Chapitre 3
21. Les premiers Disciples de Jésus
St. Jean. 1, 35 Alors que Jean-Baptiste se trouvait encore dans le même lieu, (le lendemain,) avec deux de ses disciples, Jésus passa et Jean, Le regardant avec insistance dit : « Voici l’Agneau de Dieu ! ». Entendant ce qu’il disait, les disciples de Jean-Baptiste suivirent Jésus. Et Jésus, Se retournant et voyant qu’ils Le suivaient, leur demanda : « Que cherchez-vous ? » . « Rabbi, répondirent les disciples de Jean, - ce qui signifie « Maître »,- où demeurez-vous ? » . Et Jésus leur répondit : « Venez et voyez ! » . Et ce jour-là, ces mêmes disciples demeurèrent auprès de Jésus. C’était alors midi passé .(1)
André, frère de Simon (-Pierre), était de ceux qui avaient entendu les paroles de Jean-Baptiste et qui s’étaient mis à suivre Jésus. Il alla immédiatement trouver son frère Simon (Pierre) et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie ! ». Puis il le conduisit auprès de Jésus.
C’est alors que, fixant Son regard sur Simon, Jésus lui dit : « On t’appellera (désormais) Céphas ! ». -Ce qui signifie « pierre à bâtir » -
Le jour suivant, Jésus décida de partir pour la Galilée. Il alla vers Philippe et lui dit : « Suis-moi ! » . Philippe était originaire de Bethsaïde, la ville-même d’André et de Simon-Pierre. Il alla trouver Nathanaël et lui annonça : « Celui dont Moïse et les Prophètes ont parlé dans la Loi religieuse (comme devant être le Messie), nous L’avons trouvé : C’est Jésus, fils de Joseph, (c'est :) Jésus de Nazareth ! » . A cela; Nathanaël répliqua : « De Nazareth, peut-il sortir quelqu’un de bien ? » . « Eh! bien, viens et tu verras ! » lui répondit Philippe.
Lorsqu’Il vit Nathanaël venant vers Lui, Jésus déclara à son sujet : « Voici un véritable Israélite en qui il n’y a pas trace de faux-semblant ! » . Et Nathanaël dit : « Mais d’où me connaissez-Vous ? » . « Avant que Philippe ne vous appelât, lorsque vous étiez sous le figuier, Je vous ai vu ! » répondit Jésus. (2)
(Alors convaincu) Nathanaël déclara : « Maître, Vous êtes vraiment le Fils de Dieu , le Roi d’Israël ! » . A quoi Jésus lui répondit : « Parce que Je vous ai dit que Je vous avais vu sous le figuier vous croyez en Moi. Eh! bien, vous verrez de bien plus grandes choses encore que celle-là. En toute vérité Je vous le dis : Vous verrez (un jour) le Ciel s’ouvrir et les Anges de Dieu monter et descendre sur le Fils-de-l’homme ! » (3)
(1) Dans le texte biblique : « La IO ème heure du jour », selon la manière de compter de ce temps-là.
(2) Nathanaël avait dû manifestement se trouver seul à cet endroit, à ce moment-là; d’où son étonnement.
(3) C’est là une appellation fréquente chez Jésus parlant de Lui-même, faisant référence à Sa nature humaine, bien qu’Il soit de condition divine, Dieu S'étant ajouté la nature humaine en Jésu,s par Marie.
22. A Cana de Galilée : Le premier miracle de Jésus
St. Jean. 2, 1 Deux jours plus tard, il y eût un mariage à Cana, en Galilée. (1) Marie et Jésus y furent invités, ainsi que les disciples de Jésus. (Or, il arriva que durant le repas) le vin manqua. Marie dit, alors, à Jésus : « Ils n’ont plus de vin !" « Femme (2), répondit Jésus, que veux-tu ? (3) : Mon heure n’est pas encore venue. » (4)
Marie (cependant) dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’Il vous dira ! »
Or, il y avait là six urnes de pierre disposées pour les ablutions (rituelles) des Juifs et pouvant contenir chacune deux à trois mesures (= 7O à I00 litres).
- « Remplissez-les d’eau ! », ordonna Jésus. Ce que firent les serviteurs, les remplissant à ras-bord. Puis Jésus leur dit : « Puisez et portez-en au maître d’hôtel » . Ce que firent les serviteurs.
Le maître goûta le breuvage : L’eau était changée en vin. Le maître ignorait d’où venait ce vin ; tandis que les serviteurs, eux, le savaient bien.
Après donc qu’il eût goûté ce vin, le maître d’hôtel s’adressa au jeune marié et lui fit cette remarque : « Tout le monde sert d’abord le bon vin et, lorsque les gens sont (un peu) avinés, on leur sert ensuite le moins bon. Tandis que vous (au contraire), vous avez gardé le bon vin pour maintenant. » Tel fut le premier miracle que Jésus fit. Il manifesta (ainsi) Sa gloire, et Ses disciples crurent en Lui. (5) Après cela, Jésus descendit à Capharnaüm avec Sa mère, ainsi qu'avec des membres de Sa famille et Ses disciples, et ils y demeurèrent quelques jours.
(1) Cana est une ville située à une dizaine de kilomètres de Nazareth.
(2) L’expression « Femme » était une formule de politesse toute particulière, tout comme les enfants royaux disaient à leur mère : « Madame ».
(3) Certains donnent à cette expression le sens de « cela ne nous concerne pas ».
(4) « Mon heure... » C’est-à-dire le moment pour Jésus de manifester Sa puissance divine et Sa mission de Messie-Rédempteur par un quelconque miracle.
(5) La « Gloire » de Jésus, c’est-à-dire la Toute-Puissance divine qui était en Lui.
23. L’ expulsion des vendeurs du temple par Jésus
St. Marc. 11, 15 Jésus arriva (un jour) à Jérusalem. Il entra dans le Temple et; là, Il Se mit à chasser ceux qui vendaient et achetaient dans cet endroit sacré : Il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des colombes ; et Il ne laissait personne traverser l’esplanade sacrée en transportant des fardeaux .(1)
Puis Il se mit à enseigner de nouveau et dit à ceux qui étaient là : « N’est-il pas écrit : 'Ma maison sera appelée Maison de prières pour toutes les nations' ? Et vous, vous en avez fait une caverne de voleurs !... »
St. Jean. 2,16 « Emportez tout cela d’ici et ne faites pas de la Maison de Mon Père ,une maison de trafic ! »
Et Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : « Le zèle de Ta Maison, (Seigneur-Dieu) Me dévorera ! » (2)
(1) La Loi religieuse interdisait tout travail profane à l’intérieur du Temple, lieu-saint par excellence.
(2) C’est là une citation du Psaume 69, verset 1O, prophétiquement relative aux douleurs dont le Sauveur Jésus assumera le poids par pur amour et en vue de la Rédemption du monde.
24. Jésus fait déjà allusion et annonce sa Résurrection future
St. Jean. 2,I8 Les Juifs prirent (alors) la parole et dirent à Jésus : « Quel miracle nous montrerez-Vous (comme signe de la divinité de votre mission) pour (Vous permettre d’) agir ainsi ? » (A quoi Jésus répondit ) : « Détruisez ce Temple et, en trois jours, Je le rebâtirai ! »
A cela, Ses interlocuteurs répliquèrent : « On a mis quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et Vous (Vous prétendez) le reconstruire en trois jours ?... » Mais Jésus faisait allusion au temple de Son corps. Et lorsque, ressuscité, Il Se releva d’entre les morts, Ses disciples se souvinrent (de cette prédiction en se disant) : « C'est cela qu’Il annonçait ! » Et alors, Ils crurent en l’Ecriture et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant que Jésus était à Jérusalem pour la fête de Pâques, beaucoup crurent en Lui à cause des signes qu’Il fournissait. Mais Jésus ne Se fiait pas à eux, parce qu’Il connaissait bien tout ce monde et qu’Il n’avait pas besoin d’être renseigné sur personne : En effet, Il savait, Lui, ce qu’il y a dans l’homme...
25. Entretien de Jésus avec Nicodème
St Jean. 3, 1 Il y avait là, parmi les Pharisiens, un homme appelé Nicodème. C’était un personnage d’importance dans le milieu juif. Il alla trouver discrètement Jésus pendant la nuit (1) et Lui dit : « Maître, nous le savons : c’est de la part de Dieu que Vous agissez en docteur (de la Loi divine) ; car personne ne peut, en effet, opérer les miracles que Vous faites si Dieu n'est pas d'accord avec Lui."
« En toute vérité, lui répondit Jésus, Je vous le dis : personne ne peut voir le Royaume de Dieu, à moins de naître de nouveau ! » (2) « Et comment un homme peut-il naître (de nouveau) alors qu’il est déjà avancé en âge . Peut-il être enfanté de nouveau par sa mère ? » repartit Nicodème. Et Jésus de préciser : « Vraiment, personne ne peut entrer dans le Royaume des Cieux s’il ne naît pas de l’eau (3) et de l’Esprit Saint. Ce qui est né de la chair (4) est chair ; (tandis que) ce qui est né de l’Esprit (5) est esprit ».
« Ne vous étonnez pas si Je vous ai dit : Il faut naître d’En-Haut. Le vent souffle où il veut ; vous entendez sa voix, mais ne savez pas d’où il vient ni où il va : Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit (de Dieu) » (6).« Comment cela peut-il se faire ? » demanda Nicodème.« Vous êtes Docteur en (religion en ce pays d’) Israël, lui répondit Jésus, et vous ignorez cela ? Vraiment, Je vous le dis : nous parlons de ce que nous savons (7). Nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et malgré cela, vous n’accordez pas crédit à notre témoignage. Et si, vous parlant des choses de la terre (8), vous restez incrédules, comment croirez-vous si Je vous entretiens des choses du Ciel ? Nul n’est monté au Ciel, si ce n’est Celui qui en est descendu, (c’est-à-dire) le Fils de l’homme qui est du Ciel (9). De même que Moïse a élevé de terre le serpent dans le désert (du Sinaï), ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé (en croix), afin que quiconque croit, ait en lui la Vie divine. En effet, Dieu a tellement aimé les hommes qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas ; mais qu’il ait (au contraire) la Vie Eternelle.« Car Dieu n’a pas envoyé son Fils pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. »« Celui qui croit en Lui n’est pas jugé (pour la condamnation) ; mais celui qui repousse le Seigneur est déjà jugé, parce qu’il n’a pas voulu adhérer au Nom du Fils unique de Dieu.
« Et voici en quoi consiste le Jugement : C’est que la Lumière est venue dans le monde, et les hommes (Lui) ont préféré les Ténèbres (du Mal) parce que leurs oeuvres étaient mauvaises.« Quiconque fait le mal, rejette la Lumière : Celui-ci ne va pas vers la Lumière, de peur que ses oeuvres (mauvaises) soient connues pour ce qu’elles valent. (Au contraire), celui qui met en pratique la Vérité vient à la Lumière, de façon que ses oeuvres (qui sont bonnes) soient manifestées comme (étant) accomplies en Dieu ».
(1) Nicodème alla trouver Jésus durant la nuit, afin de ne pas être vu de ses amis qui l’auraient critiqué dans sa démarche auprès du Seigneur.
(2)C’est là une allusion aux dispositions nouvelles et nécessaires pour tout sujet acceptant de se rendre réceptif à la Grâce divine.
(3) L’eau du Baptême sacramentel que Jésus instituera.
(4) « La chair », symbole de ce qui est matériel, par rapport à ce qui est spirituel. Il s’agit ici de ceux pour qui compte, avant tout et au-dessus de tout, le bonheur terrestre.
(5) Expression concernant ceux qui placent, dès ici-bas, le vrai bonheur en Dieu.
(6) Réceptifs et confiants en Dieu, il faut nous préparer à être parfois menés par Dieu en des voies auxquelles on ne s’attend pas et qui sont humainement éprouvantes.
(7) = Jésus et Ses disciples.
(8) « Choses de la terre » concernant la vie temporelle.
(9) = Allusion à la divinité de Jésus.
26. Le dernier témoignage de Jean - Baptiste
St. Jean. 3, 22 Après cela, Jésus S’en alla avec Ses disciples dans le pays de la Judée où Il passa quelques jours avec eux. Là, Il baptisait (du baptême de Jean-Baptiste).
Or, Jean-Baptiste baptisait (lui aussi) à Ainon, près de Salim. (C’était un endroit) ou il y avait beaucoup d’eau. Les gens venaient là et se faisaient baptiser. C’était avant que Jean-Baptiste ne fut jeté en prison.
Les disciples de Jean-Baptiste eurent (un jour) une discussion avec un chef religieux au sujet du baptême de purification (de l’âme, que donnait Jean-Baptiste). Ils allèrent vers lui et lui dirent : « Maître, celui qui était avec vous au-delà du Jourdain, celui en faveur de qui vous avez porté témoignage, le voilà qui baptise et tout le monde va à lui ! » (1).
Jean-Baptiste leur répondit : « Il n’appartient à personne de prendre ce qui ne lui a pas été donné par le Ciel. Vous-mêmes pouvez (d’ailleurs) me rendre témoignage de ce que j’ai dit : « Je ne suis pas le Christ » ; mais (que j’ai dit) : « J’ai été envoyé pour précéder et annoncer le Christ ».
L’époux est celui à qui appartient l’épouse. Mais l’ami de l’époux, celui qui se tient à son écoute, éprouve la joie la plus vive lorsqu’il entend sa voix. Et c’est (précisément) bien là ma joie, et elle est à son comble. Il faut que le Christ grandisse (en notoriété) et que moi je diminue (en importance dans l’opinion publique).
27. La révélation de la messianité de Jésus
St. Jean. 3, 31 « Celui qui vient d’En-Haut (1), poursuivit Jean-Baptiste, est au-dessus de tous. (Tandis que) celui qui vient de la terre (2) est terrestre et parle (d’une manière) terrestre . Celui qui vient du Ciel, témoigne de ce qu’Il a vu et entendu ; mais personne n’accepte Son témoignage. Mais celui qui a fait bon accueil à Son témoignage, (celui-là) certifie que Dieu est véridique ».
« Celui que Dieu a envoyé parle, en effet, le langage de Dieu ; car Dieu ne mesure pas l’Esprit (divin) ».
« Le Père (céleste) aime le Fils (Jésus). Il a tout mis en Sa main. Celui qui croit au Fils, a la Vie éternelle (de la Grâce sanctifiante en lui) ; mais celui qui refuse (consciemment) la foi au Fils (3), ne recevra pas la Vie éternelle (de la Grâce sanctifiante) ; et la colère de Dieu s’appesantit sur lui ».
(1) L’origine et la nature divines de Jésus sont attestées ici par Jean-Baptiste.
(2) « De la terre », cela est dit de ceux dont les préoccupations essentielles ou principales sont l’obtention des biens matériels et terrestres ; comparativement à ceux dont l’essentiel et le principal sont les biens spirituels de l’âme : la Grâce de Dieu ici-bas et le partage de la Gloire de Dieu dans l’Au-delà, après le passage sur la terre.
28. L’ emprisonnement de Jean - Baptiste
St. Luc 3, I8 Fréquemment et par d’autres prédications, Jean-Baptiste évangélisait le peuple (qui l’entourait).
Or, le tétrarque Hérode -critiqué par Jean-Baptiste au sujet d’Hérodiade, sa belle-sœur, et aussi au sujet de toutes les mauvaises actions qu’il avait commises, fit jeter Jean-Baptiste en prison.
St. Marc. 6, 17 Jean avait dit, en effet (à Hérode) : « Il ne vous est pas permis de vivre maritalement avec la femme de votre frère ! ».
Pour cette raison, Hérodiade en voulait à Jean-Baptiste ; et elle avait résolu de le faire mourir ; mais elle ne pouvait pas parvenir à ses fins parce que Hérode respectait Jean-Baptiste, sachant que c’était un homme juste et saint.
St. Mat. 14, 5 Hérode craignait (aussi) la foule du peuple, parce que ce dernier tenait Jean-Baptiste pour un prophète.
St. Marc 6, 20 (Hérode) veillait sur Jean-Baptiste, et lorsqu’il l’entendait (au cour des conversations qu’ils avaient parfois ensemble), il demeurait perplexe ; (en effet il le consultait volontiers)
29. Retour de Jésus en Galilée
St. Luc 1, 14 Après que Jean-Baptiste eut été livré, et lorsqu’il apprit que les Pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait de nombreux disciples et baptisait plus que Jean-Baptiste - bien que, en fait, Jésus ne baptisait Lui-même, mais le faisait faire par Ses disciples- le Seigneur quitta la Judée et retourna en Galilée.
30. Entretien de Jésus avec une femme de Samarie
St. Jean. 4, ´ (Pour se rendre en Galilée), il fallait passer par la Samarie. Jésus arriva donc à l’entrée d’une ville appelée Sychar (1), près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. C’est là que se trouve le puits de Jacob.
Fatigué par le voyage, Jésus s’assit sur la margelle du puits. Il était environ midi (= la 6ème heure du jour). Ses disciples s’en étaient allés à la ville pour acheter de quoi déjeuner.
Voici que survint une femme du pays venue là pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donnez-moi à boire ». A quoi la femme répondit : « Comment, vous qui êtes juif, vous (osez) me demander à boire, à moi qui suis une Samaritaine ? » Les Juifs, en effet, évitaient tout échange avec les Samaritains. (2)
Jésus répondit à cette femme : « Si vous connaissiez le don de Dieu ; si vous saviez quel est Celui qui vous dit : donnez-Moi à boire, c’est alors que vous Lui auriez demandé à boire. Et Il vous aurait donné de l’Eau-Vive !(3) »
- « Seigneur, reprit la femme, Vous n’avez rien pour puiser, et ce puits est profond. Comment retireriez-Vous cette « Eau-Vive ? » Seriez-Vous plus grand que notre père Jacob (4) qui nous a donné ce puits et qui y a bu avec ses enfants et ses bêtes ? »
- « Quiconque boit de cette eau, répondit Jésus, aura encore soif. Mais qui boira de l’Eau que Je lui donnerai n’aura plus jamais soif .(5) Ce que Je lui donnerai sera en lui une source d’Eau jaillissante en Vie éternelle ! »
- « Seigneur, continua la Samaritaine, donnez-moi de cette Eau, afin que je n’aie plus soif et que je ne me rende plus ici pour puiser ! »
- « Allez ! lui dit Jésus, appelez votre mari et venez ici .»
- « Je n’ai pas de mari » répliqua la femme.
- « En effet, dit Jésus, vous avez raison de dire que nous n’avez pas de mari ; car après en avoir eu cinq, celui avec lequel vous vivez n’est pas votre époux. En cela vous avez dit vrai... »
- « Seigneur, je vois que Vous êtes un Prophète, repartit la Samaritaine. Nos Pères ont adoré (Dieu) sur cette montagne (du Garizim) ; tandis que vous (autres, Juifs, vous) dites que c’est à Jérusalem qu’est le lieu où il faut (rendre un culte d’adoration) ».
- « Femme, continua Jésus, croyez-Moi : L’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père (céleste). Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons. Car le Salut doit venir des Juifs. Mais l’heure vient -et elle est déjà là !- où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. Car c’est ainsi que le Père veut Ses adorateurs. Dieu est esprit, et Ses adorateurs doivent L’adorer en esprit et en vérité ».
Alors la Samaritaine répondit à Jésus :- « Je sais que le Messie -Celui qu’on appelle le Christ- doit venir ; et alors, lorsqu’Il viendra, Lui, Il nous annoncera toutes choses .»
A quoi Jésus répondit : « Le Messie, Je le suis, Moi qui vous parle ! »
C’est alors que les disciples de Jésus arrivèrent. Ils étaient surpris de ce que leur Maître parlât à une femme .(6) Cependant, aucun d’eux n’osa Lui dire : « Que faites-Vous là , » ou « pour quelle raison parlez-Vous à cette femme ? »
Quant à la Samaritaine, laissant là sur place sa cruche, elle s’en alla à la ville où elle dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-ce pas le Christ ? »
Ces gens sortirent de la ville et se portèrent vers Jésus.
Les disciples intervinrent alors et dirent à Jésus : « Maître, prenez donc quelque nourriture ! »
- « J’ai à Me nourrir d’une nourriture que vous ne connaissez pas.» , leur répondit Jésus.
Et eux se disaient les uns aux autres : « Quelqu’un Lui aurait-il apporté de quoi manger ? »
- « Ma nourriture, précisa Jésus, c’est de faire la volonté de Celui qui M’a envoyé et de réaliser Son oeuvre. Ne dites-vous pas : Encore quatre mois, et ce sera le moment de la moisson ? Eh ! bien, de même Je vous le dis : levez les yeux et contemplez les champs qui, déjà, blanchissent pour la moisson ! (7) . Le moissonneur va recevoir le salaire qui lui revient et va ramasser le fruit pour la Vie éternelle. Car ici se vérifie le proverbe : « Autre est le semeur ; autre est le moissonneur ». Je vous ai envoyés moissonner ce pour quoi vous n’avez pas peiné. D’autres ont travaillé, et c’est vous qui recueillez le fruit de leur travail .»
Bon nombre de Samaritains de cette ville crurent alors en Jésus d’après ce que leur avait dit la Samaritaine lorsqu’elle leur avait déclaré : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait .»
Lorsque tous ces gens furent arrivés près de Jésus, ils Le prièrent de rester chez eux. Ce que fit Jésus durant deux jours. Alors ils furent plus nombreux encore à croire (en Lui), convaincus par Sa prédication ; et ils dirent à la femme : « Si nous avons foi en Lui, ce n’est plus (seulement) à cause de ce que vous nous avez dit, mais (parce que) nous L’avons entendu nous-mêmes et que nous sommes sûrs (maintenant) qu’Il est vraiment le Sauveur du monde ».
(1) Il s’agit de la ville de Sichem, actuellement appelée Naplouse.
(2) Les Juifs considéraient les Samaritains avec un certain mépris pour des raisons religieuses et politiques remontant au retour des Juifs depuis la grande déportation à Babylone.
(3) « L’Eau-Vive » est ici l’image de la Grâce sanctifiante (= présence de Dieu dans l’âme réceptive)
(4) Terme tendant à marquer la supériorité et l’importance du sujet quant à son rôle et à sa mission.
(5) Idée de rassasiement que produit la Vie éternelle de Grâce en Dieu pour les âmes
(6) En Orient, surtout en ce temps-là, par respect et discrétion prudente envers la réputation des personnes, en dehors de la présence d’une personne de la famille ou d’amis, les hommes ne devaient pas parler aux femmes ni aux jeunes-filles seules -sauf cas urgent-.
(7) « Les moissons qui blanchissent » sont, ici, le symbole des âmes qui sont « mûres » pour la conversion, maintenant que le Messie-Sauveur est là pour les enseigner et les sauver.