Ce scandale consiste dans le fait que, contrairement à
leur raison d'être et à leur religieuse mission, un certain nombre de ceux qui
auraient dû être des amis privilégiés de Jésus se sont finalement comportés
comme Ses pires ennemis.
Et comment s'expliquer, que Jésus qui, en le prouvant,
S'est dit être le Messie promis et même Dieu-fait-homme;
alors qu'Il a mené une vie absolument parfaite, comment se fit-il qu'Il ait
terminé si lamentablement Sa vie, conduit qu'Il a été, (par des Siens !), à la
pire des exécutions de Son époque?
Et pourtant, il était manifeste que Jésus a passé Sa vie à
faire du bien. Jamais on a pu Le prendre en défaut ou en faute, à quelque point
de vue que ce fut. Lui-même a revendiqué Son impeccabilité: « Qui, parmi
vous, pourra Me convaincre de péché? » dit Jésus, et l'a prouvée en toute
humilité comme étant un des signes de Sa nature divine unie à Son humanité.
La réponse de la théologie chrétienne est bien connue:
Cela a été ainsi, fondamentalement, pour le rachat de nos péchés. Et la
Résurrection du Sauveur, annoncée puis réalisée, a été le signe et la preuve de
notre rédemption rendue possible grâce à Lui.
En ce qui concerne les événements qui ont conduit Jésus à
la croix, ils sont de divers ordres: D'ordres religieux, politique et psychologique.
-
Dans l'ordre religieux :
Ce ne sont donc pas des ennemis étrangers au « Peuple de Dieu» qui ont décidé et
provoqué la mort du Sauveur, mais divers membres de la hiérarchie religieuse de
ce même peuple, dont essentiellement Caïphe en personne, alors Grand-Prêtre en fonction, ainsi que Anne, Grand-Prêtre honoraire et le Grand Conseil qu'était le
Sanhédrin.
En ce domaine, les raisons de l'opposition que Jésus a
connue de la part des Grands-Prêtres et de leurs
alliés, furent leur orgueil et un certain abandon de l'esprit religieux. Chez
un grand nombre, la pratique religieuse était devenue progressivement
gestuelle, tatillonne et purement légaliste. Ils finirent par refuser
l'enseignement prêché par Jésus, parce que devenu pour eux trop exigent. Ils
allèrent jusqu'à L'accuser de prêcher une autre religion; d'être un séducteur
perfide, un imposteur et un menteur: tandis que, dans le même temps, la
popularité de Jésus augmentait sans cesse, surtout après Ses prodigieux
miracles, dont la très spectaculaire résurrection de Son ami Lazare.
Or; Il faut bien remarquer que si Jésus a accepté
d'organiser la grande manifestation du jour des Rameaux, ce ne fut évidemment
pas avec l'intention de prendre les pouvoirs religieux et politique. Mais en
vue de manifester clairement Son état de Messie, et de ramener la nation juive
à sa providentielle vocation religieuse de 'Peuple de Dieu', ainsi qu'à sa
grande mission de modèle qu'elle devait être pour toutes les autres nations.
-
Dans l'ordre politique:
Israël, qui attendait en son sein le Messie promis, avait
subi depuis des siècles diverses contraintes et parfois de lourds sévices
consécutifs à des occupations étrangères variées et
répétées. A la longue, le peuple de Dieu aspira fortement au retour à une vie
indépendante.
Au moment où Jésus apparaît, face à Son mode impeccable de
vie, à Sa notoriété grandissante et à Ses merveilleux et puissants pouvoirs,
dans tout Israël naît l'espoir de voir en Lui celui qui secouera le joug de
l'odieuse et humiliante occupation étrangère. Mais alors que l'on aspirait
grandement à une vie meilleure, les exigences de Sa prédication déplut à plus
d'un, y compris chez les Chefs religieux. Ces derniers, finirent même par voir
en Lui un véritable concurrent.
Jésus, évidemment, connaît parfaitement la cruelle
situation du « Peuple de Dieu» sous l'humiliante et dure occupation étrangère .. Cependant, à aucun moment Il a manifesté une
quelconque action politique. C'est au point que certains commencèrent à se
demander si Jésus n'était pas d'accord avec les Romains ...
- Dans l'ordre psychologique:
Choisi par Dieu pour une rénovation de l'humanité et ayant
connu, en différents domaines, la prospérité matérielle, Israël s'accoutuma au
bien-être. Au sein de ce peuple, ceux pour qui une vie heureuse et prospère
l'emportait sur le souci d'une sanctification personnelle et sur la mission
religieuse confiée par Dieu à Son peuple, beaucoup se mirent même à considérer
que la réussite humaine qu'avait jadis connue Israël, était une nécessité
prévue par Dieu pour la réussite de la mission d'Israël.
. D'où, chez un grand nombre, après 650 ans d'occupations
étrangères, de contraintes et d'humiliations? l'espoir
progressif pour ce « Peuple de Dieu », d'un retour de sa grandeur et de sa
puissance, comme au temps du grand roi David. Or, la personnalité de Jésus,
comme Sa puissance en maints domaines, leur apparurent comme l'annonce d'une
rénovation.
Mais Jésus Se montre comme ne S'occupant que du domaine
religieux et prêchant, au contraire, le renoncement aux biens purement
terrestres. Et comme Il avait dénoncé publiquement le comportement de bien des
chefs religieux, poussés par leur chef Caïphe, ceux qui étaient devenus les
ennemis de Jésus décidèrent Sa disparition physique.
Dès lors, tout se précipita après le spectaculaire et
retentissant miracle de la résurrection de Lazare, ami de Jésus et homme très
connu de tous à Jérusalem. Cette résurrection avait alors amené à Jésus une
foule de Et c'est au cours de ce que nous appelons «
En effet, quelques jours après la résurrection de Lazare
par Jésus, et quelque temps avant la manifestation du dimanche des Rameaux, le Grand-Prêtre Caïphe convoque le Sanhédrin, constitué de
l'ensemble des délégués des divers groupes religieux. Ensemble, ils se mirent
d'accord sur la seule issue possible permettant de mettre un terme clair et
définitif aux agissements de Jésus, à savoir Sa mort. «Vous n y entendez
rien, leur dit Caïphe, et vous ne réfléchissez pas qu'il est de notre
intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne
périsse pas !» (Evangile de St. JeanXI,45) .
- - - - -