vôtre ? Hypocrites ! : Enlevez d’abord la poutre qui est dans votre œil, et seulement ensuite vous pourrez vous mêler d’ôter la brindille qui est dans l'œil de votre prochain ! »



(1) Avec une habituelle comparaison qui fait choc par son exagération, Jésus recommande ici de se juger d’abord soi-même, avant de se faire le censeur des autres.




J-- Le respect dû aux choses saintes



St. Mat. 7, 6 « Ne profanez pas ce qui est saint (1), en le donnant aux chiens. Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent de leurs pattes et que, se retournant contre vous, ils ne vous déchirent ! »



(1) Il ne faut pas gâcher son temps et ses moyens avec ceux qui, manifestement, sont déterminés à refuser absolument la Vérité ; tandis que d’autres nous attendent...




K-- Il faut suivre la voie étroite



St. Mat. 7, 13 « Faites tous les efforts pour passer par la porte étroite; car large est la porte et spacieuse est la route qui conduit à la perdition ; et nombreux sont ceux qui les prennent ! "Mais comme est étroite la porte, et combien est escarpée la voie qui conduit à la Vie ! » Et qu'ils sont nombreux ceux qui s'y engagent !(1)



(1) Dans la vie courante, les hommes vont, le plus souvent en effet, spontanément vers la facilité qui conduit à l’abandon des biens spirituels. A nous de choisir la bonne voie, même au prix de sacrifices humainement coûteux




L-- Se méfier des faux prophètes



St. Mat. 7,15 « Méfiez-vous des faux prophètes ! Ils viennent à vous sous des dehors de brebis ; mais, au-dedans d’eux-mêmes, ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits : Récolte-t-on du raisin sur des chardons ou des figues sur des ronciers ? »

« Tout bon arbre produit de bons fruits ; tandis qu’un mauvais arbre donne de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits ; ni un arbre mauvais produire de bons fruits. »

St. Mat. 12, 33 « Ou estimez que l’arbre est bon, puisque son fruit est bon ; ou considérez que l’arbre est mauvais, puisque son fruit est mauvais. Oui : c’est à son fruit qu’on reconnaît (la qualité de) l’arbre ! »

« C’est d’après leurs oeuvres que vous reconnaîtrez les faux prophètes ! »

« Race de vipère ! Comment pouvez-vous dire de bonnes choses, mauvais comme vous l’êtes ? Car la bouche parle de l’abondance du cœur. (1) L’homme qui est foncièrement bon tirera de bonnes choses de son fonds. Mais l’homme mauvais au fond de lui-même ne tirera que de mauvaises choses de son mauvais fonds. Or, Je vous le dis : De toute parole oiseuse qu’ils auront dites, les hommes devront rendre compte au jour du Jugement. Car c’est sur ce que vous aurez exprimé que vous serez justifiés ou condamnés ! »



(1) Cela est dit ici dans le sens de : « C’est en fonction des sentiments du cœur et des intentions que l’on s’exprime par les paroles ou le comportement. »




M-- Il faut vivre selon l’esprit de l’Evangile



St.Luc.6,46 « Pourquoi M’appelez-vous : "Seigneur, Seigneur!", alors que vous n'agissez pas conformément à ce que Je vous enseigne ?»


St. Mat. 7,21 «Ce n'est pas celui qui implore en disant "Seigneur, Seigneur!" qui entrera dans le Royaume des Cieux ; mais celui qui aura fait la volonté de Mon Père qui est dans les Cieux. »




52. Il faut construire sur le roc et non pas sur le sable


St. Luc. 6, 47 « Quiconque vient à Moi et fait bon accueil à Mon enseignement, puis le met en pratique, ressemble à un homme qui bâtit une maison (de la bonne façon) : Il a creusé en profondeur pour les fondations et a scellé celles-ci sur le roc. Les grosses pluies sont venues, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont rués sur cette maison : elle est restée bien debout parce qu'elle a été bâtie sur du solide. «Tandis que quiconque a entendu Mon enseignement et ne le met pas en pratique, ressemble à un insensé qui a bâti sa maison sur du sable : la pluie est venue, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont rués sur cette maison : (alors) elle s'est écroulée et sa ruine a été totale




53. Le capitaine de Capharnaüm et son serviteur mourant


St. Luc. 7, 1 Lorsque Jésus eut terminé de parler au peuple, Il rentra à Capharnaüm. Dans ce même temps, il y avait un capitaine de l’armée dont le serviteur était malade au point d’être mourant.

Or cet homme était cher à son maître. Celui-ci ayant entendu parler de Jésus, envoya auprès de Lui quelques-uns des Juifs considérés et influents, en vue d’intervenir auprès du Seigneur, afin qu’Il sauvât le malade.

Les envoyés allèrent trouver Jésus en Le priant avec insistance en ces termes : « Ce capitaine, Seigneur, mérite que Vous fassiez ce qu’il Vous demande ; car il aime notre nation ; il nous a même fait construire une synagogue. »

Jésus décida de Se rendre chez ce capitaine ; et il n'était plus tellement loin de la maison de cet homme, lorsque celui-ci envoya de ses amis pour faire dire à Jésus : : « Seigneur, ne vous donnez pas cette peine, car je ne suis pas digne que Vous veniez en ma maison. Moi-même je n’ai pas osé aller chez Vous ; mais dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri. En effet, bien qu’étant soumis à des supérieurs, j’ai sous mes ordres des subordonnés ; et lorsque je dis à l’un : va!, eh! bien, il va ; et lorsque je dis à un autre : viens !, eh! bien, il vient ; et lorsque je donne un ordre à mon serviteur, il l’exécute. »

St. Mat. 7, 10 Ayant entendu cela, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui étaient là : « Vraiment, Je vous le dis : Jamais Je n’ai trouvé une telle foi chez un Israélite ! » Puis, S’adressant cette fois au capitaine (arrivé sur les lieux) : « Allez !, lui dit Jésus, et qu’il vous soit accordé selon ce que vous avez cru ! » Et à l'instant même, le serviteur fut guéri.




54. La résurrection, par Jésus, du fils d’une veuve de Naïm


St. Luc. 7,11 Le mois suivant, Jésus S'était rendu, en compagnie de Ses disciples et une foule nombre, à une ville appelée Naïm. Au moment de Son arrivée à l'entrée de la ville, un cortège funèbre emmenait en terre le fils d'une veuve. Il y avait à cette cérémonie une foule de gens. Considérant (la situation de) cette pauvre femme, Jésus eut pitié d’elle et lui dit : « Ne pleurez plus! » Puis, S’approchant, Jésus toucha la civière (sur laquelle reposait le cadavre). Les porteurs s’arrêtèrent et Jésus dit « Jeune-homme, Je le déclare : levez-vous ! ». (Et voici que) le jeune homme se leva et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. Tous ceux qui étaient là furent saisis de stupeur et rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand Prophète nous a été donné. Dieu a visité Son peuple ! » Alors la nouvelle de ce miracle se répandit dans toute la Judée et ses alentours




55. Le message de St. Jean - Baptiste


St. Luc. , 18 Les disciples de Jean-Baptiste lui rapportèrent dans sa prison tout ce qu’ils avaient constaté des oeuvres de Jésus. Alors, Jean envoya deux de ses disciples auprès de Jésus pour Lui faire dire : « Etes-Vous Celui qui doit venir (1) ou bien devons-nous attendre quelqu’un d’autre ? »

Arrivés auprès de Jésus, les envoyés de Jean-Baptiste Lui dirent : « Jean le Baptiste nous a envoyés auprès de Vous pour Vous demander si Vous êtes le Messie, ou si nous devons attendre quelqu’un d’autre.»

Durant le même temps, Jésus guérit beaucoup de gens affligés de maladies et d’infirmités. Il chassa le Démon de nombreux possédés et Il rendit aussi la vue à bien des aveugles.

(Aux envoyés de Jean-Baptiste) le Seigneur répondit : « Allez ! et rapportez à Jean ce que vous avez vu et entendu (2) : Les aveugles voient ; les boiteux marchent ; les lépreux sont guéris ; les sourds entendent ; les morts ressuscitent ; les pauvres (ignorants) sont instruits (des vérités religieuses) ; et bienheureux est celui pour qui Je ne suis pas une occasion de chute ! » (3)



(1)« Celui qui doit venir » est manifestement le Messie tant attendu par le "Peuple de Dieu".

(2) Il suffisait, en effet, aux disciples de Jean-Baptiste, puis à Jean-Baptiste surtout, de constater les prodiges miraculeux que Jésus avait opérés par Sa propre puissance, pour être renseignés sur la nature de leur auteur et sur celle de Sa mission.

(3) Jésus Se compare ici aux Pharisiens et autres opposants de Sa personne.



56. Jésus Se prononce en faveur de Jean - Baptiste


St. Luc, 7,24. Lorsque les envoyés de Jean-Baptiste furent repartis, Jésus, parlant de Jean, dit à la foule : «Qu’êtes-vous allés voir dans la région désertique ? (1) Est-ce un roseau agité par le vent ? Qui êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu royalement ? Mais ce genre de personnage vit dans les délices et habite dans les palais royaux. Qu’êtes-vous donc allés voir ? Un prophète du Seigneur Dieu ? »

« Eh ! Bien, oui ! Je vous le dis : C’est même plus qu’un prophète ; car c’est celui au sujet de qui il est écrit : «Voilà que J’envoie Mon messager devant Ta face, pour qu’Il Te prépare la route devant Toi ! » (Malachie 3,1)

« En vérité Je vous le dis, continua Jésus, parmi tous les hommes ici-bas, aucun envoyé n’a été suscité (par Dieu) qui fut plus grand que Jean-Baptiste, bien, cependant, que le moindre (des élus) dans le Royaume des Cieux soit plus « grand » que lui. »

« Car tous les Prophètes et la Loi, jusqu’à Jean-Baptiste, ont fait des prophéties, mais depuis la prédication de Jean-Baptiste jusqu’à maintenant, le Royaume de Dieu est pris de force, et les courageux s’en emparent. (2) »

«Et si vous voulez bien comprendre cela, considérez qu’il est (en quelque sorte) le Prophète Hélie de retour (ici-bas). Que celui qui est capable de comprendre ces choses les comprennent ! »

«Tout le peuple qui a entendu Jean-Baptiste et les Publicains ont rendu raison à Dieu en se faisant baptiser du baptême de Jean ; tandis que lesPharisiens et les Docteurs de la Loi religieuse (par leur comportement de refus) ont rendu inutile, quant à eux, le plan de Dieu et ont refusé le baptême.»

« A quoi donc comparerai-Je ces gens-là ? » Poursuivit Jésus. « A qui sont-ils semblables ? Ils le sont à des enfants assis sur la place publique et s’interpellant mutuellement en disant : Nous avons joué de la flutte (pour vous distraire), et vous n’avez pas voulu danser. Nous nous sommes lamentés, et vous ne vous êtes pas émus en frappant votre poitrine ! »

«De même : Jean-Baptiste est venu (faisant pénitence) en ne mangeant pas de pain (à satiété), en ne buvant pas de vin, et on a dit (de lui) : «Il est possédé du Démon ! »

« Et puis ‘le fils de l’homme’ est venu, mangeant et buvant (comme tout le monde), et on a dit alors : « Voilà un homme gourmand des bonnes choses, buveur de vin et ami des Publicains et des pécheurs ! »(3)

« Tandis que tous ceux qui ont l’esprit de sagesse (divine) M’ont donné raison en se basant sur les œuvres (que J’ai accomplies). »



(1) Jésus fait allusion ici au fait que Jean-Baptiste avait un caractère ferme. En lui, rien de voluptueux, mais vivant, au contraire, d’une vie sobre et austère. Il est dit par Jésus « plus grand qu’un Prophète » en raison de ce que sa mission a été d’annoncer et de préparer les personnes bien disposées à la docilité envers l’enseignement de Jésus.

(2) Jésus fait allusion ici au sérieux de la vie qu’il nous faut mener pour acquérir les mérites nécessaires pour parvenir à l’intimité avec Dieu. Tandis que notre nature pécheresse et souvent coupable, est sans cesse à remodeler et à corriger.

(3) Image des âmes capricieuses ou jouisseuses des biens terrestres et qui prennent prétexte de n’importe quoi pour ne pas avoir à se plier aux exigences d’une vie méritante et en accord avec le plan de Dieu, afin d’ être sauvée pour l’Eternité.




57. La pécheresse pardonnée à cause de son repentir


St. Luc. 7, 36 Un jour, un Pharisien nommé Simon avait invité Jésus à déjeuner chez lui. Arrivé chez cet homme, Jésus prit place. C’est alors que se présenta une femme connue dans la ville comme étant une pécheresse. Elle avait appris que Jésus déjeunait chez ce Pharisien et (s’y était rendue) portant un vase en albâtre rempli d’une huile parfumée. S’étant placée près de Jésus, elle pleurait et mouillait de ses larmes les pieds de Jésus, et les essuyait de sa chevelure. Puis elle oignit de l’huile parfumée les pieds du Seigneur(1). Constatant cela, le Pharisien se dit en lui-même : « Si Jésus était un Prophète, Il saurait qui est cette femme qui Le touche, et ce qu’elle vaut (moralement ; et Il saurait que ) c’est une pécheresse ! »)

Alors, S’adressant à Simon, Jésus lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à vous dire ». Et le Pharisien dit à Jésus : « Parlez, Seigneur ! » Et Jésus continua : «Un prêteur d’argent avait deux clients : L’un qui lui devait 5oo deniers ( une somme importante , à l’époque) et un autre qui ne lui en devait que 5o. Mais comme ils n’avaient, ni l’un, ni l’autre de quoi le rembourser, le prêteur abandonna leur dette à tous les deux. Lequel de ces deux débiteurs sera le plus reconnaissant envers le prêteur ? »

- «Je pense, répondit Simon, que ce sera celui qui devait la plus forte somme ».

-«Vous avez bien jugé» répondit Jésus. Puis, Se tournant vers la femme qui était (toujours) là, Jésus poursuivit : «Vous voyez cette femme, (eh ! Bien,) lorsque Je suis entré chez vous, vous ne M’avez pas fait verser l’eau pour (rincer) Mes pieds (2) ; tandis qu’elle, elle les a (comme) lavés de ses larmes et les a essuyés de ses chevaux. Vous ne M’avez pas accueilli avec l’embrassement (habituel), tandis que cette femme, depuis son arrivée, n’a pas cessé de baiser Mes pieds. Vous n’avez pas oint Ma tête, tandis qu’elle M’a oint les pieds de son huile parfumée. C’est pourquoi Je vous le dis, ses nombreux péchés sont pardonnés, parce qu’elle a manifesté beaucoup d’amour repentant. Tandis que celui à qui on a peu à pardonner, aime peu.» Puis, (S’adressant à la femme), Jésus dit : « Vos péchés sont pardonnés ! » Les convives du repas se dirent alors entre eux : « Quel est donc cet homme qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »Et Jésus dit à la femme : « Votre foi vous a sauvée : Allez en paix ! »

St. Luc. 8, 1 Par la suite, Jésus alla dans les villes et les villages, prêchant et annonçant le Règne de Dieu. Les Douze (qu’Il avait choisis) allaient avec Lui, ainsi que quelques femmes qu’Il avait guéries de (diverses) maladies et dont Il avait chassé de mauvais esprits. Il y avait parmi elles : Marie, surnommée Madeleine, de qui sept Démons avaient été chassés ; ainsi que Jeanne, femme de Chusa, intendant d’Hérode ; puis Suzanne et encore d’autres en nombre. Toutes ces femmes aidaient les Apôtres de leurs biens. !



(1) C’était là un usage courant et une marque de courtoisie bienveillante envers un invité, fin de le mettre à l’aise à divers égards.

(2) Cette onction se faisait envers des personnages de renommée et fondée sur divers critères : ce qui étai le cas de Jésus, couramment réputé, en bien des milieux, comme étant un Prophète.




58. Les préoccupations des alliés de Jésus


St. Marc. 3, 20 Jésus et les Apôtres se rendirent à la maison (où ils demeuraient alors). La foule s’y assembla à nouveau, de sorte qu’ils ne pouvaient pas même avoir (le temps de prendre ) quelque nourriture.

Des membres de la famille de Jésus ayant appris Sa présence en cet endroit, se portèrent vers Lui, afin de Le décider à venir (avec eux) ; car on Le disait « hors de Lui. » (1)



(1) C’est-à-dire hors de l’état de quelqu’un normalement reposé et « en forme. » Avec la vie que menait Jésus, on comprend aisément qu’Il ait connu la fatigue et eut besoin de repos.




59. Les vrais apparentés de Jésus


St. Mat. 12, 46 Tandis que Jésus parlait encore aux foules, Marie sa Mère et Ses Alliés se tenaient en dehors, cherchant à Lui parler. Mais ils ne pouvaient pas parvenir jusqu’à Lui à cause de la foule. Ils Le firent alors demander. Et quelqu’un dit à Jésus : « Voici que votre Mère et vos apparentés sont là, dehors, et cherchent à Vous parler.» Mais Jésus répondit : « Qui est Ma Mère ? Qui sont Mes Frères ? » Et, étendant la main vers Ses disciples, Il dit : «Voici Ma Mère et Mes Frères ! Car, quiconque fait la volonté de Mon Père qui est dans les Cieux, celui-là est (alors) Mon Frère, Ma Sœur, Ma Mère ! »(1)



(1) Loin de renier d’une quelconque manière Sa parenté, Jésus Se place ici au point de vue spirituel. Ceux qui sont devenus Sa parenté spirituelle, ce sont ceux qui se sont montrés accueillants et dociles à Son enseignement. Les affections humaines sont parfaitement respectables, mais elles restent subordonnées à un idéal supérieu, parce que relevant de Dieu.




60. La parabole du semeur


St. Mat. 13, 1 Un jour, Jésus sortit de la maison (où Il se trouvait) et, S’étant assis au bord du lac, des foules nombreuses se rassemblèrent autour de Lui ; et ce fut à un point tel qu’Il monta dans une barque et S’assit, tandis que la foule se tenait sur le rivage (et L’écoutait). De là, Jésus enseignait beaucoup de vérités en paraboles et, selon Sa coutume, Il leur dit : « Ecoutez (ceci) Voici qu’un semeur sortit (un jour) pour aller semer. Or, il arriva que, pendant qu’il semait, une partie du grain tomba le long du chemin : Alors, ces grains furent écrasés sous les pas des passants et les oiseaux du ciel vinrent manger ces grains.» « Une autre partie de la semence tomba sur un sol pierreux : Là, les grains levèrent rapidement mais, n'ayant pas de profondeur de terre, ils furent desséchés. Ce grain périt parce qu'il n'avait pas de racines.» « Une autre partie du grain tomba au milieu (de plantes à) épines. Ces plan- tes grandirent et étouffèrent le bon grain qui ne donna alors aucun fruit ». « Une autre partie tomba dans la bonne terre. alors, les grains se développèrent, devinrent prospères et produisirent du fruit. Ils donnèrent, les uns trente (grains) pour un, d’autres soixante pour un ; et d’autres (jusqu’à) cent pour un ». Et Jésus ajouta : « Que celui qui a une intelligence pour comprendre, comprenne ! ».