Chapitre 5


41. L’ appel de St. Matthieu comme Apôtre
42. Au sujet du jeûne religieux
43. Les épis de blé arrachés par les disciples de Jésus
44. Guérison d’un homme à la main desséchée
45. Premier projet par des chefs religieux de perdre Jésus
46. Jésus choisit définitivement ses Apôtres
47. L’ empressement des foules auprès de Jésus
48. Le sermon de Jésus sur la montagne : les BEATITUDES
49. Les malédictions encourues par les infidèles responsables
50. Jésus est le couronnement de tout l’enseignement divin




41. L’ appel de St. Matthieu comme Apôtre



St. Mat. 2, I3 Après cela, Jésus sortit et Se rendit près du lac de Tibériade. La foule venait au-devant de Lui et Il instruisait tous ces gens. (A un moment,) Jésus avisa un Publicain (1) nommé Lévy et qui était assis au bureau de douane. Il lui dit : « Suivez-Moi ! ». Lévy se leva aussitôt et, quittant ses affaires, se mit à la suivre Jésus. (Par la suite,) cet homme organisa chez lui, en l’honneur de Jésus, une grande réception à laquelle se rendirent une foule de Publicains et bien des gens, ainsi que des disciples de Jésus et (même) des pécheurs publics (2).

Or les Scribes du parti des Pharisiens, voyant Jésus manger avec des pécheurs publics et des Publicains, protestèrent auprès de Ses disciples : « Pourquoi votre Maître accepte-t-Il de manger en compagnie de Publicains et de pécheurs publics ? »

Entendant cela, Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin du médecin ; mais ceux qui se portent mal. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde et non le sacrifice (pour lui-même). (3). Car Je ne suis pas venu ramener les justes, mais (appeler) les pécheurs (à la conversion) ».




(1) Un Publicain était un collecteur d’impôts. A ce titre déjà, la profession était mal vue, l’impôt allant à l’occupant étranger : le Romain. De plus, beaucoup avaient la réputation de profiter de leurs fonctions pour tricher et voler à l’occasion des perceptions des impôts.

(2) Les « Pécheurs publics » étaient les personnes connues pour leur situation irrégulière sur le plan moral ou religieux.

(3) C’est la une citation du Prophète Osée : chapitre 6, verset 6.



42. Au sujet du jeûne religieux



St. Luc. 5, 33 Mais les Scribes demandèrent alors à Jésus : « Les disciples de Jean-Baptiste jeûnent fréquemment et prient ; de même les disciples des Pharisiens. Pourquoi les Vôtres ne font-ils pas de même ? »

St. Marc. 2, I9 Jésus leur répondit : « Est-ce que les garçons d’honneur, durant les noces, jeûnent pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps que les gens de la noce ont le nouveau marié avec eux, ils ne peut pas être question de jeûner. Mais viendront des jours où l’époux leur sera enlevé, (1) c’est alors qu’ils jeûneront. ».

St. Luc. 5, 36 Et Jésus ajouta ces autres paraboles : « Personne ne prélève dans un vêtement neuf une pièce de tissu pour réparer un vêtement usagé, sinon la pièce neuve entraînerait une déchirure plus importante dans le vêtement réparé . » (2)

« De même, continua Jésus, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, sinon ce vin nouveau ferait éclater les outres, et le gâchis serait évident tant pour le vin que pour les outres. Tandis qu’il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves, et tous deux alors se conservent . Et personne, après avoir bu du vin vieux, n'en veut du nouveau ; car on dit, en effet, que c’est le vin vieux qui est le meilleur .»




(1) Ici, l’Epoux est Jésus Lui-même. Et il est fait allusion à Sa mort, en même temps qu’au jeûne rituel qui suivait le décès d’un être cher.

(2) Allusion ici à « l’esprit nouveau » qui doit animer les hommes affranchis de la soumission à des pratiques inspirées par les Pharisiens.



43. Les épis de blé arrachés par les disciples de Jésus



St. Lc. 6, 1 Un jour de sabbat, il arriva que, pendant qu’ils passaient près de récoltes, les disciples de Jésus arrachèrent des épis (de blé) et en mangèrent les grains encore tendres, après les avoir froissés dans leurs mains.

S’étant aperçus de la chose, les Pharisiens en firent la remarque à Jésus en Lui disant : « Voilà que vos disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire un jour de sabbat ! » (1). A quoi jésus répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit (le roi) David lorsqu’il eut faim, ainsi que ceux qui étaient avec lui ? (2) Et comment il entra dans le Temple de Jérusalem et mangea, avec ses soldats, les 'pains de proposition' (offerts à Dieu) (3) et malgré qu’il n’était pas permis d'en consommer, sauf aux seuls Prêtres du Temple ? »(4)

« Ou bien n’avez-vous pas lu dans la Loi (religieuse) que, les jours de sabbat, les Prêtres violent le sabbat (en oeuvrant) sans se rendre (cependant) coupables pour autant ? »

« Or, je vous le déclare : il y a ici une réalité plus grande que le Temple ! (5)

Et si vous aviez compris ce que signifie (cette déclaration) : Je veux la miséricorde, et non le sacrifice, vous n’auriez pas critiqué, alors, ceux qui, en fait, ne sont pas coupables. » (6)

Et Jésus termina en disant : « Le sabbat a été fait pour l’homme ; et non pas l’homme pour le sabbat ! »



(1) Les Pharisiens considéraient le geste des disciples comme étant un travail.

(2) Ier Livre de Samuel : chap. 21, versets 2 à 7 ; et le Lévitique, ch.24, versets 5 à 9.

(3) Les « Pains de Proposition » étaient des galettes de fleur de farine saupoudrées d’encens et placées « devant Dieu » sur un autel, chaque jour de sabbat, en forme d’offrandes à Dieu.

(4) Description rapportée par le Livre des Nombres, chap. 28, verset 9.

(5) Jésus fait ici allusion à Sa propre personne en tant que Messie, et probablement aussi à un « ordre nouveau » et supérieur dont Il est le centre.

(6) Jésus explique ici combien il est nécessaire de se conduire avec un « esprit nouveau » : Celui qui place la charité envers le prochain au-dessus des sacrifices légaux réalisés par des attitudes ou des choses matérielles offertes, et parfois par des attitudes personnelles se plaçant au-dessus même de la Loi, mais dont la valeur relève de la bonne intention. Tandis que certaines offrandes pouvaient très bien être offertes sans intention droite et par pur légalisme.



44. Guérison d’un homme à la main desséchée


St. Luc. 6, 6 Un jour, il arriva que Jésus entra dans une synagogue et qu’Il y enseigna (ceux qui s’y trouvaient ).

Or, il y avait là un homme dont la main droite était (comme) desséchée.

Et Scribes et Pharisiens épiaient Jésus (pour savoir) s’Il oserait guérir cet homme, bien que ce fut un jour de sabbat, et afin de trouver ainsi un prétexte à L’accuser (d’avoir « travaillé » un jour de sabbat...) .

Mais, connaissant leurs pensées, Jésus dit à l’infirme : « Levez-vous et tenez-vous debout au milieu de nous ! » Ce que fit l’homme. Alors, S’adressant à ceux qui étaient là, Jésus leur dit : « Je vous le demande : est-il permis, un jour de sabbat, de faire du bien ou de faire du mal ? De sauver une âme ou de la perdre ? » .


St. Luc. 3, 4 Mais tous gardaient le silence...

St. Mat. 12, 11 « Quel est celui d’entre vous, continua Jésus, qui, ayant une brebis qui soit tombée un jour de sabbat dans une fosse, n’irait pas l’en retirer ? » « Or, s’agissant d’un homme à secourir, à combien plus forte raison celui-ci l’emporte sur une brebis ! »

« Il est donc permis de faire du bien un jour de sabbat ! » conclut Jésus.

St. Marc. 3, 5 Puis, promenant durement Son regard sur les chefs religieux qui étaient là, et attristé de l’endurcissement de leurs cœurs, Jésus dit alors à l’infirme : « Etendez votre main !» L’homme étendit sa main estropiée et celle-ci devint aussitôt saine. (1)




(1) Par le miracle fait un jour de sabbat, Jésus montre que l’on ne doit reculer devant rien lorsqu’il est possible de faire du bien, et que l’esprit de la Loi religieuse l’emporte sur sa « lettre. »



45. Premier projet par des chefs religieux de perdre Jésus


St. Marc. 3, 6. Les Pharisiens sortirent de la synagogue et, avec les partisans du roi Hérode, ils tinrent conseil contre Jésus sur les moyens de Le faire disparaître.



46. Jésus choisit définitivement ses Apôtres


St. Luc. 6, 12 Vers cette époque, Jésus S’en alla en montagne pour prier. Il y passa toute la nuit en prières. Lorsqu’il fit jour, Il appela Ses disciples et en choisit douze qu’Il nomma Apôtres (St. Marc. 3, 14 :) pour être avec Lui et afin de les envoyer prêcher, leur donnant le pouvoir de chasser les Démons et celui de guérir toute maladie et toute infirmité.

Ces Apôtres étaient : En premier lieu :

Simon, à qui Jésus imposa le nom de Pierre (à bâtir) . Puis vinrent ensuite : André, frère de Pierre ; puis les deux frères : Jacques et Jean, fils de Zébédée (leur père). Puis Philippe ; Barthélémy ; Thomas ; Matthieu le publicain ; puis (un autre ) Jacques, fils d’Alphée ; puis Thaddée ; puis Simon le Zélote ; puis Judas Iscariote qui devint (par la suite) un traître (envers Jésus).



47. L’ empressement des foules auprès de Jésus


St. Mat. 12, 15 Ayant appris ce que les Pharisiens et d’autres tramaient contre Lui, Jésus Se retira ailleurs. Avec Ses disciples, Il Se rendit près du lac (de Tibériade) où beaucoup Le suivirent. Et là, Il fit encore beaucoup de miracles.

Les foules venaient de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et du pays situé au-delà du Jourdain, ainsi que des environs des villes (phéniciennes) de Tyr et de Sidon. Et Sa renommée se répandait dans toute la Syrie.


St. Marc. 3, 9. Un moment, Jésus demanda à Ses disciples qu’une petite barque fut mise à Sa disposition, à cause de la foule ; car beaucoup se précipitaient sur Lui pour Le toucher. Et Jésus guérissait quantité de malades. Il recommandait aussi qu’on ne fit pas de publicité (sur Sa personne).


Tout cela réalisait l’accomplis-sement de l’oracle prophétique du Prophète Isaïe qui avait prédit (ch. 42, v. 1 à 4) : « Voici Mon Elu, Celui que J’ai choisi, Mon Bien-Aimé, en Qui Mon âme S’est complu. Je ferai reposer Mon Esprit sur Lui. Il annoncera la vraie foi aux nations. Il ne soulèvera pas de querelles, ni ne criera. Nul ne L’entendra crier sur les place publiques. Il ne brisera pas le roseau à demi rompu, ni n’éteindra la mèche qui fume encore (1), jusqu’à ce qu’Il assure le triomphe de la Justice . (2) Et c’est en Son Nom que les nations mettront leur espérance ! »




(1) « Le roseau à demi-rompu », de même que « la mèche qui fume encore », sont des métaphores représentant les âmes et les cœurs meurtris ou ignorants qu’une attitude brutale achèverait de braquer, et qu’il convient de ne pas heurter de front, ni abandonner à leur triste sort.

(2) Le triomphe de la Justice : c’est-à-dire jusqu’à ce que Jésus eût transformé en victoire le jugement porté contre Lui par certains Israélites. Allusion probable à la Résurrection du Seigneur, puis à la conversion du monde, à la fin des temps.



48. Le sermon de Jésus sur la montagne : les BÉATITUDES


St. Mat. 5, 1 Face à ces foules, Jésus Se dirigea vers une montagne. Arrivé là, Il s’assit, tandis que Ses disciples L’entourèrent. Puis, de là, Il Se mit à enseigner en disant :


« Bienheureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté (1), parce que le Royaume des Cieux est à eux ! »

« Bienheureux ceux qui sont doux, (2) parce qu’ils posséderont la terre ! » (3) « Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés ! » (4)

« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la Justice (5), parce qu’ils seront rassasiés ! »

« Bienheureux les miséricordieux (6), parce qu’ils obtiendront à leur tour miséricorde ! » (7).

« Bienheureux ceux qui ont le cœur pur (8), parce qu’ils verront Dieu ! »

« Bienheureux les pacifiques (9), parce qu’ils seront appelés ‘fils de Dieu’ (10)

« Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la Justice (11), parce que le Royaume des Cieux leur est promis ! »

« Bienheureux serez-vous lorsqu’on vous haïra, qu’on vous excommuniera, qu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement toute sorte de mal contre vous à cause de Moi ! Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse (12), parceque votre récompense sera grande et vous elle est réservée dans le Ciel ! Car c’est ainsi qu’ont été persécutés avant vous les Prophètes » (13).




(1) Ce sont les humbles : ceux qui ont l’esprit de détachement même intérieur.

(2) Ce sont ceux qui sont bons et indulgents.

(3) C’est-à-dire tout lieu où se réalisent une mentalité religieuse et l’union à Dieu, dès ici-bas, par la Grâce Sanctifiante.

(4) Les souffrances, surnaturellement supportées et offertes à Dieu, trouveront leur consolation et leur récompense de la part de Dieu 'rémunérateur et bon' qui les a promises.

(5) La Justice, (-la vraie !), est celle qui est 'Parole de Dieu', ainsi que les biens spirituels assurés à l’âme bien disposée et fidèle.

(6) & (7): Ce sont ceux qui exercent cette miséricorde envers les autres. Ils bénéficieront alors de la même bienveillance de la part de Dieu.

(8) Il s’agit d’une pureté tout-intérieure, d’intention droite et sincère.

(9) Les pacifiques sont ceux qui recherchent la paix. Celle-ci se définit comme étant « la tranquillité dans l’ordre ». Et, d’abord : paix de l’âme en une conscience tout-apaisée.

(I0) Assurément « fils de Dieu » puisque, comme Jésus qu’ils auront imité sincèrement, ils auront vécu selon l’ordre établi par Dieu en vue des vraies valeurs et du vrai Bien.

(11) C’est-à-dire ceux qui supportent les injustices humaines, alors-même qu’ils oeuvrent pour la vraie Justice : Celle qui vient de Dieu et établit l’âme en Dieu.

(12) Tout comme les Prophètes, les Apôtres, et leurs imitateurs que nous devons être, eurent et auront toujours à supporter les critiques, voire une certaine persécution, de la part du « Monde » considéré en tant que soumis à la domination de Satan à divers égards et en bien des domaines, dès lors que l’on délaisse Dieu.

(13) Il faut se réjouir du fait que l’on connaît la persécution à cause de Jésus : C’est la plus sûre preuve, alors, que l’on est du « bon côté » et qu’on Lui demeure fidèle !



49. Les malédictions encourues par les infidèles responsables


St. Luc. 6, 24 « Mais malheur à vous, poursuivit Jésus, orgueilleux et jouisseurs (effrénés) des richesses d’ici-bas, parce que vous aurez déjà reçu votre récompense ! » (1)

« Malheur à vous qui êtes repus maintenant, parce que vous connaîtrez la faim (des richesses célestes) ! »

« Malheur à vous qui vous réjouissez des bien d’ici-bas, parce que vous serez dans le deuil et les larmes ! » (2)

« Malheur à vous lorsqu’on vous flattera, parce que c’est là l’attitude que les pères (de ces flatteurs mondains) avaient envers les Prophètes ! »




(1) Les « riches » sont, ici, ceux dont la préoccupation essentielle, voire unique, est la possession de tout ce qui peut leur apporter des plaisirs terrestres. Dès lors et logiquement, ils ne doivent pas espérer ensuite autre chose dans un autre domaine.

(2) Les « deuils et les larmes » font image, ici, de la déception des âmes qui, faites pour le bonheur éternel en Dieu, se seront dévoyées consciemment, et donc coupablement, durant leur passage sur la terre.



50. Jésus est le couronnement de tout l’enseignement divin


St. Mat. 5, 17 « Ne pensez pas que Je sois venu abroger la Loi (divine), ni les (enseignements des) Prophètes, dit Jésus (1); mais (Je suis venu) les parfaire ».

« Je vous déclare que si votre justice ne l’emporte pas sur celle des Scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ! »




(1) Loi et Prophètes constituent un ensemble exprimant les volontés de Dieu.