APOLOGÉTIQUE
CATHOLIQUE
o u
PREUVE
-
par des arguments historiques et rationnels -
de la véracité
de la seule R E L I G I O N
révélée PAR DIEU
_ 1 _ APOLOGẾTIQUE
(1) Définition de l'Apologétique
D'après la
signification du mot, "apologétique" signifie : "justification,
défense" Appliqué au domaine religieux, ce mot concerne la justification
et la défense de la foi religieuse.
L'Apologétique
chrétienne est donc la science qui démontre, par la seule raison,
la crédibilité de la Foi catholique.
A noter ici qu'un fait
rapporté possède la "crédibilité" lorsqu'on peut raisonnablement
accorder crédit à ce fait en raison des preuves manifestes qu'il apporte.
Il y a, par ailleurs, "crédentité" lorsque
c'est un devoir de croire au fait en question, en raison de l'importance de ce
qu'il révèle à notre intelligence et à notre conscience.
Or, l'Apologétique
chrétienne montre que la Foi catholique possède ces deux propriétés = la crédibilité et la crédentité.
But de l'Apologétique :
L'Apologétique chrétienne a donc pour but de montrer que
l'on peut raisonnablement (et même rationnellement) croire à la r6vélation
chrétienne dont Jésus-Christ est l'auteur et dont l'Eglise catholique
apostolique et romaine est l’organe infaillible ;et même qu'il faut croire à
cette révélation en raison de l'importance de ce qui en fait l'objet = le
présent et l'avenir de l' âme humaine, compte tenu de ,ce ,qu'il Y va de la
gloire de Dieu et de notre bonheur surnaturel actuel et éternel ,ou de notre
malheur éternel consécutif à la séparation d'avec Dieu.
Précisons ici que "avoir foi en" signifie
"tenir pour absolument vrai tel évènement, ou telle affirmation dont on
n'a pas une évidence intrinsèque et sans intermédiaire, mais dont l'évidence
est rendue certaine en raison de la valeur du témoignage ou du témoin, et de la
véracité manifeste du témoignage éprouvé par le jugement rationnel de celui qui
aboutit à l'acte de foi.
(2) Le but de l'Apologétique chrétienne, en fait
sera donc double :
a)
Démontrer le caractère
raisonnable et logique de l'adhésion de foi aux vérités religieuses considérées
( =crédibilité); et le caractère raisonnablement logique de la nécessité de
cette adhésion (=crédentité) à ces vérités, en raison de l'importance pour
l'individu de ce qui est en jeu. Par ailleurs, en face de cette question que
beaucoup se posent logiquement = "Parmi toutes les religions qui partagent
les humains, quelle est la vraie? ", l'Apologétique chrétienne répond =
c'est la Religion catholique qui est la seule vraie! Et elle le prouve ensuite
en donnant rationnellement aux plus incrédules les motifs raisonnés et
critiques de cette affirmation.
De la sorte, une bonne apologétique
1° confirmera le croyant dans sa foi et l'éclairera.
2° elle guidera aussi vers la Vérité révélée l'incroyant
de bonne foi et qui cherche avec une intention droite, la Vérité religieuse.
b)
L'Apologétique
chrétienne a aussi pour but, du fait des conclusions critiques auxquelles elle
aboutit, de réfuter les objections ces adversaires qui s'opposent aux bases de
la Foi chrétienne ou aux dogmes révélés par Dieu et auxquels nous croyons sous
la conduite infaillible de l'Eglise visible.
(3) La Foi
1° Comme cela a été dit plus haut, l'acte de foi (=avoir la
Foi), considéré de point de vue purement intellectuel, consistera à tenir pour
vraie une proposition reçue comme telle non pas en raison d'une évidence
concrète et vérifiée par soi-même, mais en raison de la qualité des critères de
véracité du fait rapporté ou proposé comme authentique.
2° Considéré par rapport au domaine religieux, l'acte de
foi intellectuel est l'acceptation d'un enseignement d'origine divine par la
soumission à l'autorité souveraine de la Parole divine.
Pour arriver à cet acte, il faut ce qu'on appelle des
"motifs de crédibilité" - ou raisons sérieuses de croire.
C'est le rôle Le l'Apologétique d'Apporter ces motifs
préliminaires et nécessaires à l'acte de foi.
En effet, l'esprit humain est ainsi fait qu'il affirme
une chose, ou y croit fermement =
a) ou bien parce qu'il constate manifestement et par
lui-même cette chose ( = évidence intrinsèque) ;
b) ou bien parce que quelqu'un manifestement digne de foi
affirme cette chose et qu'il est, pour cette raison, tout-à-fait raisonnable de
le croire compte-tenu de sa valeur personnelle ou des preuves qu'il apporte de
son témoignage ( = évidence extrinsèque) .
N.B. C'est l'acte de foi intellectuel tel qu'il est
considéré dans ce paragraphe qui est l'aboutissant logique de l'étude
apologétique.
3° Enfin, considéré dans ses .conséquences
religieuses d'union à Dieu, la Foi sera non seulement l'adhésion intellectuelle
et rationnellement motivée chez le croyant en question, mais encore toute la
richesse. .divine' de Grâce répandue dans l'âme réceptive et accueillant la vie
divine en elle.
A ce point de vue, la Foi en question se confond
volontiers, dans sa signification essentiellement religieuse avec la Vie divine
de Grâce.
Et c'est en conséquence de cela qu'il est alors
recommandé aux âmes vraiment bien disposées de « vivre leur Foi »,
c'est-à-dire de se sanctifier toujours davantage par les Sacrements, la prière,
d'une part; et, d'autre· part, de se comporter pratiquement et en tout
conformément aux convictions chrétiennes acquises mais aussi conformément aux
exigences morales de la présence divine de Grâce dans l'âme fidèle. _
C’est en spiritualité ( = théologie ascétique nuptique)
qu'est considérée la Foi telle que nous venons de la caractériser dans ce
paragraphe.
(4) Importance de l'Apologétique._
Cette importance est manifeste, puisqu'il s'agit de
conduire l'esprit humain d'une façon scientifique à l'acte de foi. et de
justifier rationnellement cet acte de foi, lequel constitue le premier pas
indispensable en vue de "la rencontre" avec Dieu et de l'union de
Grâce avec Lui dès ici-bas, avant l'union parfaite et éternelle avec Lui dans
l'Au-delà = but unique de l'homme, puisqu'il a été créé par Dieu pour être en
Dieu.
N.B. Il faut préciser ici que l'apologétique est une
véritable science, puisqu'elle en a les marques distinctives, toute science se
définissant comme étant
" Un ensemble de connaissances exactes et précises
ayant un objet déterminé et auxquelles on est parvenu grâce à l'expérience
répétée des relations logiques et stables de cause à effets."
Remarques·-
1° l'Apologétique est d'autant plus à la portée de toutes
catégories d'esprit qu'elle ne fait pas appel à la Foi religieuse, mais
seulement au strict raisonnement, c’est-à dire aux seules considérations
d'ordre rationnel.
2°- Et si
elle ne suppose pas l'acte de Foi religieux, elle n'apporte pas non plus
automatiquement la Foi ; elle ne fait que préparer cet acte en en
fournissant à l'esprit bien disposé et objectif dans ses raisonnements, toutes
les conditions nécessaires à l'acte logique de Foi, c'est-à dire à l'adhésion
raisonnée aux vérités rapportées et auxquelles il sera logique, en
effet, d'adhérer compte-tenu des preuves rationnelles présentées ~
l'esprit critique du futur croyant.
Mais l'acte
de Foi lui-même, c'est-à-dire l'adhésion intellectuelle elle-même aux vérités
religieuses par l'individu concerné ne devra et ne pourra être que le fait de
l'individu en question. Et c'est par une Grâce de Dieu que, initialement puis
se servant· des arguments rationnels apportés, l'intéressé pourra poser cet
acte de Foi •
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(5)
État
d'esprit désirable pour l'étude de l'Apologétique.
Deux cas sont
à considérer ici :
1° Celui du
croyant convaincu =
- Celui-ci
devra évidemment garder son adhésion ferme aux vérités révélées par Dieu et
transmises infailliblement par l'Eglise.
- Il devra
aussi chercher à se rendre
compte loyalement, et sincèrement et scientifiquement de la valeur absolue de
ses croyances religieuses, puis des motifs et de l'obligations logique de
croire.
Au moment
d'étudier l'Apologétique, le croyant a une connaissance réelle des motifs
raisonnables de sa Foi mais cette
connaissance est souvent confuse. C’est l'Apologétique qui lui fournira cette
connaissance plus approfondie et plus riche de la certitude et du bien fondé de
son adhésion de Foi.
2°- Cas de
l’incroyant ou du non-catholique =
Au moment
d'aborder l'étude apologétique,
il convient,
dans ce cas-là, d’être armé de deux dispositions
a) Avoir un
désir sincère de la vérité telle qu'elle est en elle-même. D'où probité
intellectuelle manifeste et objective, quitte à devoir renoncer, si nécessaire,
à des préjugés personnels et à des
antipathies.
b)Et il faudra
être prêt, ensuite, si l'on pense avoir découvert la vérité, à accepter tous
les sacrifices et conséquences consécutives aux exigences de la vérité.
N.B. Des
dispositions morales - en plus des dispositions intellectuelles - favoriseront,
et, dans certains cas, conditionneront la découverte de la vérité.
La religion
chrétienne n'est gênée par rien de ce qui est grand, noble et légitime. Elle
mène au plein épanouissement de la vie rationnelle et humaine. Elle comble et
dépasse les vraies aspirations de notre âme. Mais il ne faut pas oublier que
l'attachement à tout ce qui est moralement bas et vil est un obstacle possible
- et très souvent réel - à l'acceptation des enseignements divins.
Enfin, à côté
du rôle de l'intelligence et de la volonté, l'expérience des croyants et des
convertis a toujours reconnu l’action de la Grâce en tant qu'aide divine
indispensable et accordée à toute âme de
bonne volonté et d'intention droite. Ce qui confirme l'enseignement catholique.
Et la simple prudence conseille, en matière aussi importante, de demander cette
Grâce par la prière.
(6)
Division
de cette étude apologétique
L'Apologétique
telle que nous en traiterons, comprendra trois parties principales =
1°/ Notions
sur Dieu; sur l'être humain; et sur ses rapports avec Dieu = D'où la conclusion
de la nécessité d'une religion et d'une religion révélée par Dieu.
2°/ Divinité
manifeste de la religion chrétienne, en raison de la divinité de son fondateur
= Jésus-Christ, qui est Dieu-fait-homme.
3°/ L'Eglise
catholique romaine est celle que Jésus-Christ a instituée pour transmettre
fidèlement et infailliblement la Vérité révélée.
Puis, par
mode de conclusion de cette étude, seront ajoutées quelques notions sur la
constitution visible et humaine de cette Eglise (=chefs et membres de l'Eglise
visible).
(7)
Une
considération préliminaire =
Les Causes de
l'incrédulité ou de l'indifférence religieuse
Puisque
l'acte de Foi est un acte de l'intelligence commandé par la volonté et aidé par
la Grâce, il est facile de concevoir que la Foi exige, en ces trois domaines,
des dispositions. Et donc, là où, par la faute de l'homme, ces dispositions
feront défaut, Dieu ne trouvera en face de "Sa Parole" (=Son
enseignement et Sa Grâce), qu'incrédulité ou indifférence, au lieu de la Foi
sincère qu'elle mérite.
1°)
S’opposeraient aux dispositions de l'intelligence:
A.- L'ignorance.
Ignorance des motifs de la Foi; ou ignorance des vérités de la
Foi. Cette ignorance peut être causée par les circonstances défavorables en
lesquelles se trouverait l'intéressé; ou bien aussi en raison de sa négligence
coupable (ou celle de ses parents éducateurs). De nos jours, le laïcisme des
écoles d'Etat mène inéluctablement à cette ignorance.
B.- Les nombreux préjugés et erreurs qui circulent contre ces vérités;
spécialement la tendance à donner libre
cours, même valeur et même droits à toutes les opinions
2°) Aux
dispositions de la volonté et de la sensibilité s'opposeraient les trois
mauvaises et fondamentales tendances des hommes =
A - l'orgueil
= Croire, c'est soumettre notre esprit sans pouvoir arriver à comprendre
parfaitement ni totalement la Vérité en elle-même. Là où l'humilité manque, la
Foi germe et demeure avec plus de difficulté.
B - l'attachement
excessif aux biens matériels = les richesses terrestres de diverses
natures, ainsi que les plaisirs et les honneurs, lors qu’ils rabaissent les
préoccupations de l’homme, l'empêchent de s'occuper suffisamment de Dieu et de
son âme. A bien plus forte raison si on laisse les passions l'emporter sur la
raison.
3°) Le refus
de la Grâce divine par l'impiété serait .aussi une cause très réelle de
l'incrédulité ou de l'indifférence religieuse : Là, donc, où la piété
s'affaiblit, la Foi tend aussi à s'affaiblir et même à disparaître -
En conséquences
et par opposition à ces mauvaises dispositions = Nécessité de s'instruire de la
religion; de combattre les préjugés; de choisir le milieu à fréquente Nécessité
aussi de la vertu d'humilité; de la pureté d’intention; de la modération dans
l'usage de tous les biens terrestres. - Enfin, nécessité d'une piété simple,
mais réelle et forte, bien .Éclairée et alimentée par la Grâce des Sacrements,
la prière, la vraie charité et le souci du devoir d'état bien accompli.
Car, dans notre
vie en général et dans nos rapports de conscience avec Dieu en particulier = tout se tient.
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- « Dans
mes vers, la raison conduit l’homme à la Foi » (Racine)
- « Qu'une chose doive être crue, ce
n'est pas la Foi qui le voit, c'est la raison »
(Cardinal
Pie)
- « La Foi est un assentiment donné à la Parole de Dieu. Mais, avant de se lier, le croyant a besoin de s'assurer que Dieu a vraiment "parlé". Ce que Dieu enseigne, je dois le croire. Mais la question de savoir si Dieu a "parlé" est une question de fait; et l'enquête que j'institue pour résoudre cette question est de l'ordre de la raison. »
(Mgr. d'Hulst)
- « Celui qui croit une chose ne le
croirait pas s'il ne voyait pas que cette chose doit (raisonnablement) être
crue, soit à cause de signes évidents, soit pour
un autre motif du même genre. » (St
Thomas d'Aquin)
- « Lorsqu'on parcourt la littérature contemporaine, on a vite fait de constater que, quand l'incrédulité dit ses raisons, on la prend en flagrant délit d'ignorer ce qu'elle rejette, et de se faire une idée du christianisme qui est toute différente du vrai ».
(P.Longaye)
- « Dresser
l'une contre l'autre la Religion et la Science, c'est surtout le fait de gens
mal instruits dans l'une et dans l'autre. » (P.
Sabatier)
- « On se fait, des vérités religieuses
fondamentales et immuables, les idées les plus bizarres; et on en arrive à
prêter de bonne foi à l'Eglise des singularités, ou même des absurdités qui, de
près ou de loin, n'ont absolument rien de commun avec ses croyances. » (Mgr. Dupanloup)
- « Ceux qui, le plus souvent,
condamnent la Religion, ne le font que par esprit d'orgueil; comme si le savoir
humain était capable de trouver une solution à toutes les énigmes de la vie. » (G.André,
de l'Académie des Sciences)
- « Si la géométrie s'opposait autant à nos passions et. à nos intérêts présents que la morale, nous ne la contesterions pas moins,
malgré toutes les démonstrations ».
(Leibnitz)
- « Bien des gens conviendraient, s’ils
étaient sincères, que ce qui les éloigna d’abord de la Religion, ce fut la
règle sévère qu'elle impose à tous au point
de vue des sens ».
(F.Coppée)
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DIE U E T L' H 0 M M
E
Seront
traités, dans cette 1ère partie, qui est la base nécessaire des deux
autres, ce que l'on peut appeler « les grands problèmes ».- A
qui réfléchit vraiment apparaîtront l'importance et la gravité de la matière.-
Ces grands problèmes
peuvent se formuler ainsi :
1°/ D'où
venons-nous?
Y a-t-il un
Etre supérieur qui, étant à l'origine
absolue de tout, nous a créés et nous gouverne?
La réponse
sera = Oui.- Cet Etre existe. On l'appelle Dieu (= lumière). C'est
l'Etre parfait, initial, immuable et nécessaire en tant que cause première de
tout et ordonnateur de toute le création.
2° / Qui
sommes-nous ?
C’est-à-dire
quels sont les éléments de notre nature humaine ?
La réponse
sera = Nous sommes composes d’un corps matériel et mortel uni à une âme
spirituelle et immortelle qui lui donne vie.-
3°/ Où
allons-nous ?
C'est-à-dire = Pourquoi sommes-nous sur terre ? Quel est
notre but ? Comment devons-nous atteindre ce but
et que faire pour cela, sous peine (Je manquer la finalité de ce passage sur terre?
A quoi la
réponse sera = Nous sommes faits pour glorifier Dieu, notre fin ultime, et pour
nous procurer ainsi le vrai bonheur. -Et nous devons retourner à Lui par un
comportement conforme à la Religion que, pour notre bien, Il a révélée
Lui-même.
D I E
U
La première question qui se pose en Apologétique est
celle-même qui apparaît comme la plus importante à tout humain qui réfléchit
vraiment : « Existe-t-il au-dessus de la créature humaine un être
supérieur à tous et à tout, et créateur et
maître souverain du monde ? Et si oui, quelle est sa nature ? »
Cette question amène tout normalement alors, l'étude des
preuves rationnelles de l'existence de Dieu.
On distingue habituellement deux catégories de preuves = les preuves rationnelles et physiques et les preuves
morales; celles-ci venant plutôt confirmer celles-là.
4°/ Preuves rationnelles et physiques de l'existence
de Dieu.
Ce sont des preuves qui se présentent à l'esprit humain d'une façon intellectuellement
spontanées: L’esprit humain qui est de bonne foi, en jetant un regard objectif
sur le vaste et merveilleux univers connu, constate clairement que cet univers
porte à la fois les marques si évidentes de
grandeur, de complexité et d'imperfection, qu'on ne peut pas ne pas conclure sincèrement
par cette constatation de bon sens que « cela n'a pas pu se faire tout
seul; pas plus que cela ne pourrait se diriger et se mouvoir constamment sans
un chef d'orchestre nécessairement au-dessus de tout cet univers. »
Guidé par son intelligence et son raisonnement rationnel,
en même temps que par le principe de causalité - à savoir qu'un effet ne peut pas ne pas avoir de cause -
l'esprit humain passe alors, sans hésiter, de l’œuvre ainsi constatée au
nécessaire auteur ainsi qu’au non moins nécessaire ordonnateur de tout cet
univers.
Ainsi l'esprit humain remonte du fini et du créé qu'il
constate concrètement à l'infini et à l'incréé. De même qu'il remonte de
l'imparfait au nécessaire parfait.
Cette voix du bon sens a été comme codifiée scientifiquement
- rationnellement donc - dans les preuves physiques que nous allons d'abord
étudier.
Redisons ici que le procédé commun à toutes ces preuves
rationnelles s'appuie tout à la fois sur l'expérience
concrète et sur la stricte raison sans appel à la Foi, par conséquent. C'est ce qui rend ces preuves aisément accessibles à l'esprit humain.
Ainsi, regardons et observons les êtres autour de nous = nous constatons qu'il y a quantité d’êtres qui commencent
d'exister et qui n'ont pas en eux-mêmes l'explication de leur existence. Il y a
foules d'êtres qui changent, et qui sont plus ou moins parfaits. Nous
constatons aussi dans le monde un ordre admirable : chaque plante donne
naissance à son espèce; les
saisons reviennent harmonieusement; la nature corrige elle-même en maintes
circonstances les effets de certains accidents, etc... En raisonnant quelque
peu sur toutes ces constatations manifestes nous nous rendons très vite compte
que tout cela ne peut pas s'expliquer par ces êtres eux-mêmes; mais ne peut l’être
raisonnablement que par l'existence de cet être supérieur à tous ces êtres considérés. C'est donc à l'existence de
cet « être supérieur » et nécessaire que nous devons raisonnablement,
rationnellement conclure.-
Donc = un fait
constaté; un principe et une conclusion logique : voilà ce que
contient chaque argument.
Et nous pouvons déjà préciser ici que toutes les cinq
- et classiques - preuves de l'existence de Dieu se ramènent au constat de la contingence
des êtres peuplant l'univers par rapport à un être nécessairement absolu.
1ère
preuve
Elle est tirée de la nature des êtres de ce monde.
a) le fait = Aucun être de ce monde n'a en lui même
l'explication (l'origine) de son existence;
b) le
principe = Or, tout ce qui existe doit posséder une explication de son
existence, en soi ou hors de soi;
c) la
conclusion =Donc il existe un Etre nécessaire, distinct du monde et qui en est
la raison, l’origine et l'explication dernière. Cet être nous l'appelons DIEU.
N.B. Les
êtres de ce monde n'ont pas, en eux mêmes, une existence nécessaire. Ils
pourraient ne pas exister. Ils ne portent donc pas en eux-mêmes une explication
suffisante de leur existence. Il faut donc que leur existence vienne de
l’extérieur; d'un être distinct de ce monde (lequel, en effet, ne comporte que
des êtres contingents); un être dont la nature-même sera d'exister sinon l'on repousse
le problème de l'origine des êtres sans le résoudre rationnellement.
2ème preuve
Elle est
tirée de l'origine des êtres de ce monde.
a) le fait
constaté = Tous les êtres d8 ce monde commence d'exister.
b) le
principe = Or, tout être qui commence d’exister a nécessairement une cause
distincte de lui-même.
c) la
Conclusion = Donc le monde a une Cause distincte de lui et d’où il est
originaire.
Cet être,
nous l'appelons DIEU.
N.B. Les
êtres de l'univers ont la plupart du temps une origine immédiate,
« parentale », mais nous constatons que les êtres qui les ont
produits ont aussi une origine parentale; et ainsi de suite. Ils transmettent l'existence mais ne la créent
pas...
Or, on ne
peut pas raisonner ainsi à l'infini : il faut nécessairement rechercher
l'origine, la cause première et unique de l'existence de ces êtres ailleurs et
au-dessus de ces êtres.
3ème preuve
Elle est
tirée des changements que subissent les êtres que nous constatons dans
l'univers.
a) le fait = Tous les êtres du monde subissent des changements, une
certaine mutation;
b) le
principe = Or, tout changement suppose un être immuable
qui en est l’origine et le producteur;
c) conclusion
= Donc, il existe un Etre immuable
producteur de tout changement.
N.B. Parmi ces changements en question, on distingue =
- Le
changement de lieu = le mouvement local ces êtres (en astrologie, par exemple,
celui des cellules d'un corps, etc ... )
- Le
changement de propriétés = passage d’une
qualité ou d'un état à un (e) autre.
Grâce à cela, bien des êtres acquièrent ainsi
ces qualités qu'ils n’avaient pas
auparavant.
Or, on ne peut
pas expliquer un mouvement ou un changement sans l'existence et la capacité
d'un agent - moteur de ces mouvements et changements. Et cet agent ne devra pas
être seulement celui qui transmet cette énergie produisant le mouvement et le
changement constaté, mais celui qui donne, crée par lui-même cette énergie
qu'il n'a nécessairement reçue de personne, sinon on repousse le problème sans
le résoudre.
D'où, la
nécessaire existence d'un être stable et immuable.
4ème
preuve
Elle est
tirée des degrés de perfection constatés dans les êtres de l'univers.
a) le fait = Tous les êtres de l'univers sont plus pu moins
imparfaits.
b) le
principe = Or, une série d'êtres imparfaits
suppose nécessairement un premier Etre, Parfait, Simple eh Lui-même, et Unique,
par rapport auquel les autres êtres sont, précisément, et par référence,
imparfaits.
c) la
conclusion = Donc, cet Etre existe nécessairement.
Nous l'appelons DIEU.
N.B. Les êtres qui
existent dans l'univers possèdent à des degrés très divers des qualités = la beauté, la bonté, sagesse,
puissance, etc... lesquelles sont des perfections pures. Et partout où il y a
des degrés de qualités. Il y a nécessairement au-dessus de ces êtres l'idéal de
perfection par rapport auquel chaque qualité est relativement considérée. C'est
précisément cet idéal de perfection, Etre nécessairement Parfait en Lui-même, Absolu et
Infini que nous appelons DIEU.
5ème preuve
Tirée de
l'ordre du monde.
a) le fait
constaté = Il existe, dans le monde, un ordre universel
et essentiel aux choses (Ex = l'instinct des animaux qui les fait agir
merveilleusement dans le sens de ce qui leur convient. Ex = le rôle des astres et de bien des choses ici-bas par
rapport à quantité d'autres êtres qu'ils aident
etc ... Bref = Ordre ayant
pour but d’ordonner et de réaliser l'adaptation des moyens à leur fin propre).
b) le
principe = Or, tout ordre (lequel est
essentiellement organisation en vue d'une réalisation précise) exige une
intelligence (concevant et dirigeant tout cet ensemble de relations constatées
entre les êtres) et une puissance appropriée qui expliquera et dirigera cet
ordre entre les choses en vue d'une fin connue, voulue et à laquelle parvenir.
c) La
conclusion = Donc, il existe une Intelligence
supérieure et absolue, Toute puissante et infinie, créatrice et ordonnatrice du
monde.
Nous
l'appelons DIEU
N.B. Aucune autre explication n'est possible.
1°/ Le
hasard n'est que la rencontre inattendue, non nécessaire, mais fortuite de
deux causes; il ne peut donc pas être régulièrement ni constamment à l'origine de ce qui nécessite une finalité précise,
régulière et constante.
2°/ la
constance et le déterminisme des lois de la nature ne satisfont pas davantage;
car c'est précisément cela qu'il faut justifier. Et vouloir rendre compte d'un
mécanisme par son fonctionnement même c'est refuser de l'expliquer.
3°/ La prétendue « évolution mécanique et
inconsciente » grâce à laquelle les organes se formeraient sous
l'impulsion du besoin n'explique rien non plus.
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Considérations
consécutives :
- L'ordre du
monde suppose donc une intelligence supérieure pour le concevoir, en même temps
qu'une puissance absolue pour le réaliser.
- De toute
évidence, cette intelligence n'est pas l'intelligence humaine. C'est une
intelligence bien supérieure à la nôtre,
puisque c'est déjà avec beaucoup de peine que nous ne pouvons que découvrir les
merveilles du monde des infiniment grands et des infiniment petits.
- Par ailleurs, cet ordre est essentiel au monde, et non pas
surajouté aux êtres. Il doit donc provenir aussi de l'auteur du monde. Et nous
avons vu plus haut que cet auteur du monde ne peut être que d'une nature
infinie, nécessaire et parfaite.
- Il existe donc un esprit infini, une intelligence
parfaite et toute-puissante, créatrice et conservatrice du monde et de son
ordre.
6°/ Preuves d'ordre moral et psychologique de l'existence
de Dieu.
N.B. Ces preuves sont dites telles, mais, en réalité,
parce qu'elles ne reposent pas essentiellement sur le rationnel, elles peuvent
avoir moins de force convaincante pour maints esprits. Toutefois, voici celles
qui sont classiquement données =
1°/ Preuve par le consentement universel =
Tous les peuples, pratiquement, à toutes les époques et sous toutes les latitudes, ont
reconnu ou ont ressenti le besoin de l'existence d'un Etre absolu et souverain,
créateur et conservateur (=maître) de tout.
Ce plus inné et subjectif des humains correspond
certainement à une réalité objective.
De même, tous les humains aspirent essentiellement et
fondamentalement à l’infini ; infini
dans un bonheur parfait et constant de même qu'en une vérité claire et
complète. Or une tendance aussi naturelle et innée, comme celle ci-dessus, exige et suppose un objet réel = à savoir un être infini
et parfait, éternel et source de tout bonheur.
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Citations apologétiques
« (Pour
expliquer sans Dieu l'origine du mouvement) il faudrait donc admettre une
puissance dans la matière-même, ce qui serait contraire à la doctrine de l'inertie;
ou bien admettre le manifestation, du mouvement sans une cause = ce qui serait la négation des bases de toute science.
E.
Naville.
« Les
hommes véritablement scientifiques avouent franchement ne pouvoir apporter
aucune preuve satisfaisante de l'origine de la vie sans une vie antérieure
démontrée. »
J.
Tyndall.
« Personne
n’a vu une production spontanée de matière organique. Ce ne sont pas les
théologiens, ce sont les Savants qui la repoussent. »
Virchow.
« Puisqu'il
est acquis que le point de départ de tout être vivant est un germe, il s'ensuit
que l'origine de la vie sur le globe terrestre implique une cause
première. »
E.
Ferrière.
" Il y a
(dans le passage de la matière inorganique è la matière vivante) une borne immuable, une limite infranchissable opposée
aux sciences naturelles. »
E.
du Bois-Reymond.
« L’impossibilité
de concevoir que ce grand et étonnant univers avec nos ‘moi’ conscients a pu
naître par hasard me paraît être le principal argument pour l' existence de
Dieu. »
Darwin.
« Plus
le champ de la science s'élargit, plus les démonstrations de l'existence
éternelle d'une intelligence-Créatrice deviennent nombreuses et irrécusables.
Géologues, mathématiciens, astronomes, naturalistes = tous ont apporté leur
pierre à ce grand temple de la Science = temple élevé à Dieu Lui-même ».
Herschell.
« On
m'arracherait la peau plutôt que la croyance en Dieu. Je ne puis pas dire que
‘je crois’ en Dieu = Je le ‘vois’ .Sans Lui, je ne comprends rien.
Sans Lui, tout est ténèbres. »
H.
Fabre.
« Dans le mouvement régulier des planètes et de leurs satellites; dans
leur direction, leur plan, le degré de leur rapidité, il y a la trace d'un
conseil; le témoignage de l'action d'une cause qui n'est ni aveugle, ni
fortuite; mais qui est assurément très habile en mécanique et en géométrie.
N'en doutez pas = il est absurde de supposer que la nécessité préside à
l'univers; car une
nécessité aveugle étant partout la même ne saurait produire dans les choses la
variété que nous y constatons. Tout porte l'empreinte d'un même dessein. Tout
doit être soumis à un seul et même être. »
Newton.
--------------------------
Rapports
de Dieu et de l'homme.
- Puisque Dieu est
nécessairement créateur et maître souverain en même temps que fin ultime de
l'homme, ce dernier doit logiquement avoir des rapports qui le relient à Dieu.
Ces rapports
seront d'autant plus intimes au niveau de la nature humaine (comparativement aux
autres créatures non spirituelles) qu'il a reçu un esprit = ce qui lui permet
des relations plus profondes avec son Créateur.
C'est l'œuvre de
la Religion que l'établissement de la nature de ces rapports de la créature
humaine avec son Créateur, et inversement.
- La Religion sera
donc à la fois =
+ L'ensemble des
vérités qu'il faut connaître pour connaître Dieu, L'aimer et vivre en
conformité avec Son plan d'amour pour nous.
+ Et l'observance
de ces vérités dans le mode courant de vie, en vue de réaliser, par voie de
5râce (qui est présence de Dieu dans l'âme fidèle), l'union d'intimité
familiale avec Dieu qui se réalise excellemment par l'habitation des Trois
Personnes divines en l'âme réceptive.
- Puisque l'être
humain est relié à Dieu par la Grâce et vit sa Foi d'enfant de Dieu pas des
convictions mais aussi par les actes de ses facultés humaines = intelligence et
volonté, la Religion exigera donc =
1°/ des actes
d'intelligence en vue de l'adhésion aux vérités de la Foi.
2°/ Puis des actes
de volonté, en vue de remplir les devoirs qui expriment les bonnes dispositions
et permettent l'union de Grâce.
3°/ Enfin, la
Religion supposera aussi une participation de la sensibilité, et même du corps
parfois, en vue de poser des actes rituels exprimant un culte liturgique
extérieur.
Ainsi, c’est toute
notre nature qui est mise en contact avec Celui par qui nous sommes, et pour
qui nous existons.
La nature de nos rapports avec Dieu devra être marquée
par :
1°/ notre Amour pour notre Créateur et Père.
2°/ notre reconnaissance envers Dieu notre Rédempteur.
3°/ notre regret et notre amendement en cas de péché.
4°/ Enfin,
par notre demande instante de Lui être fidèle, et de tous les biens spirituels
et matériels dont nous avons besoin pour entretenir de bonnes relations familiales entre Lui et nous.
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Les motifs de crédibilité de la Religion Chrétienne.
- Il s'agit, en
cette importante partie de l'étude apologétique, de présenter des arguments qui
fourniront la preuve que nous pouvons être certains d'être dans la vérité
lorsque nous avons foi en la religion chrétienne.
- Ces
arguments ne font pas usage de la Foi, mais seulement de la raison.
- Le
raisonnement essentiel de fond aboutira à la constatation suivante: Puisque les preuves que l'étude apologétique
apporte à l’esprit qui raisonne sainement et
objectivement concernant surtout l'origine, puis la nature et la finalité de la
religion chr6tionne, ne peuvent pas être d'origine humaine et naturelle, il est
manifeste que ces preuves ne peuvent être que d'une origine surnaturelle. Il
faut donc admettre que la Religion chrétienne a pour origine Dieu; et que,
conséquemment (parce que Dieu ne peut pas nous proposer plusieurs Vérités, ni
des vérités qui s'opposent), elle est la seule vraie religion révélée par Lui.
- La
crédibilité de la Religion chrétienne sera donc clairement établie par ces
arguments apologétiques.
- Mais,
s'agissant de réalités d'une telle importance (= notre mode de vie sur terre,
puis notre destinée éternelle après la mort), la conclusion ultime et logique
de l'étude apologétique ne devra pas se contenter du caractère raisonnable de
l'adhésion intellectuelle et pratique à la religion chrétienne; mais devra î1boutir l’obligation logique d'y adhérer en esprit et en acte. C’est cette dernière
disposition que l'on appelle les "motifs de crédentité".
- La question
à résoudre est la suivante = L'homme, qui est un être spirituel et immortel par
son âme, doit être en relation avec l'Etre absolu qu'est Dieu; Car Il est son
créateur et son continuateur vital. Ces relations s'expriment par les devoirs
de la Religion.
- Et Dieu
Lui-même a voulu dicter à l'homme ses
devoirs par Sa Révélation.
- La question
à résoudre est la suivante = Quelle est
cette Révélation ? La religion qui se présente à nous par l'intermédiaire de Jésus de Nazareth est-elle vraiment révélée de
Dieu? Est-ce la vraie et
unique révélation ?
Tel est là
l'objet essentiel et final de l'Apologétique, et auquel il s'agira de parvenir
au moyen des arguments rationnels que sont les motifs de crédibilité que tout
esprit humain normal exige pour adhérer avec sécurité à une affirmation.
- Pour
résoudre cette question de savoir si nous pouvons être sûrs d'être dans la
vérité objective lorsque nous considérons la personne de Jésus puis la valeur
de Son témoignage religieux, plusieurs arguments sont possibles :
a)
Pour prouver la
vérité du christianisme, il faut démontrer que Jésus était un envoyé de Dieu
parlant en Son nom. Par le fait-même de cette démonstration on prouve alors que
les vérités rapportées viennent de Dieu.
b)
Pour démontrer que
le Christianisme est la Religion vraie, complète et définitive, il faut prouver
que Jésus-Christ est le Messie promis par les révélations prophétiques
antérieures.
c)
Et il faut enfin
prouver plus excellemment encore que Jésus est non seulement prophète
(=a)),Messie promis (=b)) mais encore qu'Il est Dieu-fait homme.
Ainsi, une
fois établies les preuves que Jésus a parlé et agi en représentant de Dieu, en
tant que Messie, et comme Dieu-fait-homme, il sera très facile de conclure
logiquement que la religion qu'Il a prêchée est la vraie Religion.
-Enfin,
précisons ici que les principaux documents qui nous rapportent directement les
dires essentiels et les principaux faits et gestes de Jésus sont les Evangiles.
Mais ils ne sont pas les seuls = il Y a aussi
les Prophéties de l'Ancien Testament et dans le Nouveau Testament, les Actes
des Apôtres et les Epîtres apostoliques.
B.- Preuves de l'origine divine de la Religion chrétienne.
1°/ 1er argument = Les
Prophéties concernant le Messie
- Les
Prophéties messianiques se sont toutes réalisées en la personne de Jésus. Comme
elles sont des faits dont l'origine ne peut être que divine, leur réalisation
exacte en la personne de Jésus atteste donc l'origine divine de la Mission de
Jésus et donc de son enseignement = la Religion chrétienne.
- La
prophétie =
°
Au sens général et large, une prophétie est toute parole dite au nom de
Dieu; tout enseignement donné de la part de Dieu.
C'est ainsi
que maints prophètes ont eu pour rôle essentiel de rappeler ou d'expliquer le
sens d'enseignements ou prescriptions divines. Ils étaient comme « les
haut-parleurs » ou « les commis-voyageurs » de Dieu, dont la
mission était de rappeler à l'ordre les
fidèles enclins à certains
égarements moraux ou religieux, voire politico-religieux, afin de les ramener
dans la bonne voie.
° Au sens plus particulier et
fréquent, la prophétie est
souvent la prédiction certaine d'un évènement futur n'étant pas nécessairement
déterminé en lui-même ou en ses causes (=évènement contingent).
- De ce fait,
la prophétie ne peut pas avoir pour origine la seule intelligence humaine,
laquelle est dans l’impossibilité de prévoir, sans se tromper, des évènements
futurs contingents.
- La
prophétie en tant qu'annonciatrice d'évènements futurs humainement imprévisibles était utilisée par les Prophètes
pour attester le caractère Divin de leur enseignement sur les sujets religieux
dont ils traitaient. Prévoir l'avenir n'état pas, pour les Prophètes, la
préoccupation essentielle. Leur désir n'était pas d'éblouir leurs auditeurs en
faisant ainsi du sensationnel, mais d'appuyer leur autorité de délégués de Dieu
sur des questions précises et d'importance par des prédictions d'origine
surnaturelle.
- Quatre
conditions sont nécessaires pour qu'il y ait une véritable prophétie,
c'est-â-dire on vrai miracle intellectuel. Il faut qu'il s'agisse =
1°/d'une
prédiction = donc que l'évènement annoncé soit
annoncé avant sa réalisation.
2°/ d'une
prédiction certaine, et non comme une possibilité, une probabilité ou
une supposition.
3°/ d'un
évènement précis et bien déterminé. Qu’il n'y ait donc pas possibilité
d'équivoque, ni de confusion possible, ou d'ambigüité sur la nature Ce
l'événement considéré au moment de sa réalisation.
4°/ Enfin, il
faut qu'il s'agisse d'un évènement inconnaissable et imprévisible par
l'intelligence humaine. (Seule, l'intelligence divine, pour qui il n’y a ni
passé, ni futur, mais qui voit tout et constamment, peut avoir connaissance
présentement d'un fait pour nous futur:
Ce qui montre
bien l'origine divine d'une prophétie.
-
L'importance des prophéties comme preuve de la véracité religieuse n'a pas
besoin d'être longuement démontrée. Comme preuve , elle est moins spectaculaire
que celle des miracles physiques que nous étudierons plus loin; mais elle est
au moins aussi importante; parce que les prophéties nous mettent en contact
avec l'éternité divine {qui voit le passé et le futur dans un présent éternel}
et avec l'action de Sa Providence sur le monde. On comprend la prédilection
qu'avaient pour cette preuve apologétique les esprits puissants du XVIIème
siècle tel que ceux de Pascal ou de Mgr. Bossuet.
- Les
principaux arguments que nous tirerons de la valeur apologétique des prophéties
seront les suivants :
1°/ Jésus a
été prophétisé
2°/ Jésus a
prophétisé.
- L'argument apologétique concernant le
fait que Jésus a été prophétisé à plusieurs points de vue peut être
énoncé ce la façon suivante :
° Jésus a été annoncé prophétiquement
par maints Prophètes et à maints égards comme envoyé de Dieu, comme Messie-Sauveur
promis et comme Dieu fait-homme.
° Or tout cet ensemble de faisceaux
convergents sur la personne de Jésus-Christ, s'étant réalisé exactement ne peut
pas s'expliquer par les seules capacités de l'intelligence humaine.
° Donc Jésus
vient de Dieu et Son enseignement (= la Religion chrétienne) est
authentiquement divin.
La preuve
détaillée de cette argumentation est la suivante :
+ Le fait du
prophétisme et de l'attente du Messie:
oPendant plus
de mille ans (Abraham =1920 environ avant notre Seigneur), l'histoire du peuple hébreu a été, par les évènements et
les prédications d'hommes envoyés de Dieu (Prophètes) une préparation
continuelle à la venue sur
terre d'un messie libérateur et sauveur.
Or, un fait
d'une telle ampleur et d'une telle continuité est au-dessus des capacités de la
nature humaine, et constitue une intervention et une aide manifestes de la part
de Dieu pour "Celui qui doit venir" et pour l'enseignement religieux
qui sera le Sien.
Or, celui qui
est venu au terme de cette longue préparation (=Jésus) est dit l'envoyé de
Dieu, le Messie et même Dieu-fait-homme. Donc, son enseignement (= la Religion
chrétienne) vient vraiment de Dieu et peut être cru.
oConstat des
principales prédictions et de leur réalisation =
a) - Les
prédictions concernant le Messie fixent l'époque de la venue de
l'envoyé-messie de Dieu. Elle le fait en particulier dans la prophétie de
Jacob:
« Le
sceptre ne sera pas enlevé de (la tribu de) Juda, ni le commandement à sa race, jusqu’a ce que vienne Celui qui doit être
envoyé; et qui est l'attente des nations » (Genèse49,10) C'est donc
lorsque le pouvoir sortira de la race de Juda qu'apparaîtra le messie attendu.
(N.B. Jacob=18 ou environ avent N.S.)
b) - Ces prédictions annoncent la nature particulière de la
conception du Messie = « Voici qu'une (jeune fille) vierge concevra et
enfantera un fils » (Isaïe 7,14 - Isaïe vivait en 750 avant N.S.)
c) - Elles annoncent la nature divine de
l'envoyé-messie en même temps que son origine humaine = « C'est pourquoi
Il sera appelé Emmanuel = Dieu avec
nous » (Isaïe, 7, 14) et
« On lui donne le nom de (...) Dieu-fort, Père des siècles éternels,
Prince de la Paix. » (Isaïe, 8, 5).
Et encore, en St. Matthieu 1, 21
« Elle (Marie) enfantera un fils auquel (vous Joseph) vous donnerez
le nom de Jésus (=Sauveur) car c'est lui qui sauvera Son peuple de ses péchés
(...) Or, tout cela advint pour que fut accomplie l'annonce prophétique du
Seigneur = « Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils auquel on
donnera le nom d'Emmanuel ». Nom qui se traduit (par) « Dieu avec
nous ».
d) - Les prophéties messianiques ont annoncé aussi
clairement le lieu de la naissance de l'Envoyé-Messie-Rédempteur = à Bethléem « Et
toi, Bethléem Ephrata, petite cité en Juda, tu seras
grande (en importance) car c'est de toi que naîtra Celui qui doit régner (comme
pasteur) sur Israël ». (Michée 5,1 et St. Matthieu 2,6). Et le texte
prophétique de Michée note l'origine du messie à naître à Bethléem
par ces mots qui suivent ceux cités plus haut = « ... Ses origines sont
dès le commencement, dès les jours de l'éternité. Michée vivait en 720 avant J.C. »
e) - Les
circonstances de l'enfance de Jésus ont été Aussi prophétisées =
« Il
sera adoré par des rois d'Orient qui lui offriront en présents de
l'or et de l’encens » C’est le psaume 71 de David (1000 ans avent
Jésus) qui annonce cette visite des Rois Mages à Jésus.
Le Prophète
Aggée (2,7à8) annonce que le Messie paraîtra et prêchera dans le
second temple restauré par Hérode = « Il sera présenté au second Temple de Jérusalem. »
C'est le
Prophète Jérémie (650 avant J.C.) qui annonce le massacre des enfants
de Bethléem = « A Rama
on entend une plainte, une amère lamentation = c’est Rachel qui pleure ses fils. Elle ne veut pas être consolée pour ses
Fils, car ils ne sont plus. » Rachel (femme de Jacob) a sa tombe à l'entrée de Bethléem.
C'est le
Prophète Osée (780 avant N.S.) qui annonce le retour d'Egypte de Jésus
après qu'Il y aura été conduit en fuyant le massacre des Saints Innocents de
Bethléem : « Il reviendra d'Egypte où Il aura fui" (Osée 11,1).
Prophétie à laquelle St. Matthieu fait écho en son Evangile (2,15).
f) - Le
ministère de Jésus sera annoncé et préparé par un envoyé spécial, un précurseur
= C'est le Prophète Malachie qui prophétise cela 422 ans avant J.S.~Voici
que Je vais envoyer Mon messager afin qu'il déblaie (= prépare) un chemin
devant ma face. Et (alors), soudain, le Seigneur que vous cherchez entrera dans
le sanctuaire. (Malachie 3,1)
Le Prophète Isaïe
(730 à 716 av. Jésus-Christ) de son côté (Isaïe 40,3 à 5) = « Une voix criera dans le désert (disant) = Préparez la route du Seigneur - Dans la steppe, tracez un
chemin droit pour notre Dieu. Que toute dépression soit comblée, et que toute
montagne et colline soit abaissée. Que tout précipice devienne une plaine et
les escarpements une vallée = C'est alors que la gloire de Dieu se manifestera
et toute chair la contemplera.
g)
Prophétiquement, la prédication de Jésus est annoncée comme devant débuter
en Galilée (et non pas en Judée comme on aurait pu s'y attendre, le Messie
devant naître - et sensément demeurer à Bethléem) = « Mais il n' y a plus de ténèbres (= ignorance et impiété)
pour le territoire qui a été dan s l'angoisse (...) : le pays de Zabulon et
celui de Nephtali (=la Galilée) verra une grande lumière; et sur ceux qui
habitaient le pays de l'ombre de la mort (= du péché et de l'ignorance) la
Lumière resplendira ». (Isa1e).
h) Le roi
David a prophétisé (940 ans avant Jésus) que cette prédication du Messie
se ferait en paraboles. = « Ma bouche prononcera des paraboles; elle
clamera ces choses ignorées depuis la fondation du mon de » (en St.
Matthieu 13, 43 , citant le Psaume 78,2).
i) Dans cette
prédication, Jésus est prophétiquement annoncé comme se présentant en bon
pasteur (Ezéchiel 3 : 595 avant N.S.) C'est ce qu'Il Se dira Lui-même
et que les Evangiles rapporteront.
j) Isa1e,
de son côté, avait présenté Jésus comme docteur et libérateur (Isaïe 61, 1 à 2). Et nous trouvons en St. Luc 4, 16
à 22, la déclaration de Jésus s'attribuant la réalisation de la prophétie
messianique d'Isaïe. Un jour de Sabbat, dans la synagogue de Nazareth, Jésus
fit la lecture commentée suivante de ce passage d'Isaïe = « L'esprit du
Seigneur est sur Moi, parce qu'Il m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé
porter la bonne nouvelle. (de la prédication et de la Grâce) aux pauvres
(ignorants) annoncer aux captifs (du péché et de l'impiété en particulier) la
délivrance; et aux aveugles, le retour de la vue; rendre la liberté aux opprimés
et proclamer une année de Grâce du Seigneur » (...) Et Jésus Se mit à dire « Aujourd'hui (avec Moi) s'accomplit ce passage
de l'Ecriture ».
k) C'est encore Isaïe qui avait tracé
la physionomie morale du Messie (Isa1e 42, 1 à 4). Et nous trouvons la
justification en même temps que la réalisation de ces précisions en St.
Matthieu 12, 18 à 22. =
« Voici Mon serviteur que J'ai choisi, Mon bienaimé qui a toute Ma faveur.
Je répandrai sur Lui Mon Esprit et Il annoncera la vraie Foi aux nations. Il ne
fera pas de querelle ni ne criera; nul n'entendra Sa voix sur les places
publiques. Il ne brisera pas le roseau froissé et n'éteindra pas la mèche qui
fume encore, jusqu'à ce qu'Il ait fait triompher la vraie Foi. Et les nations
mettront leur espérance en Son Nom. »
l) Les nombreux miracles accomplis par
Jésus ont été annoncés par Isa1e (26,19), tandis que nous voyons (en
St Matthieu 11, 4 à 7) Jésus Se reconnaissant cette qualité de thaumaturge,
(auteur de miracles) = « Allez rapporter à Jean Baptiste ce que vous
entendez et voyez = les aveugles voient; les boiteux marchent; les lépreux sont
guéris; les sourds entendent; les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est
annoncée aux pauvres ... »
m) L’entrée triomphale à Jérusalem, le jour des Rameaux, est annoncée
par le prophète Zacharie (21,7) ainsi que par Isaïe (62, 11) et St. Matthieu
qui rapporte la réalisation de cette prophétie cite le passage prophétique au
chapitre 21,verset 5 de son Evangile = « Dites à la fille de Sion (=Jérusalem) = Voici que ton Roi vient à
toi, en toute modestie, assis sur une ânesse et un ânon... »
n) C'est
aussi le prophète Zacharie qui annonce (en 13,7) que le Sauveur sera
abandonné de ses amis « Je frapperai le pasteur et ses brebis seront
dispersées ».
0) Bien plus,
Salomon, en son psaume 41, annonce que c’est par l’un des siens que Jésus
sera livré à Ses ennemis = même le confident à qui Je faisais confiance et
qui mangeait mon pain se hausse à mes « dépens ». A cette prédiction,
St. Jean (en 13, 1.8) fait écho = « Je ne parle pas de vous tous, dit
Jésus, car Je connais ceux que j'ai choisis; mais il faut que l'Ecriture
s'accomplisse » (en son annonce
prophétique) et qui dit = « Celui qui mange mon pain a levé contre Moi son
talon». Et en St. Matthieu (26, 21) on fait lire la réflexion encore plus
claire de Jésus prophétisant effectivement le trahison de Judas, son Apôtre =
« En vérité Je vous le dis = l' un de vous Me trahira ! »
p) C'est
encore le prophète Zacharie (650 avant J.C.) qui a annoncé en 11,12 la
somme de laquelle fut payée la trahison de Jésus = Et ils pesèrent mon salaire
: trente sicles d'argent mais Yahvé me dit = Jette-le au Trésor, « le beau
prix auquel ils m’apprécièrent. Et je pris les trente sicles d'argent
et les jetai dans le Temple de Yahvé. Ainsi, Zacharie faisait déjà parler le traître Judas.
St. Matthieu
(en 27,3) notera la réalisation
historique de la prophétie en rapportant le comportement de Judas =
« Alors, Judas, qui L'avait livré (Jésus), (...) fut pris de remords et rapporta les trente pièces d'argent
au Grand Prêtre et aux Anciens » = « J’ai péché, dit-il, en livrant
un sang innocent (...) Jetant alors les pièces dans le sanctuaire (=Temple), il
se retira et alla se pendre ».
q) Les Prophètes, par ailleurs et à l'opposé
de ce que le peuple israélite attendait, annoncèrent très clairement un
messie souffrant.
Ainsi =
_ Isaïe, 52
et 53 = « Objet de mépris et rebut de
l'humanité »
« Beaucoup
ont été dans la stupeur en le voyant, tant Il était défiguré, son aspect
n'étant plus ·celui d'un homme, ni Son visage celui des enfants des
hommes » - Il était méprisé et abandonné des hommes - homme de
douleurs et familier de la souffrance (...) en butte au mépris (...) vraiment,
c' était nos maladies qu'Il portait, et nos douleurs dont Il s'était chargé
(...) Il a été transpercé à cause de nos
péchés; broyé à cause de nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix (du
rachat) a été sur Lui; et c'est par Ses meurtrissures que nous sommes guéris.
(...) Yahvé a fait retomber sur Lui l'iniquité de tous ...) On Le maltraite, et
Lui Se soumet et n'ouvre pas la bouche (pour Se plaindre), semblable à l'agneau
qu'on mène à la tuerie (Se rapporter à la comparaison donnée de Jésus par Jean Baptiste- = « Voici I’ Agneau de Dieu »). (...) Il a plu à Yahvé de Le briser par la souffrance; mais quand Son âme
aura offert le sacrifice expiatoire, Il verra une postérité, il prolongera Ses
jours (par Sa résurrection) et le dessein de Yahvé prospèrera dans Ses mains.
(...)
En maints passages
des Evangiles, nous trouvons le récit circonstancié et précis des souffrances,
de la Passion et de l'assassinat de Notre-Seigneur. Il serait trop long (et
même inutile tant ils sont connus) de rapporter ici tous ces textes
évangéliques historiques.
_ Salomon, en son psaume 21 tout
particulièrement, a annoncé divers sévices et souffrances de Notre-Seigneur =
« Ils ont percé Mes mains et Mes pieds; ils ont compté tous mes os. Ils se
sont partagé Mes vêtements et ont tiré au sort la possession de ces vêtements.-
Et l'on peut lire, en effet, en St. Jean (19, 23) la réalisation de cette prophétie = « Les soldats, après avoir
crucifié Jésus, prirent Ses vêtements dont ils firent quatre parts. Ils prirent
aussi Sa tunique, mais comme elle était sons
couture, ils se dirent : ‘Tirons-là au sort’ - C’est ce qu'ils firent. »
- Toujours
dans le même psaume 21, le roi Salomon, plus de 900 ans avant sa réalisation, annonce le comportement d'un grand nombre
envers Jésus = « Ils se sont moqués de Moi. Ils ont remué leurs lèvres
(contre Moi) et hoché leur tête disant : Il a mis Sa confiance dans le
Seigneur, eh bien, que le Seigneur Le délivre et qu'Il le sauve, s'il est vrai
qu'Il L'aime! » - Et c'est St. Matthieu qui rapporte en son Evangile
(27,31-43) la réalisation de ces tragiques annonces prophétiques = « Les
passants blasphémaient et secouaient la tête en disant : Toi qui prétends
détruire le Temple et le rebâtir en trois jours, sauve-toi toi-même... »
De même, les Grands-Prêtres, les Scribes et les Anciens disaient = « Il
s’est confié en Dieu; si Dieu L'aime, qu’Il Le délivre maintenant! Il N'a-t-Il
pas dit: Il Je suis le Fils de Dieu ! » ?-
- Puis, c'est
la résurrection de Jésus qui a été annoncée prophétiquement = En son
psaume 15, verset 10, Salomon fait nettement allusion à cette résurrection « Car Tu ne livreras pas mon âme
au Schéol (= séjour des morts) et Tu ne permettras pas que mon corps connaisse
la corruption du tombeau ». Et Jésus Lui-même, à plusieurs reprises, annonce Sa résurrection en son allusion
à la Destruction du Temple puis sa reconstruction en trois jours; et en
d’autres circonstances encore qui sont précisées plus loin.
- C’est
encore un psaume, le 10ème
qui annonce que « Il montera au
Ciel à la droite de Dieu »,
- L’envoi
du Saint-Esprit est annoncé déjà Par le
prophète Joël. (En 2,3) et cité par les Actes des Apôtres en 2,17 : « Je
répandrai mon Esprit sur toute chair ».
- Le messie
sera roi et prêtre ; restaurateur et juge futur de l'humanité =
C'est, respectivement, ce qu'annoncent le psaume 109, puis les prophètes
Ezéchiel et Joël.
- Enfin,
toujours dans le domaine de la prophétie, quoiqu’en des conditions moins
explicites parce que seulement allusives, mais certainement significatives, il
faut aussi signaler les nombreuses figurations prophétiques de Jésus en l'A.T. =
Ainsi, Isaac,
que son Père va immoler et qui porte le bois de son sacrifice (comme) Jésus
portera sa Croix.
Joseph, vendu.par
ses frères, puis les sauvant.
Jonas, réapparaissant
trois jours et trois nuits après son naufrage, et préfigurant la Résurrection.
- Ainsi
l'agneau pascal, offert rituellement par les Hébreux à chaque fête de Pâques, et dont le Sang répandu sur les
linteaux de leurs portes sauve les hébreux de l'ange exterminateur des fils
ainés des Egyptiens, préfigure la passion et le Sacrifice rédempteur du
Sauveur-Jésus, appelé à juste titre
« l'Agneau de Dieu » par St Jean-Baptiste.
- Et
la manne dont s'est nourri le peuple Je Dieu durant sa longue traversée du
Sinaï, préfigure certainement l'Eucharistie;
- Tout comme
l' « arbre de vie » du Paradis Terrestre, et des fruits duquel Dieu recommanda à Adam et Eve de se
nourrir, préfiguraient également l'Eucharistie et la Grâce divine se répandant
en toute âme réceptive et d'intention droite.
- Enfin
le Serpent d'airain élevé par Moïse dans le Sinaï et dont la vue préservait de
la mort fut l'annonce de l'élévation de Jésus sur la Croix salvatrice.
Toutes ces prophéties
se trouvèrent réalisées par Jésus historiquement = c'est ce que les faits
attestent manifestement et clairement. Or, ils ne pouvaient pas être devinés,
ni même, souvent, imaginés par l'esprit humain. C'est donc que Dieu seul, qui
est toute Intelligence, a pu les connaître auparavant et les inspirer aux
prophètes qui les ont annoncés plus ou moins explicitement en leur temps.
Ce qui
manifeste bien le caractère et l'origine divins de telles prédictions, c'est
qu'elles portent sur des faits que l'esprit humain ne peut absolument
connaître, parce-que :
1°) leur
réalisation dépend d’événements impossibles à prévoir tels que des décisions de
volontés libres = par la trahison de Judas ; le partage des vêtements de
Jésus par les bourreaux, etc ...
2°) ces
annonces furent faites par traits épars, formulés les uns après les autres, par
des personnes ne se connaissant pas parce qu’ayant vécu en l’espace de
centaines et même de milliers d’années.
3°) ces
annonces portèrent sur des évènements recouvrant toute une vie et réalisées
ensuite en un seul homme = Jésus.
4°) souvent,
ces évènements bousculent l’ordre naturel = Par exemple, tout Israël attendait
un Messie glorieux et puissant, apportant à Son Peuple choisi l’indépendance
politique, puis la puissance et la gloire, et, conformément, aux prophéties (de
ce fait mal comprises par Israël) c'est un Messie souffrant et humainement
vaincu qui Se manifestera.
A noter que Jésus Lui-même a souvent fait référence aux prophéties et aux
figures prophétiques = « Pour vous convaincre de ma personnalité, dit-Il,
scrutez les Ecritures = les Prophètes l'ont dit ».
Par exemple,
en St. Luc, 19,31, = « Voici que nous montons à Jérusalem et que s’y
accomplira tout ce qui a été écrit par les Prophètes au sujet du Fils de l’homme
: Il sera, en effet, livré aux Grands Prêtres, aux Scribes et aux païens,
bafoué, outragé, couvert de crachats; après L’avoir flagellé, ils Le mettront à mort. Et le troisième jour Il ressuscitera ». St.
Luc affirme a maintes reprises que la Passion de Notre-Seigneur a été prédite
par les Prophètes (St. Luc 24, 25, 27,44. Puis dans les Actes des Apôtres = 2,22
et 3, 18 à 24 : en 8, 32 à 35 ; en 13, 27 et en 26, 22 et suivants).
Il est à
remarquer aussi que Jésus a, Lui-même et à plusieurs reprises, prophétisé. Il l'a fait :
a) Sur les
événements futurs de Sa vie lorsqu'Il annonce :
- Ses
miracles è l'avance = la pêche miraculeuse; la
guérison de l'aveugle-né, celle des dix lépreux. La résurrection de la fille de Jaïre, celle de Lazare; la
guérison de loin, du fils du Centurion romain; etc...
- Il annonce
aussi les miracles que feront Ses Apôtres, en leur donnant, ainsi qu’à Ses
disciples, le pouvoir de faire des miracles. Et les Actes des Apôtres nous
rapportent la réalisation de cette annonce = En A-A 2, 6 = « Et chacun les entendait (les Apôtres) parler en sa propre langue ». En A-A.3, 6 « Dieu dit: De l'argent et de l'or, je n'en ai pas; mais ce que j'ai je te le
donne = Au nom de Jésus-Christ de Nazareth,
marche! » En A-A. 5,12 : « Per les mains des Apôtres il se faisait de nombreux miracles et prodiges
parmi le peuple. »
- Jésus
annonce Aussi avec précisions les circonstances de l'entrée à Jérusalem et du repas pascal.
b) Sur Sa Passion, et Sa Mort, Jésus annonce de nombreuses fois
les évènements qu'Il voyait clairement. Par exemple = la trahison de Judas; le
reniement de St. Pierre avant le chant du coq; l’abandon dont il sera victime; Sa livraison aux Prêtres Juifs et aux
païens; Sa flagellation, la dérision en laquelle Il sera tourné; la crucifixion;
et le moment où tout cela se produira = dans deux jours.
C'est en st
Matthieu 20,10 et 19 ; puis 26,1 que l'on pourra se reporter pour lire
dans les textes ces prophéties de Jésus -
c) Et c'est en
St Matthieu.12, 39; 16,21;17,21; et en St Jean 6,63, qu'il faudra se reporter
pour lire en ces évangélistes l'annonce par Jésus de Sa résurrection, le 3ème
jour après Sa mort; puis l'annonce de Son apparition en Galilée, du don de la
primauté à St Pierre sur les autres Apôtres.
Enfin Jésus annonce Son ascension au Ciel devant ses Apôtres.
d) Concernant
son Eglise visible et Ses Apôtres, le Seigneur annonce l'institution par Ses
soins d'une Eglise catholique (accessible à tous), perpétuelle et infaillible
et dont St Pierre sera le Chef.
Il annonce
l'envoi du Saint-Esprit à Ses Apôtres.
Il prophétise à nouveau la
capacité, pour Ses Apôtres, de faire des miracles; puis la persécution dont ils
seront victimes, ainsi que la crucifixion de St. Pierre (St.
Matthieu :10,17-18. St Jean : 20,18).
e) Au sujet
des Juifs de ce temps-là, le Seigneur annonce qu'ils seront rejetés par Dieu
comme nation; qu'ils seront trompés par de faux prophètes, puis chassés de
Jérusalem, dont le siège et la destruction par les Romains seront l'image
prophétique de la fin du monde.
Puis Il
annonce la dispersion des Juifs dans le monde entier - Tout cela est décrit
avec précisions en St Mat.12, 8 et 9 :13,1 et 23. En Si Luc 19,41 à 44.
Et les faits
historiques rapportés soit par les Evangiles, soit par les Actes des Apôtres,
soit par l'histoire montreront, maintes fois et clairement, la réalisation de
ces prophéties.
Valeur
apologétique des Prophéties
-------------------------------------
Ainsi, cet
argument apologétique que sont les prophéties, vrais miracles d'ordre
intellectuel, est-il de première importance puisqu'il fait inévitablement appel
à une intelligence surnaturelle pour en expliquer la nature.
On peut donc
conclure, une nouvelle fois, à l'issue de cette étude des prophéties, que si
Jésus a fait l'objet d'une telle intervention divine par rapport aux évènements
qui devaient marquer Sa vie terrestre de Messie, et qui l'ont effectivement
marquée à divers égards, ce ne pouvait être que
pour bien marquer l'origine et donc la nature divines de Sa mission.
Et donc Son
enseignement (la Religion Catholique qu'Il nous a révélée et précisée) vient de
Dieu.
...Avec
toutes les conséquences qui découlent, pour nous, face à cette évidence.
Citations apologétiques
-------------------------
« La
plus grande des preuves de Jésus-Christ sont les prophéties. C'est aussi à quoi Dieu a le plus pourvu. Car l'évènement qui les a
remplies est un miracle subsistant depuis la naissance de l’Eglise jusqu'è 12 fin.
Aussi, Dieu a suscité des prophètes durant 1600 ans. Et pendant quatre cents
après, Il a dispersé toutes ces prophéties avec tous les Juifs qui les
portaient dans tous les lieux du monde. Voilà quelle a été la préparation à la naissance de Jésus-Christ dont l'Évangile devant être
cru de tout le monde, il a fallu non seulement qu'il y ait eu des prophéties
pour le faire croire, mais que ces prophéties fussent par tout le monde, pour
le faire accepter par tout le monde. »
Pascal
(Pensées)
« Quand
un seul homme aurait fait un livre des prédictions de Jésus-Christ, pour le
temps et pour la manière, et que Jésus-Christ serait venu conformément à ces
prophéties, ce serait une force infinie.
Mais il y a
bien plus ici = c'est une
suite d'hommes, durant ces quatre mille ans, qui, constamment et Sans
variation, viennent, l'un en suite de l'Autre, prédire ce même avènement. C'est
un peuple tout entier qui l'annonce et qui subsiste depuis quatre mille années,
pour rendre en corps témoignage des assurances qu'ils en ont, et dont ils ne
peuvent être divertis par quelques menaces et persécutions qu'on leur fasse = ceci est tout autrement considérable. »
Pascal
(Pensées)
« Qu'une
seule personne pût accomplir toutes les prophéties messianiques de l’Ancien
Testament, cela paraissait, cela était bien difficile, ou pour mieux dire = Il
y fallait u n miracle inouï ».
R.
Père Lagrange (Le Messianisme chez les Juifs)
« Puisque
le Christ prétendait nous apporter du Ciel une révélation, il était un moyen,
plus approprié que tous les miracles physiques, à autoriser de notre part une
confiance absolue dans Sa Parole. C’était de montrer par des prophéties
précises, vérifiées de point en point, que le Père Eternel lui avait communiqué
certains de Ses secrets.
Ce signe,
pouvons-nous dire, il était moralement nécessaire qu'Il nous le fournit. Si
donc les Evangélistes affirment qu’Il l'a donné è maintes reprises, nous ne pouvons en être surpris. Comme chacun de leurs
récits se présente à nous avec les mêmes garanties que les prodiges
(physiques), en toute prudence, nous pouvons) les en croire. »
R.
Père Pinard de La Boullaye. (Conférence. 1931)
« L'étude des prophéties
messianiques et chrétiennes, en même temps qu'elle fournit à la Foi un argument des plus puissants, a ceci de salutaire
qu'elle nous élève quelque peu au contact de l'Intelligence - Divine, au-dessus
du temps et des choses, qui passent, pour nus placer sur le plan de l'Eternité.
L'annonce certaine et précise d'évènements imprévisibles
que l'action des causes libres vérifiées ensuite est non seulement une
manifestation impressionnante de la Science-Divine et de la Providence sur le
monde; mais elle nous suggère aussi que, pour porter un jugement juste et vrai
pour prendre une décision sans reproche, il faut se placer en face de
l'éternité et de ses réalités sublimes.
La maxime d'un Saint Louis de Gonzague = « Quid Hoc
ad æternitatem ? » (Qu’est-ce
que cela par rapport à l’éternité ? »), reste un secret de vérité
et de la sainteté.
Penser et agir comme je voudrais l'avoir fait quand
approchera pour moi l’éternité! »
Abbé
A. Texier
------------------------------
2ème
Argument apologétique = la divinité de l'auteur du Christianisme.
La divinité de Jésus,
auteur de la religion chrétienne, est prouvée = d'une part, par les déclarations de Jésus sur l'origine
de Sa mission (= Il est le Messie
annoncé et attendu).
D'autre part, par Ses affirmations concernant Sa divinité
(Il est Dieu-fait-homme).
Et enfin par
l'excellence et donc le caractère divin de Son comportement (= perfection de vie de Jésus).
A la base de toute la démonstration qui va suivre, nous
devons placer le témoignage de Jésus sur Lui-même. L'argumentation peut se
résumer ainsi =
‘’ Jésus s’est affirme être l’envoyé (= le Messie) de Dieu; et être Dieu Lui-même-fait-homme
'’ Or, Il est digne de foi parce que absolument vrai
‘’ Donc Il est réellement le Messie, et Dieu-fait-homme. Et
donc Son enseignement religieux est vrai.
--------
Le témoignage de Jésus
par Ses déclarations
1°) Jésus se proclame envoyé de Dieu
Voulant nous donner de Sa personnalité une notion
complète et claire, Jésus nous a livré dans l'Evangile une série d'affirmations
qui Le montrent sous divers aspects.
C'est ainsi qu'Il S'est, maintes fois affirmé comme étant
un envoyé de Dieu le Père=
« Ma doctrine n’est pas de Moi, mais de Celui qui m'a
envoyé ».
(St.
Jean 7,16)
« C’est le Père
céleste qui M’a envoyé ; le Père qui M’a
envoyé a Lui-même rendu témoignage de Moi ».
(St.
Jean 5,37)
« Ce n’est pas de Moi-même que Je suis venu. Mais Il est
Véridique Celui qui M'a envoyé et que vous,
vous ne connaissez pas. Moi, Je Le :
connais, parce que Je suis venu d'auprès de Lui ; et c'est Lui qui M'a
envoyé »
(St. Jean 7, 28 - 24)
Jésus est donc envoyé par Dieu-le-Père pour nous
apporter, de la part du Père, un enseignement religieux (= une
doctrine) révélé.
Mais Jésus
précisera encore la nature de Sa mission en déclarant qu'Il est non seulement un envoyé de Dieu ( Les prophètes le
furent aussi à leur
manière), mais qu'Il est très précisément le Messie annoncé et attendu depuis
des siècles =
° C'est à plusieurs reprises que Jésus S'applique à Lui-même le nom de « Fils de l'homme » qui est
dans toute la révélation prophétique un titre du Messie rédempteur et juge.
N.B. Il faut
voir dans cette manière de s'exprimer = « Fils de l’homme », l'idée de quel qu'un qui, bien qu'étant Dieu, est venu dans le
but de servir l'humanité. Or c'est essentiellement là le rôle qui devait être
celui de l'envoyé de Dieu.
° « Vous
verrez les Anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme ». (St. Jean 1.51)
° « Nul n'est monté au Ciel, si ce n'est Celui qui est descendu du ciel » (St Jean 3,13)
° « Le
Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner
Sa vie en rançon pour beaucoup ». (St Marc 10,45).
° « Afin que vous sachiez que, sur terre, le Fils de
l'homme a le pouvoir de pardonner les péchés ». (St. Marc 2, 10).
° « Le
Fils de l'homme sera livré aux Grands Prêtres et aux Scribes. Ils Le
condamneront à mort; Le
livreront pour être bafoué, flagellé et crucifié; mais, le troisième jour, Il
ressuscitera ». (St. Mat. 20,18).
Lorsque
Jean-Baptiste envoie è Jésus ses
amis pour Lui demander « Etes-vous Celui qui doit venir (=le Messie annoncé
et attendu), ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus répond en
accomplissant et en S'appliquant la prophétie d'Isaïe (26-19) sur les miracles
messianiques (St. Luc 7,22) « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu
et entendu = les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont
guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est
annoncée aux pauvres... ». En invoquant les
prodiges qu'Il a accomplis et accomplit, Jésus signifie par là qu’il est bien le Messie annoncé agissant avec la puissance divine.
Dans la
synagogue de Nazareth. Jésus s'applique aussi cette autre prophétie messianique
d’Isaïe (61,1) « L'esprit de Dieu est sur moi »... et, plus loin, Il précise = « Aujourd'hui cette
annonce prophétique est réalisée parmi vous (et par Moi) » (St. Luc
4,20-25).
Rapportant le
passage prophétique d'Isaïe, St. Luc précise les caractéristiques de l'œuvre du
Messie = « ... Il M'a envoyé
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres; annoncer aux captifs (du péché et de
l'ignorance religieuse) la délivrance, et aux aveugles (spirituellement
parlant, surtout) le retour à la vue; rendre la liberté aux opprimés (enchaînés
par les liens du péché et de cette ignorance religieuse) ».
° Enfin, lorsque la femme samaritaine, étonnée et subjuguée
par Son autorité morale dit à Jésus:
"Je sais que le Messie doit venir, et qu'Il nous enseignera toutes
choses », Jésus répond simplement mais catégoriquement = « Je le suis, Moi qui vous parle ! »
2°) Jésus se proclame Dieu
Cette
affirmation est la plus fréquente que fait Jésus. Elle apparaît, de ce fait,
comme étant la principale de Ses affirmations sur ce qu'Il est, et comme le
centre de toute la révélation apportée par Notre-Seigneur.
Et cette
affirmation, l'histoire l'atteste et l'Evangile la prouve surabondamment :
L'histoire =
° Trente ans
après Sa mort et Sa résurrection, Jésus est adoré comme Dieu par beaucoup
d'anciens Juifs ou païens convertis à Son enseignement := « Un grand nombre, dit Tacite, meurent même pour
l'attester ». Tel est le
fait. Or, seule une affirmation de Jésus concernant Sa divinité, peut conduire à une telle extrémité ceux qui ont accepté de donner ainsi
leur vie. (Nous verrons plus loin l’argument apologétique du martyre).
° La
mentalité des Apôtres empêchait d'inventer un homme-Dieu = Esprits rudes mais
aux prises avec le concret de la vie, croyant en un Dieu unique, ils ont peine
à concevoir et même a accepter le mystère de plusieurs personnes en Dieu. Ayant
même l'interdiction de représenter Dieu sous une forme sensible quelconque, ils
étaient loin de pouvoir imaginer un homme qui soit aussi Dieu.
De plus, ils
n'avaient rien à gagner
ici-bas, tout au contraire ! à suivre Jésus et à Lui être
fidèles. D’ailleurs, ils ont payé cette fidélité par la persécution constante,
puis par le martyre. On ne peut pas raisonnablement invoquer leur enthousiasme
pour ce surhomme que S'est montré Jésus au milieu d'eux = Cela ne suffirait pas
au moment où, humainement déçus et même désemparés par l'échec humain de Jésus
face à ses ennemis, ils auraient tout
abandonné de l'enseignement de leur Maître s'ils n'avaient pas, par ailleurs,
des preuves manifestes de Sa puissance et donc de Sa nature divine. Tout comme
nous, ils leur fallut des raisons sérieuses, solides et indiscutables de se
compromettre de la sorte, et jusqu'au martyre inclus.
Et enfin, si,
après avoir entendu annoncer un évènement aussi humainement incroyable que
l'était une résurrection par la seule volonté d'un cadavre, ils n'avaient
constaté concrètement cette résurrection (et quarante jours durant !),
jamais ces partisans du Seigneur auraient continué à Lui être fidèles,
compte-tenu de ce qu'ils ont eu à subir pour le demeurer jusqu'à la fin.
L'Evangile =
° C'est
constamment que l'Evangile démontre la divinité de Jésus en rapportant très
objectivement Sa manière d'agir et de Se comporter = Jésus a non seulement
parlé en Dieu, mais a aussi agi de la sorte :
° Jésus Se
dit supérieur à tous les
Prophètes = à Moïse, à
Elie, à Jean-Baptiste, aux Anges. Il donne la raison de cette supériorité dans
la parabole des vignerons homicides = Le fils (du propriétaire de la vigne) tué
par les vignerons, signifiant Jésus tué par les Juifs de Son temps, est opposé
aux serviteurs venus antérieurement et qui furent repoussés. Or, des serviteurs
du propriétaire de la Vigne (image de Dieu le Père) sont eux-mêmes l’image des
serviteurs de Dieu envoyés aux Juifs, c'est-à-dire les Prophètes. Eux ne sont
que les envoyés de Dieu, tandis que Jésus est le Fils de Dieu au sens strict et
véritable, étant Dieu comme le Père. (St. Mat. 21, 33-34).
° A maintes
reprises, Jésus Se proclame maître de la Loi religieuse, maître du sabbat et du
Temple. Or, le Maître qui a institué la Loi et le sabbat, et qui est adoré dans
le Temple, c'est Dieu.
° Par ailleurs Jésus S'attribue des œuvres divines:
1°) Il fait des miracles en Son propre nom =
« Je te le dis : Lève-toi ! » « Je le veux : sois
guéri ! »
2°) Il donne
des enseignements d'une sagesse miraculeuse. Il fait preuve d'autorité divine
dans la législation religieuse et morale = « Il a été dit aux anciens (de
la part de Dieu)... Eh bien : Moi Je vous dis, etc ... »
3°) Il remet
les péchés en Son Nom = « Vos péchés vous sont remis »
4°) Il revendique
pour Lui les attributs divins tels que la science divine, la puissance infinie,
l'éternité = « Avant qu’Abraham fût, J’étais
et Suis ».
° Jésus Se
présente comme étant le terme et la fin ultime de bien des réalités =
1°) De la Foi
= « Croyez au Père et croyez en Moi ! »
(St.
Jean 14,1).
2°) De la
vision béatifique dans le Ciel = « C'est la Vie éternelle que (le fait
que) les hommes Vous connaissent, ô Mon Père!, et (qu'ils connaissent) Celui
que vous avez envoyé = Jésus-Christ ».
(St
Jean 23,3).
3°) De la
Religion = Jésus veut être aimé: par-dessus tout = « Si quelqu'un fait
passer l'amour même de son père ou de sa mère avant celui qu'il doit avoir pour
Moi = celui-là n'est alors pas digne de Moi ».
Or, il est
manifeste que tous les points de vue ci-dessus considérés ont pour objet propre
Dieu, puisque Dieu seul peut être préféré à toute autre réalité. Jésus a donc parlé et agi en Dieu; ce qui faisait dire
à Ses auditeurs = « Quel est donc
celui qui commande au vent et aux flots, et qui lui obéissent? » (St. Luc,
8,22).
« Qui est Celui-ci qui ose même remettre les
péchés? » (St. Luc, 7, 49). « Qui peut remettre les péchés, sinon
Dieu seul ? » (St. Marc 11,1-7).
Ce
raisonnement sous forme de questions sur Son comportement et Sa nature, face à
Son propre comportement, était celui que recherchait Jésus = afin que la
logique apporte réponse à ces
questions, par le constat de ce que Jésus disait et réalisait divinement.
Mais Jésus a
exprimé des affirmations plus explicites encore =
° Il s’est
très explicitement affirmé comme étant Dieu = « Je vais à Mon
Père ». « Mon Père et Moi nous ne faisons qu’un » (St. Jean
10,30).
° Et les
Juifs ont bien compris qui, pour certains, Lui reprochent Ses affirmations en disant, en St. Jean
10,34 = « Vous vous faites Dieu ! ».
oEt c'est pour
prouver physiquement l'affirmation de Sa divinité que Jésus fait certains
miracles = « Afin que vous sachiez que J'ai (Moi, Dieu qui Me Suit
fait humain) le pouvoir de remettre les péchés. Levez-vous, prenez votre litière,
etc. » dit Jésus (en St. Marc 11,10).
oLa
reconnaissance par St Pierre, de la divinité de Jésus et l'approbation de Jésus
constituent aussi une preuve de la divinité de Notre-Seigneur. Voici le passage
évangélique en question = « Jésus étant venu dans le territoire de Césarée
de Philippe, posa cette question à Ses disciples =’A ce que
disent les gens, qui Suis-je?’ Ils lui répondirent = ‘Pour les uns, Vous seriez
Jean-Baptiste; pour d’autres, le Prophète Elie; pour d'autres encore, Vous
seriez Jérémie, ou un des Prophètes’. Mais vous, leur dit Jésus, qui dites-vous
que Je suis? ». Simon-Pierre Lui répondit = « Vous êtes, Seigneur, le
Christ = le Fils du Dieu vivant ! ». Et Jésus reprit :
« Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, parce que ce n'est pas la réflexion
humaine qui t'a révélé cela, mais Mon Père qui est dans le Ciel. Et Moi Je
déclare que tu es Pierre et que sur cette ‘pierre’ Je bâtirai Mon Eglise.
Etc...
Dans tout ce
passage, le sens strict dans l'affirmation de la divinité de Jésus se prouve par
la gravité et la solennité de la demande, comme aussi par la solennité de
l'approbation de Jésus à la déclaration de Pierre, et aussi par la récompense
promise par Jésus à Pierre. « Je te donnerai les clés du Royaume, etc ...
« Tout ce que tu lieras sera lié, etc... » = infaillibilité, autorité
et primauté de Pierre en tant que Pape, indéfectibilité. Donc = des pouvoirs
divins sont donnés à Pierre après qu’il ait reconnu la divinité de Jésus, dont il sera personnellement le
représentant sur terre.
o Est à
souligner aussi l'unité de nature et de science de Jésus avec celle du Père
céleste (St. Luc 10, 22) « Tout M’a été transmis par le Père et nul ne
connaît qui est le fils, sinon le Père; ni qui est le Père, sinon le Fils et
celui à qui le Fils veut le révéler. »
Donc = la
nature du Fils est aussi excellente que celle du Père. Et donc Jésus est
vraiment Dieu.
- D’autres
affirmations de Jésus (et Il ne ment jamais, me l'oublions pas !) attestent sa
divinité : « Mon Père agit sans cesse, et Moi avec Lui ». « Tout
ce que Mon Père fait, Moi, le Fils, Je le fais pareillement ». Et les
Juifs ont bien compris cette identification qu'ils le Lui reprochent :
« Il se fait égal à Dieu ».
- Puis encore
cette affirmation des plus explicites de Jésus = « Mon Père et Moi ne
sommes qu'un ». Et comme pour préciser encore = Mon Père est en Moi; et
Moi dans le Père ». (St. Jean 5, 28-35).
- Envoyant
Ses Apôtres à Sa suite, Jésus leur dira « Allez enseigner (tous les
peuples de) toutes nations, puis baptisez-les au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit! » (St. Mat. 26,19).
- Devant Ses
juges du Sanhédrin, à leur question = êtes-vous le Christ, le Fils de
Dieu ? Jésus répond explicitement = « Je le Suis ! »
Jésus a donc
clairement affirmé être Dieu.
-----------------
Réflexion et
remarque
L'examen
rapide du caractère de Jésus prouve la valeur du témoignage qu'Il porte sur
Lui-même:
Il ne Se
trompe pas :Il sait ce qu'Il dit = Il a la science.
Il ne nous
trompe pas: Il dit ce, qu'Il sait = Il a la véracité.
- En effet, s'Il
S'était trompé sur ce point, une telle erreur serait inexplicable de Sa part,
Lui qui a toujours et en tout manifesté une intelligence des plus manifestes,
tranquilles et élevées. Même Ses adversaires ont toujours reconnu en Jésus une
intelligence supérieure.
- Il n'est
pas davantage pensable qu'Il ait pu ou voulu nous tromper; surtout sur un sujet
si grave et si important. Si cela avait été, c’eut été manifester une
perversité monumentale et qui alors n'aura pas pu ne pas paraître en maintes
autres circonstances. Tandis que, comme nous le verrons plus loin, Jésus a, au
contraire, toujours donné les preuves de la plus haute sainteté, et cela
jusqu'à un degré héro1que =
Absence de quelque défaut que ce soit, tout
d'abord; puis manifestations multiples de Sa sainteté = Envers Dieu, Il n'a
prêché qu'une re1igion d'amour de Dieu. Envers le prochain, Il n'a manifesté
que bonté, charité, justice, fermeté et générosité selon les besoins et les cas~
Et quant à Lui-même, Il n'a manifesté que humilité, mortification et don de soi
aux autres. Et cela durant toute Sa vie. S'Il y avait manqué quelque peu et
seulement une seule fois, Ses Apôtres et Disciples ne L'auraient pas suivi
jusqu'au bout, ni continué.
Enfin, si
Jésus nous avait trompé en Se déclarant Dieu, jamais Dieu n'aurait cautionné,
par ailleurs, Ses activités comme cela a été en particulier par les miracles
qu'Il a opérés pour appuyer la véracité de sa prédication et de Ses
affirmations.
On peut donc
dire en toute sécurité ici et en terminant ce chapitre que = par le degré miraculeux de la science et de la sainteté
personnelle de Notre-Seigneur, Dieu le Père Lui-même, nous montre clairement
que Jésus, qui Se dit Dieu au sens strict, est ce qu'Il affirme là = c'est Dieu qui S'en porte garant. Et nous pouvons, nous
aussi à la suite de St. Pierre, affirmer = « Vous êtes, Seigneur, le Christ = le Fils du Dieu vivant ! »
----------
Quelques citations.
« La
Preuve péremptoire que Jésus est vraiment Dieu, c’est Qu'Il l'a dit. Oui, Lui
l'Etre providentiel, Il S'est affirmé tel, d'une affirmation formelle,
catégorique, absolue, irréfragable (et solennelle), chaque page du Nouveau
Testament est comme une cédule de cette affirmation.
En
cent-vingt-quatre endroits au moins, les Evangiles expriment la divinité de Jésus;
et soixante-quatorze passages rapportent les propres témoignages de Jésus sur
Lui-même. »
Mgr.
Tissier
-----
« La
prétention de Jésus a été bien comprise = Il Se donne comme ‘le Fils de Dieu’. C'est
de cela que Caïphe L'invitera, sur un ton tragique, à répondre. C’est là-dessus que Jésus donnera Sa vie.
L'histoire impartiale doit vraiment conclure que Jésus a versé Son sang pour
avoir affirmé Sa divinité ».
Chanoine
Cristiani
-----
« La
perfection du cœur de Jésus et de Sa volonté nous ferme la porte de la
fourberie et du mensonge. La perfection de Son esprit nous ferme la porte de la
démence. Il ne nous reste donc plus que la porte de la sincère vérité. Jésus
affirme donc ce qu'Il voit en Lui. Jésus Se prononce sur un état réel de Sa
personne. Jésus-Christ exprime un fait de conscience = Il est
Dieu! »
P.
Monsabré
3ème
argument apologétique = La sainteté héroïque de Jésus
Réflexions
préliminaires =
° Il y a des
affirmations évangéliques ou populaires qui sont devenues des proverbes. Ainsi
celles-ci « On juge l'arbre à ses fruits ». Et « c'est au pied du mur (qu'il construit) qu'on
juge le maçon ».
° Ainsi, un nouvel argument apologétique nous est donné
lorsqu'on critique et juge le genre de vie que Jésus a menée sur terre. Car, à aucun moment on a pu prendre Jésus en défaut sur quoique
ce fut. Or, nous savons que tout être humain est imparfait et que même s'il n'y a pas de constat de péchés en des
êtres d'exception, il reste qu'ils sont tout de même imparfaits en ceci ou
cela. Mais chez Jésus, c'est héroïquement - ce qui signifie = grâce à une intervention supérieure à l'homme qu'Il a manifesté Ses perfections. Cela n'a pu donc
être que parce qu'Il disposait d'une puissance supérieure, qui ne peut être que
la « Puissance Supérieure » = Dieu.
Et donc,
venant de Dieu, aidé par Dieu, manifestant Dieu, Jésus peut et doit être cru et
suivi en tout ce qu'Il nous a apporté et
laissé = le
Catholicisme.
Et donc, le
catholicisme ne peut être que la seule vraie religion, Dieu ne pouvant pas Se
contredire en maintes vérités religieuses composées ou différentes les unes des
autres en des points essentiels.
° Reprenant les proverbes ci-dessus en précisant leur
portée = c'est ainsi que n'importe qui peut
dire n'importe quoi; mais dans ses ACTES, un jour ou l'autre il se trahira en
agissant en fonction de ce qu’il est, et non plus de ce qu' il voudrai t
paraître. De même que l'on peut dire que s'il est possible de tromper quelques
personnes sur tout, ou tromper tout le monde sur certains points, on ne peut
pas tromper tout le monde, tout le temps, et sur tout = un moment arrive toujours où l'on est dévoilé.
Or, en Jésus,
nous constatons que partout, toujours, en tout, et envers tout le monde, Il a
été toujours égal à Lui-même et
sans un hiatus, sans un faux-pas en quoi que ce fut, et cela, en des domaines
et des circonstances exceptionnelles d'importance = Tout cela ne peut pas être
le fait d'un homme qui dispose de ses seules facultés et qualités humaines.
Il lui faut donc nécessairement - compte-tenu de
l'imperfection absolue et fondamentale de tout être humain - que Jésus ait
bénéficié des secours, voire des qualités, supérieurs à ceux de tout être humain = la Puissance Supérieure et absolue : Dieu.
Conséquemment = la
Religion prêchée par Jésus et continuée par l'Eglise catholique est donc la
Vraie Religion puisque cautionnée ainsi par Dieu agissant en Jésus.
Après ces considérations, il nous faut donc maintenant
prouver que Jésus a vraiment bénéficié de cette puissance divine qui nous L’a
présenté en cette perfection et en cette sainteté.
La sainteté parfaite
de Jésus
La sainteté comprend deux aspects =
+ L'absence de péchés (=sainteté négative)
+ La pratique des vertus (=sainteté positive).
Or, nous constatons que Notre-Seigneur a possédé ces deux
formes de sainteté au plus haut degré :
1°) Il n'a pas commis de péché = Il a dit, un jour, cette chose étonnante et qui ne peut
pas être dite par un homme sensé = « Qui de vous me convaincra de péché? » Ce qui, dit en d'autres termes, pourrait s'exprimer ainsi
= « Je défie qui que ce
soit de me trouver en défaut sur quoi que ce soit! »
Eh bien, Ses adversaires, qui épient tous Ses actes pour
pouvoir trouver quelque raison - ou prétexte - pour L'accuser - et le
déconsidérer, ne purent jamais contredire Son affirmation de perfection.
Ses partisans aussi se devaient de s'assurer de la
véracité des dires de leur maître afin de vérifier la crédibilité de Son
témoignage. Pour eux surtout, il était capital d'être sûr que Jésus ne les
trompait pas, eux à qui reviendraient
humainement bien cher leur fidélité à leur
maître et leur continuité à Sa suite comme
chefs de l'Eglise du Christ, ou comme simples témoins fidèles de Sa
prédication. S'ils avaient constaté la moindre contradiction en Jésus, jamais
Ses Apôtres et Ses Disciples ne seraient restés fidèles comme ils le sont
demeurés; le témoignage du martyre compris.
Cet exemple
des contemporains de Jésus, qui avaient tout à perdre, humainement, à suivre et 'à continuer Jésus - et Il les en avait avertis !
(« Que celui qui veut Me suivre, prenne sa croix ») - est un critère d'importance qui a, à lui seul,
une grande force, pour peu que nous réfléchissions à la situation humaine et
psychologique qui était celle de ceux qui se déclaraient et se maintenaient
ouvertement partisans, amis et continuateurs de Jésus de Nazareth !
La preuve de
la déclaration de Jésus sur Sa parfaite sainteté affirmée par Son
impeccabilité. est donnée à longueur des
pages de l'Evangile. Il suffit de lire l'Evangile pour constater que Jésus a
effectivement toujours donné, en tout et en toutes circonstances, l'exemple des
plus parfaites qualités et vertus = Qu'il s'agisse de l'amour de Dieu (« Ma nourriture est de faire la
volonté de Mon Père qui est dans les Cieux ») ; de l'obéissance; de
la pauvreté; de la prudence; du respect des autres; justice; patience; etc...
- Par
ailleurs, tout ce comportement n r est pas l'effet d’une quelconque faiblesse,
encore moins d'une démagogie tendant à Se faire « bien voir » pour mieux Se faire accepter = à l’occasion, Jésus est exigeant voire même très ferme : Il
flagelle moralement - et même physiquement, à deux reprises, dans le Temple - la mauvaise foi des Pharisiens.
- Toute Sa
vie Il a fait consister Son action à fustiger, en le dénonçant, en le
combattant et en instituant, par le Sacrement de Pénitence, son antidote = le péché.
Le caractère miraculeux du comportement de Notre –
Seigneur
Une telle
conduite est frappante et attirante parce qu'elle est manifestement au-dessus
de la manière constante d'agir de tous les humains = En effet, à tout résultat permanent et habituel, il faut, dans l'ordre normal, une cause
proportionnée, permanente et habituelle.
Pour
expliquer de façon satisfaisante à notre esprit cette rectitude inaltérable et
cette énergie de la conduite, il faudrait une soumission habituelle et sans
aucune défaillance, de toutes les facultés à la raison; et une soumission
constante de la volonté à la Loi divine.
Or,
l'expérience générale et constante nous apprend d'une façon certaine que, dans
la manière ordinaire et constante d'agir des humains, cette disposition
n'existe pas = Les
meilleurs, en effets bien souvent et en bien des manières, blessent l'ordre
moral.
Donc, une
absence prolongée - et à bien plus
forte raison, constante - de toute faute, ainsi que le pratique constante et
sans faiblesse de toutes les vertus sont au-dessus du cours ordinaire des
choses et des forces de la volonté et de la puissance humaines, lesquelles sont
vite lassées et prises en défaut dans la lutte contre les mauvais penchants.
Ce double
aspect de la sainteté constitue dona un éclatant miracle moral.
En ce qui
regarde la valeur apologétique de cet argument, on peut dire que la sainteté de
Christ est un des arguments de marque en faveur de Sa doctrine et de Sa
personne divine avec lesquelles Il est en rapport.
En effet,
Jésus fait appel au miracle de Sa sainteté, comme à toutes Ses œuvres, lorsqu'Il dit = « Les œuvres que
Je fais témoignent pour Moi ».
Cette relation est plus spécialement mise dans la phrase
citée plus haut et d'une importance apologétique capitale = « qui de vous me convaincra de
péché ? » (Je défie qui que ce soit de Me trouver en défaut en quoi
que ce soit!). « Si donc Je vous dis la Vérité, pour quoi ne Me croyez vous pas ? » St. Jean 8,46.
Or, donner
une sainteté à un fondateur de religion qui se dit Dieu Lui-même, c'est, de la
part de Dieu, engager la véracité divine. Or c'est ce que Dieu a manifestement
et clairement fait là, en soutenant Jésus sans aucune réticence, tout au
contraire. Or Jésus est allé jusqu'à Se dire Dieu; c'est donc qu'Il l'est
vraiment.
4ème
Argument apologétique = Les miracles d’ordre physique opérés par
Jésus
Il existe une nouvelle preuve rationnelle capable de
motiver raisonnablement, et donc logiquement, notre croyance en éprouvant les
bases sur lesquelles le christianisme se fonde et repose = Cette preuve c’est le
fait que Jésus a opéré des miracles ; et
qu’Il les a opérés par Sa propre
puissance.
L’argumentation apologétique sera simple et claire = Le miracle étant la réalisation d’un acte ou d’un fait
inexplicable par les seules « forces » et capacités de l'être humain ;
et Jésus ayant manifestement fait des miracles,
cela prouve alors qu'une « Puissance Supérieure » agissait en Sa
faveur.
Bien plus, ayant réalisé ces prodiges miraculeux par Sa
propre puissance, on peut raisonnablement conclure qu'Il est Lui-même cette
« Puissance Supérieure » = c’est
à dire Dieu.
Puis, poussant logiquement plus loin les conséquences de
ce constat des miracles opérés· par Jésus, et par Sa propre puissance, nous pouvons conclure en affirmant que =
Puisque Jésus a manifesté ainsi en Lui la puissance
divine, Il est déjà digne d'intérêt. Et digne d'intérêt est aussi ce qu’Il nous
a apporté : le Christianisme.
Donc, le Christianisme est digne de foi, puisque Son
auteur Jésus S'est rendu digne de foi en manifestant, par les nombreux miracles
qu’Il a opérés, l'assentiment divin et même la puissance divine.
Ou = Jésus est croyable,
ayant agi avec la puissance miraculeuse qu'Il a manifesté~ en
maintes circonstances; et est donc croyable aussi le christianisme qu'Est Son
enseignement et la religion qu'Il nous a prêchés.
Cela dit, il restera à prouver
que Jésus a vraiment opéré des miracles manifestes; et à étudier la nature de ces faits miraculeux, afin de bien
voir s'ils sont une manifestation réelle de la puissance divine en faveur de l'auteur
du christianisme. Puis on pourra et devra alors en tirer la conclusion toute
logique et inéluctable de la véracité du catholicisme que l’Eglise nous propose
à la suite de Jésus et qu'elle ne fait que continuer.
---------------------------
Etude des miracles
Cet argument
apologétique que constituent les miracles opérés par Jésus étant des plus
spectaculaires pour l'esprit de la majorité des humains, il convient d'en
détailler l'étude. Nous le ferons en trois grands chapitres =
1°/ le
miracle en général
2°/ Les
miracles opérés par Jésus
3°/ Le
miracle particulier de la Résurrection
-----------
A –
Considérations préliminaires =
- On appelle
habituellement "miraculeux" un fait accompli en dehors du cours
ordinaire des choses.
Exemple = un
mort ressuscite; un aveugle retrouve la vue instantanément et sans opération
proportionnée à cette guérison ; etc...
- La nature
d'un être, c'est ce qui fait tel être et non pas tel autre. C’est pourquoi il est
ce qu'il est = c'est à-dire son essence propre.
- Or, parce
qu'elle est faite pour agir, cette nature a des forces et des facultés ou
puissances d'action. Par exemple, pour l'homme: l'intelligence, la volonté,
etc...
- Cette
nature a aussi des exigences, et une fin propre et proportionnée à ce pour quoi elle est faite.
- Mais il y
a, ici-bas, de nombreux êtres. Ces natures particulières agissent les unes sur
les autres de façon proportionnelle à leurs forces et à leurs exigences = par
exemple, le feu brûle dans notre chair; notre corps s'enfonce dans l'eau;
- Et parce
que ces natures sont constantes en leurs particularités et ne changent pas, on
constate tout logiquement que « les mêmes causes, dans des circonstances
identiques données, produisent nécessairement toujours les mêmes effets. »
- Ces
rapports constants entre les causes et les effets sont des lois de la nature.
Et l'ensemble de ces relations constantes entre les natures particulières, cet
enchaînement rigoureusement constant entre elles, cette succession déterminée
de phénomènes que nous révèle la science, se nomment « l'ordre », ou
« le cours ordinaire de la nature ».
- Par contre,
et logiquement, on appelle surnaturel (sur-naturel) tout ce qui dépasse,
surpasse, la constitution d'un être, ses forces et puissances, ou ses
exigences. Par exemple, pour un homme, il est surnaturel de réaliser ce qu'il
ne peut pas réaliser par les seules forces de sa nature ou de la nature.
- Or, le
surnaturel, qui dépasse les proportions de toute nature créée ou créable n'est
le propre que de Dieu. Et c'est à ce dernier point de vue qu'appartient le
miracle.
- Le miracle,
qui est un fait naturel et sensible en lui-même, s'intercale dans la série
continue des faits comme un élément produit par la puissance divine, en dehors
de l'ordre communément observé dans les phénomènes naturels.
- Par les
circonstances, par le caractère instantané, le miracle est en marge et
au-dessus du cours ordinaire des faits.
- Si l'on
peut constater (et vérifier, évidemment) qu'une intervention surnaturelle est
manifeste, ce sera alors là la preuve que Dieu intervient d'une part, et
conséquemment, qu'Il intervient pour attirer notre attention sur un fait qu'Il
approuve et auquel Il confère une signification et une importance particulières.
C'est la raison pour laquelle l'apologétique, dont le but est de manifester
l'origine divine de la Religion prêchée par Jésus, tiendra pour
particulièrement probant et important le fait des miracles.
B - Notion du miracle
« Le miracle est un fait sensible, produit par Dieu
comme cause efficiente, en dehors du cours ordinaire des choses, en vue de prouver la vérité
d’une révélation
et son origine
divine ».
Détail de la définition =
° « un
fait sensible » = C’est-à-dire un fait
qui puisse être perçu par les sens ; soit aux sens externes (vue, ouïe,
etc...), soit à la conscience (= constat intellectuel
et manifeste d'un état de fait.)
° « En dehors du cours ordinaire des choses » = En fait, cela revient
à dire que c'est Dieu seul qui peut être considéré là comme étant le véritable
agent de ce qui se passe, ou s'est passé, parce que cela dépasse les capacités
de la seule nature des choses en jeu. Par exemple : la manière subite et sans
moyen proportionné avec laquelle s'est produit l'évènement considéré comme le
serait une guérison subite, totale et définitive.
A noter que s'il se produit chez un être une situation
qui ne peut pas être du fait de cet être, en raison de son incapacité totale à réaliser ce fait
(guérison subite, ou résurrection), c'est bien alors la preuve qu'il y a eu
intervention d'un être autre et supérieur à lui, le sujet étant inapte à réaliser un tel
changement.
C - Différentes sortes de miracles.
Trois catégories de miracles peuvent être considérées =
° Le miracle est dit
« physique » si l'effet constaté est en dehors et au-dessus des lois
de la nature physique d'un corps sur lequel ou en lequel l'effet est produit.
° Le mira.cle est dit
« intellectuel » si l'effet constaté est au-dessus des proportions de
toute intelligence créée ou créable; par exemple = la prophétie.
° Enfin le miracle est
dit « moral » si le fait constaté est une action morale ou une série
d'actions en dehors et au-dessus de la manière constante d'agir de toute
volonté créée ou créable ; par exemple = la conversion subite d'une volonté.
D - Constatation et discernement des miracles.
Pour prouver la valeur d'un fait comme miracle, il faut
résoudre trois questions =
1°/ Le fait appelé
« miracle » a-t-il eu lieu
réellement, historiquement ? (=vérité historique).
2°/ Quelle est l'origine
exacte de ce fait? Est-il au dessus des proportions de toute nature créée ou
créable ? Est-il en dehors de la nature ? (= la surnaturalité du fait)
3°/ Que vaut ce fait comme preuve ? = Est-il e~
relation effective avec une révélation divine? (=Vérité apologétique).
A ces questions, nous allons pouvoir répondre
positivement, et montrer, en nous basant sur l’expérience et la raison, que les trois genres de miracles (miracles physiques,
intellectuels et moraux.) peuvent être utilises de façon certaine comme preuves
apologétiques; car ils peuvent être constatés aux trois points de vue
historique, {existence réelle du fait); théologique (= origine surnaturelle du
fait); et apologétique (= relation du fait avec
la Révélation divine).
----------------
1°/ Caractère historique et réel du miracle
° Pour les contemporains qui sont les témoins immédiats,
les faits miraculeux sont des faits concrets, sensibles (=saisissables par les
sens) et donc réels.
Du temps de Jésus, les contestations, les enquêtes et les
critiques, furent exercées par des gens compétents et disposant de moyens
efficaces pour déceler d'éventuelles supercheries. De nos jours, il en est de
même, et avec des moyens techniques encore plus précis, plus nombreux et plus
efficaces encore que jadis. = exemple, le Bureau des constatations de Lourdes,
où des dizaines de milliers de médecins de toutes nationalités et religions ont
accès aux dossiers.
° La transmission historique des faits, grâce aux
dossiers établis avec précision et compétence, est un moyen sûr et précis de
connaître la vérité historique des faits. Cette transmission est effectuée en
respectant les lois qui permettent de vérifier la conservation et
l'authenticité des documents.
° La plupart du temps, les faits historiques sont
corroborés par d’autres ouvrages
historiques indépendants des ouvrages et documents conservés par des auteurs de
pensées ou de religions différentes.
2°/ Caractère
surnaturel et divin des faits miraculeux.
° Nous
constatons, d’une part, que = Les mêmes
causes, dans les mêmes circonstances, produisent toujours les mêmes
effets;
° Nous
constatons, d'autre part que telles causes naturelles, dans des circonstances
naturelles données, ne produisent jamais tels effets.
Ces causes ne
produisent pas tels effets parce qu’elles ne le peuvent pas; car pour produire
naturellement un effet donné, il faut un moyen proportionné
° Mais il est
manifestement et historiquement arrivé que, dans tels cas particuliers et alors
que seules étaient présentes des circonstances incapables de produire tels
effets, ceux-ci se sont tout de même produits. Force alors a été de constater
que, dans ces cas en question, seule une cause surnaturelle a pu être à l'origine de cette réalisation.
° Ici, il est
intéressant de remarquer dès maintenant que si un « thaumaturge »
(=une personne qui fait des miracles) présente un ensemble de plusieurs faits
miraculeux dans un même but, et si on constate de façon certaine le caractère miraculeux
d’un de ces faits, on peut alors logiquement conclure au caractère vraiment
miraculeux de tous les autres faits. En effet, si tous les faits sont
présentés, en faisceau, comme motifs de crédibilité, Dieu, en Se montrant
origine du premier fait miraculeux, cautionne, soutient et approuve, par Son
intervention, le thaumaturge. Dès lors, celui-ci ne peut pas être pris pour un
menteur ou un imposteur lorsqu'il présente ses faits comme vraiment miraculeux.
° Réponse à une objection
facile et assez courante =
Certains
considèrent que ce que nous appelons faits miraculeux ne sont que des faits
naturels dus à des causes
naturelles puissantes mais encore cachées ou mal connues (comme autrefois
l'étaient l’électricité, les ondes hertziennes, les fluides, etc...),
lesquelles forces naturelles seraient soit physiques et matérielles, soit
psychiques et intellectuelles.
1°/ On peut
répondre alors à cela que, en ce qui concerne les causes de nature physique et
matérielle, cette explication se détruit d'elle-même, car:
- Si ces
forces sont naturelles, elles ont comme caractères essentiels d'agir de façon constante, régulière et déterminée. C’est, en
effet, le caractère propre de toute loi révélée par la science. Or, le propre
du fait miraculeux, est d'être produit dans des circonstances les plus diverses
et dissemblables = En effet,
dans des circonstances en tout identiques, certains effets se produisent, et
tantôt ne se produisent pas.
C'est donc
bien qu'il y a alors une cause surnaturelle qui agit; puisque toute cause
purement naturelle est toujours soumise à un déterminisme rigoureux.
Et, par
ailleurs, si l’on ne sait pas toujours ce que peuvent produire les forces
naturelles, on sait très bien certaines choses qu’elles ne peuvent pas, et ne
pourront jamais produire : Par exemple, la création spontanée et
instantanée de matière; la résurrection d'un mort, etc...
2°/ Pour ce
qui concerne les forces de nature psychique et intellectuelles, on a
parfois voulu rapprocher le miracle de certains phénomènes ou guérisons dûs à des opérations hypnotiques. Il faut alors se rappeler que
ces opérations relevant de l’hypnose concernent ces phénomènes spéciaux
d'origine naturelle qui se reproduisent en des états nerveux anormaux,
spontanés ou provoqués, dont les principaux sont la suggestion ou un
somnambulisme artificiel dans lequel le sujet opère des actes imposés à sa volonté par celle de l'hypnotiseur.
Or, on
connait un grand nombre de faits qui n'ont rien à voir avec une origine hypnotique et qui ne peuvent être, dès lors, que des
faits miraculeux, c’est-à-dire ayant le surnaturel pour origine (= Dieu).
Cela se
prouve par le fait que
a)
Ces faits sont
tout-à-fait en dehors du pouvoir de toute cause naturelle, même d'ordre
hypnotique = Exemple une résurrection.
b)
Les moyens
employés en ces faits sont différents de ceux qu’emploie l'hypnose. En
celle-ci, ces moyens sont toujours proportionnés et toujours les mêmes = Il y a
une technique, des procédés. Tandis que dans le miracle, les moyens sont divers
pour le même effet et toujours disproportionnés avec cet effet. Et, d'ailleurs,
ces moyens n'en sont pas même à vrai dire,
n'étant, en fait, que des signes et des symboles = Jésus étend la main et guérit ; ou prononça telles paroles et
guérit...
c)
Enfin, tandis que
dans les cas d'hypnose un certain temps est requis pour que la cause puisse
produire son effet, dans le cas des miracles, c'est habituellement et au
contraire immédiatement et sans méthode particulière que l'effet est produit.
Le fait
miraculeux ne peut donc jamais être confondu avec les résultats des traitements
hypnotiques tels que « la foi qui guérit par 9uggestion » (Charcot),
ou « l'attente qui crée son objet », etc... D'ailleurs,
l’Apologétique, par souci de rigueur, renonce à utiliser les faits où l'élément nerveux pourrait jouer un rôle.
° Une autre
objection serait celle qui tendrait à mettre dans le Démon l'origine d'un fait
que l'on présente comme étant d'origine divine. A cela il peut être répondu que
a) Il y a des
choses qu'un esprit créé ne peut absolument pas faire = ressusciter
quelqu'un ; créer une matière ; transformer une substance etc...
b) Il Y a des
choses qu'un esprit créé pourrait faire mais que Dieu ne permettrait pas en
raison du trouble que cela créerait = par exemple modifier le cours normal de
certaines choses en vue de troubler l'esprit des hommes de bonne volonté.
En effet,
l'homme a besoin, pour sa Foi, d'un motif de crédibilité à la portée de
tous ; et Dieu Se doit de faire en sorte que, s'Il S'exprime, l'homme
d'intention droite puisse reconnaître Sa parole par une « signature »
incontestable et n'appartenant qu'à Lui. Et cette « signature » sera
caractérisée par la nature bonne de l'effet produit. Tandis que lorsque le Démon agit, c'est toujours - et même si le
point de départ est d'apparence bonne et attirante, anodin - finalement en vue
du mal qu'il le fait.
3°/ Le
caractère apologétique du miracle
° Tout miracle
véritable est donc une « œuvre divine » en son origine et donc en
dehors du cours ordinaire des choses, mais il n'est pas nécessairement toujours
donné comme preuve de l'origine divine d'une Révélation. Dieu peut l'accomplir
parfois pour d'autres motifs, par exemple : bonté envers une âme bien
disposée.
° Pour qu'un miracle puisse servir de preuve irréfutable en
apologétique, il est nécessaire de constater qu'en tel cas donné, il est fait
pour démontrer la provenance divine authentique de telle révélation. Or,
lorsqu'il y a cette relation entre un fait miraculeux et une doctrine
déterminée, il est souvent aisé de la discerner et d'en reconnaître la valeur.
Et cette relation montre alors quelle est l'intention spéciale de Dieu en
faisant (ou faisant faire) le miracle.
° Un exemple
de cette relation = la prophétie
en tant que miracle intellectuel.
Il faut un
lien entre le miracle (ici =la prophétie) et la Révélation divine, afin de
montrer que tel prophète s'exprime bien de la part de Dieu.
Cette
relation nécessaire et suffisante sera réalisée si les conditions suivantes
sont respectées :
a - Le
prophète annonce le miracle comme preuve de ce qu'il présente comme
révélé.
b - le
miracle prophétique se réalise effectivement.
c - Après
enquête, on ne trouve pas, de la part de Dieu, un autre but, que celui indiqué par le prophète.
------------------
Quelques citations à propos des miracles.
" On appelle proprement « miracle » ce qui
se fait en dehors de l'ordre de la nature. Mais il ne suffit pas, pour qu'il y
ait miracle, que quelque chose se fasse en dehors de l'ordre, d'une nature
particulière...
Une chose est dite « miracle », lorsqu'elle est
en dehors de l’ordre de toute la nature créée. Or, Dieu seul peut faire un
miracle ainsi conçu ; parce que tout ce que fait un Ange ou toute autre
créature par sa propre puissance est toujours selon l'ordre de la nature créée;
et ainsi ce n'est pas un miracle. Il reste donc que Dieu seul peut faire des
miracles.
(St. Thomas d'Aquin
S.T. Ia.pars. quest.110, art.4.)
« La question du miracle n'est qu'un point particulier
du problème plus général de la Révélation divine. Le miracle, seul, est
contraignant. Le miracle, seul, nous oblige à penser
que « Dieu est là, que je le veuille ou non ; il y a, ici, une vérité
qui s'impose. Libre à moi, sans doute, de le
rejeter ; mais, (si) je me mets en révolte contre l'autorité (et la
puissance) de Dieu-même ».
« On ne conçoit pas que Dieu prenne pour ainsi dire
la peine de nous faire une révélation sans que celle-ci soit pour nous
obligatoire. Dieu ne Se révèle que parce qu’Il n'y a pas d'autre moyen pour
nous de comna1tre ce qu'Il veut de nous ; et parce que l'enjeu n'est autre
que notre bonheur ou notre malheur éternel... »
« Le cours ordinaire des choses est réglé une fois
pour toutes. Et Dieu seul peut y introduire des exceptions. Or, nous constatons
que, dans certains cas, l’ordre établi est passagèrement suspendu. C'est donc
que Dieu est alors intervenu dans ces cas-là ; et lui seul. »
(Ch.Christiani)
« Le miracle est un syllogisme en action. Le
meilleur et le plus convaincant des syllogismes ! »
(
La Harpe, sur Diderot)
20 -
Les miracles
physiques opérés par JESUS
N.B. Après une
étude des miracles en général, nous reprenons ici celle plus spécifique des
miracles physiques opérés si souvent et diversement par Jésus.
C’est le 3ème
argument apologétique tendant à nous prouver
que nous sommes dans le vrai avec la religion catholique, puisque son auteur a
manifesté – ici par ses miracles - l'origine divine de Sa mission; et même de
Sa propre divinité, puisqu'Il a opéré ces miracles non pas (comme dans le cas
des Apôtres, par exemple) par une puissance déléguée, mais par Sa propre
puissance = en Son Nom propre.
---------
Ainsi, Jésus
affirmait nettement Sa divinité; mais Il en donnait aussi clairement et
physiquement des preuves irréfutables en opérant, par sa propre puissance
des miracles.
A/ ° Les miracles opérés par Jésus sont, selon leurs
objets, de catégories différentes =
Miracles sur
les corps (guérisons, etc...) et miracles sur les esprits (conversions, exorcismes
etc...)
° Il suffit
de lire l'Evangile pour constater que les miracles opérés par Jésus furent très
variés et très nombreux.
Et St Jean
(21,25) nous avertit que loin d'être tous racontés dans l'Evangile, les
miracles que fit Jésus furent si nombreux qu'ils n’auraient pas pu être
contenus par tous les livres de ce temps-là...
Les miracles
que le Seigneur fit, furent mêlés à tous les évènements de Sa vie terrestre; et
ils apparurent souvent comme preuves de l'origine divine de Son enseignement, ou de Sa puissance, voire de Sa
nature de Dieu-fait-homme.
-----
B/ Diversité des miracles opérés par Notre-Seigneur.
1° - Nous
constatons que Jésus a opéré des miracles sur les éléments de la
nature :
o
Changement de l'eau en vin aux noces de Cana
(en St. Jean 2, 1 et 11).
o
Jésus a apaisé une tempête sur le lac de
Tibériade (en St. Mat. 8,2 et 26).
o
Il a marché sur les eaux du même lac (St.
Mat.14, 25).
o
Les Evangélistes ont rapporté l'évènement des
pèches miraculeuses = En St. Luc 5,1 et 11,
et en St. Jean, 21,3-4.
o
Les deux multiplications des pains que fit
Jésus; le figuier desséché sur l'ordre du Seigneur Jésus, ainsi que d'autres
miracles sur des êtres inanimés manifestent également Sa puissance divine.
2° - Encore bien
plus souvent, Jésus fit des miracles sur le corps humain :
oC'était soit pour faire des guérisons de malades (lépreux, paralytiques, sourds-muets,
aveugles et hydropiques)
oSoit pour chasser les Démons de maints possédés que ces
esprits mauvais torturaient diversement (Par exemple = St. Luc, 6,33; St. Marc,
5,1 ; et 9,14 ; etc...)
oSoit aussi pour faire ressusciter des cadavres, exerçant
ainsi Sa puissance divine sur la mort elle-même. C'est ainsi que l'Evangile
rapporte trois résurrection :
1.
Celle du fils d'une femme veuve demeurant au village de
Naïm (St. Luc 7,11-17).
2.
Celle de la fille d'un certain Jaire, chef de Synagogue
(en St. Mat. 9,18 ; en St. Marc 5,21;et en St. Luc 8,40).
3.
Celle enfin de Lazare,
à Béthanie (St. Jean 11,1-44).
N.B. Au sujet des résurrections opérées par Jésus, il y a à
considérer aussi, bien sûr, celle qu’il a faite de Son propre corps humain,
après la crucifixion. Mais, c'est là un argument apologétique d'une telle
importance, qu'il fait l'objet d'un chapitre tout particulier.
N.B. Bien qu’ils ne furent pas l'œuvre de Jésus, il
convient de signaler ici les miracles réalisés par Dieu à l’occasion de
Jésus.
- C'est ainsi qu'au moment de l'annonce de Son
incarnation, l'ange Gabriel Se manifestera
à la Vierge Marie.
- L'Incarnation elle-même du Sauveur constitue un miracle
de particulière importance, compte-tenu du caractère absolument extraordinaire
de cette conception.
- Au moment
de la naissance de Jésus, apparition de l'étoile et des Anges.
- Lors du
baptême de Jésus par Jean-Baptiste, la manifestation de Dieu le Père et celle
du Saint-Esprit attestent en faveur du Sauveur.
- La
Transfiguration sur le Mont Thabor et l'apparition de Moïse et d'Elie qui l'a
accompagnée, constituent elles aussi une preuve dont l'origine ne peut être que
manifestement divine.
- A la mort
de Notre-Seigneur sur le Golgotha, il y eut aussi des manifestations dans les
éléments qui ne peuvent pas s'expliquer naturellement quant au lieu et au
moment où ils se sont produits = les ténèbres à 3h de l'après-midi ; un tremblement de terre en même
temps, et le voile du Temple déchiré sur toute sa hauteur sans cause naturelle;
ainsi que la résurrection spectaculaire de morts.
- Enfin, tant
au moment de l'Ascension de Notre-Seigneur que déjà auparavant, peu après Sa
résurrection, des Anges se manifestent par leur apparition à divers témoins de
ces faits in explicables humainement.
---------
C/ La
signification de ces faits miraculeux
Après ce qui
a été dit dans le chapitre concernant les miracles en général, il suffit de
montrer ici la vérité historique, théologique et apologétique des faits
miraculeux rapportés dans l'Evangile et attribués à Jésus. II suffit, pour
cela, d'appliquer les principes donnés à ce sujet =
- 1.- La vérité historique de ces faits
miraculeux
Ce sont là
des faits réels et qui nous ont été rapportés tels qu'ils ont eu lieu. En effet
=
A.- Les faits ont été dûment constatés ; car il s'est agi
là de faits :
a) sensibles
et extraordinaires, donc faciles à constater.
b) importants
et graves de conséquences et donnés comme preuves d'une doctrine élevée,
exigeante et difficile : A cause de cela, on y aura prêté nécessairement une grande attention critique
avant de les accepter.
c) opérés
publiquement; et même, assez souvent, en présence d'adversaires, donc: de gens
indisposés à leur égard et même lia priori"
contre; comme par exemple lors de la guérison de l'aveugle-né, envoyé à la piscine de Siloé; du paralytique guéri un jour de
sabbat devant les Scribes et les Pharisiens; de la multiplication des pains; de
la résurrection de Lazare, à l'ensevelissement de qui ont dû assister bien des
chefs religieux de Jérusalem...
B.- Ces
faits ont été transmis véridiquement : Ils sont contenus dans les
Evangiles, dont la véracité historique a été démontrée après des critiques
historiques rigoureuses.
Et la
fidélité dans la transmission du récit nous est garantie =
a)Par
l'importance des faits et la place de premier plan qu'ils occupent dans les
récits évangéliques.
b)par les
preuves de sincérité des narrateurs, données par la simplicité du récit, comme
par les précisions qu'il donne et, finalement, par le témoignage héroïque de sa
véracité allant jusqu'au martyre.
c)par le soin
et la surveillance dont amis et adversaires de. Jésus et de Sa doctrine ont
entouré les récits évangéliques.
-2.- la
vérité théologique des faits miraculeux
Ces faits
sont non seulement historiques, mais ils sont théologiquement miraculeux.
C'est-à-dire qu'ils ont Dieu seul comme cause principale et propre, et qu'ils
ont été « opérés par Lui en dehors du cours ordinaire des choses ».
A.- Les arguments positifs (= constatation directe d'une action divine et
extraordinaire) :
a)Les faits
énoncés comme miraculeux dans les Evangiles se passent des lois de la nature
clairement connues sur ces points = par exemple, la résurrection d'un cadavre! la guérison subite d’un
aveugle-né et sans moyen approprié.
b)Il n'y a dans les récits miraculeux évangéliques, que des circonstances en
lesquelles le fait ne se produit jamais selon le cours ordinaire des choses = la cause est sans aucune proportion
naturelle avec l'effet; par exemple: une guérison apparemment produite par une
parole ou un simple geste.
c) De plus,
le sujet aussi est impuissant à recevoir l’effet : On constate que la
disproportion existe soit pour recevoir l'effet lui-même (par exemple =un
cadavre, pour recevoir la vie); soit pour recevoir cet effet instantanément
(par exemple, le changement instantané de l'eau en vin).
B. - les
arguments négatifs (= par exclusion des causes inférieures à celle
provenant de Dieu).
a)Les miracles
de Jésus ne sont pas explicables par des causes naturelles même cachées ou
encore inconnues :
Pour se
rendre compte de cela, il suffit de se rappeler que les causes naturelles
agissent toujours suivant un déterminisme rigoureux. Si bien qu'il est une loi
qui, naturellement, ne peut jamais être démentie et selon laquelle « les
mêmes causes, dans des circonstances identiques, produisent nécessairement les
mêmes effets ».
Or, nous
constatons que, en certains faits évangéliques :
oparfois des
causes et des circonstances, naturellement différentes, produisent les mêmes
effets = Ainsi, des aveugles sont guéris tantôt par une simple parole, tantôt
par un attouchement.
oAilleurs, le
même moyen (Exemple = une simple
parole) produit des effets aussi différents que sont une résurrection, ou
l'arrêt d'une tempête.
oAilleurs
encore, aucun moyen n'est employé et cependant un effet est produit (par
exemple à Cana).
b) Les
miracles de Jésus ne peuvent pas davantage être expliqués par des phénomènes
hypnotiques :
oLes œuvres
opérées sont totalement disproportionnées à ce que ferait une cause hypnotique ; une résurrection, par exemple; ou les miracles ayant des choses pour objet.
oDe même, le
mode opératoire = Dans le cas
d'un miracle, ce mode d'action est nul, ou très varié ; tandis que la
technique hypnotique est minutieuse et précise.
oLes sujets du
miracle sont très différents les uns des autres, et non pas spécialement
choisis comme nerveux ou prédisposés.
oEnfin, le caractère instantané des guérisons que Jésus a
opéré n'existe jamais dans les cas d'hypnotisme, de l'aveu même des
spécialistes de la psychothérapie.
c) Il faut exclure aussi l'action du Démon =
oIl est à remarquer,
tout d’abord, que, dans beaucoup de
miracles de Jésus, le Démon se combattrait lui-même = lors des exorcismes
(=expulsion des Démons). C'est d'ailleurs un argument « a contrario »
que Jésus oppose à ceux qui Le
critiquent.
oNotre-Seigneur fait des œuvres que le Démon est
radicalement incapable de faire (= les résurrections, par exemple) ; ou
que Dieu ne laisserait pas faire au Démon, car elles le feraient aussi puissant
que Lui.
oAucune empreinte de mal n'apparait ni en Jésus, ni en ses
miracles; ce qui serait contraire si le Démon était l’auteur de ces faits, car
Satan ne peut pas ne pas être « contre » et à l'inverse de tout ce
qui est divin, bien, bon et vrai.
Toutes ces précisions et analyses des faits
extraordinaires opérés par Jésus et que nous appelons miraculeux parce qu'ils
se situent en dehors du cours ordinaire des choses, montrent bien que ces faits
exigent théologiquement une intervention spéciale de Dieu Lui-même.
3. - La vérité apologétique des faits miraculeux
opérés par Jésus
Ces miracles de Jésus sont manifestement faits pour prouver
l'origine divine de la mission de Jésus en Sa prédication, et pour prouver
aussi Sa propre divinité. Ils sont faits dans un but bien déterminé = prouver
la divinité de la révélation chrétienne, et celle de Jésus Lui-même. Ils sont
mis en relation de preuve à thèse
avec cette révélation. Et cette relation est parfois explicité, parfois
implicite
A. - Relation explicite du miracle avec la
doctrine et la personnalité de Jésus =
a)Tous les miracles de Jésus sont, d'une façon générale,
mis en relation avec Lui et avec Sa prédication :
oEn effet, Notre-Seigneur met une relation générale de
preuve à thèse entre Sa doctrine et Sa personnalité
divine, d’une part, et tous Ses miracles, et Ses œuvres, d'autre part =
« Croyez à mes œuvres,
dit-Il sans cesse. Puis « Les œuvres propres à Mon Père et que Je fais, témoignent pour Moi ».- « Allez,
rapportez (à Jean-Baptiste) ce que vous voyez et entendez = les aveugles
recouvrent la vue ; les boiteux marchent ; les lépreux sont guéris; les
sourds entendent ; les morts ressuscitent ». (St. Mat.11, 5 ; St.
Jean 5, 36 ; 10, 25 et 37-38 ;
14, 12 et 15, 22-21, etc...)
oA son
commandement, et en Son nom propre, le miracle se produit aussitôt.
oAucune
intention spéciale de Dieu, différente de celle indiquée par Jésus ou s'y
opposant, n’est manifestée et n'appara1t pour les miracles de Jésus. C’est un
point de vue négatif, mais qui a son importance, car il marque bien l'accord de
Dieu le Père avec les agissements de Jésus (« Celui qui ne dit mot, consent »).
b)Cette mise en
relation est spéciale, en même temps que très lumineuse.
oDans la
guérison de l'aveugle-né: = « Crois-tu au Fils de Dieu ? » (St.
Jean 10, 36). Et les chefs religieux feront
les frais de tout leur procès déclenché à cette occasion envers le miraculé, et donc envers Jésus qui l'a guéri.
oDans la
guérison aussi du paralytique. En effet, là, le Seigneur lie les deux faits
miraculeux = le pardon invisible qu'Il a accordé au paralytique, puis sa
guérison physique et spectaculaire attestant sa guérison spirituelle. =
« Afin que vous sachiez que J'ai le pouvoir de remettre les péchés...
etc... » (St. Marc 2, 10-11) car ce
pouvoir ne peut qu’être que divin.
oA la
résurrection de Lazare (St. Jean 11) les affirmations sont très nettes et
répétées (out ce chapitre est à lire pour se
convaincre aisément).
oTous les
disciples de Jésus ont bien compris les choses ainsi et croient en Lui dès Son
premier miracle (St. Jean, 2,11)
oNicodème, de
son côté, le déclare clairement = « Ma1tre, nous savons que Vous êtes venu
de Dieu pour nous enseigner; car nul ne peut faire les miracles que Vous faites
si Dieu n’est pas avec Lui ! (St. Jean 3,2).
Les foules
elles-mêmes étaient dans l’admiration des œuvres et de la prédication de Jésus;
et c’était au point qu'elles devinaient déjà le lien logique entre ce qu'elles
entendaient et constataient de Jésus et l'origine divine de tous ces prodiges.
Le bon sens populaire, là, ne s'y trompait pas lorsque beaucoup se demandaient
« n'est-ce pas là le Fils de David ? » c'est-à-dire l'Envoyé de
Dieu promis et tant attendu.
D. - Il Y a
aussi relation implicite des faits miraculeux opérés par Jésus et Dieu =
a)Dieu, en
accordant un tel pouvoir au « faiseur de miracles » qu'était Jésus et
qui Se dit constamment Son Fils unique, sanctionne et atteste. Cette
affirmation : Si celle-ci était fausse, il faudrait alors admettre que
Dieu soutiendrait le mensonge, ce qui est impossible.
b)Par ailleurs,
Jésus accorde à Ses disciples
le pouvoir de faire des miracles pour donner la foi en Lui. (St. Mat. 16,17 et
St. Jean 14,12).
c)Les miracles de Jésus étaient annoncés par des
prophéties et, ils réalisent ces prophéties. Ce que Jésus rappelle en St. Mat.
11,5.
d)Enfin, comme
nous l'avons vu plus haut, Dieu fait des miracles à l'occasion de la naissance, de la mort, de la
résurrection et de l'ascension de Jésus, ou même en d'autres circonstances se
rapportant à lui : C'est donc bien que Dieu S'est engagé en sa faveur et a cautionné les dires et les gestes de Jésus.
----------------
En conclusion de quoi nous pouvons bien dire que les miracles physiques opérés
par Jésus prouvent manifestement Sa divinité. Ils en sont comme « la
signature divine », indubitable et éclatante.
------------------------------------------------------
Citations
« Le miracle est le véritable pivot de la Religion
chrétienne. Ni dans la personne de Ses prophètes ; ni dans la personne de
Son Fils, Dieu n'a essayé de démontrer par des raisonnements quelconques la
possibilité des vérités qu'Il enseignait, ou la convenance des préceptes qui Il
intimait au monde. Il a parlé. Il a commandé. Et, comme garantie de Sa doctrine
et comme justification de Son autorité (et de Sa puissance), Il a opéré le
miracle ».
Cardinal
Pie.
« Il
n'est pas excessif d'affirmer que le miracle est une donnée importante de la
Religion révélée : En effet, s'il n'est pas un fait religieux par sa
nature intrinsèque, il est un fait religieux par sa finalité inaltérable. Il
est appelé à accompagner, à
souligner, à attester, à confirmer le contenu de la ’Bonne Nouvelle’ renfermée dans l'Evangile. Bref, il a un
rôle apologétique à jouer et on
peut dire qu'il a partie liée avec la doctrine qui fait le fond du
christianisme.
C'est en ce
sens que Pascal a fortement raison de soutenir que ‘les miracles discernent la
doctrine et que la doctrine discerne les miracles’.
Les miracles
viendront donc appuyer le message évangélique. Ils seront produits
devant les hommes comme une garantie de son origine divine, et, en même temps,
ils seront de telle nature qu'ils formeront comme un commentaire de son contenu spirituel .»
J.Werlé.
__
« Il ne
faut pas se dissimuler que la place occupée par les miracles dans les Evangiles
est énorme.
T.H. Wright,
critique très précis, y a relevé en tout quarante et un miracles, ou groupes de miracles =
St. Mat. en rapporte vingt-quatre ; St Marc = vingt deux; St. Luc vingt-quatre et St.
Jean = neuf.
Mais surtout,
le miracle est dans la trame du récit...
Et d'abord;
les miracles sont liés intimement à la Foi des disciples en leur Maître ;
de sorte que cette Foi est formellement et continuellement mise en relation par
les Evangélistes, avec le fait des miracles.
Sous ce rapport,
les ennemis de Jésus pensent comme Ses amis, face à l'évidence des miracles =
Les Princes des Prêtres et les Pharisiens réunirent le conseil du Sanhédrin et
dirent : ‘Qu’allons-nous faire? Car cet homme accomplit beaucoup de miracles.
Et si nous Le laissions faire, ainsi, tous croiront en Lui’. (St. Jean
11,17) »
Ch.Cristiani.
« Les
miracles opérés par le Christ manifestent clairement Sa divinité sous un triple
rapport =
1°/ Par la
nature-même des œuvres accomplies, puisqu’elles dépassaient la puissance de
toute créature. C'est ce qui faisait dire à l'aveugle-né, après sa guérison (St. Jean 9,32) :
‘Jamais on a
entendu dire que quelqu’un ait donné la vue à un aveugle de naissance; si ce
n'était pas là le fait d'un envoyé de Dieu, rien de semblable aurait pu être
fait.’
2°/ Par la
manière dont ces miracles ont été accomplis; car le Christ les faisait par Sa
propre puissance, et non par la vertu de Sa prière, comme les autres
thaumaturges (ceux qui firent des miracles). Voilà pourquoi il est dit, en St.
Luc 6,9 ‘Une force sortait de lui et qui guérissait tous les malades’ (...) Et
encore, en St. Mat.8 = ‘Il chassait les
Démons par Sa seule parole’
(...)
3°/ Cette
même vérité r6sulte de Sa doctrine, puisqu'Il affirmait Lui-même qu'Il était
Dieu. Et si cette affirmation n'était pas vraie, jamais elle n'aurait été
confirmée, comme elle l’a été souvent, par des miracles où éclatait la
puissance divine ».
Thomas
d'Aquin. Somme théologique, 3ème partie question 43)
-------------------------------
3° - Le miracle particulier de la
Résurrection de Jésus.
C'est parce
que ce miracle constitue le fait le plus probant de la divinité de Jésus et,
par voie de conséquence, de la véracité et de la divinité de Sa doctrine, que
nous l'étudions ici en un chapitre spécial.
Préliminaires
Définition d’une résurrection = La
résurrection est le passage du même corps humain, de l'état de mort (=cadavre)
à l'état de vie, de telle sorte que la même âme vivifie son corps è nouveau.
L'importance
spéciale de ce miracle de Jésus provient =
a)
De la grondeur éclatante du fait lui-même = se ressusciter soi-même (= c'est le mort lui-même qui
agit),
b)
et de la place unique que les Apôtres ont donnée à la
résurrection de Jésus, leur Maître, parmi les motifs de crédibilité :
St. Pierre en
fait, dès le début de sa prédication, la base de cette prédication =
Actes des
Apôtres, 2,32.
« « 3, 26
« « 4
« « 5,30
« « 10, 40
St. Paul, de son côté, écrit aux fidèles de Corinthe =
« Si le Christ n'est pas ressuscité, votre Foi est Vaine » (1ère
Co, 15,17)
c)
L'importance de la Résurrection est manifestée aussi par
les attaques des adversaires contre ce point capital qui les gênait;
d)
Et aussi par la lumière éblouissante et inévitable faite sur
Jésus par les défenseurs de la vraie Religion.
Etude du fait
de la Résurrection
1/ La
vérité historique de la résurrection de Jésus
C'est un fait
absolument certain que celui de la résurrection de Notre-Seigneur. Il suffit
que le passage de la mort à la vie du
corps de Jésus soit démontré comme ayant été un fait historique pour que nous
puissions tenir ce fait pour authentique:
La preuve en
est donnée de la façon suivante :
A.- Jésus était bien mort.
Cela est prouvé par :
a) la multiplicité et la nature
des tortures endurées par Notre-Seigneur = la sueur de sang (=hémathidrose); la
flagellation; le couronnement d'épines; le portement; le supplice final du
crucifiement et de l'étouffement progressif ainsi que de la déshydratation qui
s'en suivaient; enfin par le coup de grâce donné par la lance, après la mort
apparente du supplicié.
b) le
témoignage des ennemis de Jésus eux-mêmes; témoignage peu suspect, en la
circonstance...
- Témoignage des
chefs religieux, tout d'abord, et dont la haine ne voulait pas laisser échapper
celui qu'ils avaient tant combattu, et dont ils diront : « Ce
séducteur, lorsqu'il était encore vivant... », ou
encore : « de peur que Ses Apôtres ne disent ‘Il est ressuscité
d'entre les morts’. »
- Témoignage
des exécuteurs, qui ne rompent pas les jambes de Jésus, Le voyant déjà mort.
- Témoignage
du centurion romain, qui perce le côté de Jésus, « voyant qu'Il était
mort » (ce qui se faisait, classiquement dans ces cas-là, pour donner le
coup de grâce).
- Témoignage
de Pilate enfin, qui permet la sépulture.
c) mais
témoignage surtout des Apôtres, déçus et comme désespérés, en tous cas
désemparés = « Voilà le troisième jour qu'Il est mort !... »
N.B. Jésus
avait Lui-même annoncé Sa mort comme but final et, rédempteur de Son passage
sur la terre. Les Prophètes l'avaient annoncé aussi.
B.- Jésus est vraiment ressuscité.
1°/ Les
témoignages =
Ceux-ci sont
contenus :
a)En partie dans
les Evangiles = Ces témoignages nous montrent à la fois l'argument indirect =
le tombeau vide ; et l'argument direct = les apparitions de Jésus
ressuscité
Voici un bref
résumé des évènements =
° Le matin du
troisième jour de saintes femmes vont au tombeau pour faire achever
l'embaumement du corps de Jésus, fait que de façon sommaire précédemment à l'approche de l'heure du sabbat.
oMarie-Madeleine
y arrive de grand matin (St. Jean 20,1) voit la pierre d’entrée roulée sur le
côté, croit à un enlèvement du corps de Notre-Seigneur et court en avertir les
Apôtres.
° les deux
Apôtres Pierre et Jean se précipitent et constatent que le tombeau est vide,
les linges retombés sur eux-mêmes; puis se retirent.
°
Marie-Madeleine, qui est certainement revenue au tombeau, reste là désemparée.
C’est alors que, dans l'aube naissante Jésus lui apparaît. Elle Le prend pour
le gardien de l’endroit. Jésus Se fait alors reconnaître.
° Entre temps, d'autres saintes femmes étaient arrivées au
tombeau alors que le soleil venait de se lever (St. Marc 16,2). Elles constatent d'abord la disparition du corps, mais deux Anges leur apparaissent et
l'un d'eux leur annonce la Résurrection de Notre-Seigneur et les charge d’en
porter le message aux amis de Jésus.
° Durant le chemin du retour, Jésus leur apparaît et leur
fait donner rendez-vous à Ses disciples en Galilée (St. Mat 28,1-10)
° Remplies de joie, Marie-Madeleine et les saintes femmes
informent les Apôtres, mois se heurtent à leurs hésitations (St. Marc 16,11).
° Mais Notre-Seigneur apparaît bientôt à St. Pierre (St.
Luc 24, 34)
° Jésus
apparaît ensuite il deux disciples bien inquiets et qui se rendaient au village
d’Emmaüs, Il leur explique le sens de Sa Passion et de sa crucifixion. (St. Luc 24,13 et 35).
° Le soir-même, Jésus est présent dans le Cénacle; Il
rassure Ses apôtres craintifs, mange avec eux pour les convaincre; leur donne.
Sa bénédiction et le Saint-Esprit en vue du pardon des péchés (St. Jean
20,19-24)
° Huit jours plus tard, Jésus apparaît de nouveau et, pour convaincre
Thomas, lui fait toucher Ses plaies.
° En Galilée,
a lieu une apparition à sept disciples, sur le bord du lac de Tibériade, sur
lequel Il provoque une nouvelle pêche miraculeuse, mange avec Ses Apôtres et confère la primauté à
st Pierre (St. Jean 21).
° Une outre apparition aux onze Apôtres est signalée dans l'Evangile, sur une
montagne die Galilée, sur laquelle ils reçoivent leur mission définitive. (St.
Mat.28,16-17)
oEnfin une dernière apparition est relatée en St. Luc,
24,50, en vue de l'Ascension, au jardin des Oliviers.
Le revirement des Apôtres, qui adoptent une attitude
courageuse et même parfois téméraire, ne peut pas s'expliquer autrement que par
le choc que leur fit la Résurrection. Aussi, désormais, non seulement ils
resteront fidèles à Jésus, mais iront de l'avant.
b)Les témoignages sont contenus aussi dans les Actes des
Apôtres et les Epitres. =
Nous constatons, en
effet, l'énumération de plusieurs apparitions de Notre-Seigneur, vivant et
ressuscité, faites à Ses Apôtres et à Ses disciples, spécialement à plus de cinq cents
disciples, dont plusieurs vivaient encore au moment où St. Paul écrivait son
épitre, et qu'il prend précisément comme témoins de la véracité du fait (1ère
Cor.15,36).
La rencontre de Jésus avec Ses Apôtres en vue de Son
Ascension est clairement signalée au chapitre 1er versets 21 et 22
des Actes des Apôtres.
Et ces mêmes Actes des Apôtres rapportent maintes
affirmations de la Résurrection et des apparitions de Notre-Seigneur ressuscité
qui suivirent = chap.1,31; 2,23-24;
3,15; 4,9-10.
c)Toute la Tradition (=transmission fidèle des faits
catholique9 dès les plus hautes origines, affirme, par ailleurs et
jusqu'au martyre, la Résurrection du Seigneur.
2°/
La valeur des témoignages
Elle ressort des deux propositions suivantes =
A)
Première proposition = les Apôtres n'ont pas été trompés.
Pour que les Apôtres se soient trompés, il aurait fallu
deux choses:
° L'enlèvement
du corps de Notre-Seigneur par d'autres personnes pour expliquer le tombeau
vide; et Chez les Apôtres et les disciples, un phénomène d'hallucination basé
sur l'attente de la Résurrection, pour
expliquer les apparitions qui se sont produites.
Or, rien de tout cela n’a pu se produire; car =
- Pas J'enlèvement possible du corps de Jésus par les
Juifs en vue de le mettre à la fosse commune ou ailleurs. Cet enlèvement aurait
été contraire :
° à la psychologie des Juifs, qui ne pouvaient pas commettre une telle
maladresse et donner ainsi un prétexte à des bruits de résurrection qu'ils
redoutaient par-dessus tout, et contre lesquels, au contraire, ils réclamèrent
eux-mêmes aux Romains la garde du tombeau. Et le tombeau, d'ailleurs, fut bien
gardé = par une garde doublée, sur un ordre de
Pilate, qui voulait en finir avec cette histoire.
° L'enlèvement
du corps de Jésus aurait été contraire aux prévisions évangéliques sur
l'ensevelissement au tombeau de Joseph d'Arimathie.
oEt il aurait été contraire aussi aux données de
l'histoire profane, qui n'a jamais eu connaissance de cet usage chez les Juifs
de mettre des corps dans une fosse commune.
- Il n'y a pas davantage de possibilité de phénomènes
hallucinatoires chez les amis de' Jésus. En effet =
°
Marie-Madeleine, la toute première dans le temps de ce matin-là, attend si peu
la Résurrection qu'elle a apporté avec elle de quoi achever l'embaumement; elle
pense, de plus, à un enlèvement du corps, face au tombeau ouvert et déserté par
les gardes...
°
Les Apôtres et les disciples sont désemparés. Ils doutent des dires des saintes
femmes. Ils vont vérifier sur place par l'intermédiaire des principaux d'entre
eux: St. Pierre et St. Jean, le disciple très apprécié de Jésus...
- Lorsqu'ils percevront le Christ ressuscité, les témoins
du fait le feront d'une manière concrète et palpable,
ce qui n'arrive pas dans un cas d'hallucination: Jésus mange, boit, fait
toucher Ses mains et Son côté. L’ensemble des perceptions est cohérent et
identique pour tous.
- Et à supposer que Jésus ait été mis au tombeau encore vivant,
plusieurs semaines, voire plusieurs mois lui eussent été nécessaires, après le
genre de traitements physiques subis, pour apparaître en l'état normal de santé
en lequel Il est apparu au matin du troisième jour.
- Enfin, pour en revenir au phénomène
d'hallucination si volontiers invoqué bien plus tard, il faut convenir que les
sujets ne sont pas aptes è une telle
hallucination.
Il ne peut y
avoir hallucination collective pour des groupes importants d'hommes (500) de
tempéraments divers et de santé normale.
Les
circonstances des apparitions de Notre-Seigneur après Sa Résurrection sont trop
diverses et variées pour qu'on puisse conclure à des illusions des yeux ou de
l'esprit.
Donc, les
Apôtres furent ces témoins compétents et réels de la Résurrection du Christ.
Reste à
savoir s'ils furent sincères.
B) Deuxième proposition = Les Apôtres
ne nous ont pas trompés
1°/ Ils n'ont pas voulu enlever le
corps de Jésus
- Ils étaient
trop découragés et désemparés
- Ils
n'avaient pas de raison de s'exposer aux conséquences de la non-résurrection de
Jésus, qui avait annoncé ce fait comme le signe le plus manifeste de Sa
puissance et de la véracité de Sa prédication. Tous les intérêts des Apôtres
s'opposaient à l'enlèvement du corps de Jésus.
- D'ailleurs,
l'auraient-ils voulu qu'ils n'auraient pratiquement pu le faire, le tombeau
étant trop bien gardé par des soldats impossible à compromettre ou à circonvenir pour quelque raison fut, tant ils méprisaient
les Juifs et trop graves auraient été les sanctions en outrepassant la mission
reçue.
- Ils n'auraient
pas davantage pu agir par ruse ou par surprise sur les gardiens du tombeau.
- S'ils
avaient pu enlever le corps de Jésus pour faire croire à la Résurrection, les
Apôtres ou d'autres partisans de Jésus auraient eu à fournir, pour être crus sur leur affirmation de la
Résurrection prétendue par eux, des preuves manifestes et concrètes; car les
gens, surtout en une question aussi étonnante et humainement invraisemblable
(=un mort qui se ressuscite !...), ne se serait pas laissés convaincre facilement.
- Au
contraire, la sincérité des Apôtres est affirmée
° Par le ton
de simplicité directe dans la narration des faits;
° Par le
merveilleux changement opéré sur eux à la suite de la Résurrection, constatée et vérifiée
° Par
l'acceptation, plus tard, du martyre en vue de témoigner de la véracité de la
Résurrection de leur Maître et donc de la divinité de Sa doctrine, comme celle
de Sa personne.
2°/ La vérité théologique de la Résurrection de Jésus
En effet,
c'est là, théologiquement, un vrai miracle.
A - Argument
général = Ce fait est en dehors des lois
ordinaires de la nature universellement connues sur ce point.
B - Arguments
particuliers =
- l'âme,
sitôt après la mort, se trouve naturellement fixée pour toujours à son terme
selon l'orientation prise durant la vie = récompense en Dieu, ou châtiment de
la séparation.
- le corps,
lui, à l'état de cadavre, va inéluctablement à sa destruction par la décomposition.
- Donc, quant
à la nature des choses, impossibilité
naturelle d'un retour à l'état
antérieur à celui ce la mort réelle. Il faut donc une puissance qui ne peut
être que divine pour qu’il en aille autrement. Car, seul l’auteur d'une nature
spirituelle, comme l'est l'âme, peut avoir puissance pour agir sur la
constitution de l'âme.
- De plus,
Jésus lui-même - et après lui les scientifiques compétents en cette sorte
d’études - reconnaissent dans la Résurrection un miracle de premier ordre.
3°/ La vérité
apologétique de la Résurrection de Jésus
° D'une façon
générale, Jésus donne le merveilleux miracle de Sa Résurrection comme une
preuve de la divinité de Sa doctrine et de Sa propre nature divine.
° Mais plus
spécialement, alors que Ses contradicteurs Lui demandent un signe leur
permettant d'authentifier l'origine divine de Sa mission et de Sa doctrine,
Jésus leur répond = « Détruisez ce Temple et Je le rebâtirai en trois
jours ! » Or, Notre-Seigneur leur parlait là du temple de Son
corps : « Et les apôtres, après que le Seigneur eût ressuscité,
comprirent qu'il s’agissait du temple de Son corps ».
° St. Mat. en
12,38 et 13 rapporte le signe de Jonas:
« Cette
génération cherche un prodige, il ne lui, en sera pas donné d'autre que celui
du prophète Jonas = De même, le ‘Fils de l'homme’ sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre ».
Et, comme Jonas, Jésus réapparaîtra au troisième jour, alors qu'on Le croyait,
Lui aussi, perdu pour toujours.
La victoire
de Jésus sur la mort, après trois jours passés dans le sépulcre, est donnée
comme un signe irréfutable et capital pour Sa doctrine.
Les chefs
religieux juifs l’ont d'ailleurs bien compris ainsi, puisque les gens du
sanhédrin dirent : « Ce séducteur a dit ‘Je ressusciterai après trois
jours’, et ils firent garder le tombeau afin d'éviter les conséquences
psychologiques d'une résurrection même prétendue.
St. Jean, au
chapitre 10ème, verset 18, rapporte la déclaration de Jésus : « Je donne ma vie, mais pour la reprendre de nouveau.
Personne ne Me l'enlève, mais Je la donne de Moi-même. J’ai le pouvoir de la
donner et de la reprendre : Telle est la mission que J'ai reçue de Mon Père
(qui est dans les Cieux) ».
En dernière
considération, on peut aussi dire que, de sa nature-même, ce miracle est un
privilège absolument extraordinaire, et donc, que Dieu ne peut pas l'accorder à
un imposteur.
En effet, si
Dieu accorde à Jésus la Résurrection, alors que ce même Jésus S'est dit
« Fils de Dieu », nous ne devons pas hésiter à croire cette affirmation, ainsi que tout ce que Jésus a
enseigné.
Donc, en conclusion
apologétique = Jésus-Christ est vraiment Dieu. Donc Sa doctrine est divine.
Donc le christianisme est la seule vraie Religion révélée par Dieu.
Quelques réflexions
« Si le
Christ n'était pas vraiment ressuscité; jamais les Apôtres n'auraient continué à croire en Lui et se seraient arrêtés de prêcher Son
enseignement.
En effet, ils
n'avaient aucun avantage matériel ou temporel à retirer de leur fidélité envers Jésus; tout au contraire = Jésus les en
avait même avertis: « Que celui qui veut me suivre prenne sa Croix et
vienne à ma suite. » S'ils (les ennemis de Jésus) ont ainsi maltraité le bois vert (= Jésus), à bien plus forte raison
maltraiteront-ils le bois sec (=les Apôtres).
Humainement,
les Apôtres et disciples rie Jésus avaient beaucoup à perdre à Lui demeurer fidèles; y compris leur
propre vie, face aux puissants chefs religieux juifs et Romains excités par eux
et déjà pleins de mépris pour tout juif.
Apôtres et
disciples n'auraient pas même pu imaginer un pareil miracle = la résurrection d'un homme mort et bien mort et qui
cependant agit encore et pour Se redonner la vie : Mais du moment que Jésus
avait annoncé un pareil prodige, s’il fallait qu'il prouvât la véracité de
cette affirmation inconcevable et humainement incroyable. D’ou l'attente
perplexe et même douteuse des Apôtres eux-mêmes de la réalisation de ce
prodige. Car, encore une fois, c'était là le miracle des miracles qu'un être
mort puisse agir, manifestant alors on ne peut plus clairement l'existence en
lui d'une puissance supérieure à celle de la
nature humaine; puissance qui ne pourrait être divine, le Démon lui-même ne
pouvant avoir un tel pouvoir sur la vie, puisqu'il est lui aussi une nature
ayant reçu son existence angélique.
La fidélité
des Apôtres et disciples de Jésus ne peut donc que confirmer la Résurrection de
leur Maître. Sans elle, tout se serait arrêté là; car c’aurait été la preuve
que Jésus S'était trompé ou aurait trompé les Siens, pour la première fois,
certes, mais aurait menti. Dès lors, impossible de faire confiance à un meneur
qui, en général, ne suscite plus la
confiance »...
L.A.
« Les Apôtres, surtout Pierre et Paul, comprirent à
ce point l'importance exceptionnelle du miracle de la Résurrection du Seigneur
Jésus, qu'ils invoquent ce fait historique devant les contemporains de
l'évènement en les prenant à témoin de sa véracité. Jamais ils n'auraient
inventé, face à ceux qui
pouvaient juger par eux-mêmes l'exactitude ou. la fausseté d'un fait
historique, un évènement aussi incroyable pour tromper; car ces contemporains
avaient tous les moyens de prouver le contraire, si l'évènement dont ils
étaient pris comme témoins, n'avait pas eu vraiment lieu. »
L.A.
« Le
Saint Suaire de Turin, dont études et analyses scientifiques des plus
minutieuses ont été faites encore tout récemment, avec des moyens techniques
les plus modernes et précis, peut être donné comme un surcroît de preuve
manifeste de la Résurrection de J6sus, en particulier par le mode ce marques
laissées sur la trame du tissu = la
« fulguration », qui a légèrement roussi ce même tissu, le marquant
ainsi d'une façon ignorée jusqu'ici, et alors que l'on croyait communément à
une imprégnation par réaction chimique de la sudation du corps de Jésus au
contact avec les produits de l'embaumement. Cette « fulguration » a
certainement été produite au moment de la Résurrection du Christ, dont le corps
glorieux et « rayonnant » aurait ainsi laissé sa marque sur le suaire
qui enveloppait le corps. »
L.A.
« Les
nombreuses conversions qui, suivirent et s'ajoutèrent à la fidélité des Apôtres et des disciples de Jésus après
Sa Résurrection, ne pouvaient pas reposer sur l'incroyable imposture de cette
résurrection si celle-ci n'avait pas été vérifiée et certifiée de cette
manière. »
5ème
argument apologétique =
L'excellence de la
doctrine prêchée par Jésus.
Un autre miracle, d'ordre intellectuel, réside dans le
fait que Jésus a prêché une doctrine religieuse d'une excellence sans égale.
Apres avoir constaté le fait, il sera aisé d'en
distinguer le caractère divin.
° Il faut reconnaitre, toutefois, ici, que cet argument
ne pourrait pas à lui seul et sans les
autres étudiés plus haut, suffire pour prouver la divinité originelle du
Christianisme à des esprits exigeants. Mais l'intérêt d'un tel argument est
tout de même réel, venant renforcer, si besoin était, la valeur probante et
manifeste des autres arguments apologétiques étudiés plus haut.
° A noter ici qu'il y aura
évidemment en cet argument un aspect subjectif (= l’appréciation des « plus nobles aspirations » et
de la définition de « l'excellence » elle-même). Cet argument vaudra
donc davantage pour un chrétien (vivant déjà son christianisme mais cherchant à
en étudier les profondeurs) que pour tout autre restant à l'extérieur du
christianisme.
Toute l'argumentation qui va suivre tendra donc à donner une nouvelle marque de la divinité de la mission
de Jésus, en raison du caractère surnaturel de la doctrine qu'Il a prêchée. Et
comme, en cette prédication, Notre Seigneur parle fréquemment en Son propre
nom, cet argument révèlera en-même temps et de ce fait même la divinité de
Jésus.
1°/ - Le fait :
La doctrine prêchée par Jésus
La valeur d'une doctrine religieuse se distingue à ce qu'elle enseigne de croire et à ce qu'elle
ordonne de pratiquer.
Elle doit, en effet, nous faire connaitre la vérité,
et nous faire pratiquer le bien ; et ainsi nous relier à Dieu par
l'intelligence, par la volonté et par le cœur.
Examinons donc les enseignements de Jésus au double point
de vue dogmatique et moral.
A.- Au point
de vue dogmatique, nous constatons que :
° La doctrine
prêchée par Jésus renferme sans erreur, de façon claire et accessible à tous, toutes les vérités religieuses connaissables par la
raison sur Dieu, sur l'homme, sur son origine et sa nature, sur sa destinée et
sur l'immortalité de l'âme.
Ainsi, elle
comble le désir inné que nous portons tous en nous mêmes sur ces questions
capitales = Qui sommes-nous? D’où venons-nous ? Où allons-nous? Elle
dépasse même ce désir inné.
° Cette
doctrine présente en effet, et de façon tout aussi claire et accessible à tous,
un ensemble de propositions surnaturelles sur Dieu et Ses rapports avec les
humains.
Or, ces propositions n'offrent aucune absurdité ou
contradictions entre elles ou avec les vérités naturelles ; au contraire,
elles complètent ces vérités naturelles, et elles sont entre elles
proportionnées, cohérentes et formant un tout harmonieux.
A chaque
découverte de la science humaine, à chaque progrès de la philosophie (=science du vrai), ces propositions révélées
par Notre-Seigneur, que la raison n'a pas découvertes, apparaissent comme se
liant toujours plus excellemment avec les vérités rationnelle.
Bien des
fois, ces vérités révélées ont été utiles, au progrès de la philosophie et de la science, en stimulant et en dirigeant
l'esprit humain.
B.- Au point
de vue moral, nous constatons que la morale chrétienne, dont on trouve une
esquisse spécialement dans le « Sermon sur la montagne »
(=Béatitudes) et en divers autres passages des Evangiles, se présente avec tous
les caractères de la perfection =
a) Dans son
principe, tout d'abord = Dieu est législateur et maître suprême de l'homme, mais Il est aussi père très bon et modèle à
imiter par les hommes qui sont devenus, par la Grâce, fils adoptifs de Dieu.
C'est là, d'ailleurs l'idée directrice de la
morale chrétienne.
b) Dans son
but ensuite = Mener l’homme
à Dieu et à l'héritage de ce Père céleste, c'est-à-dire au bonheur
d'une vie éternelle, terme de ses désirs, et même dépassant ces désirs. Et tout
cela, non pas par des pratiques d'un formalisme superstitieux ou méticuleux,
mais par une sainteté vraiment intérieure, en union de l'âme avec Dieu, de
façon à « plaire au Père qui voit dans
le secret. »
c) Dans ses
règles et maximes aussi = Règles qui, (qu'elles concernent Dieu, soi-même ou le
prochain) sont à la fois immuables et qui peuvent s'appliquer aux conditions les plus diverses. Qui peuvent même aller
jusqu'à l'héroïsme dans la pratique des vertus (Exemple= « Pardonnez à vos
ennemis; faites du bien à ceux qui vous persécutent ! »).
d) Dans les moyens de sainteté
qui sont offerts = nombreux sont les exhortations au bien, les exemples donnés,
les prières recommandées, le culte et la liturgie demandés et qui, tous,
offrent, toute garantie d'efficacité parce que merveilleusement adaptés à la
nature humaine et à ses besoins
essentiels.
e) Dans son motif = amour de Dieu et du prochain « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur (= le fond de l'être), de toute
ton âme et de tout ton esprit. Et ton prochain comme toi-même »
De
ces deux Commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes (St. Mat.22,
37).Dieu n'est-Il pas notre Père? Et ne sommes-nous pas tous, de ce fait,
frères ?
f) Enfin cette doctrine prêchée par Jésus se présente comme parfaite
quant à ses résultats, lorsqu'elle est bien comprise et bien vécue = Nous
constatons la sainteté éminente, et inexplicable humainement ainsi que le
bonheur des individus de la société qui la vécurent vraiment et qui la vivent
intégralement.
Jésus a d'ailleurs
assigné ce terme = « Soyez parfaits
comme, le Père céleste est parfait ! » Et Il a présenté Sa loi comme
le code de vrai bonheur, dans le sermon sur les Béatitudes fait sur la
montagne.
Tels sont, brièvement résumés ici, les caractères de la doctrine
élaborée et prêchée par Jésus. Et cela fit dire, un jour, par ceux qui venaient
pour l'enlever = « Jamais homme
n'a parlé comme cet homme ! » (St. Jean 7,46) Et ses compatriotes de
Nazareth, sachant bien que Jésus n'avait fait nulle étude spécialisée, ne
pouvaient s'empêcher de dire = « D'où
Lui vient toute cette science ? Quelle est
cette sagesse qui Lui a été donnée ?!
(St. Marc 6,2) Comment cet homme peu t-Il être aussi savant sans avoir jamais
étudié ?! » St. Jean 7,13).
C’est à cette
question que nous allons répondre =
2°/ - Le caractère du fait doctrinal de Jésus
Une telle doctrine apparaît donc à la fois =
A - Elevée au-dessus de la raison et sans aucune
contradiction avec elle.
B – Sublime, et cependant accessible à tous et adaptée à tous les esprits
C - Très complète ; une,
cohérente et harmonieuse dans son dogme comme dans sa morale.
Or, l'invention d'une telle doctrine est un
fait qui suppose de la part de celui qui en est l'auteur sans étude, sans
défaillance et, sans tâtonnement, une
intelligence supérieure à toute
intelligence humaine. De plus, menant toujours et parfaitement au vrai bien,
elle ne peut pas provenir du Démon.
Donc, ce fait
ne peut avoir sa raison suffisante et originelle que dans une origine divine et
miraculeuse. Autrement, il n'y aurait pas de proportion entre la cause et
l'effet.
3° / - Valeur apologétique (= probante) de
cet argument
° Cette
valeur est montrée par le raisonnement. Dieu, en effet, ne peut pas intervenir
pour formuler ou favoriser une doctrine qui serait fausse. Donc, celle que
Jésus a prêchée et qui suppose et manifeste l'intervention de Dieu, est
certainement vraie.
Car, cette
doctrine affirme que Jésus est le Messie, et même qu'Il est
Dieu fait homme. Il l'est donc réellement.
° D'autre
port, une autre confirmation est apportée de la divinité de la doctrine prêchée
par Jésus. Cette confirmation est celle des résultats constatés chez ceux qui
l'ont mise en pratique dons leur vie. « On juge l'arbre à ses
fruits » a dit Notre-Seigneur.
Or ces fruits
sont incontestables, et incontestablement d’origine surnaturelle.
Au point de
vue intellectuel et moral, nous constatons les merveilleux effets et résultats
du catholicisme = l'amélioration
des mœurs par la pratique des vertus individuelles et sociales a été et est
manifeste dans les sociétés chrétiennes. Certes, tous ceux qui ont le titre de
chrétiens ne sont pas irréprochables - hélas ! - mais, partout où se manifesta et se manifeste un christianisme authentique parce
que fidèlement vécu, la civilisation progresse. Par contre, partout où il ne
pénètre pas c'est la barbarie et la décadence morale. Là où il est en
décroissance de qualité et d'authenticité, c'est le désordre qui envahit tout,
peu à peu et dans tous les domaines = individuel, familial, social, politique!, économique,
international.
A côté de cela, il faut ajouter l’influence prodigieuse
de certaines institutions chrétiennes et de certains saints sur leur siècle et
dans leurs milieux; exemples St. François de Sales, St. François d'Assise, St.
Vincent de Paul, etc...
Or, une telle influence, de tels fruits et changements,
qui sont hors du mode habituel d'agir des humains, indiquent et révèlent
nécessairement une « vertu » divine. C'est une confirmation éloquente
et par les faits de l'excellence miraculeuse reconnue à la doctrine prêchée par Jésus.
-------------------------
Citations et réflexions
« Une
partie de ces vérités (du christianisme) avait peut-être été soupçonnée par certains
sages de l'Antiquité; mais c'est de l'Evangile que date leur pleine, lumineuse
et large révélation. Les écoles païennes marchaient à tâtons dans la nuit, s'attachant aux mensonges (et aux
erreurs comme aux vérités dans leur route de hasard. Quelques-uns de leurs
philosophes jetaient parfois sur les objets de faibles lumières qui n'en
éclairaient qu'un côté et rendaient plus grande l'ombre de l'autre. De là tous
ces fantômes créés par la philosophie ancienne. Il n'y avait que la sagesse
divine qui pût substituer une vaste et égale clarté à toutes ces illuminations vacillantes de la sagesse
humaine. Pythagore, Epicure, Socrate, Platon, (Aristote); sont des flambeaux;
le Christ = c'est le Jour! »
Victor
Hugo (Cromwell)
« Toutes
les vérités sont en lui (le christianisme), et nous ne faisons que balbutier,
sous d'autres formes, en les lui empruntant, les notions parfaites de Dieu et
de morale que son divin Auteur a enseignées à l'humanité »
Lamartine
(La chute d'un Ange)
« Ce qui
place la Religion chrétienne à part de
toutes les autres c'est tout ensemble la sublimité de son dogme, la perfection
de sa morale, la pureté et la puissance expressive de son culte; et c'est,
enfin, la correspondance intime qui existe entre ces trois choses »
Ch.
Cristiani
« Le
christianisme est parfait; les hommes sont imparfaits. Or, une conséquence
parfaite ne peut pas sortir d'un principe imparfait.
Le
christianisme n'est donc pas venu des hommes. S’il n'est pas venu des hommes,
il ne peut être venu que de Dieu.
S'il est venu
de Dieu, les hommes n'ont pu le connaître que par révélation.
Donc le
Christianisme est la Religion révélée. »
Chateaubriand
(Le Génie du christianisme)
« N'est-ce
pas le moment de me demander si, moi, jeune chrétien, j’ai bien une
connaissance suffisamment personnelle et approfondie de la doctrine chrétienne
= Dogme, morale et spiritualité ? C'est-à-dire une culture religieuse
suffisante.
Sans doute,
mon christianisme ne doit pas être un simple recueil de formules et de lois: Il
doit-être avant tout une vie profonde et intime. Mais cette vie ne sera
solide et féconde que si ma Foi est alimentée et mon comportement est dirigé
par la nourriture doctrinale indispensable. Cette nourriture, je dois la rendre
mienne et me l'assimiler par l'étude sérieuse, docile et personnelle, et par la
réflexion. »
Ch.
A. Texier
6ème
Argument apologétique = La
surnaturelle conservation de la doctrine préchée par Jésus.
A - Le
fait
1° /Malgré les attaques de toutes
sortes centre la Doctrine
sainte, celle-ci a traversé les siècles sans altération substantielle ni
durable. Les hérésies ont toujours été combattues lorsqu'elles se sont
manifestées à l'intérieur de l'Eglise et, tôt ou tard, la vérité a été
rétablie; voire même plus clairement explicite après l’erreur manifeste.
2° / Malgré
la disproportion énorme entre les moyens humains et puissants utilisés par les
ennemis pour attaquer la Doctrine d'une part, et par l'Eglise pour se défendre,
d'autre part, la Vérité révélée a toujours triomphé de tout et de tous. Car la
force de ses moyens était alors et demeure toujours la force surnaturelle
et providentielle de Dieu.
3° / Malgré les exigences, humainement si souvent
rébarbatives et déroutantes, voire même rebutantes, de la Doctrine révélée,
l'Eglise n'a pas substantiellement modifié
l'enseignement reçu de la Révélation.
Certes, le
souci - trop humain - de. certains hommes d'Eglise d'attirer quantité de
sympathisants par une pastorale aussi dangereuse que vague, et faisant bon
marché de certains points doctrinaux exigeants, a pu - et peut encore de nos
jours - mettre en danger la connaissance objective et saine des vérités
doctrinales; mais, tôt ou tard, le rétablissement a été fait (à l'occasion des divers conciles doctrinaux, en
particulier); ou, pour ce qui est des erreurs d'une certaine pastorale actuelle
et qui se voudrait moderne, le rétablissement se fera un jour ou l'autre, d'une
manière ou d'une autre.
B - L’explication du fait
Le
caractère humainement surprenant et
inexplicable de ce maintien de la Doctrine malgré toutes les traverses,
oppositions et risques "d’usure" qu'elle a connus, révèle le
caractère miraculeux et donc divin de cette conservation fidèle. Or Dieu ne
peut pas favoriser quelque chose qui ne soit pas agréée de Lui. Donc la
doctrine chrétienne vient manifestement de Dieu.
Et quoi d'étonnant à tout
cela si l'on se rappelle la réflexion - promesse de Jésus à ceux à qui Il a remis Son enseignement = « Voici que Je serai avec vous jusqu'à la consommation des
siècles »
7ème argument apologétique
La surnaturelle propagation du christianisme
A - Réflexions
° L'assistance divine miraculeuse à la religion du Christ
a continué et continue à se faire sentir. Elle se manifeste, en premier lieu par
sa surnaturelle conservation, comme nous venons de le voir rapidement
ci-dessus, et ensuite par sa propagation rapide et constante.
° Cette propagation est un fait historique indiscutable,
et dès le début et alors que les persécutions les plus acharnées et expéditives
battaient leur plein de moyens mis en œuvre.
° Certes, l'argument de
la propagation de la Doctrine chrétienne - comme d'ailleurs celui de sa
conservation intègre - ne peuvent pas, à eux seuls, unis ou séparément, être
des arguments suffisants pour convaincre un esprit exigeant de la véracité
certaine du christianisme et donc de son origine divine. Mais ces deux
arguments s'ajoutent harmonieusement au faisceau formé par tous les autres
motifs de crédibilité, et ils viennent heureusement comme pour les confirmer et
les renforcer dans leur valeur probante.
B - Le fait de la diffusion historique du
christianisme
1° - Propagation et extension aux points de vue numérique
et géographiques =
a) Au 1er siècle = Dès le début, le Christianisme devient
presque universel. Le jour même de la Pentecôte, ce sont trois mille hommes
("sans compter les femmes et les enfants") qui se convertirent et furent
baptisés par Pierre. Or ce jour-là, il y avait à Jérusalem quantité d'étrangers parmi les juifs eux-mêmes
établis à l'étranger. Et St. Marc précise (en 16,20) ; « Ils prêchent
partout ». St. Paul, lui, (en 1ère aux Corinthiens, au chap. 6)
mentionne que les chrétiens constituent déjà de son temps « une multitude
immense, sur toute la terre, jusqu'aux extrémités du monde ». Et des
groupes compacts de chrétiens l’accueillent, en 68, dans les synagogues.
En ce premier siècle, le christianisme est assez
fortement établi en Palestine, en Asie Mineure, en Syrie, et en Occident :
à Rome, en Grèce en Macédoine; quelque peu en Espagne.
Pline le jeune écrit = « Beaucoup (de chrétiens), de
tous rangs, et de tous âges, de tous sexes, dons les villes, les villages et
les campagnes; c'est une contagion !... »
Tacite, de
son côté, écrira depuis Rome que « Ils constituent une multitude
immense ». Enfin, Sénèque, rapporte = « Les vaincus (= les chrétiens
martyrisés) ont imposé la loi à leurs vainqueurs ! »
b) Au
deuxième siècle = Les témoignages se multiplient. Les plus intéressants sont
ceux de Polycarpe, disciple de St. Irénée de Lyon, lui-même disciple de st Jean
l'Evangéliste, et qui prétend (=Polycarpe) avoir connu « des chrétiens ce
toutes les parties du monde ». C'est le païen Coecilius qui gémit sous
l'effrayante propagation du christianisme ». Or, à cette époque de 178, c’est la persécution terrible de Marc-Aurèle qui
sévissait et faisait de très nombreuses victimes.
Durant ce
deuxième siècle, au point de vue géographique, le christianisme a gagné
certaines régions de l'Afrique, la grande Grèce, la Germanie, la Gaule et plus
profondément l'Espagne.
c) Au
troisième siècle = Ce sont, les textes fameux de Tertullien et d'Origène, qui,
dès le début du troisième siècle, nous enseignent : « Nous ne sommes
que d'hier et cependant nous remplissons tout : vos cités vos campagnes,
vos tribunes, vos décuries, le palais, le Sénat, les places publiques »;
« nous formons presque 1a majorité dans chacune de vos cités » écrit
Tertullien.
Origène, lui,
s'exprime avec plus de pondération, parce qu'il écrit en historien et en
savant; mais ii affirme que le christianisme est déjà fortement ancré et
puissant dans le monde de ce temps-là.
d) Au
quatrième siècle = A ce moment-là, le christianisme triomphe presque partout.
La conversion de l'Empereur Constantin fut un résultat plutôt qu’une cause de
l'expansion du christianisme.
Le
christianisme de l'Etat ne devint possible que parce que l'empire avait déjà
pratiquement été gagné à la cause des chrétiens. A partir de 313, le
Christianisme sera aidé par la protection, impériale.
N.B. Si le
christianisme fut, à l'origine surtout, la religion, des « petites
gens », elle ne fut cependant jamais une religion de classes. St. Paul
signale, certes, qu’il n'y eut que peu de « sages », de
« puissants » et de « nobles » parmi les chrétiens. Mais il
y eut ensuite des philosophes et des savants, comme Paul lui-même, Sergius
Paulus, Denys l'Aréopagite, le Sénateur Acilius Glabrion (mis à mort par Domitien).
Au deuxième
siècle, l'école d'Alexandrie fournit toute une quantit6 de savants et
d'enseignants.
Donc; des
humbles, des « petits », des « effacés »; mais aussi des
« intellectuels » et des savants peuplent, assez vite, les rangs des
chrétiens.
C - Le
caractère surnaturel de la diffusion du christianisme.
A l'historien
objectif et compétent, cette diffusion en expansion et en profondeur apparait
comme inexplicable humainement. On ne peut conclure à un fait miraculeux lorsqu'on étudie quelque peu les
circonstances en lesquelles le christianisme s'est développé = De nombreuses et fortes causes de destruction et de
disparition étaient réunies, dès le début; et c'est, tout le contraire qui
s'est produit.
S'il y eut
des causes humaines, ici ou là, de succès de cette religion - et cela est vrai
- elles sont cependant bien loin de suffire pour expliquer le caractère
universel et qualitatif de cette diffusion du christianisme.
Ni le
judaïsme (4.000.000 de juifs, au 1er siècle, dans l’Empire), qui
devint persécuteur aussitôt après avoir été - involontairement, d'ailleurs -
précurseur du christianisme.
Ni la
conquête romaine, qui l'aide, certes, par la civilisation et la langue;
mais elle ne peut pas motiver ni expliquer cette expansion. Très vite, au
contraire, Rome devint persécuteur, matériellement très puissant et humainement
efficace; et cela pendant trois siècles, et dès le début.
Ni les
aspirations religieuses du temps n'expliquent cette expansion du
christianisme. Elles existaient alors, dans certaines âmes, vers le surnaturel;
mais ces aspirations étaient notablement assouvies et déformées par, les cultes
orientaux et leurs rites, mystérieux, voire diaboliques.
Inversement,
le Dogme chrétien (=ensemble des vérités stables et inchangeables), face
aux souples et faciles théologies de l'Orient, se présentait comme une rebutante
austérité. Il enseignait le monothéisme (= un seul Dieu) alors
couramment confondu avec l'athéisme qui faisait regarder comme impies les
disciples du Christ et les rendait odieux.
D'autre part,
ce même Dogme prêchait un Dieu crucifié, et se couvrait, de ce fait et aux yeux des non chrétiens, de ridicule. Ce double
point ce vue faisait « le scandale des païens » et n'était donc pas
de nature à les attirer
au christianisme.
De même que
l'Eucharistie et les autres mystères chrétiens étaient aussi singulièrement
déconcertants pour les intelligences païennes.
Mais c'est
surtout dans sa morale que le christianisme allait trouver la cause de ce qui
aurait dû provoquer sa ruine = la fraternité des hommes prêchée par le
Christ, renversait les idées du monde antique.
L'obligation de la pureté des mœurs était
particulièrement dure en ces temps où les cultes impurs, venus d'Asie avaient
donné une espèce de considération et de consécration religieuse à la débauche sexuelle. La pureté chrétienne des mœurs
exigeait, au contraire, un véritable héroïsme, propre à rebuter plutôt qu’attirer les gens de ce temps-là et de
ces pays-là.
L'acte de
profession du christianisme entraînait une foule de sacrifices journaliers
dont, à distance, nous ne pouvons très bien nous faire une idée de ce qu'ils
représentaient pour les gens de ce temps-là = Privation des théâtres, des jeux
publics, des diners, de certaines visites amicales, parce que tout s'accompagnait
habituellement de pratiques idolâtriques. En un mot, se faire chrétien,
c'était, accepter de se retrancher du
monde, de sa famille, briser bien des affections et des amitiés...
Il faut noter
aussi que le Christianisme, pour se diffuser si rapidement et en une telle
profondeur comme il l'a fait en période si difficile, n'a cependant pas disposé
de ressources ni de secours susceptibles d'expliquer et de motiver soin
expansion : Dans leur grande majorité, les Apôtres étaient des gens sans
connaissances intellectuelles profondes, ni étendues. Ils n'avoient aucun
prestige, aucune popularité, aucun talent intellectuel. Ils n'étaient que
d'humbles pêcheurs du lac, de simples travailleurs; des gens
« obscurs » du petit peuple.
Donc, bien
loin d'être épaulé, pendant les trois premiers et décisifs siècles de son
existence par des chefs d'état ou des hommes politiques influents, le
christianisme a été, tout au contraire, persécuté par les
« puissants » de ce temps-là; tandis que les chrétiens ne disposaient
d'aucune arme humaine = ni armée, ni diplomates, ni influences politiques ou
territoriales. Et adhérer au christianisme, en ce temps-là; c'était même
accepter la condamnation à mort.
Ce n'est que
bien plus tord que des chefs d'états se convertiront, n'adoptant le christianisme
qu'une fuis que les peuples l'auront accueilli largement.
A vue
humaine, le destin d'une religion si combattue que le fût le christianisme
était totalement compromis et sans avenir.
En conclusion
logique =
Face à ce
constat historique, on peut dire que puisque le Christianisme a rencontré en
lui-même (St. Paul parle de « faux frères ») et autour de lui des obstacles qui, humainement, devaient le tuer; puisque le grain semé par
le Christ n'a pas été étouffé malgré toutes ces conditions réunies pour y
parvenir, mais s'est au contraire prodigieusement développé, ne faut-il pas
conclure qu'une intervention divine, seule, a pu le protéger et l'aider ?
Ne faut-il
pas admettre que Dieu a positivement et nécessairement aidé les premiers
propagateurs de l'Evangile? pourtant si notoirement insuffisants par
eux-mêmes !
Par ailleurs,
contrairement à d'autres
religions qui sont des religions de peuples ou de races (Bouddhisme, judaïsme,
Islamisme...) le Christianisme fut, tout de suite une religion mondiale
ayant en elle même de quoi satisfaire et séduire à la fois l'âme rêveuse des Orientaux, l'âme artiste des Hellènes, l'âme
pratique des Romains, et l'âme inculte des Barbares
De tout cela,
on ne peut conclure raisonnablement que le fondateur du Christianisme ne peut
être que Dieu Lui-même...
-------------------
8ème Argument apologétique
La
surnaturelle conservation du Christianisme
A)- Réflexion
=
Compte tenu de ses exigences et des attaques dont il fut l'objet
de l'extérieur et de l'intérieur, le christianisme était humainement voué à l'échec.
Cette
conservation du christianisme dans sa pureté et son intégrité doctrinale au
milieu de tant d'embuches de toutes sortes et de diverses provenances ne peut
vraiment pas s’expliquer humainement.
Il a donc fallu une aide spéciale de Dieu pour cela.
Doctrine de
perfection morale et de sacrifices, le christianisme est en lutte constante et
ouverte contre ce qui fait le fond de la nature humaine déchue et perverse quant
à ses tendances mauvaises et ses
passions.
De plus, si
le christianisme a connu et connaît en son sein des ministres de génie et des
saints, il y a eu - et il y a toujours- des moments de son histoire où le
dérèglement a sévi ou sévit
dans les membres de sa Hiérarchie ou de ses enfants.
B)- Un
constat historique =
Ainsi, St.
François de Sales parle du clergé de son temps en faisant allusion au fait
qu'il se laissait aller à la corruption.
Les hérésies
ont maintes fois déchiré l'Eglise et provoquant des discordes parmi les
fidèles. Schismes d'Orient, puis d'Occident...
Des sectes
multiples et diverses se formèrent et qui tentèrent maintes fois de briser
l'unité primitive = Manichéens, Ariens, Nicolaïtes, Eutychiens, etc...
Puis
l'invasion musulmane, qui apportait une religion séduisante pour la nature dans
les facilités qu'elle accorde et par les agréables promesses, aurait pu et même
aurait dû balayer le christianisme; surtout si l'on se rappelle les moyens.
violents de contrainte utilisés pour « convertir » les non-croyants
en Islam.
Ce fut
ensuite la renaissance païenne du XVIème siècle et le Protestantisme.
Puis ce fut
la philosophie révolutionnaire des Francs-maçons, au XVIIIème siècle,
particulièrement dirigée, par sa laïcité officielle, contre l'Eglise
catholique. Cela se prolongea durant le XIXème siècle par les attaques des
sociétés secrètes.
De nos jours, après le Nazisme athée, c'est le
matérialisme marxiste et le socialisme qui sévissent de diverses manières dans
le monde entier par la subversion, par des philosophies politiques, ou par les gouvernements ou par des syndicats.
Sans oublier
le Modernisme, plus subtil et plus dangereux que les autres doctrines
philosophico-politiques parce que se voulant conciliant avec le christianisme,
alors qu'il le dénature inévitablement.
Toutes ces
doctrines, partant ou aboutissant au rejet de Dieu ou à Sa relativisation, ont
finalement un aboutissement identique = le bonheur terrestre, la facilité, les plaisirs, le confort en tout et
partout, l'argent, les honneurs, les loisirs, la jouissance des biens
terrestres avant tout et par-dessus tout; et tout = à tout prix, voire à n'importe quel prix...
C) - Caractère
surnaturel de cette résistance aux oppositions et sa portée apologétique.
On ne peut
vraiment pas expliquer le maintien du Christianisme dans son intégrité
doctrinale à travers tant d'obstacles sans une intervention de Dieu peur
protéger constamment la doctrine enseignée comme révélée par Dieu.
Or Dieu ne
peut pas intervenir pour soutenir une doctrine fausse ! Donc la doctrine
chrétienne prêchée fidèlement et constamment par l'Eglise catholique est et ne
peut être que la vraie doctrine religieuse.
Et Jésus
avait bien promis qu'il en serait toujours ainsi, lorsqu’il dit à Ses Apôtres = « Je serai avec vous jusqu' à la fin des temps ! »
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Citations et
réflexions
« Nommez-moi
les grands hommes de l'histoire: sages, législateurs, conquérants, et je vous
expliquerai par des causes humaines les succès humains. M'expliquerez-vous humainement
Jésus-Christ et Son triomphe?
Ici = toutes influences naturelles font défaut :
Les passions
? = Dans Sa vie, Il les immole; dans Ses
institutions, Il les rejette.
La science ?
= Il l'exclut. C’est ainsi que les premiers Apôtres de Sa doctrine sont pris,
non pas dans des écoles mais dans des... barques de pêcheurs.
Le pouvoir ?
= Il le dédaigne, déclarant Lui-même que Son royaume n'est pas de ce monde.
La force ? = Il la condamne. Il lui demande l'épreuve, la honte, la
mort; jamais la puissance.
La force des
idées ? = Il n'en tient pas compte. Il heurte
de front celles qui dominent le monde. Et Il ne leur oppose que la folie de la
Croix.
La popularité
? = Il meurt réprouvé par l'opinion de
beaucoup et au milieu des blasphèmes et de la haine des déçus,
Et cependant
Il triomphe. Comment expliquer cela si Jésus-Christ n'est pas Dieu ?
Delaplace
---------------
« Voyez
que cette Eglise, née dans les opprobres et parmi les contradictions, chargée de
la haine publique, persécutée avec une fureur inouïe, premièrement en
Jésus-Christ qui était son chef, et ensuite en tous les membres = environnée d'ennemis, de faux-frères... attaquée encore
plus violemment par le dehors et plus dangereusement divisée au dedans par les
hérésies... avec sa doctrine (humainement) rebutante et dure à pratiquer dure à entendre, impénétrable à l'esprit, contraire aux sens,
ennemie du monde dont elle combat toutes les maximes, et qui cependant demeure
ferme et inébranlable !...
Vous voyez
que Pierre n'a pas cessé d'enseigner les peuples et de confirmer ses frères...
Que toutes les hérésies qui ont osé s'élever contre la science de Dieu ont
senti leurs têtes frappées par les anathèmes dont elle n'ont pas pu soutenir la
force... que cette Église ne se diminue jamais d’un côté sans qu'elle ne
s’étende de l'autre; en sorte que, dans sa vieillesse, si toutefois elle peut
vieillir, elle qui est immortelle, elle soit aussi féconde que jamais et
demeure toujours au-dessus de la ruine qui menace les choses humaines. »
Monseigneur
Bossuet
(Sermon
pour le jour de Pâques 1681)
9ème argument apologétique
Les martyrs
chrétiens
La
propagation et la conservation miraculeuse du christianisme étaient
accompagnées d'un autre miracle moral supposant donc l'intervention
approbatrice de Dieu = La force morale héroïque et la constance prodigieuse,
inexplicables humainement, des très nombreux martyrs.
Une fois le
fait rigoureusement constaté, il faudra bien lui trouver une explication
suffisante, et déterminer sa portée apologétique.
A.- Le fait historique
° Les
chrétiens ont effectivement donné au monde les premiers véritables martyrs.
° De plus,
c'est un très grand nombre de chrétiens qui ont subi le martyre et qui,
après des tortures atroces et variées, ont donné leur vie plutôt que de renier
leur Foi.
° Il est à remarquer déjà que
Notre-Seigneur avait annoncé à Ses Apôtres
qu'ils auraient à subir des persécutions sanglantes « On vous livrera aux
tribunaux... etc... » et « S'ils ont traité ainsi le ‘bois vert’,
(Jésus) à plus forte raison traiteront-ils (les
persécuteurs) mal le bois sec (les Apôtres et chrétiens) ! »
Le fait
historique se prouve par =
1°/ Les
textes nombreux d'écrivains chrétiens (Eusèbe, Lactance) et païens (Tacite,
Pline, Dion Cassius, Marc-Aurèle, Suétone, et Celse) qui parlent expressément
d'une « multitude immense de martyrs », de « torrents de
sang » parfois « cent en un jour et en un lieu." Et tout cela se
reproduisant à périodes
régulières pendant deux cent cinquante ans.
Il est avéré
que sous l'Empereur Trajan dix mille gladiateurs périrent au cours des mêmes
fêtes = Les Romains faisaient jeu et bon marché du sang répandu = C'est déjà là
un point historique. De plus, rien n'était plus apte à soulever la haine et les violences, en ces temps-là, que
les discordes religieuses et politiques. Dès lors, on ne peut pas s'étonner que
les Romains se soient acharnés sur les chrétiens, la question religieuse étant,
à Rome surtout, liée à la question
politique.
Les chrétiens
furent alors les bienvenus pour fournir, gratuitement, de la matière vivante
aux jeux des cirques et des arènes. On les regardait comme des ennemis publics
parce qu'ils refusaient de s'asseoir au culte national ; et on propageait
contre eux les plus affreuses calomnies.
B.- Le caractère surnaturel du
comportement des martyrs.
- Ceux qui
souffraient le martyre étaient de toutes conditions.
« Maîtres
et serviteurs, riches. et pauvres, hommes, femmes, enfants, vieillards, nobles, soldats, philosophes, savants et
ignorants = tous rivalisaient d'ardeur pour
confesser la Foi de Jésus-Christ » écrit l'éminent historien Paul Allard.
On trouve dans les rangs des
martyrs =
odes Papes = Saint Pierre, St. Lin, St. Clément, St. Marcel.
odes Évêques = St. Ignace d'Antioche, St. Irénée de Lyon, St Janvier,
St. Polycarpe.
odes Prêtres
et des Diacres = St. Laurent,
St. Vincent.
odes gens de
familles impériales = Flavius
Clément, Flavia Domitilia.
odes lettrés
comme le philosophe St. Justin.
odes médecins =
Côme et Damien.
odes soldats = St. Victor et les quarante martyrs de Sébaste. St.
Maurice.
odes
patriciennes comme Ste. Cécile.
odes esclaves
comme Ste. Blandine.
odes femmes,
comme Ste. Félicité de Rome, et Ste. félicité et Ste. Perpétue de Carthage.
odes jeunes
filles et fillettes, comme Ste. Catherine et Ste. Agnès.
odes jeunes
garçons, comme St. Tarcisius.
odes
vieillards, comme St. Pothin.
- Il est à
remarquer que la conduite et le comportement de ces martyrs chrétiens dans
leurs supplices fut, la plupart du temps, d'un héroïsme qui ne peut pas
s'expliquer sans un secours spécial de Dieu.
- Les
supplices qu'ils supportaient étaient les plus divers et souvent les plus
cruels et les plus raffinés qu'on pût imaginer; déportations, travaux forcés
aux mines, flagellations, chevalets, fouets de flagellation sanglante, croix,
lances rougies au feu, huile bouillante, brasiers ardents, noyades, pâture aux
bêtes furieuses ou féroces, glaive du bourreau, etc...
Et cependant, la plupart endurent ces
souffrances' en faisant preuve des vertus les plus héroïques =
Patience,
calme, douceur, humilité, courage, maîtrise de soi, sans orgueil ni fanatisme,
liberté d'âme et entrain, charité pardonnant aux bourreaux et aux persécuteurs,
joie, même, de souffrir pour le Christ. Aucune frénésie, aucun fanatisme, aucun
orgueil.
Car ce
n'était pas le désir des honneurs ou des richesses qui pouvait faire se
comporter de la sorte les martyrs. C'était le contraire qui leur était
assuré !... Tandis qu'on leur offrait richesses, situations
agréables et honneurs s'ils abjuraient leur Foi.
D'après leurs
propres témoignages et déclarations, ce qui soutenait de la sorte les martyrs,
c'était Dieu. Et c'était Dieu qui les soutenait et leur donnait ainsi la force,
surhumaine vraiment, de souffrir ainsi pour Lui.
Cette force
héroïque et cette constance dans le comportement des martyrs vraiment
chrétiens, ne peuvent être que d'origine miraculeuse.
En effet, il n’est pas dans la nature de l'être humain de
supporter de la sorte tant de brutalités, sans réagir ou sans faiblir. Les lois
ordinaires font, dans ces cas-là, agir les suppliciés différemment; sauf s'ils
ont proportionnellement un motif particulièrement élevant et une raison
supérieure de supporter patiemment les maux endurés.
C.- Valeur
apologétique du martyr
A noter ici
qu' on ne peut pas affirmer, « a priori », qu' une religion pour
laquelle on meurt soit vraie par le fait-même. On peut, en effet, mourir pour
une religion ou pour des idées fausses (Ex = les Vaudois, les Albigeois, Protestants, Nihilistes, Anarchistes, etc...
qui se sacrifièrent ou acceptèrent courageusement le martyre pour une cause
parfois mauvaise ou fausse, ou d’importance relative.)
Mais nous
disons ici que le martyr chrétien prouve la divinité du christianisme non pas
parce qu'il est un témoin en faveur d'une idée, mais en témoignage d'un fait.
En effet, on peut se tromper sur une idée ou une cause à défendre. La bonne foi n'exclue pas l’erreur, ou
l'illusion due à une déficience mentale. Tandis que dans le cas des martyrs qui
acceptent le sacrifice en raison de l'existence de faits précis qu’ils ont
eux-mêmes vécus (comme ce fut le cas pour les Ap6tres et les disciples de
Jésus) ou qu'ils ont appris de témoins sûrs, il y a témoignage de bien plus
grandes signification et valeur.
Or, ces faits
en faveur desquels témoignent les martyrs et qui furent miraculeux (= les
miracles de Jésus, dont Sa Résurrection en particulier) et prouvent Sa divinité
et celle de Sa doctrine. Dès lors, le témoignage du martyr constitue un
argument, indirect mais réel, en faveur du christianisme.
Précisons
encore =
La première
génération des martyrs fut celle des Apôtr8s et des disciples de
Jésus. Or, ces derniers avaient vu de leurs
yeux, entendu de leurs oreilles et « touché de leurs mains » les
miracles de Jésus et Son enseignement. Leur mort signifiait donc que les
paroles et les actes du Christ étaient tels qu'ils nous les ont rapportés et
pour le témoignage desquels ils sont morts. Et s'ils n’avaient pas été
absolument sûrs de ce qu'ils croyaient et racontaient, ils se seraient
expliqués; ils auraient démenti ; ils n'auraient surtout pas donné leur vie
sans rien dire. Or, nous savons que c'est le contraire qui s 'est produit de
leur part.
Ils furent
donc martyrs au sens étymologique du terme, c'est-à-dire témoins, et témoins
héroïques.
La deuxième
génération témoigne dans le même sens; et ainsi de suite.
Pascal avait
raison d'écrire = « Je crois les
histoires dont les témoins acceptent de mourir pour porter témoignage. »
On a vu avec
quelle tranquillité d'esprit, quel calme, et même quelle joie surnaturelle
parfois, les martyrs chrétiens allèrent à la mort. Il y a vraiment dans la manière avec laquelle ils sont allés
vers les souffrances et la mort, quelque chose de manifestement surhumain et
qui décèle l'intervention divine. Cela n'est pas aussi psychologiquement
spectaculaire que dans le cas du miracle, mais est tout de même inexplicable
humainement.
Comment expliquer
autrement que par une grâce particulière que tant d'hommes, de femmes et
d'enfants, qui avaient la possibilité d'y échapper, aient pu supporter
si courageusement de longues et terribles tortures, puis la mort ?
Que des êtres
humains fanatisés par une idée affrontent courageusement la mort, n'est pas une
chose impossible. Mais que de faibles natures (= femmes, vieillards, enfants),
dans des circonstances tragiques, telles que des exécutions des uns devant les
yeux des autres, avec à tout moment, la possibilité largement conseillée et
récompensée d'y échapper, aient préféré la mort ignominieuse = cela ne peut absolument pas s'expliquer chez des gens
dépourvus d'exaltation fanatique.
- Par
ailleurs, face à ces chrétiens martyrisés, bien des geôliers, des soldats et
des bourreaux se convertirent. Ces convertis comprenaient alors
clairement qu'il y avait, dans l'attitude et la constance des martyrs, une
force divine s'ajoutant à un motif surnaturel qui les faisaient se comporter de
la sorte.
Quel qu'en serait
le prix qu'ils auraient eux-mêmes à payer = ils allaient à la Foi chrétienne qui
inspirait tant d'héroïsme aux martyrs.
-----------------
La force
apologétique du martyr réside dans le fait que, étant un véritable miracle
moral, il (= le martyr) prouve la divinité du christianisme et de son fondateur.
En effet,
c'est pour demeurer fidèles à Jésus-Christ
que les martyrs acceptent les souffrances et la mort. C'est aussi pour porter
témoignage de la véracité de Ses miracles et de Ses dires, en même temps que de
ses agissements sur terre.
Et comme par
ailleurs, il est impossible de supporter humainement tant de souffrances sans
habituellement faiblir, Dieu soutient manifestement les martyrs. Il s'engage
donc ainsi en faveur de Celui dont les Martyrs entendent porter témoignage = Jésus.
Donc = Tout ce que Jésus a dit et enseigné, vient de Dieu et peut être tenu pour tel.
--------------------
VALEUR DES EVANGILES EN TANT QUE SOURCES HISTORIQUES
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Puisque c'est
spécialement dans les Évangiles que nous sont présentés la personnalité et le
message de Notre-Seigneur, il est opportun et même nécessaire de procéder, en
annexe de ce cours d'apologétique, à une étude critique (au moins sommaire, mais tout de même, précise) de ces
documents que sont les Évangiles.
On appelle
ÉVANGILES quatre récits consignant les principaux événements de la vie de
Jésus-Christ, ainsi 1"'111P, les enseignements qu'Il a donnés au monde.
Au sujet de
ces Évangiles, trois questions se posent :
1.
Quels sont
leurs auteurs? Qui les a composés, et à quelle époque?
2.
Le texte que,
nous avons; vient-il tout entier de ces auteurs, ou bien a-t-il subi des
altérations?
3.
Les faits
rapportés dans les Évangiles sont-ils historiques ?
En résumé, ce
sont là les trois questions de l'authenticité, de l'intégrité et
de l'historicité (ou véracité) des Évangiles qui sont posées à notre esprit critique, et aux quelles il faut-donc répondre clairement et
sûrement.
I.- L’AUTHENTICITE des
Évangiles.
Un livre est
dit authentique lorsqu'il a été composé par l'auteur auquel on
l'attribue, et à l'époque qu'on
lui assigne.
Nous allons
voir que les livres appelés Évangiles selon St. MATTHIEU, St. MARC, St. LUC et
St. JEAN ont bien été composés par ces personnages, qui furent des Apôtres (=
Évêques) ou des Disciples (= partisans) du Christ ou des Apôtres.
Deux sortes
d'arguments apportent cette preuve:
A) Arguments externes :
Ce sont des
témoignages extérieurs à ces écrits eux-mêmes et provenant d'autres ouvrages,
manuscrits ou monuments. Ils constituent les preuves les meilleures et les
arguments les plus importants.
D'ailleurs,
même si nous n'avions pas de témoignages explicites, nous pourrions dire aux adversaires de cette authenticité
des Evangiles: « Nous, chrétiens, nous sommes dans la situation du
propriétaire qui sait d'où il tient les biens qu’il possède et qui est sûr de
son droit ; depuis dix neuf siècles nous connaissons les auteurs des
Évangiles ; c'est à vous, qui les niez, de démontrer que nous avons
tort ; il ne faut pas inverser les rôles ! » (Abbé de Broglie).
Ce
raisonnement, dit argument de prescription, et calqué sur le droit civil, est
très sérieux: possession vaut titre.
Mais il y a
d'autres preuves plus positives: ce sont les témoignages incessants et unanimes
provenant de toutes les parties du monde ancien : des chrétiens et de leurs
ennemis eux-mêmes, et qui affirment tous l'authenticité des Évangiles.
Voici, dans
l'ordre ascendant quelques-uns de ces témoignages:
- Au IVème siècle:
L'historien
Eusèbe (Asie), l'Empereur Constantin (Rome ,et Orient), St. Jérôme dont la
documentation et la compétence en matière d'Ecriture-Sainte sont, remarquables
et qui, par ses voyages réunit les traditions de l’Orient et de l'Occident.
- Au IIIème siècle :
-a) Les
Catholiques: Origène, Prêtre d' Alexandrie (Égypte) érudit de premier ordre,
atteste « que les quatre Évangiles sont reconnus comme, authentiques dans
toute l'Église ». Il les dit avoir été composés : le 1er par st. Matthieu,
d'abord Publicain (=collecteur d'impôts) puis devenu Apôtre et qui le publia en
langue hébraïque pour les Juifs convertis au Christ. Le 2ème par St. Marc qui l’a rédigé d’après
les enseignements de St. Pierre. Le 3ème
par St. Luc, écrit pour les Gentils (= gens étrangers au peuple juif) et que St. Paul approuva.
Enfin le 4ème par Ste Jean, le très apprécié de Jésus,
Tertullien, de Carthage, cite les auteurs des Évangiles
en leur attribuant effectivement ces ouvrages.
b) De la part des non-Catholiques: Porphyre, philosophe
gréco-alexandrin, cite les Evangiles sans en contester l'authenticité.
- Au IIème siècle :
a) Les Catholiques : St. Justin, philosophe romain
converti, cite les noms des Évangélistes et dit d'eux: « Ce sont deux
Apôtres et deux Disciples ».
Le "Canon de Muratori", parchemin mutilé
découvert à Milan dans la bibliothèque ambrosienne et
datant de 170-190, donne, dans la liste des ouvrages acceptés par l'Église
Catholique, les deux derniers Évangiles, qu'il appelle 3° et 4°, avec les noms de leurs auteurs. On reconnaît, par
ailleurs, que, dans la partie mutilée, il parlait aussi des deux premiers.
Clément d'Alexandrie (Égypte) cite explicitement les
auteurs des quatre Évangiles, en donnant, comme Origène, son disciple et
successeur, des détails sur eux.
Ste Irénée fait de même : Évêque de Lyon, après un
séjour à Rome, originaire d'Asie Mineure, il avait été jusqu'à l’âge de 15 ou
20 ans, disciple de St. Polycarpe ; lequel l'était de St. Jean l'Évangéliste. C'est donc un témoin de diverses
contrées et d'une époque très proche de celle du Christ. Or, voici ce qu'il
écrivait vers 180 : « Parmi les Hébreux, Matthieu mit par écrit dans leur
propre langue l'Évangile, pendant que Pierre et Paul prêchaient à Rome et fondaient l'Église. Après leur départ, Marc,
disciple et interprète de Pierre, mit aussi par écrit la prédication de Pierre.
A son tour, Luc, compagnon de Paul, publia un
livre: l'Évangile prêché par celui-ci. Enfin Jean, le disciple du Seigneur
Jésus, celui qui reposa sur Sa poitrine (à la Cène eucharistique), donna aussi
son Évangile, tandis qu’il résidait à
Éphèse,
en Asie ».
b) Les Hérétiques: parmi eux, Marcion reconnaît les
auteurs des Évangiles; mais il tronque les textes en sa faveur. Basilide et
Valentin acceptent les Évangiles comme authentiques et s'en servent.
c) Le païen Celse fait de même.
- Au 1er siècle :
Durant ce siècle et dès le début du second, donc
jusqu'aux origines, on trouve encore des témoignages nous assurant de
l'existence des évangiles : donc de leur authenticité.
St. Clément, Pape en 95, témoigne dans une lettre aux
Corinthiens.
Nous trouvons aussi un manuscrit intitulé "La
Doctrine des Apôtres" et datant de 80 à 100 selon les rationalistes
eux-mêmes.
St. Ignace, martyre, Évêque d'Antioche, atteste de même.
St. Polycarpe, Évêque de Smyrne, disciple direct de St.
Jean l'Évangéliste, et son ami Papias, Évêque d'Hiérapolis et également
disciple de St. Jean, et dont le témoignage explicite en faveur de
l'authenticité est d'une grande valeur.
A noter que : près des Évangiles authentiques,
canoniquement et universellement connus et reconnus comme tels, existent des
Évangiles appelés "Apocryphes" et qui nous apportent, à leur manière,
une confirmation : soit parce qu'on a voulu leur attribuer comme auteurs les
Apôtres ; et c’est donc à l'imitation
d'autres Évangiles qui existaient donc déjà. Soit parce que l'Église primitive
les a rejetés ; et, de ce fait, cette
attitude de l'Église manifestait qu'elle réservait une valeur d'authenticité à
d'autres Évangiles.
B)Arguments internes:
Ces arguments internes nous sont fournis par un examen
consciencieux et sans parti-pris des Evangiles eux-mêmes qui nous renseignent
sur leurs auteurs.
En étudiant attentivement et scrupuleusement le contenu,
le style, et diverses autres particularités, on obtient ainsi,
par le texte-même, des renseignements sur :
a) le pays des auteurs: Ce sont des Juifs ; du
moins, trois d'entre eux.
En effet, leur langue est soit l’hébreu (St.
Matthieu), soit un grec fortement teinté d’hébraïsme (St. Marc et St. Jean). Seul, le troisième Evangile fait
exception et est écrit en Grec plus littéraire. Par ailleurs, leur langue, qui
reste celle du peuple, révèle, pour les trois mêmes, qu'ils ne sont, ni
lettrés, ni philosophes, mais des hommes du peuple et d'origine sémitique.
Les détails historiques (généalogies) et géographiques
(descriptions du pays, des mœurs, des idées, des monnaies) sont
caractéristiques de la Judée.
b) leur époque: On voit que les auteurs ont été eux-mêmes
témoins oculaires des événements qu'ils rapportent, ou qu’ils les tiennent de témoins
oculaires : Ils connaissent parfaitement l'état des choses antérieur à la ruine de, Jérusalem (qui eut lieu en 70 après
Jésus-Christ). Mais ils ne signalent à aucun
moment cette ruine comme étant accomplie, alors qu'ils rapportent la prophétie
que Notre-Seigneur a faite à ce
sujet. Donc, ces Évangiles (= les
trois premiers) sont d'une composition antérieure à cette date. Le quatrième, celui de St. Jean, date de 80 à 100.
c) La personne des Évangélistes: De l'examen du texte
évangélique, on peut déduire les conclusions suivantes :
• Le premier Évangile a été composé :
- Par un Juif. Or, St. Matthieu, désigné comme auteur,
était Juif.
- Pour les Juifs, car il se place à leur point de vue. Son idée dominante est celle-ci: Jésus
est le Messie prophétisé et annoncé par les Écritures. Presque à chaque page il
répète : « Ainsi s'accomplit la parole du Prophète... »
• Le deuxième Évangile a été écrit :
- Par un Juif : On le voit par des citations et des
descriptions typiquement hébraïques dans leur style d'expression.
- Par un disciple de St. Pierre car les souvenirs touchant le Chef des Apôtres y
abondent; même ceux qui sont à son
désavantage et que lui seul pouvait connaître et rapporter dans sa prédication.
- Pour des Romains, à l'intention
desquels l'auteur donne toutes les précisions utiles sur les coutumes juives
ignorées d'eux. Il emploie aussi dans son grec des formules voisines du latin
qu'ils comprendront mieux.
L'idée dominante est celle-ci : Jésus, Dieu-fait-homme et
roi, est bien le Messie. Cette idée est bien
faite pour attirer l'attention de ce peuple qui se disait roi de l'univers. Or,
toutes ces caractéristiques correspondent à ce
que la Tradition nous dit de St. Marc : Juifs d'origine et secrétaire de St.
Pierre qu’il accompagne à Rome.
·Le troisième Évangile a pour auteur :
- Un grec d'origine ; car sa langue est pure, sans
hébraïsme.
- Un médecin: il décrit les miracles en se servant de termes
techniques.
- Le même auteur que celui des Actes des Apôtres ;
car les dédicaces des deux ouvrages se font suite. De plus, le style en est le
même.
- Un disciple de St. Paul : Les ressemblances de doctrine
sont frappantes par leurs nuances entre le troisième Évangile et les Épîtres de
St. Paul.
- Quelqu'un qui écrit pour des païens convertis en
insistant sur l'universalité du salut des âmes pour les gens d'origine
non-juive (= les Gentils) aussi bien que pour les
Juifs : Doctrine chère à St.
Paul. C’est aussi l'Évangile de la miséricorde. Toutes ces caractéristiques
désignent clairement St. Luc, médecin grec et compagnon de st. Paul et auteur
des Actes des Apôtres.
• Le quatrième Évangile enfin a été composé :
- Par un Juif d’origine : Mêmes raisons que celles
énoncées ci-dessus.
Témoin de la vie de Jésus et Son ami intime, c'est ce
disciple que Jésus appréciait particulièrement et qui a reposé sur Sa poitrine
durant la Ste. Cène, qui atteste la vérité de ce récit, et qui l'a écrit.
Toute la Tradition reconnaît St. Jean comme auteur du
quatrième Évangile. De plus, on retrouve beaucoup d'idées, de façons de
s'exprime, de formes de style et de tendances identiques à ce que l'on constate, en ces mêmes caractéristiques, dans
l'apocalypse et les Épîtres de St. Jean : C'est l'Évangile de l'amour de Dieu
pour nous et du nôtre pour Dieu, en même temps que celui du Verbe-fait-Chair.
Conclusion et confirmation
Les Évangiles sont donc authentiques. Les innombrables
témoignages et le texte lui-même le prouvent clairement et manifestement.
On en a, d'ailleurs, une confirmation dans les aveux des
adversaires qui se contredisent entre eux ; lesquels ont attendu... 18
siècles pour prétendre éclaircir, si loin des événements et en partant d'idées
préconçues, ce qu'admettaient, dès l'origine-même, tous les écrivains
contemporains des faits.
2.-
L’INTÉGRITÉ des Évangiles
Ce paragraphe a pour but de montrer qu'il n'y a pas eu
d'altération essentielle dans le texte des Évangiles. Il n'existe aucune
variante sur le Dogme ou sur la substance des faits rapportés par
les Évangiles.
A - Le texte des Évangiles n'a pas pu être altéré :
Trois choses s'opposent à cela :
·La diffusion extrême des manuscrits dans un temps très restreint.
Cette diffusion très rapide et très large produisit un grand nombre
d’exemplaires, rendant donc impossibles, après coup, des modifications
semblables dans tous les manuscrits : Un seul ou quelques-uns modifiés
révéleraient la fraude.
·De plus, le zèle et la piété des Apôtres et des Chrétiens
envers les Écritures Saintes empêchaient toute fraude : Pour eux, altérer, si
peu que ce fut, c’aurait été profaner la Parole de Dieu.
Sur ce point, nombreuses sont les recommandations de St.
Jean dans son Apocalypse; de St. Paul à son disciple Timothée: « Gardez le
Dépôt (de la Foi) ! » Réclamations aussi contre les changements faits
par les Hérétiques (Marcion) et contre toutes modifications même minimes : Un
Évêque reproche à un autre d'avoir remplacé le mot "grabat" par le
mot "lit".
·La vigilance hostile des Juifs, des Païens, des
Hérétiques et de tous les adversaires des Chrétiens qui exerçaient une
surveillance très active: Ces gens-là n'auraient pas laissé passer sans rien
dire une altération de quelque importance, afin de pouvoir accuser les
Chrétiens par la suite.
B - De fait, le texte des Évangiles n’a pas été
altéré:
·Et tout d'abord, ce serait à ceux qui nient l'intégrité
d’en apporter la preuve. Or, c'est le contraire qui se produit.
·Les Rationalistes n'ont pas de preuves à apposer, pas de
témoignages sérieux à alléguer. Ils ne présentent que de simples suppositions
gratuites pour essayer d'éliminer quelques passages qui les gênent par leur
contenu trop clair (miracles ou enseignements). Ces passages sont, d’ailleurs,
peu nombreux et secondaires en Apologétique.
·Au contraire, les Chrétiens présentent des preuves
éclatantes :
- Existence de plusieurs manuscrits très anciens (: le
Sinaïcus, le Vaticanus), versions latines et syriaques entièrement conformes à
notre texte actuel de la Vulgate (=traduction de la Bible par St. Jérôme)
datant du IVème siècle.
- Conformité de tous les manuscrits entre eux sur les
points essentiels, et conformité absolue de presque tous, même sur les points
secondaires. C'est là une preuve qu'ils sont conformes à l'original, étant
donné le grand nombre et la diffusion très large des manuscrits depuis
l'origine du Christianisme, comme depuis l'origine des premiers Écrits
inspirés.
- Un fait relativement nouveau et très intéressant est la
découverte des « papyri », fragments très anciens des Évangiles,
conformes au texte actuel. Certain d'entre eux remonte aux premières années du
deuxième siècle. Il contient des passages de l'Évangile selon St. Jean.
Découvert en Égypte, il est à Londres. Enfin, encore plus récemment, la
découverte, à Qumram, près de la Mer
Morte, de manuscrits dits « Manuscrits de la Mer Morte », ajoute
encore au crédit de l'authenticité de divers textes bibliques, en particulier
d'Isaïe
En conclusion, on peut dire qu'ils n'y a pas eu
d'altération dans le texte, ni du temps des Apôtres, ni depuis ; car la fraude aurait été
impossible pour les motifs que nous avons dits.
C - La véracité des Évangiles
:
Les faits
rapportés dans les Évangiles sont vrais. Ces livres constituent une véritable
histoire, et non une épopée ou une légende.
Preuves
Il ya deux
preuves principales de cette valeur historique.
I.- Époque et
mode de composition des Évangiles
a)Les quatre
Évangiles ont été composés peu de temps après les faits qu'ils relatent:
Les trois
premiers Évangiles ont été composés dans l'espace de vingt ou trente ans à partir des faits qu'ils rapportent. Le quatrième, celui
de St. Jean, l'a été durant les dernières années du 1er siècle, et par un témoin
oculaire encore vivant. Or, une légende ou une épopée ne peut se constituer
qu'un certain temps, parfois un ou plusieurs siècles, après l'événement qui en
est le point de départ. Il faut, en effet, donner à l'imagination le temps de former ou d'enjoliver,
d'embellir et... de déformer très souvent ; comme il faut donner aux
témoins oculaires le temps de disparaître...
b)Les Évangiles
ont été composés à la manière
d'une histoire rapportant des faits précis, non pas par une amplification
légendaire de récits sans importance morale, mais, au contraire, par recueil
minutieux d'événements connus et de conséquences morales graves.
St. Luc, par
exemple, l'affirme dans son prologue: « D'après ce que m'ont transmis ceux
qui, dès l'origine, en furent les témoins oculaires, j'ai résolu, moi aussi,
qui me suis rendu compte de tout depuis le début avec exactitude, de t'en
écrire l'histoire suivie, excellent Théophile, afin que tu reconnaisses la
solidité des enseignements que tu as reçus de vive voix. »
2.- La valeur des témoins
a)Les
Évangélistes sont des témoins qui ne se trompent pas. Ils ont la science de ce
qu'ils rapportent.
• Deux
Évangélistes, Ss. Matthieu et Jean, sont des témoins oculaires : « Nous
L'avons vu et touché », disent-ils au sujet de Jésus.
Deux autres
sont des disciples des Apôtres : St. Marc, disciple de St. Pierre ; et St.
Luc, disciple de St. Paul. Ils résument leur prédication et écrivent sous leur
contrôle immédiat.
• Tous les
Apôtres furent lents à se laisser
convaincre et ne se rendaient que devant la claire évidence: ce qui se
comprend, car, sur le plan humain, ils n'avaient rien à gagner, mais au contraire tout à perdre,... y compris leur propre vie, qu’ils donneront tous de différentes manières pour
témoigner précisément de la véracité du Christianisme. Il est à noter que maintes fois Notre-Seigneur leur reproche leur
lenteur à croire: C'est, en fait, une garantie.
Ils
rapportent des faits concrets, sensibles, matériels et donc faciles à constater, contrôler et, par ailleurs, extraordinaires
& enfin d'une grande importance pratique. On peut, dès lors, bien
considérer qu'ils y auront porté grande attention
b)Les
Évangélistes ne nous trompent pas: ils ont la véracité.
• Ils
n'auraient pas pu nous tromper, car il leur était impossible de concevoir
l'Évangile, merveilleuse doctrine si éloignée de leur mentalité ignorante et
temporelle qui attendait, par exemple, un Messie socialement et politiquement
libérateur et conquérant ; doctrine très élevée, inimaginable par ces
esprits rustres: cette doctrine contient, en effet, des dogmes dépassant la
raison humaine même affinée par l'étude, et au-dessus de la raison (sans aller
contre cependant), ce qui présente à cet égard un caractère miraculeux : Non, vraiment, des hommes sans
instruction comme l'étaient les Évangélistes, ne pouvaient pas trouver cela.
• De plus, quand bien même l’auraient-ils
voulu les Évangélistes n'auraient pas pu
faire accepter et faire adopter le christianisme s'il eût été de leur invention,
et donc sans signes surnaturels montrant bien son origine divine
• Il est
manifeste, par ailleurs, que les Évangélistes n'ont pas voulu tromper leur
monde. Leur sincérité se prouve:
- par le
naturel, la simplicité, la précision dans l'exposé des faits: pas d'emphase
pour en imposer ; pas de dissimulation de leurs défauts ; on sent, à chaque pas, par la netteté des détails, les témoins
oculaires qu'ils furent.
- Par le ton de la certitude de leurs exposés de la
Doctrine reçue du Seigneur :
Ils considèrent les faits comme admis par tous et sans
contradiction réelle.
- par les aveux convergents des adversaires eux-mêmes :
le Juif Josèphe Flavius et le païen Celse, par exemple, citent les miracles de
Jésus et les considèrent comme tels. J.-J. Rousseau lui-même disait: « Ce
n'est pas ainsi qu'on invente. Jamais des auteurs juifs ou païens n'auraient
trouvé ni ce ton, ni cette morale. L'Évangile a des caractères de vérité si
grands si frappants, si parfaitement inimitables, que l'inventeur en serait plus
étonnant que le héros. »
De tout ce qui précède, il est manifeste que les
Évangiles sont véridiques en ce qu'ils rapportent et apprennent de Jésus.
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Les trois premiers
Évangiles et le quatrième (de St. Jean)
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On appelle parfois les trois premiers Évangiles "les
Synoptiques".
Cela vient de ce qu'ils ont été composés sur un même
plan. On peut mettre leur texte sur trois colonnes parallèles et obtenir ainsi
une vue simultanée (: en grec: synopsis) sur la vie et les dires de
Notre-Seigneur. C'est là le résumé par écrit des prédications orales des
Apôtres.
Or, le quatrième Évangile, celui de Ste Jean, est composé
suivant un autre plan, Il insiste davantage sur le ministère de Notre-Seigneur
en Judée, plutôt que sur celui de Galilée, comme le font les autres ; et
il met en pleine lumière la divinité de Jésus, que les Synoptiques proclamaient
aussi, mais en l'énonçant simplement.
Les travaux des spécialistes en Écriture-Sainte (= les
Exégètes) ont montré de façon qui ne fait aucun doute que :
- Non seulement il n'y a aucune contradiction réelle
entre les récits des trois premiers Évangiles et le quatrième ; mais
encore que :
- St. Jean, dernier survivant des témoins oculaires de
Jésus, a voulu, en écrivant son Évangile, compléter les récits des trois
premiers Évangiles sur les événements laissés par ceux-ci dans l'ombre, et
mettre en lumière les doctrines attaquées par les premières hérésies.
- De plus, en y regardant de plus près, les enseignements
donnés par les Synoptiques et par St. Jean concordent de telle façon qu’ils se
confirment mutuellement dans la plus parfaite harmonie.
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Les autres sources
écrites de la Révélation chrétienne
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Une démonstration analogue à celle faite pour les Évangiles pourrait être réalisée
pour les "Actes des Apôtres" (écrits par St. Luc et racontant la vie
des tout premiers temps de l'Église naissante), les Épîtres de maints Apôtres,
et l' « Apocalypse » (écrit par St. Jean l’Évangéliste).
Après des efforts parfois acharnés en sens contraire, la
critique rationaliste elle-même a été obligée de revenir sur tous les points
essentiels et raisonnables qui sont les positions catholiques.
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RÉFLEXIONS DIVERSES
LES ÉVANGILES SONT DES TÉMOIGNAGES
par Mr. le Chanoine Cristiani
« Nos preuves sont celles que toute l'Histoire revendique.
Il s'agit de faits qui ont été publics. Des foules entières les ont vus. Jésus
Lui-même a confié l’avenir de Sa révélation, de ce que nos contemporains
appellent volontiers d'un mot qui leur semble sans doute moins compromettant
‘Son message à des témoins’ : les Apôtres ; lesquels disent à ce sujet: ‘Ce que nous avons vu et entendu.’
Mais pour nous qui sommes hors de portée de leur voix
humaine, comment ce témoignage subsiste-t-il ? par des écrits. Les
principaux -non les seuls- sont les quatre Évangiles. Ils sont signés, c'est-à-dire ayant pour origine des auteurs identifiés et connus, et d'une
identité irréfutable, qui furent les principaux témoins d'événements divins et
humains tout à la fois qui ont changé
la face spirituelle de l'univers terrestre: ce sont St. Matthieu, St. Marc, St.
Luc et St. Jean.
Il n'y a certainement pas, dans tout le domaine de
l'histoire, de procès qui ait été soumis à une vérification aussi prolongée que
celui de la vie du Christ.
On peut même dire que voilà bientôt vingt siècles qu'il
dure.
On constate alors que, d’un côté, il y a l'opinion
traditionnelle, sans cesse confirmée par les nouvelles découvertes, les
démonstrations neuves et se présentant sous forme de chaîne ininterrompue,
depuis les Apôtres et les Évangélistes, sans une lacune, sans une contradiction
sérieuse, sans une hésitation.
Tandis que, de l'autre côté, les adversaires de la
véracité des Évangiles ne s'additionnent pas. S'ils nient la valeur historique
des Evangiles, ils ne nient pas moins la valeur des systèmes qui ont précédé le
leur, et ainsi de suite.
Il se dégage, entre la fixité et la solidité de la thèse
catholique, l'aisance avec laquelle elle peut répondre aux difficultés, aux
chicanes que chaque siècle lui oppose et les perpétuelles variations des
critiques incrédules, leurs contradictions, leurs impuissances, une impression
irrésistible. »
Ch.
Cristiani.
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« Voyez les livres des philosophes avec leur pompe:
Qu'ils sont petits à côté de celui-là (= l'Évangile)! Se peut-il qu'un livre, à la fois si sublime
et si sage, soit l'ouvrage des hommes? Se peut-il que celui dont il fait l’histoire ne soit qu’un homme lui-même?
Dirons-nous que l'histoire des Évangiles est inventée à plaisir? Ce n’est pas ainsi qu'on invente ; et les faits
de Socrate dont personne ne doute sont moins attestés que ceux de Jésus-Christ.
Il serait plus inconcevable que plusieurs hommes d’accord
eussent fabriqué ce livre, qu'il ne l'est qu’un seul en ait fourni le sujet.
Jamais des auteurs juifs n'eussent trouvé ce ton, ni cette morale ; et
l'Évangile a des caractères de vérité si frappants, si parfaitement
inimitables, que l'inventeur en serait plus étonnant que le héros. »
J.
J. Rousseau.
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PENSÉES, RÉFLEXIONS, MAXIMES et IDÉES-FORCE
corroborant ou éclairant certains points de la Morale et
de l'Apologétique
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1. C'est bien
peu de chose que l'homme, et tout ce qui a fin est peu de chose...
Ma vie est de
80 ans environ; prenons-en cent: Qu'il y a eu de temps où je n'étais pas! Qu'il
y en aura où je ne serai plus! Et que j'occupe peu de place dans ce grand abîme
du temps ! Je ne suis rien. Et ce petit intervalle de mon existence
n'est pas capable de me distinguer du « néant » où il faut que
j'aille. (Bossuet.)
2. Les
hommes, n'ayant pu guérir la mort, se sont avisés, pour se rendre heureux, de
n'y point penser. C'est tout ce qu'ils ont pu inventer pour se consoler.
(Pascal)
3. Le 1er
Septembre 1926, on réveille, au petit matin, le condamné Passerache pour le
conduire à la guillotine; « On m'exécute?
Mais alors, où vais-je aller maintenant ? »
4. La force de l'homme est petite; nul
de ses projets n'aboutit complètement. Sa courte vie n'est que peine sur peine;
et la mort, l'inévitable mort pend au-dessus de lui, inévitablement. (Simonide)
5. La
jeunesse angoissée tourne vers nous ses regards parce qu'elle aspire vers une
synthèse intellectuelle qui donnera un sens et un ordre à toute sa vie. Tant qu'il n'y aura pas de réponse
définitive et adéquate aux questions: Quel est le sens de ma vie, le sens de la
douleur, de la mort ?, on gardera l'impression de voir le sol se dérober sous
les pieds. (Pie XII, 21 nov.1946)
6. La soif
d'exister davantage fait le fond de l'angoisse humaine, de notre angoisse
vitale. Jamais cette soif d'être et cette angoisse du néant n’ont été plus
violents que de nos jours. Elles s'expriment par la ruée présente vers toutes
les formes de pensée et d'art matérialistes et existentialistes. (R. Levesque)
7. Le
problème de la vie consiste essentiellement dans la contradiction violente,
incompréhensible et douloureusement sentie qui existe entre la vie telle
qu'elle est et la vie telle que l'homme la désire. Ce qui distingue l'homme de
l'animal, c'est précisément que la vie constitue pour l'homme un problème. On
peut dire qu'il n'est véritablement homme que le jour où ce problème lui
apparaît et se pose à lui. (L.
Sullerot)
8. Pourquoi
vous obstinez-vous à vous enquérir
d'où vous venez et où vous allez ? Vous ne saurez jamais un mot de tout cela.
Laissez-là ces chimères: Ces problèmes sont une maladie; le moyen d'en guérir,
c'est de n'y pas penser. (Littré; qui s'est converti au moment de mourir...)
9. Le
problème de la vie? Je n'y pense
qu'une fois par an. J'y ai pensé hier; repassez dans un an... (A. Karr)
10. Sur la tombe de combien de gens pourrait-on écrire ces mots: « Ici
repose quelqu'un gui n'a jamais su
pourquoi il vivait... ( Bopp)
11. Le
désarroi où sont plongés les hommes vient de ce que le soir ils ne savent pas
pourquoi ils' se sont levés, et pourquoi demain ils recommenceront.
(P.Doncoeur)
12. La plupart des hommes n'ouvrent les yeux qu'une
seule fois: Au moment de la mort... Et on s'empresse de les leur refermer! ...
(H. Bordeaux)
13. Ce furent, je le dis maintenant franchement, la crise
de l'adolescence et la honte de certains aveux qui me firent renoncer à mes habitudes de
piété. Bien des hommes qui sont dans ce cas conviendraient s'ils étaient
sincères, que ce qui les éloigna d'abord de la Religion ce fut la règle sévère
qu'elle impose à tous au point de vue
des sens et qu'ils n'ont demandé que plus tard, à la raison et à la science,
des arguments métaphysiques qui leur permettent de ne plus se gêner. (F.
Coppée)
14. Mon expérience de onze ans d’internat de Lycée et
celle de mes quatre années d'Ecole Normale m'ont montré que, dans la plupart
des cas, le jeune-homme cesse d'être catholique pratiquant moins pour des
raisons d'ordre intellectuel que pour des motifs d'ordre moral. C'est parce
qu'il n'a plus le cœur pur qu'il se détourne de Dieu et qu'il se refuse à ces
règlements de comptes que sont les confessions et surtout la communion. (J. Guiraud)
15. Ce recul intellectuel dans la croyance en Dieu est
ordinairement la conséquence d'un déchet moral. Sous l'influence d'une passion
on en arrive à désirer que Dieu ne soit pas, et, sous l'action de ce
désir, on finit par se persuader que Dieu n'est pas. (Duplessy)
16. L'homme, en se détachant de la foi, se détache surtout
d'une chaîne à ses plaisirs. Je n'étonnerai aucun de ceux qui ont traversé les études de
nos lycées en affirmant que la précoce impiété des libre-penseurs en tunique a
pour point de départ quelque faiblesse de la chair insurmontée et accompagnée
d'une horreur orgueilleuse de l'aveu au confessionnal. Le raisonnement - quel
raisonnement !- arrive ensuite et fournit des preuves à l'appui d'une thèse de
négation acceptée d'abord pour les besoins de la pratique. (P. Bourget)
17. L'histoire de Saint-Augustin, l'Africain, se répète
pour chacun de nous: La perte de la foi coïncide avec l'éveil des sens. Ce
n'est pas la raison qui détourne de Dieu l'adolescent, c'est la chair.
L'incrédulité ne fait que fournir des excuses à la vie nouvelle qu'il mène. (L.Bertrand)
18. Un fils peut bien renier sa mère : Il ne cesse pas
pour autant de lui être biologiquement uni. Ainsi, loin de la maison paternelle
et devenus pour elle des étrangers, ces incroyants entendent encore, sans s'en
rendre compte peut-être, l'écho de cette hérédité chrétienne qui, bien souvent
dans leurs résolutions et dans leurs actions, les préserve de se laisser
complètement dominer et guider par des idées fausses
auxquelles ils adhèrent. (Pie XII, le 1er sept. 1944)
19. Dieu ne peut qu’être Lui-même présent dans toute
inquiétude qui Le cherche ; et on ne Le cherche que parce que Lui-même, au
fond du cœur, oriente celui-ci. (R. Schwob)
20. L'objection est courante et facile: « Des gens
intelligents et instruits soutiennent le contraire de ce qu'affirme la Religion
catholique; ils sont donc dignes d'attention ! ». Mais cela ne change
rien au problème posé, ne met pas dans l’embarras, sauf celui qui raisonne
ainsi ; car celui-ci doit lui-même réfléchir et apporter la réponse au
problème. Au reste, le Catholicisme ne perd pas, de nos jours - tout au
contraire - son attrait parmi les humbles Comme chez les intellectuels, comme
le prouvent des milliers de conversions qu'il enregistre chaque année : En
Angleterre, on compte de 15 à 20 mille le nombre des conversions annuelles. Aux U.S.A.,
l'Eglise Catholique est passée de 16 millions en 1916 à 32 millions et plus en
1965. Et parmi les contemporains, nombreuses sont les conversions importantes
ou retentissantes, dont celles de : Claudel, Rivière, Ghéon, Lavallière, du
Bos, Huysmans, Retté, Baring, Leyvraz, Chesterton, Psichari, Jammes, Mlaritain,
Bergson, Dwelshauwers, Joergensen, Péguy, Nicole, Dom Lou, Doroty Day,
Arnod Lunn, Pierre Dupouey, Sigrid Undset, Camelli, Pierre Van der Meer de
Walcheren, Dom Bruno Destrée, Wallace, Max Jacob, Dom Bède Camm, Clara
Shéridan, Papini, de Foucauld, Cohen, Garry Cooper, Verkade, Schwob, Charles
Nicolle, Graham Greene, Vladimir Chika, Alexis Carrel, Joseph Lhotte, Daniel
Sargeant, Pierre Termier, Bourget, Herriot, Lecomte du Nouy, Evelyn Waugh,
Gabriel-Marcel, etc...
21. Moi,
c'est pour comprendre que je suis Catholique (J. Rivière)
22. Si je n'étais pas Catholique de conviction, je
voudrais l'être rien que pour, d'un balcon, regarder ces idées modernes,
malades et anémiées. (P. Bourget)
23. Pourquoi
je suis Chrétien ? : Parce que je sens que l'aventure humaine débouche sur
autre chose qu'un creux désespoir, une creuse interrogation ou une creuse
insouciance. (G. Thibon)
24. La vérité est si obscurcie en ces temps, et
le mensonge si établi qu'à
moins d'aimer la vérité on ne saurait la connaître. (Pascal)
25. Le secret des caractères énergiques, c'est
l’énergie des convictions. Là où les principes ne commandent plus, la volonté
se tourne au gré de l'intérêt. (E. Caro)
26. Faites tous les jours quelque chose sans autre
raison sinon que vous préféreriez ne pas le faire, de sorte que lorsque
surviendra l’heure terrible de la détresse, elle ne vous trouve pas sans
énergie. (W. James)
27. Ce qu'il
y a de terrible quand on cherche la vérité, c'est que parfois on la trouve. (P.
Sertillanges)
28. Il Y a
une sœur et un frère que Dieu créa inséparables : la Vérité et
l'inconvénient ; et je ne crois pas qu' à cause du frère, il soit bon d'étrangler la sœur. (Lamennais)
29. La difficulté, ce n'est Pas de commencer, mais de
recommencer. Il n'y a que ceux qui recommencent qui achèvent. (O. Pirmez)
30. N'ayez pas peur des échecs ; Le premier est
nécessaire, car il exerce la volonté. Le second peut être utile. Si vous vous
relevez du troisième, vous êtes un homme. (R. Bazin)
31. Notre
sincérité doit consister â renouveler
sans cesse notre effort vers la sincérité. (Abbé Flory)
32. 0 homme
vain! Drapé d'un peu d'autorité, tu joues devant les cieux de si grotesques
comédies que tu ferais pleurer les Anges ! (Shakespeare)
33. Organiser scientifiquement l'humanité, tel est le
premier et le dernier mot de la science moderne. Il est indiscutable que la
raison, après avoir organisé l'humanité, organisera Dieu. (Renan)
34. Le vrai
savant n'hésite pas à déclarer que
ses méthodes ne suffisent pas à donner satisfaction à toutes les aspirations de
l'âme humaine. (M. Lecornu de l'Académie des Sciences)
35. Quels que
soient, dans l'avenir, les progrès de l'algèbre et de l'analyse, les grands
problèmes de l'existence de Dieu et de l'immortalité de l'âme échapperont
toujours à leurs formules. Le plus grand
géomètre du monde n'en sait pas plus long sur ces questions qu'un élève de
l'école primaire. (E. Goursat,
Professeur à l'Université de Paris)
36. La
Science est aussi un cimetière d'hypothèses. (Chan. Lemaître)
37.
Impossibilité do remonter aux causes premières: existence même et harmonie des choses, mystère de la pensée; et de
la vie; mystère partout : Quelles raisons pour la Science de proclamer son
ignorance! (Georges Claude, Ac. des Sciences)
38. Toutes les sciences confinent à l'inconnaissable; toutes
sont plaines d'énigmes, insolubles pour la plupart; toutes sont évocatrices du
mystère, bien plus qu'explicatrices (P. Termier)
39. L'on connait bien les lois de la chute des corps, mais
non la raison vraie du mouvement. Voyant que tout se passe comme si,
réciproquement, les masses s’attiraient, on attribue gratuitement à la matière,
sous le nom de pesanteur ou de gravitation universelle, une mystérieuse
propriété attractive analogue à la propriété dormitive de l'opium. On peut en
dire autant de la chaleur ; de la lumière, de l'électricité, etc...
Désespérant de jamais découvrir l'essence intime des phénomènes, la raison
humaine, pour les expliquer, forge des hypothèses et dissimule, sous le mirage
des mots, son incurable ignorance. (Ch. Lallemand, de l'Ac. des Sciences)
40. J'ignore ce que le monde pense de mon travail ;
mais, pour moi, dans toutes mes recherches scientifique, je n’ai jamais été
qu'un enfant qui joue sur la plage. Quelquefois, peut-être, j'ai trouvé un
caillou plus rond, ou un coquillage plus joli que n'en trouvaient mes
compagnons : mais l'océan de la, vérité est toujours resté un mystère à mes
yeux. (Newton)
41. A chaque question que lui pose l’expérimentateur, la,
Science donne bien une réponse; mais cette réponse soulève, à son tour, vingt
problèmes nouveaux. La Science est, avant tout, une école de modestie et de
sincérité. (A. d'Arsonval; prof. au Collège de France)
42. Quelque loin que la Science pousse ses conquêtes, son
domaine sera toujours limité; c'est tout le long de ses frontières que flotte le mystère; et plus ces frontières
seront éloignées, plus elles seront étendues. (R. Poincaré; Récep. à l’Académie
Française)
43. Sur le pourtour si étendu des sciences actuelles, les
questions se posent en un nombre prodigieux que chaque pas en avant accroît
d'une façon affolante. Chaque découverte suscite plusieurs points
d'interrogation, et la réponse chacune de ces questions ne peut amener qu'une multitude de questions nouvelles. (Joly)
44. Le sens du mot « mystère » ne saurait se
restreindre au domaine religieux
: Il est de mise toutes les fois qu'en remontant les causes, la, logique et
l'expérience cessent de donner satisfaction à l'esprit: L'axiome, notion scientifique d'intuition, tout
comme le mystère religieux. Dans l'une et l'autre voie d'exploration, il faut,
au départ, commencer par un acte de foi. (M. Desgrez, Prof. de chimie
biologique à l'Université)
45. Le mystère éclaire à sa façon, comme un plan d'ombre
dans une eau-forte. Il souligne les clartés; il localise l'obscurité... En
dépit de nos prétentions, nous ne faisons, psychologues, cosmologues ou
métaphysiciens, que brasser du mystère. Bien aveugle qui ne le voit pas ! (P.
de Sertillanges.)
46. Heureusement qu'il Y a des mystères dans la Religion
! S'il n'y en avait pas, je me méfierais: Je craindrais
qu'il n'y ait là qu'une construction artificielle de l'esprit humain. Le
mystère me rassure: Il est la marque de Dieu. (Ch. Nicolle)
47. Le mystère
n'est pas un mur où l'intelligence se brise : C'est un océan où l’intelligence
se perd. (G. Thibon)
48. Une
religion sans mystère, cela me fait penser à une annonce que j'ai lue dans les journaux : « Vin sans raisin ».
(de Goncourt)
49. Dans le mystère, ce n'est pas le manque, mais l'excès
de lumière qui empêche notre intelligence humaine de voir. (xxx)
50. Beaucoup de science permet à l'homme de découvrir sa
vaste ignorance. (Young)
51. Il y a entre l'image que la science peut nous fournir
d'un homme et de la réalité de cet homme, la même différence qu'entre un plan
soigné de petite ville et la vie intime de ses habitants. (Lecomte du Nouy)
52. Ce n'est certainement pas l'homme qui est la cause de
l'ordre du monde. Il ne met même pas l'ordre dans son propre corps, puisque le
pouvoir de son intelligence ne s'étend pas à la création ni même au fonctionnement
de ses organes. (Sullerot)
53. L'œil et l'aile d'un papillon suffisent pour écraser un
athée (Diderot)
54. On regarde comme un génie celui qui trouve un des secrets
de la nature... Serait-il donc déraisonnable d'admettre que si tant
d'intelligence s'affirme dans ces simples découvertes, il n’en a fallu aucune
pour présider à l'établissement de lois si compliquées et si harmonieuses ?... (Lesêtre).
55 Où que j'étende les bras, je nage dans la splendeur de
Dieu (P. Claudel)
56. Quand un rayon de soleil entre dans une pièce,
lui-même ne se voit pas. Ce qu’on voit n'est que la danse des poussières de
l'air qui reçoivent et nous révèlent sa lumière : Ainsi la clarté pure de la
Pensée créatrice n'apparaît qu'indirectement dans la danse des choses. (P. de Sertillanges)
57. Tout homme exerce l'affirmation de Dieu, même celui qui
la refuse ; comme tout homme affirme la vérité, même celui qui dit :
« Il n'y a pas de vérité ». (P. de Sertillanges)
58. Toute marée dénonce au-delà des nuages un astre vainqueur
: L'incessante marée des âmes est-elle seule à palpiter vers un ciel vide? (Fr.
de Curel).
59. Le cœur de l'homme a été à l'origine blessé d'un trait
qui partait de l’infini. Nul ne guérira de cette blessure que Celui qui l'a faite
(Mgr. d'Hulst).
60. Tu m'as fait pour Toi, Ô mon Dieu ; et mon cœur
est inquiet tant qu'il ne s'est pas reposé en Toi. (St. Augustin) .
61. Le monde est régi par une Intelligence infinie. Plus
j'observe plus je vois cette
Intelligence qui rayonne derrière le mystère des choses. Je sais qu'on ne manquera pas de m'en railler. Très peu m’en
soucie. On m'arracherait plutôt la peau que la croyance en Dieu ... Dieu ? ...
: Je n’y crois pas: je LE vois.
(Marconi).
62. Tout homme de science sait qu'il est des mystères
insolubles. Seule la croyance à un Etre supérieur - croyance qui requiert notre
obéissance - nous donne le courage d'aborder vaillamment l'étude des secrets de
la vie. (Marconi).
63. C'est pour avoir étudié et réfléchi beaucoup que j'ai gardé une foi de
Breton. Si j'avais réfléchi et étudié davantage, j'en serais venu à une foi de Bretonne! (Pasteur).
64. Ce sont mes travaux-mêmes qui m'ont ramené à Dieu et
à la Foi. (Becquerel, Radiologue)
65. Puisqu'aussi bien l'intelligence et la science ne peuvent
rien savoir des choses profondes de la vie, ce n'était pas la peine de
s'écarter de la vieille tradition. Et, pour moi, j'y reviens; et je n'ai aucune
peine à m'incliner devant le Maître.(Charles Nicolle, au moment de sa
conversion).
66. Les sciences, dans leur ensemble, disposent l'esprit
à reconnaître que Dieu existe... Le savant, quelle que soit sa science
spéciale, est mieux préparé qu'un autre homme à reconnaître que tout être
observé est immobile, causé, contingent, composé et imparfait, ordonné et
multiple. Il lui est donc plus facile qu'à l'ignorant de s'élever à l'idée d'un
Etre qui est immobile, non causé, nécessaire, simple et parfait, ordonnateur
unique de toutes choses... C' est dans ce sens que les sciences conduisent à
Dieu. C'est dans ce sens que l'on a pu dire que le monde physique est le
sacrement de Dieu. (P. Termier).
67. Nous savons tous qu’il existe des domaines de l'âme
qui échappent à toute loi de la physique. Dans notre quête nostalgique de Dieu
notre âme s'élève et tend vers la réalisation d'une tendance profonde de notre
nature.
La justification de cette tendance se trouve en
nous-mêmes, dans cet élan puissant qui s'éveille, dans notre conscience, à une lumière intérieure oui nous vient de Dieu. La science
ne peut mettre en doute cette justification (Sir A.S. Eddinton, astr.)
68. Mon grand secours c'est que, depuis mon enfance, s'est
solidement enracinée en moi la croyance inébranlable en la Toute-puissance et
la Toute-bonté de Dieu ... La Religion et la Science ne s'excluent pas, comme certains le croient ou le craignent de nos jours ;
mais elles se complètent mutuellement. (Max Planck, physicien).
69. Si quelqu'un dit que le Dieu unique et véritable,
Créateur et Seigneur, ne peut être connu d’une façon certaine par les lumières
naturelles de la raison, au moyen des choses qu'Il a faites, qu’il soit
anathème ! (Concile du Vatican I).
70. Dieu peut être connu, et par conséquent aussi
démontré avec certitude, par la lumière naturelle de la raison, au moyen des
choses qui ont été faites, c'est-à-dire par les ouvrages visibles de la
création, comme la cause par les effets (St. Pie X).
71. Quelle plus grande absurdité qu'une fatalité
matérielle et aveugle qui aurait produit des êtres intelligents! (Montesquieu).
72. C'est en vain qu'au spectacle des instincts
merveilleux de l'insecte, on s'efforce de ne trouver là que des concordances
fortuites ; ce n'est pas avec le hasard que s'expliquent de semblables
harmonies (Fabre, entomologiste).
73. Il est aussi absurde de rapporter le système du monde à
des lois physiques, sans tenir compte du Moi ordonnateur, que d’attribuer la
victoire de Marengo à des combinaisons stratégiques sans tenir compte du
premier Consul.
74. Il Y a l'athée dilettante qui va en sifflotant,
satisfait de s’être débarrassé des chimères, et ne s'apercevant pas qu'il a
fait de la terre une solitude où l'on n'entend plus que des gros rires, des
plaintes et des hurlements (de Sertillanges).
75. La
sensualité tente le cœur du désir qu'il n'y ait pas de DIEU pour qu’il n’y ait
ni frein ni juge. Voilà pourquoi tant de défections se produisent chez les
adolescents ; voilà pourquoi la foi meurt quant naît la passion (Duplessy,
apologiste).
76. J'aurais bientôt quitté les plaisirs, dit
l'incrédule, si j’avais la Foi... Et moi je vous dis : Vous auriez bientôt
la Foi, si vous aviez quitté les plaisirs. (Pascal, in Pensées).
77. Quelle
autorité peuvent avoir, pour inquiéter des croyants, des hommes qui n'ont
d'autre argument contre Dieu que de vouloir légitimer leurs désordres? (J. Guibert).
78. Nul ne
nie Dieu, s'il n'a intérêt à ce qu'Il
n'existe pas (St-Augustin).
79. Je fais
une grande différence entre l'athée jouisseur, semblable à la bête « qui fouille du groin la flaque sans voir
au fond le reflet du ciel » (J. Serre),
et l'athée par erreur, par déviation intellectuelle, voire par réaction contre
de faux déismes qu'il sait rejeter et ne sait pas remplacer. (de Sertillanges).
80. Quand, au
fond de mon être, s'élève un cri de détresse vers la cause inconnue de cet
être, je ne puis croire que la source de toute pensée n'ait point de Pensée et
que le principe de tout amour ne soit point l'Amour (Paul Bourget).
81.
Expliquez-moi un grain de sable et je vous expliquerai DIEU (Lamennais).
32. On ne comprend ni la vie ni la mort ; on ne
comprend pas soi-même, et
l'on voudrait pénétrer clairement tous les secrets du ciel et de Dieu ? (L.
Veuillot).
83. Le feu
follet ignore la terre profonde ; ainsi la vie falote que nous menons ici
ignore les profondeurs de Dieu d'où elle émerge ainsi qu’une flamme légère. (de
Sertillanges).
84.
L'existence en l'homme normal du désir naturel du surnaturel est aujourd'hui
une thèse certaine qui, en théologie, a retrouvé tous ses titres... A la condition
de ne pas en faire une question de droit, ni de puissance, ni de besoin, ni de
projet, encore moins d'exigence, cette vie transcendante et divine est le sens
du vœu suprême de l'humanité. (E. Masure).
85. Toute âme
est naturellement capable de la Grâce ; par le fait même qu'elle est créée
à l'image de Dieu, elle est capable de
Dieu par la Grâce, comme le dit St-Augustin (St-Thomas d'Aquin, Ia IIae, q. 113, a,10).
86. Je voudrais dire à mes compatriotes : Lisez donc
l’Evangile... Prenez toutes les pages de l’histoire de l’Eglise, y compris
quelques pages maculées par la faiblesse ou la malice de certains hommes...
Faites la part des choses, la part des hommes et la part de Dieu, et vous
conclurez à un fait social absolument supérieur
et unique. Peut-être alors, vous poserez-vous la question : « Le
Créateur S'est-Il révélé ? » (Mgr. P.-C. Lou).
87. Assurément, la foi s'appuie sur les preuves, parce
qu’elle est pour une part, intelligence du vrai. Mais elle est un acte libre de
notre volonté qui se jette avec
confiance dans les bras de Dieu, quand nous sommes arrivés au point où la
science, n’a plus rien à dire. (J. Calvet).
88. Le rôle décisif du cœur dans la Foi, est une
évidence ; il y aura toujours des pharisiens pour discuter pied à pied et
nier le miracle de la guérison de l'aveugle-né ; et il y aura toujours des
saints Jean pour reconnaître le
Maître dans la brume du matin. (Joly).
89. La raison
humaine, pour éviter toute tromperie et toute erreur dans une affaire de si
haute importance, doit faire l'enquête la plus attentive sur la réalité de la
Révélation divine, afin qu'il lui soit absolument certain que Dieu a parlé.
(Pie IX).
90. Le
chrétien est celui qui ne trouve le dernier mot du monde et de la vie qu'en
Jésus-Christ. (P. Rousselot).
91. Le chrétien est celui qui s'unit au Christ comme
à quelqu'un que l'on connaît intimement, que l'on aime passionnément, et que
l'on sert héroïquement. (R. Claude).
92. Il est Celui qu'avec des milliards de vivants et
centaines de milliards de morts j'ai l'honneur d'appeler Notre-Seigneur
Jésus-Christ ! (R. Bazin).
93. Quelle
supériorité de savoir seulement un peu de Jésus-Christ ! (L. Veuillot).
94. Quoi
qu'il fasse, l'homme doit emprunter un minimum de substance aux choses de la
terre ; il ne suffit pas : Toute son activité se résume, en somme, à
explorer ce qui est créé, pour en trouver les lois, et ce sont alors les
sciences, ou bien à agencer ou à reproduire ce qui est créé, et ce sont les
arts. Il découvre, assemble, ou copie; mais il ne crée pas.
Résignons-nous donc à ne pas comprendre, en lui-même et
par l'intérieur, l'acte qui a donné naissance au monde et qui maintient
celui-ci dans une dépendance totale per rapport à son Créateur DIEU !
95. Se représenter le passage du néant à l'être, c'est difficile. Mais de là à conclure que ce
passage est impossible, il y a loin !... Nous ne pouvons pas, observe
Spencer, nous représenter l'univers dans ses proportions véritables : Cela
ne nous empêche pas de croire à son
existence ! (Duplessy).